Alfred Hitchcock a marqué le cinéma de l’horreur et du suspens par bien des films, mais l’un de ses chefs-d’œuvre reste Les Oiseaux.
Bien avant que Steven Spielberg n’offre une réputation sanglante aux requins avec Les Dents de la mer, Alfred Hitchcock donnait aux oiseaux une aura monstrueuse avec un film culte. Les Oiseaux, sorti en 1963, avec Tippi Hedren et Rod Taylor, a marqué les esprits, à la fois comme monument de cinéma et pièce maîtresse du film d’horreur.
PSYCHOISEAUX
En 1960, Psychose a été un succès. Il a retourné les esprits, est entré dans l’Histoire du cinéma, et a valu à Alfred Hitchcock sa dernière nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur, après quatre nominations et avant un prix honorifique en 68. Le réalisateur de Fenêtre sur cour et Sueurs froides planche alors sur l’adaptation de Marnie, un livre de Winston Graham, avec le scénariste de Psychose. Parce que Grace Kelly, qu’il souhaite caster à tout prix, n’est pas disponible, il décide de se concentrer sur un autre projet.
Son attention se porte sur Les Oiseaux, une nouvelle de Daphne du Maurier, dont il a déjà adapté La Taverne de la Jamaique et Rebecca. Publiée en 1952, elle raconte comment une petite ville devient le théâtre d’un cauchemar lorsque des nuées d’oiseaux s’attaquent aux humains. Hitchcock pense d’abord à l’adapter dans sa série Alfred Hitchcock présente avant d’imaginer un film.
Le cinéaste ne garde à peu près rien de la nouvelle hormis la grande et terrifiante idée d’une étrange attaque d’oiseaux. Fasciné par de véritables faits divers qui ont eu lieu, et donnent à cette horreur une tonalité familière, il cherche un scénariste. Il engage Evan Hunter, écrivain connu sous le nom d’Ed McBain. Avec une consigne : ne donner aucune explication aux attaques des oiseaux.
« THIS IS THE GIRL ! »
La nouvelle de Daphne du Maurier suivait Nat Hocken, un vétéran de guerre blessé dans une petite ville côtière en Angleterre, avec l’idée que le comportement des oiseaux est lié aux marées. Le film est centré sur Melanie Daniels, une jeune bourgeoise qui décide, sur un coup de tête, de retrouver un bel avocat rencontré par hasard à Bodega Bay, dans la région de San Fransisco. Hitchcock décide avec son scénariste d’ouvrir l’histoire sur une note légère de comédie romantique, pour nourrir l’effet de surprise et de choc par contraste.
C’est après avoir vu Tippi Hedren dans une publicité qu’Alfred Hitchcock mise sur elle. Il demande au studio Universal Pictures de lui faire signer un contrat pour sept ans, sans que l’actrice ne se doute de ce qui l’attend. Lorsqu’elle est castée dans le premier rôle des Oiseaux, elle est la première étonnée. Même Universal n’y croit pas.
Il caste également Veronica Cartwright qui fêtera ses 13 ans sur le plateau. Elle deviendra un visage bien connu des amateurs du genre, puisque présente dans Alien, le huitième passager et L’Invasion des profanateurs de sépulture.
Tippi Hedren (qui est la mère de Melanie Griffith)
L’expérience sera grande pour Tippi Hedren, qui ne connaît à peu près rien aux rouages du cinéma. Elle assiste aux réunions de pré-production, et dira en avoir plus appris en trois ans sur ce projet qu’en quinze années ailleurs à graviter autour des plateaux. Elle boit les paroles du cinéaste, consciente de son inexpérience. Le tournage se passe à merveille, du moins dans un premier temps.
L’exigence désormais célèbre de Hitchcock atteint son paroxysme lors de la grande scène d’attaque finale des oiseaux dans la maison : une semaine de tournage que Tippi Hedren considèrera comme la pire de sa vie. Alors qu’on lui a expliqué qu’elle affronterait des oiseaux mécaniques, elle passe des journées entières à lutter contre de vrais volatiles, lancés sur elle ou attachés à son costume pour créer l’action. Après avoir été blessée au visage, l’actrice s’effondre en larmes. Lorsqu’un docteur demande à ce qu’elle ait une semaine de repos après plusieurs mois intenses, Hitchcock refuse. Lorsqu’il insiste, il finit par accepter.
LES AILES DE L’ENFER
Plus d’un demi-siècle après, que reste t-il des Oiseaux d’Alfred Hitchcock ? Une leçon de mise en scène, clairement illustrée par la scène inoubliable de l’école, où Melanie attend en fumant une cigarette que la petite Cathy sorte. En fond, des corbeaux commencent à se poser sur les barres métalliques d’un jeu pour enfants. L’héroïne, perdue dans ses pensées et attirée du mauvais côté du cadre, n’en a pas conscience. Le spectateur, lui, est mis dans la confidence. Le suspense se crée : il sait quelque chose que le personnage ignore, l’attente (de Melanie, des corbeaux, du public) est immense. La mélodie entêtante Rissle-dy, Rossle-dy, renforce ce sentiment.
Sauf que Hitchcock se joue de lui de la plus cruelle et réjouissante des manières. Lorsque Melanie remarque enfin un oiseau s’approcher de l’école et que la caméra accompagne son regard, le spectateur pense avoir une longueur d’avance. Erreur : il réalisera qu’il n’y a pas quelques volatiles, mais une centaine, silencieusement postés sans qu’il l’ait vu. Un dispositif de mise en scène malin, et pervers.
Difficile aussi d’oublier la scène où Melanie se réfugie dans une cabine téléphonique, observant la panique gagner les rues tandis qu’une nuée d’oiseaux sème le chaos. Une fois n’est pas coutume : Hitchcock n’utilise pas de musique, même si son fidèle Bernard Herrmann est crédité comme consultant sonore. Les cris des vilaines bêtes à plumes font office de notes pour figurer la mélodie de l’horreur, jouée par intermittence.
Les Oiseaux est également un tour de force technique, combinaison de trucages visuels (notamment du matte painting : un décor peint sur une surface lisse, utilisé avec des acteurs pour donner de la vie à l’image), oiseaux réels et factices. Plus de 3000 volatiles (corbeaux, moineaux, mouettes) dressés ont été utilisés.
OISEAU DE MALHEUR
Les Oiseaux a donné lieu en 1994 à Les Oiseaux II, un remake camouflé sous un titre de suite. Tippi Hedren y apparaît dans un rôle différent tandis que le réalisateur Rick Rosenthal sera crédité sous le pseudonyme d’Alan Smithee, celui des cinéastes qui renient leur ouvrage.
En 2007, blasphème : Universal annonce un remake avec Naomi Watts. Le choix est compréhensible, vu l’allure hitchcockienne de l’actrice. Martin Campbell devait le réaliser, pour le compte notamment de Platinum Dunes, la société de Michael Bay. Le cocktail est effrayant et le projet ne verra pas le jour. En 2017, la BBC annonce une nouvelle adaptation, télévisée cette fois, et plus proche de la nouvelle. Là encore, rien ne semble se concrétiser.
Les Oiseaux continuent de hanter les rêves et cauchemars du septième art au fil des décennies. Inutile de chercher ou attendre la mise à jour : l’apocalypse selon Hitchcock, malgré ses 59 ans, reste aussi terrible qu’indémodable.
Curieux de savoir ce que donne la version 4k du film…
Sinon clair que le père Alfred était vraiment un beau salopard quand il s’y mettait.
ce cineaste de genie était avant tout un gros pervers, il a vraiment harceler mentalement puis sexuellement miss Hedren et lui a bousillé une partie de sa carrière, sa fille Melanie Griffith revele que pour ses 5 ans, en guise d’anniversaire il lui envoyé un poupéé barbie- l’image de sa mere- dans un mini cercueil,
il ne serait pas permis ceci sur Grâce Kelly car elle était une Star à l’époque mais Tippi était une ingenue et debutante, elle ne connaisait pas la « magie de hollywood « et l’envers du decor…
Hitchcock sera éternellement dans le panthéon des plus grands.
La scène de l’école nous avait été décryptée dans un cours d’arts plastiques quand j’avais 14 ans.. La cigarette blanche d’un côté opposée aux oiseaux qui s’agglutinent de l’autre côté, etc.. Ce fut un moment déterminant dans ma vie, qui m’a donné le goût du cinéma et même une envie de devenir metteur en scène. Qui sait, un jour peut-être…
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 badass man : tu aimes les tartes toi… tu viens ici pour te prendre une petite fessée de temps en temps avoue ?
@Atlantis
Exact, merci.
pour les oiseaux 2 le film est sorti en 94 il me semble et pas 97
@badass man
On a bien envie de poliment vous dire d’aller prendre l’air, ou au minimum relire le titre. Qui dit bien que c’est un classique avéré, et qu’on a simplement profité de sa ressortie récente en salles pour revenir dessus. Vous savez, pour parler un peu cinéma, et classiques.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 badass
débile ton commentaire, sans le moindre début de fondement. Levé du mauvais pied?
Merci,pas besoin de votre »lumière »pour savoir que ce film est un grand film…Décidément les gens qui se prennent pas pour de la merde,alors que ce sont de la grosse…