En découvrant la bande-annonce, on y croyait sans trop y croire. Combien de fois avions-nous été déçus, voire mortifiés par le passé devant le spectacle d’une comédie balourde dans le meilleur des cas ? La présence de Pierre Niney rassurait certes, le jeune homme ayant jusqu’ici réussi à ne pas se vautrer dans du divertissement bas de plafond (20 ans d’écart n’était certes pas mémorable mais tout à fait sympathique). Mais quid d’Igor Gotesman, inconnu du grand public, qui porte, ici, la triple casquette réalisateur-scénariste-acteur ? A la sortie de la salle, le jeune homme s’est fait un nom et on a hâte de voir ce qu’il nous prépare pour la suite. Son Five est un quasi miracle : une comédie à la fois drôle et humaine, aux dialogues enlevés, imagés et toujours justes (oui, on peut parler le djeuns sans pour autant faire dans le racoleur débilos) et portée par une troupe de comédiens au diapason.
Sans jamais oublier qu’il fait un film de cinéma (scope, lumière soignée, plan séquence, découpage sophistiqué,…), Igor Gotesman suit une bande de potes en galère dont on voudrait instantanément faire partie. Attachants tout en étant assez déjantés pour permettre des situations loufoques souvent mémorables (mention spéciale à François Civil, clone de Marc-André Grondin du Premier jour du reste de ta vie, jamais le dernier pour faire la blague potache ou la grosse gaffe ), ces 5 là (bon d’accord plus Niney et Civil, les autres étant un peu trop en retrait) sont des sacrés bons clients de comédie. Et le scénario de les mettre dans l’embarras avec une belle délectation. De deal de drogue haut en couleurs en improbable soirée d’anniversaire (Pascal Demolon en papa prêt à tout pour faire plaisir à sa fille, est ENORME) en passant par l’approvisionnement en cannabis de star du cinéma (Fanny Ardant dans son propre rôle, fait preuve d’un génial sens de la dérision), les situations rocambolesques ne manquent pas à l’appel. Le film garde ainsi une vitesse de croisière des plus soutenues, et l’abattage des acteurs fait le reste (Pierre Niney est un trésor national de la comédie).
Évidemment Pierre Niney s’entend bien avec Igor Gotesman, et le voilà tête d’affiche de son premier film de réalisateur. Un film de « bande de potes », encore probable pour son interprète, avec sa tête de premier de la classe qui semble aimer mener ses amis à la baguette, tout en n’étant plus grand chose sans eux.
Néanmoins , à part l’habituel syndrome de l’imposteur des personnages nineyesques, il n’y a aucun angle principal dans ce script, où celui-ci n’assure même pas la voix off – assignée à la meilleure amie dure à cuire jouée par la talentueuse Margot Bancilhon. Hélas sous exploitée, à l’instar de Gotesman lui-même, ou le pauvre Idrissa Hanrot en queutard de service… Seul François Civil s’en sort un peu mieux dans une partition de stoner idiot.
Les guests sympas défilent avec plus ou moins de conviction, dans du sous-Judd Apatow (versant compte à rebours dramatique) souvent vulgaire, dans laquelle chaque dette payée engendre une autre, indéfiniment.
Et ce n’est pas énormément drôle en plus.
je l’ai trouvé bancale cette comédie, à la morale bien douteuse : plutôt que d’assumer ses rêves il vaut mieux tomber dans la délinquance. Déprimant plutôt qu’enthousiasmant.
Finalement bonne surprise. Meilleure comédie FR de 2016 pour le moment (à condiction que l’on ne considere pas Les filles au moyen age comme comedie, mon filmd preferé de ce debut d’année).
Ok on dirait une apologie de l’amitié où le charme, l’émotion des films sur ce sujet (« Stand by me », « Macadam cowboy », « Mes meilleurs copains », « les copains d’abord » entre autres) sont remplacés par le trash, le scato, le vomi…c’est un gout.
Un premier trailer horrible. Je vais quand meme y aller.
Merci, c’est corrigé.
Par contre c’est pas en coke qu’ils fournissent Fanny Ardan …