Avec vingt minutes de moins, ce récit de guerre, remake des Anges Marqués (1948), efface nombre de ses défauts et gagne notablement en fluidité. Certes, le métrage demeure handicapé par le regard de son auteur, qui oublie ici ses trouvailles formelles habituelles pour se consacrer tout entier à un récit dont la portée politique le paralyse. Comme si Michel Hazanavicius, trop conscient du poids des images, de la gravité des thèmes abordé, se refusait à offrir à The Search le grain de folie qui lui permettrait de se démarquer.
Reste que ces récits imbriqués fonctionnent, que l’ensemble résonne intelligemment avec l’actualité, notamment la crise Ukrainienne. Notamment grâce aux comédiens, tous bons en particulier Maksim Emelyanov, enfant au cœur de toutes les intrigues, dont le jeu à la fois d’une grande pureté et d’une complexité remarquable. Et c’est en cela que reprocher au film de ne pas être à la hauteur des précédents travaux de son auteur apparaît comme un reproche artificiel. Car tout mécanique et potentiellement simpliste que soit The Search, les émotions qu’il véhiculent, elles sont bien réelles.