Dans le dossier de presse, c’est Feydeau qui est invoqué comme source d’inspiration et pourtant à l’arrivée, on se retrouve face à un vaudeville d’une rare indigence et lourdeur. En jouant la carte du fait de société – la difficulté d’adoption des couples monoparentaux -, Clavier plonge tête baissée dans le piège. Car, il en faut de la finesse pour traiter avec dérision et mordant un tel sujet. Et justement, c’est l’inverse qui est au programme des rebondissements concoctés par le « jeune » cinéaste. Dans une Thaïlande presque d’opérette, Clavier et ses comédiens vedettes, Jean Réno et Muriel Robin, nous refont le coup de leur précédente rencontre mais en démultipliant les grimaces et les situations outrancières. L’absence de réels ressorts comiques étonne de la part d’un scénariste pourtant rompu à l’exercice. La complaisance dans lequel il enfonce ses protagonistes, dont aucun ne peut attirer une quelconque empathie, atterre quand elle n’attriste pas tout simplement.
A contrario du sujet très tendance, On ne choisit pas sa famille donne l’impression dans sa fabrication d’être arrivé quelques décennies en retard. A l’heure où la relève comique est brillamment assurée comme le prouve la confirmation spectaculaire au box-office du duo Olivier Nakache-Eric Toledano avec Intouchables, on se dit que Clavier a raté définitivement le train en marche. Amer constat !