Depuis le succès de Ne le dis à personne, les thrillers se multiplient dans nos salles avec plus ou moins de succès. Le Nouveau protocole joue pour sa part la carte de l’enquête alter mondialiste. L’histoire est celle d’un monsieur tout le monde (Clovis Cornillac tout en barbe et en sueur) qui apprend la mort de son fils dans un accident de la route. Alors qu’il essaie de faire son deuil, une femme qui prétend être journaliste (Marie-Josée Croze en mode psychotique) vient le convaincre que son enfant chéri a peut être été victime d’instituts pharmaceutiques…
Sans trop user d’artifices, Le Nouveau protocole s’avère riche en rebondissements et péripéties. Les courses poursuites et fusillades se mêlent à un doute permanent sur l’enquête. Que cachent donc ces laboratoires pharmaceutiques ? Qui est vraiment cette journaliste et a-t-elle toute sa tête ? Thomas Vincent parvient réellement à créer en nous une empathie pour ce binôme de charme et parvient à livrer un thriller musclé et pas crétin pour un sou. Evitant tout manichéisme, son film dévoile des protagonistes aux personnalités ambivalentes plongés dans une enquête trop complexe pour eux. Dans notre monde où règne souvent l’obsession du profit au dépend de l’être humain, est-il vraiment sage de chercher à tout prix la vérité ? Avant de crier au complot généralisé, ne faut-il pas d’abord comme le dit l’expression "balayer devant sa porte" ?
Subtil mélange de film politique / social (on pense au cinéma de Costa Gavras mais aussi à The Constant Gardener) et de divertissement grand public, ce film qui ne manque pas de souffle, évite les clichés comme les pesantes morales pour nous amener plutôt sur le chemin de la réflexion. Au final, une oeuvre tout sauf protocolaire.