Youth narre l’histoire de Fred, un chef d’orchestre en vacances dans les Alpes avec son ami réalisateur à succès. Les deux hommes ont passé les 80 ans. Chacun d’eux a une manière différente d’envisager l’avenir. Film sur la vieillesse et sur le rapport que l’on entretient au passé, Youth suit la logique de l’œuvre de Sorrentino. Les amours et les choix sensibles de chacun font et défont les émotions qui sont au coeur de l’humain. Alors que Fred, le chef d’orchestre, se mure dans son rapport à la musique, reniant les autres et en premier lieu sa fille, Mick s’enfonce dans l’émotionnel quitte à en devenir légèrement gâteux.
Sorrentino maitrise son sujet. La réflexion sur l’utilisation des émotions à travers l’art est une excuse pour aller sonder dans le cœur des amours arrêtés trop vite. A l’instar de la Grande Belleza, les passions sont inspirantes tout autant que destructrices. Et pour les artistes, c’est un poison lent mais nécessaire. Michael Caine et Harvey Keitel composent ensemble un duo de personnages absolument remarquable.
La photographie les magnifie ainsi que Rachel Weisz et Jane Fonda. La réalisation du metteur en scène italien est à son plus haut niveau, extrêmement soutenue et nettement moins tape à l’œil que dans ses premiers métrages. Sur certaines séquences, on sent la présence des vieux maîtres, tel Fellini, planer sur le film, tandis qu’ici et là, le fantôme de Visconti hante les thématiques de ce récit doux-amer. Visuellement magnifique, le film marque tout de suite l’œil et l’esprit.
Un beau film sur le temps qui passe la drustration transformée en desir ardent. C’est en effet un film mélancolique sur la vieillesse, mais aussi sur sa perception par la jeune génération principalement et brillement incarnée par Paul Dano. Le duo Cain/Keitel fait des miracles, une mise en abîme puissante, drôle et parfois dramatique, mais il reste dans ces vies usées un semblant d’espoir ou comme qui dirait quelque chose d’euphorique et d’émouvant qui conclue ces thématiques sur un certain renouveau, la vie n’a de sens qu’avec le désir, le metteur en scène en offre une jolie demonstration.