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We the Animals : 5 bonnes raisons de s’envoler avec cette belle surprise à la Moonlight

Par La Rédaction
6 mars 2019
MAJ : 21 mai 2024
2 commentaires

Le premier film de Jeremiah Zagar est la petite pépite du mois, portrait doux et fin de l’enfance.

We the Animals : photo, Raul Castillo

We the Animals de Jeremiah Zagar est la belle petite surprise du mois.

Adapté du roman de Justin Torres, We the Animals (en salles le 13 mars) est une de ces belles petites surprises venues du cinéma indépendant américain. Une de celles qui mérite un peu de place et d’attention.

Récit sur les chocs et silences assourdissants de l’enfance, le premier film de Jeremiah Zagar, porté par le jeune Evan Rosado et Raul Castillo et Sheila Vand, est donc à voir. Et on vous donne 5 raisons de vous laisser tenter.

 

 

L’AMBIANCE UN PEU MAGIQUE

Le sujet peut laisser imaginer un typique film indépendant pseudo-réaliste, collé aux visages et cloué sur terre. Mais We the Animals ne garde justement pas les pieds sur terre. Jeremiah Zagar filme et raconte en épousant la sensibilité et les tremblements de son jeune héros, Jonah. Avec l’onirisme, l’étrangeté et l’énergie qui anime l’enfance.

Le film avance par à-coups, porté par des élans de fougue et de vivacité, avant de reprendre de longues respirations dans le silence du clan. La voix off devient un fil d’Ariane auquel se raccroche le spectateur, afin de suivre les émotions renfermées et ravalées du garçon. L’écouter, c’est glisser dans ce royaume fait de jeux et de luttes, de rires et de pleurs. Un royaume où la lumière irradie les visages, où les corps planent, et où la réalité peut être déviée.

Comme Jonah, We the Animals flotte, entre ciel et terre, entre le monde des adultes et celui, plus terrifiant encore, de l’adolescence. Et le réalisateur Jeremiah Zagar met en scène cette émotion avec brio.

 

photoSortir de la petite magie de l’ordinaire

 

RAUL CASTILLO 

Son nom ne vous dit probablement pas grand-chose, mais c’est certainement l’un des futurs visages à suivre du cinéma américain, au même titre qu’un Christopher Abbott par exemple. Vu dans LookingSeven Seconds et Atypical, ou encore Paranoïa de Soderbergh, Raul Castillo tient ici le rôle central du père de Jonah, et c’est un petit ouragan.

Il occupe l’arrière-plan du décor du quotidien de Jonah comme un bulldozer de charisme, tour à tour effrayant et tendre. C’est d’autant plus beau que tout est filmé et raconté à hauteur d’enfant, avec le regard plein d’admiration et de candeur que pose un môme sur son père, en tant qu’homme et époux. La figure paternelle devient alors une statue de virilité et de force, moteur d’amour et de violence au gré des situations, comme un imprévisible être alien, susceptible de devenir bourreau ou gardien.

Raul Castillo incarne magnifiquement ce personnage ambigü, et confirme qu’il sera à suivre de près ces prochaines années.

 

photo, Raul CastilloLe père, source de fascination et peur infinie

 

LE REGARD SUR LA SEXUALITÉ

C’est un sujet incontournable dans chaque histoire traitant du passage de l’enfance à l’adolescence, et We the Animals n’y échappe pas. La découverte de soi passe irrémédiablement par sa propre sexualité, et ce qui se joue en marge de cet apprentissage dans le cadre de la société – ici représentée par la famille, décor de quasi huis clos de l’histoire.

Mais We the Animals aborde la question avec moins de peur que la moyenne. Jeremiah Zagar est loin d’être dans la provocation, mais il s’attarde sur la sensualité précoce, l’attention à la chair de l’autre, et filme cet intérêt naissant avec une sensibilité souvent magnifique. C’est particulièrement frappant dans les scènes avec ce jeune voisin, ou la confrontation finale avec les parents et les frères.

Un point de vue qui rappelle notamment 12 and Holding de Michael Cuesta, une autre évocation douloureuse mais solaire de l’enfance.

 

photo, Evan Rosado Evan Rosado, fantastique

 

LA MISE EN SCÈNE

Jeremiah Zagar vient du documentaire, et son travail a été reconnu depuis des années. Son premier film en 2008, In a Dream (où il filmait ses parents artistes), a fait le tour des festivals, a été diffusé sur HBO, a été nommé aux Emmy et a été parmi les pré-sélectionnés aux Oscars. 

En 2014, dans Captivated: The Trials of Pamela Smart, il s’intéressait à une affaire de meurtre qui a passionné l’Amérique, au point d’infuser la pop culture et inspirer Gus Van Sant pour Prête à tout avec Nicole Kidman.

Zagar a donc un regard autre sur la fiction, et We the Animals est habité par cette fièvre. Tourné en 16mm avec un grain magnifique, qui donne une vie brute aux peaux et aux lumières (avec notamment Ken Loach en inspiration), le film a une couleur particulière. Il est moins poseur que bien d’autres films indépendants, et élève des décors a priori très classiques (une maison, un jardin, un parking, un lac) pour créer une ambiance toujours légèrement décalée de la réalité.

 

photo Les yeux de Jonah

 

LE MASCULIN

Derrière la sexualité, l’éveil aux corps et aux autres, se joue une certaine idée du masculin dans We the Animals. Coincé entre un petit et un grand frère qui rejouent par mimétisme la virilité du père, spectateur du désarroi et de la solitude de sa mère, Jonah se construit en direct dans un univers codifié. Les cris et les coups sont son quotidien, mais il aspire à autre chose.

 

photoObserver l’adulte qu’on pourrait devenir comme sur un écran de cinéma 

 

Ce décrochement qui ne se fera pas sans heurt aborde avec justesse la masculinité toxique, qui forge les garçons et futurs hommes. La question de la sensibilité, de l’intégration, du rapport entre homme et femme, est omniprésente, des relations dans la fratie à l’amour passionnel entre les parents.

Jeremiah Zagar a l’intelligence de ne jamais insister plus que de raison, laissant au spectateur le soin de saisir ce qui se passe dans la tête de ce môme. Mais le regard porté sur ces forces, dans l’éducation comme dans la société, donne une dimension saisissante à l’histoire, et ouvre d’étonnantes perspectives.

 

We the Animals sort le 13 mars.

Ceci est un article publié dans le cadre d’un partenariat. Mais c’est quoi un partenariat Ecran Large ?

 

Affiche française

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Commentaires
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Geoffrey Crété

@…

Prière de relire avant de sortir les noms d’oiseaux.

« En 2014, dans Captivated: The Trials of Pamela Smart, il s’intéressait à une affaire de meurtre qui a passionné l’Amérique, au point d’infuser la pop culture et inspirer Gus Van Sant pour Prête à tout avec Nicole Kidman. »
C’est l’affaire du meurtre qui a inspiré le scénario de Prête à tout, lequel est adapté du livre de Joyce Maynard, directement tiré de ces faits réels.

....

vous continuez a etre des fumistesm comment ce rea a pu influencer Van sant pour prete a tout alors que le docu date de 2014 et le film de 1995….. Van sant aurait eu l aide de marty mc fly en allant dans le futur ……