MEMENTO MORI
La dernière fois que Robert Langdon a sauvé le monde, c’était face à Ewan McGregor, qui atterrissait en parachute au Vatican sous une explosion d’antimatière bleue et rose, avant de révéler qu’il était en réalité le diabolique cardinal qui avait tué le pape pour devenir calife à la place du calife.
À côté, Inferno ressemble donc à un film sérieux, où un Tom Hanks plus capillairement crédible tente de retrouver un virus créé par un fou furieux pour nettoyer la planète surpeuplée. Et s’il est évident que la troisième adaptation de Dan Brown par Ron Howard n’est pas un film noble, la chose se révèle curieusement drôle et amusante pour celui qui viendra y chercher une aventure régressive et old school.
On a trouvé le pitch du prochain Dan Brown
Le programme est délicieusement simple et bête : Langdon, ce Jack Bauer de Harvard, se réveille en partie amnésique dans un hôpital de Florence. Blessé à la tête, secoué par des visions d’apocalypse dignes d’un jeu vidéo, poursuivi par une tueuse impitoyable et quelques autres mystérieux groupes, il découvre dans sa veste un mystérieux cylindre, première pièce d’un puzzle qui lui permettra de sauver le monde d’un diabolique virus.
Moins de religion, toujours autant d’Italie et de péripéties : Inferno est emballé avec le savoir-faire ordinaire du faiseur qu’est Ron Howard, capable du meilleur comme du pire. Le film s’adresse évidemment moins aux fans de Rush et Au cœur de l’océan, ses deux derniers films, qu’au spectateur en quête du divertissement décérébré du dimanche, conçu comme un téléfilm de luxe.
Perdu de recherche : Vatican edition
TINTIN EN ITALIE, VOLUME 3
Mais Inferno n’est pas juste un mauvais pop corn movie de plus : c’est un pop corn movie désuet aux ficelles vieillottes qui semble sorti d’une autre décennie. En ça, il se révèle particulièrement amusant et désarmant puisque cet aspect old school lui donne des couleurs gentiment amusantes, notamment parce qu’il n’avance pas au même rythme que la concurrence. Le film était à la base prévu pour décembre 2015, avant d’être repoussé de 10 mois pour éviter Star Wars : Le Réveil de la Force, mais Inferno aurait tout aussi bien pu se frotter à J.J. Abrams tant ils semblent jouer dans deux catégories de divertissement profondément différentes.
L’enfer est pavé de molles intentions
La présence de Tom Hanks, encore attaché à 60 ans à son statut de héros hollywoodien face à une armée de nouveaux corps et visages plus ancrés dans leur époque, y participe beaucoup. Mais il y a surtout ce scénario délicieusement ridicule et poussif, archétype de la course contre la montre pour empêcher l’apocalypse.
La tueuse qui débarque dans l’hôpital pour tirer à vue comme une interim, les passages secrets dans les vieilles bâtisses, la chasse à l’homme dans les rues italiennes, quelques saynètes presque burlesques (un vol de masque, la gravité en plein spectacle dans un musée), ou encore ce climax humide filmé avec un premier degré touchant et presque salvateur : Inferno ressemble à une aventure de Tintin, à laquelle on a envie de pardonner tous les excès et absurdités, avec une pointe de mépris qui se transforme peu à peu en sourire complice.
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ANGES VS DÉMON
Il y a aussi cet amour du twist grandiloquent, qui plonge définitivement l’entreprise dans la série B de luxe dans sa deuxième moitié, avec le lot ordinaire d’incohérences. La réécriture partielle d’un des personnages principaux de l’intrigue, qui diffère du livre, y contribue beaucoup. Ce que le film perd au passage, avec une fin bien plus consensuelle et moins intéressante que le bouquin, il le gagne en plaisir coupable. La présence des excellentes Felicity Jones et Sidse Babett Knudsen, plus intéressantes qu’Omar Sy et Irrfan Khan (tous deux à l’affiche de Jurassic World), permettra en plus de dynamiser un peu le programme trop confortable.
Clairement pas de quoi y voir un bon film à conseiller sans ironie, mais pas de quoi sortir les armes pour l’atomiser. Car à ce stade, celui qui a conscience de l’existence d’Inferno aura droit à ce qu’il mérite : un spectacle ridicule et amusant.
Je me rappelle quand j ai voulu montrer ce film a un pote après avoir lu le bouquin. A la fin, après le retournement de situation, je lui dit: Attends t as encore rien vu!
Et ben si en fait…
Je ne vois vraiment pas ce qui est gagné avec cette fin. Car en plus d être moins consensuelle et bien plus radicale, l autre offrait également une réflexion très intéressante sur la surpopulation au coeur du bouquin et un remède original
J’avais tellement aimé le bouquin et sa fin « radicale »…
Finalement je n’ai même pas encore vu ce film…
Bah moi j’aime bien, surtout que ces films m’ont donné envie de voyager à Paris, Londres et Rome pour visiter ces lieux fabuleux et apprendre l’Histoire.
j’attend de manière définitive le procès des héritiers d’Umberto Eco à ce voleur de Dan Brown car cet écrivain d’épluchures de pomme de terre a copié sans vergogne un tiers du Pendule de Foucault pour nous infliger Da Vinci Code. Quand on copie, ça ne doit pas se voir autant ou tout du moins se mêler à d’autres inventions, malheureusement toutes les bonnes idées du Da Vinci Code viennent d’Eco…
Le problème avec cette saga c’est le visuel !! Sérieux, la photographie est digne d’un banal reportage TV ou documentaire. Rien de captivant pour entretenir le suspence qui se résume à courir après Tom Hanks qui dans ce rôle a également l’air de nous envoyer un doigt d’honneur à chaque séquence .
@bozo
On qualifierait difficilement 3/5 d’adoration, déjà. (Une note en réaction à l’affreux Da Vinci Code, comme explicitement écrit dans la critique en lien dans l’intro ici)
Ensuite, ici on ne dit pas qu’Anges et démons est mauvais, mais simplement un chouia grotesque dans son climax, ce qui n’est pas du tout la même chose.
Enfin, on le répète souvent mais jamais assez : on défend le principe d’avoir des avis différents, et de ne pas se cacher et se ranger derrière une seule opinion officielle. Même si ça en choque certains, régulièrement.
A l’époque ecran large avait adoré anges et demon…