Qui est sur le podium des gros bides de 2018 ?
Côté flop et mauvaises opérations financières, 2017 avait été remporté par Valerian et la Cité des mille planètes (177 millions de budget et 225 au box-office) et Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur (175 millions de budget et 148 au box-office), avec également La Tour Sombre et Geostorm dans leur sillage.
Qui leur succède au rayon bides en 2018, côté Hollywood (la France viendra dans un autre article) ?
MORTAL ENGINES
Budget : 100 millions
Box-office mondial : 65 millions
Un flop très médiatisé, et pour cause : cette production Peter Jackson (qui a acheté les droits il y a des années, et a mis sur le coup Christian Rivers, lequel a travaillé sur les effets spéciaux de ses films) était un pari risqué à bien des niveaux. Déjà, l’adaptation du premier tome de la saga littéraire de Philip Reeve semble arriver après la bataille dans la vague désormais retombée des aventures young adult à la Hunger Games, où la franchise Divergente a été enterrée. L’histoire en reprend tous les codes, mais le public n’y est plus sensible, de toute évidence.
Ensuite, l’univers n’est pas simple à digérer pour le grand public, avec ses villes nomades qui s’affrontent dans un monde post-apocalyptique. Entre Mad Max et Star Wars, mais à la sauce ado, Mortal Engines avait des ambitions claires. Le studio y croyait et l’a sorti sur plus de 3000 écrans aux Etats-Unis, face notamment à Spider-Man : New Generation, et a vite été mis dehors par Aquaman, Bumblebee et autres.
La perte pour le studio est estimée à 100 voire 150 millions. Un flop en bonne et due forme donc, alors même que le film n’est pas si mal pour nous.
Il y avait pourtant des idées amusantes
ROBIN DES BOIS
Budget : 100 millions
Box-office mondial : 73 millions
Cet énième Robin des Bois a vite été comparé au Roi Arthur : La Légende d’Excalibur de Guy Ritchie, à cause de son allure digne d’une publicité Calvin Klein, ses prouesses ridicules filmées au ralenti et un côté jeu vidéo (vu par quelqu’un qui ne joue pas aux jeux vidéo). Il faudra y rajouter un paramètre de ressemblance : l’échec en salles.
Lui aussi atomisé par la critique, le film d’Otto Bathurst a été largement boudé par le public. Difficile d’avoir la moindre pitié pour ce vulgaire produit hollywoodien, assemblé en dépit du bon sens, et qui a pu réunir un casting convenable (Taron Egerton, Jamie Foxx, Ben Mendelsohn, Eve Hewson) malgré un scénario minable.
La bonne nouvelle : la franchise clairement espérée par le studio est de toute évidence oubliée.
Allégorie d’un acteur qui tente de jouer malgré le poids mort d’un scénario médiocre
HURRICANE
Budget : 35 millions
Box-office : 31 millions
Comment se sent Rob Cohen lorsqu’il voit que la saga Fast & Furious, qu’il a lancée en 2001 avec le premier film, peut encaisser jusqu’à 1,5 milliard, quand son dernier film se contente d’une trentaine ? Nouveau bide pour le réalisateur de Daylight qui peine à redécoller côté grand spectacle.
Cette mauvaise histoire de braquage en plein ouragan avec Maggie Grace et d’immondes effets spéciaux, n’a amusé personne. Ni la critique, ni le public. N’est pas Roland Emmerich qui veut.
Le vrai ouragan : la carrière de Maggie Grace post-Lost
CARNAGE CHEZ LES PUPPETS
Budget : 40 millions
Box-office mondial : 27 millions
La « comédie » avec Melissa McCarthy et des pseudo-muppets déglingués a longtemps été un projet très convoité, développé pendant des années avec divers personnages. Le film de Brian Henson a balayé tout ça pour devenir un ratage à peu près absolu. Malgré une posture trash largement mise en avant et qui aurait pu résonner à l’ère Deadpool, et la popularité de l’actrice, Carnage chez les puppets n’a pu survivre à son identité bizarroïde (un film policier dans un monde où cohabitent humains et marionnettes, entre Qui veut la peau de Roger Rabbit ? et BoJack Horseman), et une critique assassine.
Le pire, c’est que même avec ces éléments en tête, le film reste particulièrement mauvais, et n’a à peu près aucune chance d’attirer la sympathie ou devenir culte, tant il est fade et ringard.
LONDON FIELDS
Budget : 8 millions
Box-office : 431 600 $
Un cas spécial puisque la carrière de ce thriller avec Amber Heard en femme fatale, a été simplement détruite par des problèmes en coulisses. Tourné entre 2013 et 2014, le film a longtemps traîné dans le tiroirs. Sa présentation à Toronto en 2015 a été annulée lorsque le réalisateur Mathew Cullen a attaqué les producteurs, qui ne l’avaient pas payé et avait remonté son travail. Les producteurs ont vigoureusement répondu, en affirmant qu’il avait perdu le final cut lorsque le budget a été dépassé, parmi d’autres fautes.
Amber Heard a elle aussi été emportée dans l’affaire, accusée avec Cullen par les producteurs d’avoir modifié le scénario et ne pas avoir assuré son travail en post-production. L’actrice a répliqué en accusant les producteurs de ne pas avoir respecté une clause de non-nudité de son contrat.
Tout ce petit monde a fini par trouver un accord, mais London Fields en a été la première victime. Détruit par la critique, il a été un bide absolu en salles, et personne n’attendait autre chose. Même le réalisateur a déclaré être d’accord aves les critiques, et rénié ce film. Et s’il n’a pas utilisé de pseudonyme comme d’autres avant lui, c’est pour avoir le droit d’en parler publiquement, et espérer un jour sortir sa propre version.
Rare image du chaos London Fields
GOTTI
Budget : 10 millions
Box-office : 4 millions
Vous ne savez pas d’où sort ce film, et c’est normal puisqu’il est inédit en France (seulement disponible sur OCS). John Travolta y incarne John Gotti, célèbre gangster, dans un film réalisé par Kevin Connolly, acteur connu pour Entourage. Un projet développé depuis des années, passé entre bien des mains (Al Pacino, Barry Levinson), et qui a eu une fin de vie à la hauteur de ces faux espoirs.
Revendu par le distributeur Lionsgate deux semaines avant sa sortie, Gotti a été atomisé par la critique, avec un exceptionnel 0% sur Rotten Tomatoes. Travolta lui-même a pris la parole pour attaquer les vilains critiques, et affirmer que le public, lui, savait et aimait le film. Ou pas, puisqu’avec 4 millions et quelques, c’est un bide. Et les espoirs évidents de l’acteur de s’envoler vers les Oscars, se sont donc envolés.
Zéro rancoeur lors de la saison des prix, quand tes collègues sont honorés
LES FRÈRES SISTERS
Budget : 38 millions
Box-office mondial : 10 millions
Il n’y a pas que des films à grand spectacle et grand public qui terminent dans les bides annuels. La preuve avec le western de Jacques Audiard, qui s’est planté malgré un casting en or (Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed) et une critique évidemment enthousiaste, comme pour chacun de ses films.
Pourquoi ce flop ? Plusieurs facteurs éventuels. Le genre n’est plus très populaire : 3h10 pour Yuma a été un succès modeste, quand Appaloosa et surtout The Homesman ont été des échecs. Le budget de 38 millions n’est en plus pas léger (True Grit des frères Coen a coûté autant quand No Country For Old Men était dans les 25 millions).
La décision de présenter le film à Venise (où il a remporté le prix de la mise en scène) plutôt qu’à Cannes, a peut-être joué en amenant une sortie en septembre en France et aux Etats-Unis. La distribution y a été assurée par Annapurna, contre une grosse somme, et les méthodes de la société de Megan Ellison ont largement été critiquées ces derniers temps. Perçu comme un succès quasi assuré, Detroit de Kathryn Bigelow avait par exemple été un flop. Les Frères Sisters a suivi un chemin classique pour un film d’auteur, avec un circuit de salles qui s’est agrandi au fil des semaines, mais jamais il n’a décollé aux Etats-Unis. Et son relatif succès en France (plus de 840 000 entrées, très loin du 1,9 million de De rouille et d’os ou du 1,3 million d’Un prophète) n’a pas aidé.
La feuille de route du succès (ou pas)
MILLENIUM : CE QUI NE ME TUE PAS
Budget : 43 millions
Box-office mondial : 34 millions
Sony l’a un peu cherché. Si l’adaptation hollywoodienne Millenium – Les hommes qui n’aimaient pas les femmes a moyennement marché, et a déplu à bien des fans des films avec Noomi Rapace, elle avait pour elle le talent de David Fincher, qui a casté Daniel Craig pour débloquer le budget et imposé Rooney Mara pour offrir sa version de Lisbeth Salander.
Cette superproduction à plus de 90 millions, vendue comme le feel bad movie de Noël avec plus de 2h30 au compteur, avait tout d’un gros coup dans l’industrie, et n’a pas été à la hauteur pour le business (dans les 232 millions au box-office, dont une centaine au box-office domestique).
Pendant des années, la suite a donc été une grande question. Le studio avait financé un scénario, Rooney Mara était partante, mais David Fincher beaucoup moins – les rumeurs de mésentente avec les producteurs, avec le perfectionnisme du réalisateur, n’y sont probablement pas pour rien. Le studio a finalement décidé d’appuyer timidement sur la case reboot en zappant la trilogie de Stieg Larsson, pour adapter la suite écrite par David Lagercrantz. L’occasion de refraîchir le casting, et réduire les coûts. Millenium : Ce qui ne me tue pas a donc coûté moitié moins, avec des noms tout frais, dans l’air du temps : la révélation de la série The Crown, Claire Foy, et Fede Alvarez derrière la caméra.
Une opération qui n’a convaincu personne, et a été accueillie sans grand intérêt. Plus tourné vers l’action et le spectacle, le film n’a ni énervé, ni passionné. Il est passé discrètement dans les salles, et a disparu aussi vite. A l’image d’un film un peu fade et très scolaire.
DARKEST MINDS : REBELLION
Budget : 34 millions
Box-office : 41 millions
Les studios vont finir par comprendre que tout ce qui s’apparente à du young adult ne fonctionne plus. Adapté des Insoumis d’Alexandra Bracken, cette histoire de futur post-apo où les enfants qui ont survécu à un virus sont classés selon leurs pouvoirs surnaturels, est à ranger parmi les pièces à conviction.
L’espoir évident de franchise a disparu avec un score encore pire que celui de La 5ème vague ou Divergente 3 : Au-delà du mur. A peu près personne n’a prêté attention au film de Jennifer Yuh Nelson, et tout le monde continue sa vie depuis.
DEATH WISH
Budget : 30 millions
Box-office : 34 millions
Bruce Willis doit être heureux d’avoir Glass pour démarrer 2019. Car 2018 a été l’année de Death Wish, remake du film culte Un justicier dans la ville par Eli Roth. Pour l’acteur qui enchaîne les DTV à un rythme impressionnant, c’était son plus gros film depuis Sin City : J’ai tué pour elle (un autre bide) et Red 2.
Sitôt vu, sitôt oublié. Pas étonnant donc que l’acteur soit attaché à McClane, origin story de Die Hard, qui reste encore sa seule grosse actu.
Quand tu te dis que tu vas virer ton agent
UN RACCOURCI DANS LE TEMPS
Budget : 100 millions
Box-office mondial : 132 millions
Une horreur qui a une place dans nos flops artistiques de l’année, et qui a été un raté pour Disney. Survendu comme une superproduction moderne, en phase avec son époque, menée par Ava DuVernay et une adolescente noire, Un raccourci dans le temps était à l’arrivée un machin informe, laid, d’une naïveté qui confine à la crétinerie de cour d’école.
La justice a pour une fois frappé, puisque même Mickey n’a su vendre cette aventure à base de divinités féminines habillées par les collections oubliées de Desigual, de tesseract et espace-temps, et de petit frère possédé par un truc cosmique. Ni drôle, ni merveilleux, ni palpitant mais simplement niais et grotesque, à l’image d’une Reese Witherspoon qui se transforme en laitue volante tandis qu’Oprah Winfrey devient littéralement un monstre géant dans un décor de sous-Seigneur des anneaux.
Le ratage est douloureux, mais le réconfort du flop rééquilibre un peu la chose.
Attention les yeux, la laitue arrive
CASSE-NOISETTE ET LES QUATRE ROYAUMES
Budget : 120 millions
Box-office mondial : 170 millions
Autre preuve que Disney n’est pas le maître du monde, et n’a pas (encore) le contrôle des esprits. Casse-Noisette et les Quatre Royaumes était sur le papier une opération sans risque, lancée dans le sillage des succès de Maléfique, Cendrillon et bien sûr La Belle et la Bête. Les problèmes en coulisses étaient connus, mais les reshoots ayant été gérés avec une simplicité extraordinaire (Lasse Hallström et Joe Johnston, qui a terminé le film, sont tous deux crédités, chose exceptionnelle), tout semblait normal.
A l’arrivée, le film avec Mackenzie Foy, Keira Knightley, Morgan Freeman et Helen Mirren n’a pas convaincu la presse, et surtout n’a pas enchanté le public. La magie de fin d’année n’a pas fonctionné, et cette superproduction à 120 millions s’est donc soldée par un échec spectaculaire, comparé au milliard encaissé par La Belle et la Bête. Casting, marketing, choix du matériau : tout est potentiellement responsable. Et comme Solo : A Star Wars Story, le film devrait inciter le studio à repenser sa stratégie, et ne pas prendre tout pour acquis.
SOLO : A STAR WARS STORY
Budget : 275 millions
Box-office : 393 millions
Justement le voilà, le gros raté de Disney en 2018. Deuxième spin-off de l’ère Mickey de Star Wars après Rogue One : A Star Wars Story, l’origin story de Han Solo était très attendue. Mais la production a été un pur désastre, que le studio a été incapable de gérer vu l’ampleur des rumeurs et faits. Ron Howard a beau avoir rattrapé le chaos dans la dernière ligne droite, en remplaçant Chris Miller et Phil Lord virés à quelques semaines de la fin du tournage, le signal envoyé au public et aux fans (et à l’industrie) a été plus qu’inquiétant.
Le coup d’envoi lors de sa présentation hors compétition à Cannes a confirmé que Disney avait entre les mains un futur problème, et Solo : A Star Wars Story l’a bel et bien été. Sans même parler du budget qui a certainement explosé vu l’étendu des reshoots, le film est le pire score de toute la franchise spatiale, et marque de tristes records à tous les niveaux. Les facteurs sont là encore nombreux, et au-delà des problèmes en coulisses dont une bonne partie du public se contrefiche, il y a là la preuve d’un problème de stratégie.
Le spin-off avec Alden Ehrenreich est sorti cinq mois seulement après Star Wars : Les Derniers Jedi, et même sans regarder la question de la colère de certains fans face au film de Rian Johnson, Disney a joué avec le feu. L’évément Star Wars devient alors pure consommation. Le studio a payé cher la leçon, et c’est le futur immédiat de la franchise qui est alors repensé, avec au moins un projet de spin-off mis en pause. Solo : A Star Wars Story est donc une étape importante pour la saga, et c’est probablement l’une des seules choses qui restera de lui.
ANNIHILATION
Budget : 40 millions
Box-office : 32 millions
Un cas à part puisque le film d’Alex Garland a été diffusé uniquement sur Netflix dans plusieurs pays, dont la France. Mais aux Etats-Unis par exemple, il est sorti en salles, malgré les craintes du producteur qui y voyait un film « trop intellectuel » pour le grand public. Des paroles en partie validées par le box-office, puisque malgré Natalie Portman, la bonne presse, et la promesse entre horreur et science-fiction, Annihilation a été un échec.
Bien sûr, le rachat par Netflix a forcément équilibré les comptes, et permis au film d’être vu par de nombreux spectateurs.
Ce sont les films qui encouragent l’humanité à rebatir le monde qui devront être des blockbusters…
Pour ma part j’ai trouvé que Death Wish était une bonne surprise, dommage que Solo n’a pas rapporté un réel succès alors que c’est un excellent film d’aventures/SF.
Ahem.. Eli Roth n’a pas realisé Sin city 2. c’est un robert rodriguez en mode « File moi mon cheque » qui a realisé cette grosse deception. Ce malandrin avait récidivé la même année avec Machete Kills (autre suite que j’attendais enormément)
@dutch Schaefer
On parle box-office et pas qualité ici, donc on ne classe les plus pourrav déjà.
Et étant donné que Hurricane a coûté 35M (sans compter le marketing), en a récolté seulement 31, dont 6 au box-office domestique (où le studio récupère le plus) : ça rentre bien dans la case du flop 🙂
Hurricane n’est pas ce que l’on peut appeler un flop!
Certainement que le film aurait pu (du?) réaliser des scores plus important, mais finalement…
Et puis en y regardant de plus près, je crois que c’est le moins pourrav’ de tous! mdr
Mécaniques fatales est excellent. C’est un grand divertissement de science fiction. Ceux qui n’ont pas aimé sont doté d’une ouverture d’esprit très limitée
@Thaldan
118 Mio c’est la différence entre le budget et le box office (je suppose que vous parlez de Solo), mais ce n’est pas 118 de bénéfice. Le bénéfice c’est ce qui revient au studio après que tous les autres aient été payé (marketing, distributeurs, salles, etc…), En France, c’est env. 40% pour le producteur sur le ticket, voilà déjà que les 118 mio sont plus que divisé par deux, sans compter que sur le reste, ils vont encore devoir répartir cet argent sur d’autres ayant droits contractuels.
@Thaldan
Vous parlez de quel film ?
Il faut savoir que le calcul est beaucoup plus complexe que « recettes – budget = bénéfices »
1) le budget officiel ne comprend par le budget marketing (qui peut très bien grimper jusqu’à une centaine de millions), ni les éventuels problèmes (type reshoots massifs d’un Solo ou Justice League)
2) le studio ne récupère pas tout sur les recettes en salles
3) ce que le studio récupère dépend du territoire : un studio américain récupère environ la moitié des recettes sur le box-office domestique, environ 1/3 dans beaucoup de territoires étrangers, et encore moins en Chine par ex
Cela devrait vous permettre de comprendre un peu mieux pourquoi certains de ces films sont bien des échecs, ou disons des opérations financières ratées (aucun studio ne dépense 200 millions pour en « gagner » 50 ou 70 au final)
118 Millions de bénef et on appelle ça un flop ? Que ça soit pas à la hauteur de qu’espère les productions je peux concevoir, mais dire que c’est un flop ……….. je doit pas tout comprendre au cinéma j’imagine
Dommage pour Les Frères Sister et pour Annihilation, deux excellent films qui méritent bien mieux.