MELANCHOLIA
Depuis qu’Alexandre Aja a arrêté de faire des remakes de films cultes (La Colline a des yeux, Piranha 3D, Mirrors ou Maniac, comme producteur), on n’entend plus trop parler de lui et chacun de ses nouveaux films est une surprise. En fait, hormis son Horns de 2014 qui s’était avéré bien problématique tant à l’écran que dans les coulisses (merci les nombreux remontages qui ont transformés le chouette projet en gros bordel), Aja s’était principalement consacré à sa carrière de producteur. Son retour à son premier métier est donc un mini-évènement qu’on aurait aimé fêté comme il se doit si seulement l’objet concerné l’avait mérité.
La 9ème vie de Louis Drax a pourtant tout le potentiel pour permettre au réalisateur d’exprimer sa fibre mélancolique entraperçue dans Horns, justement. Adpaté du livre éponyme de Liz Jensen, il nous présente le calvaire du jeune Louis, 9 ans, qui a échappé miraculeusement à la mort un grand nombre de fois depuis sa naissance, mais qui se retrouve plongé dans le coma suite à un accident qui pourrait lui être fatal. Admis dans le service spécialisé du docteur Allan Pascal, il navigue dans les limbes où il croise une mystérieuse créature qui l’emmène au plus profond de ses secrets. Dans le monde réel, le docteur Pascal mène l’enquête pour dégager les nombreuses zones de trouble entourant l’accident, quitte à enfreindre quelques règles morales.
« Attention, derrière-toi ! C’est affreux ! »
QUELQUES MINUTES APRES LOUIS DRAX
Le principal défaut du film, mais ce n’est pas de son fait, c’est que, bien tourné en 2015, il arrive après Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona. Si les deux films ne racontent pas la même histoire, ils partagent cependant des thématiques similaires ainsi qu’un procédé narratif approchant. Enchainant les séquences oniriques avec des scènes ancrées dans le monde réel, Louis Drax installe un mystère qui aurait pu être passionnant et émouvant si l’amateur averti de ce genre d’histoires ne devinait pas le twist final dès le départ. Et c’est malheureusement tout l’intérêt du film entier qui s’amenuise à mesure que la révélation ne se confirme. Il faut dire aussi qu’Aja y va avec une subtilité pachydermique dans son symbolisme, la dualité de ses personnages et les rapports troubles qui se dessinent.
« Et tu le kiffes mon cosplay de Pirates des Caraïbes 2 ? »
Ce qui ne lui épargne pas de nombreuses maladresses de construction, de défauts de rythmes et d’expérimentations visuelles qui tombent un peu à plat. Le scénario s’affaiblit à mesure que le temps passe et, dans une démarche gargantuesque, Aja s’éparpille tellement qu’au bout d’un moment il perd de vue l’essentiel de son histoire pour s’égarer dans des ruptures de tons malvenues et inégales ; avant de se reprendre dans sa dernière partie dans une conclusion tellement laborieuse et superficielle qu’elle en perd tout impact.
« Cette fois, c’est que toi et moi… »
ENCEPHALOGRAMME PLAT
Cela dit, si le Aja conteur tire un peu la tronche, le Aja réalisateur lui, s’amuse dans ce qui ressemble parfois à un champ d’expérimentations. Il convoque ainsi plusieurs tonalités distinctes, plusieurs idées de mise en scène qui, handicapées par un budget qu’on imagine serré, ne peuvent pas pleinement s’exprimer. Cette approche foutraque et ambitieuse aurait pu être contrebalancée par une distribution totalement investie dans ses rôles.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Les personnages se retrouvent caricaturaux, peu aidés par des comédiens qui semblent prodiguer le service minimum ; Jamie Dornan en tête qui démarre pourtant plutôt bien avant de stopper net une réelle évolution possible et passionnante, confirmant au passage son charisme d’huitre. Aaron Paul est en mode Bisounours, Oliver Platt fait du Oliver Platt et le jeune Ayden Longworth qui interprète Louis, est peut-être le seul à vraiment tirer son épingle du jeu et à époustoufler par moments par un naturel confondant et une profondeur étonnante pour un enfant de son âge.
Ayden Longworth est Louis Drax
La 9ème vie de Louis Drax est-il pour autant un ratage ? Oui et non. Oui, clairement, si on le replace dans la filmo d’Aja, dont on est en droit d’attendre bien mieux – plus cohérent, profond et maitrisé. Mais non, parce qu’il reste un spectacle sympathique qui pourrait bien toucher le grand public par le sujet qu’il aborde, et grâce une sensibilité certaine dans toutes les scènes qui concernent l’enfant. Si l’on met ses exigences de côté, on pourrait même passer un bon moment, malheureusement très loin de l’intention de départ.
J’ai beaucoup aimé……
@riddick
Il y a aussi des acteurs que je n’aime pas, mais beaucoup ont joué dans d’excellents films dont il aurait été dommage que je me prive à cause d’eux.
@riddick
Avant d’être dans les 50 nuances, il était dans la série british The Fall, très appréciée, face à Gillian Anderson.
Bizarre de porter tant d’importance à ces films si dénués d’intérêt
De toute façon avec le merdique acteur de 50 n….., je boycotte direct