BLUM EMPIRE
Les signes étaient nombreux. Sorti de nulle-part avec Paranormal Activity, Jason Blum a progressivement dynamité le modèle industriel hollywoodien avec son avalanche de séries B produites à l’économie et selon des principes rationalisés, à l’heure où Hollywood est victime d’une embolie budgétaire délirante.
Il ne faisait aucun doute que le producteur ambitionnait plus que la création à la chaîne de franchises malines et low cost. Déjà distributeur du Whiplash de Damien Chazelle (et première société à avoir mis la main à la pâte sur La La Land), avant de littéralement ressusciter Night M. Shyamalan avec The Visit puis Split, Blum démontre avec Get Out pourquoi Forbes voyait en lui « le Pixar de l’horreur ».
Une réussite à mettre au crédit de Jordan Peele, issu du duo comique américain Key & Peele, qui passe ici derrière la caméra pour nous proposer un condensé d’horreur barrée et satirique, qui sent bon les grandes heures de la Twilight Zone.
HUMOUR NOIR
Dans Get Out, nous suivons les mésaventures de Chris (Daniel Kaluuya), jeune photographe afro-américain en couple avec la très blanche et respectable Rose Armitage (Allison Williams), à l’occasion du week-end où il doit faire connaissance avec sa belle-famille. Malgré l’apparente bonhommie des parents de Rose, il remarque rapidement combien sa couleur de peau est au centre de l’attention dans la riche demeure, où travaillent plusieurs domestiques noirs, au comportement pour le moins étrange.
Souvent présenté comme un film politique en prise avec les débats qui secouent la société américaine, Get Out se veut finalement plus un témoignage – frappant – des concepts de micro-agressions et d’un climat de tensions raciales délétère, que le grand brûlot engagé qu’on a pu décrire ici ou là. Non, la première réalisation de Jordan Peele vaut surtout pour ses immenses qualités de mise en scène et de montage.
Jordan Peele est issu de la comédie et cela se sent, tant le tempo de l’angoisse qu’il déploie en est issu. Toujours à mi-chemin entre le gag et le jump-scare, il emballe ainsi un film de genre extrêmement dynamique, qui distille le malaise en jouant constamment sur le ressenti du spectateur et son inconfort. En témoigne les sidérantes séquences de confrontation entre le héros et les domestiques de ses hôtes, où les niveaux de lecture, la gêne et les simili-gags se multiplient à un rythme effréné.
ILLUSION D’OPTIQUE
Mais Peele ne se contente pas d’user de son bagage humoristique pour doper sa narration, il nous offre également une véritable proposition de mise en scène. Flirtant avec l’ironie d’un Matheson, il convoque bien sûr la Quatrième Dimension, mais aussi un art de la composition et une finesse dans les mouvements de caméra qui évoquent intelligemment Hitchcock, voire De Palma.
Qu’il s’agisse de son excellente première heure où il décrit un espace paranoïde, de ses scènes de cauchemars hypnotique Lynchéennes, ou du délire grand-guignolesque du troisième acte, le metteur en scène maîtrise le métrage de bout en bout et se fait l’architecte d’un véritable musée des horreurs, dont les sévices s’emboitent comme autant de poupées russes.
« Héhéhé, dans quelle merde je me suis fourré »
Ancré dès le plan séquence de son ouverture Carpenterienne dans les codes de la série B old school, Get Out les respecte jusque dans son climax, qu’on pourrait trouver excessif et légèrement incohérent en termes de psychologie des personnages, s’il ne faisait pas une nouvelle fois preuve d’une remarquable inventivité, doublé d’une hargne jubilatoire.
Aussi à l’aise dans la description d’un univers mental schizoïde que le partage en cacahouètes gore, Peele est en revanche plus fragile dès lors qu’il essaie d’aérer un peu son récit, comme si sa noirceur ou l’angoisse profonde qu’il distille lui intimaient de distiller ici et là des pastilles plus ouvertement légères, via un personnage de second couteau extérieur au cœur du scénario. Rien qui entame durablement l’impact de Get Out, même si on espère que ce cinéaste prometteur nous en dispensera dans ses prochaines aventures horrifiques.
Vraiment que dire d’autre si ce n’est que felicitez ecranlarge de cette analyse. Nous attendons donc de le voir ce ce film….
Vous défendez bien le film, mais hélas, il n’est pas bon.
@Marla ; argumentez, que votre post ait un minimum de raison d’être.
Je sors de l’avant premiére… Comment dire… ? Si Le final n’avait pas été un peu « bâclé » et au moins à la hauteur de la tonalité haletante du déroulé du film, j’aurai franchement recomandé . Mais j’ai quand mëme aimé l’ambiance glaciale qui règne même si Le scénario peut paraitre flou … Je lui préfére « split » mais « Get out » ne vous laissera pas indifférent et sans doute vous ne saurez quoi dire ou penser aprés l’avoir visionné…. Ce film ne bascule jamais dans un genre ou un autre mais toujours à la limite. C’est pourquoi il y a un sentiment d’incohérence comme si Le réalisateur hésitait entre plusieurs genres . Résultat , une demi réussite de mon point de vu . Mais j’ai envie de Le revoir comme split, donc à vous de vous faire votre propre opinion, sans tenir compte des commentaries ou des crituques….
Je ne comprends pas les critiques très bonnes pour ce film….sympa et intriguant….c’est tout. Il y a que les critiques pour voir un film post-Trump…si à chaque fois qu’un héros est noir et les méchants sont blancs cela va être comme ça, on n’est pas couché !!! Ce film est presque un épisode de Black mirror ou un de 4 eme dimension. Ce film est comme un soufflé, l’intrigue gonfle, gonfle mais gonfle, gonfle dans les deux sens du terme, dialogues vides…mais vide….mais on a l’habitude avec Blum qui markete des films plus qu’il n’y a de scénario et puis ce n’est pas un film d’horreur mais un thriller sci-FI …..bref 2,5 sur 5 étoiles