Films

Sugarland Express : retour sur le vrai premier film de Steven Spielberg

Par Simon Riaux
15 février 2018
MAJ : 24 mai 2024
9 commentaires

Sugarland Express, le tout premier film de Steven Spielberg destiné au cinéma.

Sugarland Express : Photo

Avant Ready Player One, retour sur quelques films grandioses et plus ou moins aimés de Steven Spielberg.

Entre Pentagon Papers sorti en janvier dernier et Ready Player One attendu le 28 mars, il y a un monde : celui de Steven Spielberg, cinéaste incontournable qui règne sur Hollywood depuis des décennies, au-delà des modes et des genres.

Pour fêter son grand retour dans la science-fiction avec un blockbuster événement, Ecran Large revient sur une poignée de films mémorables, plus ou moins aimés, du réalisateur, depuis ses débuts jusqu’à ses succès les plus récents.

 

PhotoUne affiche spectaculaire et glaçante

 

DREAM TEAM

Sugarland Express est le premier film de Steven Spielberg, du moins son premier film de cinéma, après la réussite incontestable du téléfilm Duel. Soutenu par Richard Z. Zanuck, producteur de légende, il parviendra à vendre le projet à Universal, après le refus de plusieurs studios. Non seulement Sugarland Express, récompensé du prix du scénario à Cannes en 1974, permet de battre en brèche les accusations de simplisme et de sentimentalisme qui ont émaillé la carrière du boss, mais constitue également un excellent condensé des thèmes qui vont nourrir sa filmographie.

Rétrospectivement, un des éléments les plus marquants du film est sa capacité à rassembler des talents différents, brillants et représentatifs de leur époque. La présence de Zanuck, qui avait alors quitté la Fox, à la production, semble annoncer la fin du Nouvel Hollywood et le retour en force de concepteurs issus de l’âge d’or Hollywoodien, d’un rapport au public « à l’ancienne » ( ce que la critique française n’a toujours pas pardonné à Spielberg).

 

PhotoGoldie Hawn

 

Le metteur en scène faisait déjà preuve d’un flair phénoménal. Sugarland Express est ainsi le premier scénario signé Matthew Robbins. Non seulement l’auteur restera un allié précieux de Spielby, mais s’est avéré un des grands de son domaine, créateur des scripts du Dragon du lac de feu, de Miracle sur la 34ème rue, avant de s’allier à rien de moins que Guillermo del Toro. Le métrage est aussi la première collaboration entre le réalisateur et John Williams, qui aboutira à quelques unes des plus grandes partitions de l’histoire du cinéma.

Enfin, comment ne pas saluer les embauches géniales de Goldie Hawn, jusqu’alors cantonnée dans des rôles bouffons et peu mémorables, bouleversante et d’une finesse incroyable dans une gamme de registres extrêmement variés et le choix de William Atherton. Plus connu pour son rôle d’abominable trou du cul dans Die Hard, il livrait ici une prestation d’une remarquable intensité.

 

PhotoDes risques du kidnapping au milieu du Texas

 

PETIT SPIELBERG DEVIENDRA GRAND

Stupéfiante image que celle de centaines de voitures de patrouille suivant au ralenti le véhicule dans lequel Goldie Hawn a pris en otage un shérif. Voilà qui évoquera à l’évidence les autorités traquant les mômes de E.T. L’Extra-TerrestreEt si Steven Spielberg en viendra à tresser les louanges de la presse d’investigation, le metteur en scène ne s’illusionne pas sur le fonctionnement des médias américains, étant donné la radicalité de la critique qu’il établit ici.

Satire humaine dans sa première partie, drame humaniste et poignant dans la secondeSugarland Express annonce déjà deux tendances  majeures du cinéma de Spielberg, deux tonalités, qui cohabiteront ou s’affronteront au gré de ses créations, parfois pour le meilleur (Le Pont des espions), parfois pour le pire (Le Terminal).

 

Photo Goldie HawnUn plan que Spielberg revisitera dans La Guerre des Mondes

 

L’œuvre contient plusieurs plans « signature » de l’artiste, tout comme il témoigne de sa passion (et sa maîtrise) pour la technique. Le film est ainsi le premier à utiliser la caméra Panaflex, qui l’autorise à offrir au spectateur le tout premier plan à 360° depuis l’habitacle d’un véhicule. Une image qui va hanter le cinéma de Spielberg, ce dernier n’ayant de cesse de la retravailler et de la renouveler.

Rétrospectivement, Sugarland Express témoigne aussi de la capacité de Spielberg à se réinventer. Le film sera un échec cinglant au box-office, et plutôt que de s’y casser les dents, le metteur en scène parviendra à conserver intact les dynamiques qui nourrissent le récit, tout en se renouvelant assez pour devenir le maître du box-office.

Rédacteurs :
Tout savoir sur Sugarland Express
Vous aimerez aussi
Commentaires
9 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Rudy Mako

Un grand film, les scènes d’action avant gardiste, précurseur du mythe indiana jones

Bubble Ghost

La fin semble peut-être film de manière précipité, et avec moins de soin et de réflexion que le reste. Mais j’adore ce film. Et de tout ce que j’ai vu de Spielberg, c’est un de mes préféré.

Danse

Dommage qu’il y ai autant de faux raccords dans les scènes en voiture, surtout la vitre arrière ou les tickets qui apparaissent / disparaissent sinon le film est excellent

el_gohan

Petite correction sur Matthew Robbins, il a scénarisé Miracle sur la 8è Rue et pas sur la 34è.

Le Waw

Un chef d’œuvre… Un de mes Spielberg favori.

Matt

La photo de Vilmos est juste une pure merveille. Quelle flaire ce Spielby en effet….

Joko

Dans la course perpétuelle au commentaire-attaque-je vous apprends la vie-je cherche la petite bête pour exister et chouiner, le coup du « faux film » est pas mal.

Surtout pour le premier venu qui connaîtra la différence concrète entre téléfilm et film, et saura que Duel a été passé d’un format à un autre selon les continents suite à son succès à la TV américaine.

l'intrus

votre commentaire

l’intrus

Un film, par métonymie, est l’œuvre culturelle qui est enregistrée sur une pellicule photographique

Ah bon, Duel était un « faux film », j’en apprends tous les jours….
L o L
Ce commentaire a déjà été posté.
No spam :p

....

Un film, par métonymie, est l’œuvre culturelle qui est enregistrée sur une pellicule photographique

Ah bon, Duel était un « faux film », j’en apprends tous les jours….
L o L