Précédant de quelques mois la sortie d’Indiana Jones et le temple maudit, A la poursuite du diamant vert fut clairement à l’époque une commande de la Fox pour surfer sur la vague aventurière créée par le succès du premier Indiana Jones de Spielberg. Et le film, à ce moment là, de souffrir, comme Zemeckis lui-même face à son illustre collègue, de la comparaison, sans pour autant démériter, notamment au box-office avec une jolie carrière (surtout si on se rappelle d’un budget relativement modeste de 10 millions, le Indy à titre de comparaison en coûtant plus du double).
Depuis, comme on dit, de l’eau a coulé sous les ponts et A la poursuite du diamant vert a gagné en bouteille pour s’imposer, au fil des multiples visions toujours bien agréables, comme un divertissement haut de gamme, finalement tout aussi différent des Indiana Jones que peuvent l’être, par exemple, deux westerns. Principale responsable de l’engouement tenace pour ce ride exotique au cœur de la jungle colombienne : l’alchimie entre Michael Douglas et Kathleen Turner. Rappelant les heures glorieuses des plus grands couples de screwball comedy d’antan, le duo fait constamment des merveilles dans leur manière de se chercher des poux, bien secondé par un Danny DeVito rajoutant quelques beaux moments comiques dans l’art maîtrisé du vrai bon sidekick.
Avec de tels comédiens, Zemeckis, néophyte à ce niveau de production, fait preuve d’une solide assurance pour ne jamais perdre, au cœur des multiples péripéties d’un récit généreux en rebondissements, que la réussite de son film passe avant tout par ses personnages. Il a alors l’élégance de ces solides artisans qu’Hollywood a toujours su engendrer depuis la nuit des temps pour leur faire la part belle, s’achetant ainsi un passe droit qui allait lui permettre un an plus tard d’entrer définitivement dans la légende du 7ème art.
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