Une commande donc, et un défi pour le scénariste Kevin Williamson et le réalisateur Wes Craven qui doivent maintenant dépasser le simple hommage et le revival de circonstance. Au point de s’enfoncer toujours plus dans la mise en abyme ? Avec son ouverture et l’avant-première de Stab, inspiré des faits faussement réels du premier film, Scream 2 fait très fort. Les cris de la victime-spectatrice se mêlent à ceux à l’écran de Heather Graham en Drew Barrymore, tandis que les spectateurs hurlent et applaudissent leur plaisir. Et le tueur ? Il est l’un des spectateurs. Et nous ? Le meta-film qui est la meilleure arme de la franchise, peut-être plus que le couteau de cuisine, atteint ici des sommets ludiques, coupables et jouissifs, pour mieux jouer au grand huit avec Scream 3 et surtout Scream 4.
Malheureusement, le film ne transforme jamais cette note d’intention en profession de foi, que ce soit dans les digressions universitaires et lourdingues sur les suites surpassant l’original ou dans la révélation du tueur qui tente grossièrement de rattacher les wagons mythologiques avec le premier. La faute à un délai de production très court, moins d’un an, et à des fuites du script sur Internet qui ont poussé les auteurs à changer la fin. Mais cette urgence et ce manque de second degré permettent, au final, de (re)mettre en valeur, et à l’honneur, le slasher, le vrai.
Scream 2 compte ainsi les meilleures scènes action-frisson-émotion de la saga, avec le jeu du chat et de la souris dans le studio d’enregistrement et surtout le meurtre de Randy en plein air et au téléphone. De quoi prouver une nouvelle fois que Scream ne se moque pas du genre, ne l’a pas tué, mais au contraire le célèbre à chaque rire, et à chaque cri.