INCENDIES
Il ne faut que quelques instants pour se rendre compte que Pierre Jolivet a voulu faire des Les Hommes du feu « un film de cinéma qui cherche à avoir la véracité du documentaire ». A l’instar de L.627, son glorieux aîné et source d’inspiration première aux dires du cinéaste, le film décortique avec une minutie de tous les instants la vie d’une caserne de pompiers dans le sud de la France. Chronique du quotidien mettant en avant sans jamais les glorifier ces héros des temps modernes (on n’est pas dans Backdraft), Les Hommes du feu fait constamment œuvre de cinéma en nous offrant à découvrir différents archétypes de personnages qui auront au fil du récit des problématiques à résoudre.
Roschdy Zem et Emilie Dequenne
MA PETITE CASERNE NE CONNAIT PAS LA CRISE
En créant ces fils conducteurs, le film échappe avec habilité à la simple description d’un univers ô combien fascinant et permet de créer une incroyable empathie pour ces hommes et femme qui font le plus souvent passer leur vie privée au second plan. Une vie privée souvent difficile à gérer que Jolivet met en scène avec une rare justesse rappelant à quel point l’homme « a toujours été passionné par les gens et leurs histoires » et qu’il n’a jamais pu imaginer « un cinéma qui serait tourné vers lui sans être tourné vers les autres ».
Dégraissé de tout superflu comme le montre une durée anachronique de nos jours (89 minutes sans le générique), cadré comme toujours chez le cinéaste à la perfection, interprété par une bande de comédiens tous épatants (le moindre petit rôle dans la caserne est attachant) avec en figure de proue le fidèle Roschdy Zem (c’est le 6ème film de l’acteur sous la direction de Jolivet) et la nouvelle venue Émilie Dequenne, parfaitement dans son élément, Les Hommes du feu est une réussite de tous les instants.
On pourrait peut-être lui reprocher l’absence d’une grande séquence de feu que le final pouvait laisser espérer. Faute de moyens plus conséquents (« c’est vrai, si j’ai un million de plus, je finis par la scène de feu dans la nuit »), Jolivet a dû se rabattre sur une fin plus intimiste. Mais quelle fin ! De celles que l’on emporte avec soi longtemps après la fin de la projection et qui résume magnifiquement l’essence même du projet.
C’est un très bon film. De la justesse dans le jeu, de la justesse dans l’écriture, pas de conflits artificiellement exacerbé, du pardon ou de l’aveu de faiblesse de personnages, sans être gênant.
De la prévention routière aussi, et à côté de cette scène et de ses conséquences, un feu aurait fait pâle figure de toute façon. Le quotidien des hommes du feu, c’est les accidents de la route, y compris dans le sud de la france.
©Tom ®finnigan
De UN : il ne faut pas toujours opposer les petits films dramatique de la semaine avec la grosse comédie du mois.
La critique du cinéma français, à la manière de ce qu’a écrit Tom, englobe souvent les deux. Les principaux échecs sont d’ailleurs plus souvent ces grosses comédie à 20 million d’euros, au casting 5 étoiles, qui ne feront que 300 milles entrées, pour être oubliée de tous trois semaines plus tard.
De DEUX : On peut avoir de bonnes surprises dans les deux cas, j’ai vu récemment Le chant du loup qui a coûté 20 million d’euros, et « jusqu’à la garde », qui de mémoire en a coûté à peine 4. Ce sont tous les deux des bons films, et ils sont tous les deux rentrer dans leur frais.
De TROIS : oui, moi aussi, je n’aime pas le cinéma français, n’empêche qu’ils ont une fanbase suffisante pour couvrir les 5 ou 10 million de budget de la plupart des films.
Le débat qui vous oppose est ailleurs. Le financement et la période de rentabilité sont assez flou, alors sachant qu’on a jamais les chiffres des budgets publicitaire pour des films américains, c’est pas demain la veille qu’on sera combien rapporte un petit film français qui n’a pas marché en salle lorsqu’il est diffusé à la télé…
Pour ma part c’est la qualité technique
qui m’exaspère le plus, un étalonnage fait sous Adobe, un montage son dignes d’une vidéo Youtube… Mais bon tant qu’ il y a un public.
Au final, c’est ce qui compte après tout, si le public est satisfait, alors tant mieux.
Par contre, oui c’est clivant, le cinéma français ne s’adresse pas à moi, et il n’a pas envie de s’adresser à moi.
Par exemple, je ne rentre pas dans le film, si les acteurs jouent comme si il était au théâtre, et on me répond « bah c’est comme ça, c’est comme les cours Florent, en france ont joue comme ça »
Et le bruit de la rocade nord sur toutes les scènes en extérieur… Bah oui ça m’embête…
Donc je ne regarde plus de films français, sauf deux à trois fois par an, quand vraiment le film a fait parler, et en général c’est une bonne surprise.
@Sharko
Non.
Rien à voir avec le film mais Laurent Pécha est de retour à EL?
@tom
On va déjà se dire que tu as vu ce film pour dire que c’est une bouse, histoire de.
Ensuite : en quoi le fait qu’un film soit un échec est un problème ? Si je suis ta logique, ne devraient alors exister et être soutenus que les films avec Dany Boon puisqu’ils marchent ? C’est ça que tu veux ? Succès en salles = c’est pas une bouse ? Echec en salles = une bouse et nouvelle preuve d’u système mauvais ? Un succès est un film qui vaut le coup, et un échec n’est jamais un futur grand classique réhabilité par tout le monde ?
Et ta haine gratuite du cinéma français, c’est vraiment sur Pierre Jolivet que tu la craches ? Vraiment ?
« Comme d’habitude » : du coup, Intouchables, Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu, Médecin de campagne, Les Tuches, ça te rend heureux ? Parce que perso, je préfère voir des échecs au box-office comme La Loi de la jungle, Avril et le monde truqué, Ni le ciel ni la terre.
85000 entrées en première semaine , un bide monumental . Encore une bouse financé par qui , par quoi , la formidable famille du cinéma français et ses echecs répétés . Comme d’habitude