Les défis techniques ou narratifs n'ont jamais fait peur à Fernando Meirelles qui, depuis ses débuts fracassants avec La Cité de Dieu, a toujours eu un penchant pour ce genre d'exploits cinématographiques. Après un Blindness qui avait (notamment) formellement divisé son public, le cinéaste marche sur les traces de Max Ophüls en adaptant avec 360, la pièce La Ronde, d'Arthur Schnitzler. Un beau projet audacieux pour Meirelles qui doit réussir à faire interagir de manière fluide et homogène l'ensemble de ses personnages et ainsi relier leurs différentes saynètes de vie de manière (presque) naturelle.
Comme trop souvent avec ce genre de parti pris, on s'attache malheureusement bien vite à certaines histoires au détriment des autres et 360 de devenir plus d'une fois une œuvre bancale. Si Meirelles parvient en partie à éviter que son film ne plonge totalement dans ce piège, il le doit à son regard très juste et sobre sur ses attachants protagonistes en quête d'amour, pris eux aussi dans le gros spleen de la vie.
Mais à trop vouloir jouer avec le feu, le réalisateur finit par se brûler : en castant des stars (Jude Law, Rachel Weisz, Anthony Hopkins, Ben Foster, Jamel Debbouze), il crée forcement le désir chez le spectateur de les voir souvent à l'écran. Or, ce sont les segments avec ces acteurs de renom qui s'avèrent les moins aboutis, engendrant une vraie frustration au moment où la lumière se rallume.