Films

Le Jardinier : critique d’un film qui se plante sur Amazon Prime

Par Mathieu Jaborska
18 janvier 2025
3 commentaires

Jean-Claude Van Damme, Michaël Youn, Ragnar Le Breton et Kaaris dans une comédie d’action, vous en rêviez ? Amazon l’a fait, ou tout du moins l’a diffusé depuis le 10 janvier 2025. Le réalisateur David Charhon (Cyprien) n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà dirigé la vedette belge dans Le Dernier Mercenaire, sur Netflix cette fois. Il récidive donc avec Le Jardinier, qui parvient miraculeusement à faire pire.

Le Jardinier : critique d'un film qui se plante sur Amazon Prime © Canva Prime Video

La fleur au fusil

Dans Le Jardinier, Serge Shuster est un haut-fonctionnaire briguant un poste de ministre depuis sa villa. Il partage sa pitoyable existence avec une fille dont le seul et unique hobby consiste à brailler dans le jardin, une femme qui lui reproche de ne pas en faire assez et un bébé qui a déjà des acouphènes. Sa relative tranquillité est perturbée lorsqu’un commando force l’entrée de sa demeure afin de l’éliminer. Ou du moins afin de l’endormir avant de laisser les vrais méchants essayer de le tuer. C’est sans compter le… jardinier en service, vieil homme discret au lourd passif.

Entre les mains d’amoureux du genre, le scénario bidon du Jardinier aurait pu donner une sympathique comédie d’action, offrant à son ex-brutasse repentie une panoplie de sécateurs et autres binettes pour bêcher la jugulaire de ces stupides intrus. D’autant que l’action se déroule quasi exclusivement dans la villa et ses jardins, véritable labyrinthe de coupe-gorges, et que l’accent est mis sur les confrontations.

Le Jardinier Michael Youn Jean-Claude Van Damme
Et cette fois, ça dure 1h50 !

Sauf qu’outre le taux de violence un poil plus élevé que la moyenne permis par la SVoD, il s’agit bien évidemment d’un produit télévisuel dans la lignée du Dernier Mercenaire, où le plus important reste non pas l’action ou l’humour, mais les têtes d’affiche. Le timing comique compte moins que leur cabotinage, l’intensité des séquences d’action moins que leur réputation, et la cohérence générale moins que les caméos gênants.

Le Jardinier
Même le cliché de la famille dysfonctionnelle qui se rabiboche est au rabais

Au ras des pâquerettes

Impossible, évidemment, d’en vouloir à un Van Damme un peu fatigué, mais sincère dans ses envies d’autodérision. En revanche, son personnage étant présenté comme l’archétype de l’action-man mutique sachant tout faire, les scénaristes se sont sentis obligés de lui coller dans les pattes un contrepoint en la personne de Michaël Youn, chargé donc d’emplir le moindre espace sonore de ses jérémiades.

Expliquant systématiquement à l’oral les rares esquisses de gag réussi ou les nombreuses références au cinéma d’action américain, il envoie leur duo au hall of fame des couples insupportables et leur film au panthéon des buddy-movies qui donnent envie de voir l’un des protagonistes massacrer l’autre. Quant au gang des méchants, composé d’un Kaaris gentillet, d’un Ragnar le breton version Kakihara raciste et d’un Jérôme Le Banner sous-exploité, il fait peine à voir avec son running gag périmé.

Jean-Claude Van Damme Le Jardinier
« Et si je ne m’en servais jamais ? »

Le trombinoscope plombe donc à peu près chaque aspect du long-métrage, à commencer bien sûr par les véritables ambitions martiales, déjà décelables dans Le Dernier Mercenaire. Si la plupart de ces comédies françaises génériques, destinées à occuper l’équivalent en streaming d’un prime-time M6 (la page d’accueil) avant de sombrer dans les (tré)fonds de catalogue, n’inspirent en général que de l’indifférence, on peut dans ce cas parler d’un beau gâchis.

Entre ce type de projets qui se multiplient sur Prime et le Loups-garous de Netflix, il est certain que le canevas hérité des chaînes hertziennes les plus cyniques n’est pas passé de mode. Au contraire, il a encore de beaux jours devant lui, à la télévision ou sur les services de SVoD. Aujourd’hui, les navets poussent dans tous les potagers.

Le Jardinier
Rédacteurs :
Résumé

À peu près aussi drôle et palpitant qu’une journée dans un Jardiland.

Vous aimerez aussi
Commentaires
3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
des-feves-aux-beurres-et-un-excellent-chianti

Film à mettre au composteur d’urgence
Michael youn fait du Michael youn se debilo-comique sans surprise donc on ne pas être déçu de sa prestation si on connaît .il a déjà eu 1-2 rôle très «  » »sérieux » » »et s en est pas tiré pas trop mal je trouve.
Jean Claude se fait chier comme pas possible , juste une seule scène intéressante ou il joue un peu l émotion. On sent le film alimentaire pas possible autrement ou alors il passe à côté de son rôle de mec mystérieux taciturne qui fuit.un peu son passé.
Le scénario est navrant pas développé , le requin dans la Seine malgré l’eau et les écluses faisant au moins semblant d être plausible et serieux.
D après le pitch on s attend à ce que notre jean Claude pète des dents et casse du tibia mais même pas les scènes d action sont d’une molesse infini et filmées comme un épileptique parfois.un plan d une demi seconde ou on pense voir jcvd donné une tatane dans la gueule du méchant mais c est 95% du temps sa doublure moche.
Sauf à un m’ment donné pour le coup de pied , marque de fabrique jcvd obligé,on s etonne de ne pas voir de câbles comme dans un bon shaw brothers.
La réal est nulle , kaaris et le banner jai hesité presque à mettre les sous titres pour comprendre ce quils disaient.
Nawell madani le femme fâchée mais qui retrouve son mari à la fin et l ado forcément rebelle collé au smartphone ou au casque font leur part côté clichés convenus.
.
.
Sur le papier, van damme qui pete des gueules un pitch minimaliste d enfer simpliste et efficace.
.
.
A l arrivée un.buddy movie au scenes d action mollassones courtes et nulles et jcvd qui s en sort pas grandi mais il s en balek, tout comme.dans le film en fait

dutch

Je croyais que Van Damme avais annoncé la fin de sa carrière…sinon avec la présence de Michaël Youn que j’ai toujours trouvé insupportable, je ne sais pas si je vais regarder.

john-spartan

Quelle chiasse.
Mon cerveau ne se remet toujours pas.