On revient point par point sur Captain Marvel, du meilleur au pire.
Parce que la critique du film ne permet pas de tout décortiquer en détail, la rédaction revient sur Captain Marvel d’Anna Boden et Ryan Fleck. Etape majeure du MCU entre Avengers : Infinity War et Avengers : Endgame, ce premier film de super-héroïne solo de Marvel Studios prépare la lutte finale contre Thanos.
Il était donc très attendu… et n’a pas autant convaincu la presse que la plupart des précédents épisodes. C’est très, très loin de l’engouement fou autour de Black Panther par exemple, et même de Wonder Woman à sa sortie.
Brie Larson, Samuel L. Jackson, Jude Law, les effets spéciaux, les Skrulls, les scènes post-générique : du meilleur au pire, en passant par le moyen, retour sur le nouveau blockbuster Marvel.
ATTENTION SPOILERS
LE MEILLEUR
LE DÉBUT
Captain Marvel commence bien. Voire très bien. Après une petite intro mystérieuse et alléchante, le spectateur est plongé sans attendre dans l’univers des Kree. L’héroïne se réveille dans cette ville spatiale, poursuit son entraînement, évolue dans une culture alien, rencontre la fameuse Intelligence supérieure, puis embarque pour une mission risquée en territoire inconnu.
Loin du train-train habituel du MCU, ce démarrage nous épargne bien des éceuils et étapes ronflantes. Le décollage est immédiat et le film propulse directement dans l’espace, chose qui reste encore rare dans la galaxie Marvel.
C’est d’autant plus rafraîchissant que ces décors, ces extraterrestres et cette cité sont bien filmés, avec une mise en scène posée et solide, et des effets séduisants. Le spectateur se retrouve dans cette belle position, à guetter les détails et informations dans cette zone non cartographiée, avec un petit sentiment d’émerveillement qui se profile. De quoi partir du bon pied, et avoir une première impression fort enthousiasmante.
SAMUEL L. JACKSON RAJEUNI
Que de chemin parcouru depuis l’embarrassante apparition numérique d’un Arnold Schwarzenegger dans Terminator Renaissance. Avec Rogue One, Disney avait impressionné pas mal de monde en recréant Peter Cushing et Carrie Fisher, avant de nous fracturer la mâchoire en rajeunissant Kurt Russell dans Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. Le retour de Rachel dans Blade Runner 2049 était également magique. Mais en dépit de ces progrès éclatants, on sentait la technique encore balbutiante, ou du moins en pleine évolution.
Ce n’est plus du tout le cas avec le maquillage numérique de Samuel L. Jackson. Bien sûr, les spectateurs curieux scruteront le moindre pore de sa peau, à la recherche d’un lissage un peu trop prononcé, de traits peu naturels ou figés (ce qui est plus visible du côté de Clark Gregg en Coulson). On fait le pari qu’après une poignée de minutes, ils oublieront totalement le tour de manche et ne verront jamais leur suspension d’incrédulité prise en défaut.
Il faut dire que l’illusion est parfaite, et ce, dans tous les domaines. La doublure physique de Samuel L. Jackson se fait facilement oublier (alors qu’on ne l’a pas vu aussi virevoltant depuis des années) et la voix de l’artiste a été légèrement retravaillée pour ne jamais créer de hiatus entre l’âge du personnage et celui de son interprète.
Un effet incroyable qu’on accepte et oublie étonnamment vite
SAMUEL L. JACKSON TOUT COURT
Présent depuis le lancement du concept de MCU avec Iron Man en 2008, le Nick Fury de Samuel L. Jackson n’a jamais été un personnage à part entière. Relégué au statut de vague fil rouge, balançant ici et là une punchline, et se voyant toujours nier toute caractérisation ou arc narratif musclé (voir comment Captain America : Le Soldat de l’hiver faisait mine de le mettre en danger pour finalement l’éjecter du récit), l’acteur a d’ailleurs plusieurs fois exprimé sa frustration devant le peu d’importance acquise par Fury.
Quel plaisir donc de le retrouver, sinon aux manettes, en position de court-circuiter un peu le programme de ce Captain Marvel, à l’écriture terriblement timorée. Et quand Brie Larson se contente trop souvent de tirer la tronche (la faute à un scénario qui ne travaille jamais convenablement son personnage central), Jackson offre souvent au duo des chemins de traverse extrêmement ludiques.
Ainsi, le blockbuster prend régulièrement des atours de buddy movie salvateur, qui permettent de redynamiser l’ensemble, tout en jouant une carte humoristique différente et plus organique que celle du clin d’œil méta lourdaud auquel Disney nous a habitués.
LA DIRECTION ARTISTIQUE
Si le MCU peut se diviser en deux couleurs, avec d’un côté le gris (Avengers, Avengers : l’Ère d’Ultron, Captain America : Civil War, Iron Man) et de l’autre, le fun (Les Gardiens de la Galaxie, Thor : Ragnarok), Captain Marvel penche dans ses meilleurs moments vers la seconde. Décor spatial oblige, le film affiche de belles ambiances, s’amuse avec les effets de lumière, et profite de ses passages de pure science-fiction pour sortir des sentiers battus.
La photo est signée Ben Davis, qui a déjà travaillé sur celles des Gardiens de la Galaxie, Avengers : l’Ère d’Ultron et Doctor Strange. Il a donc la double casquette-expérience, entre le terrien grisâtre pseudo-réaliste et le spatial décalé. Inutile de dire que c’est bien plus marquant et ambitieux côté SF. Surtout que le film d’Anna Boden et Ryan Fleck souffre moins des maux habituels (incrustations grossières, fonds verts laids).
De la culture Kree au costume de l’héroïne, en passant par les armes et les pouvoirs extraordinaires de Carol Danvers, le film carresse la rétine avec une poignée d’images spectaculaires. Ce n’est pas la première fois qu’un tel personnage occupe l’écran dans le MCU, mais Captain Marvel confirme qu’à ce stade, l’univers étendu des Avengers a bien besoin de cette énergie cosmique pour se renouveler.
LES EFFETS SPECIAUX
On le sait, le rythme délirant de production des films Marvel et l’absence d’exigence d’une grande partie du public en matière d’effets spéciaux, ont poussé le studio à ne pas trop s’encombrer de finitions exhaustives. Les récents Ant-Man et la Guêpe ainsi que Black Panther témoignaient cruellement du je-m’en-foutisme de Marvel en termes d’effets spéciaux et de spectacle.
On se réjouit donc de voir Captain Marvel souffrir de nettement moins d’approximations en la matière. Attention, tout est très loin d’être parfait, et l’œil aguerri repérera sans mal quantité d’incrustations discutables, des doublures numériques incertaines… Mais l’ensemble s’avère bien plus solide que ce à quoi nous a habitués le studio, tout en s’appuyant sur une grande palette de techniques.
Il faut à nouveau s’apesantir un peu sur le premier acte du film, qui enchaîne les trouvailles et décors. De la civilisation Kree, en passant par les gadgets et la technologie des membres de la Spaceforce, puis le design global des Skrulls, Captain Marvel flatte initialement la rétine, et propose quantité d’éléments aussi maîtrisés que stimulants.
Des effets plus satisfaisants que bien d’autres Marvel
LE MOYEN
BRIE LARSON / CAPTAIN MARVEL
Brie Larson a remporté un Oscar pour Room, un petit film indé où elle était presque aussi bien que dans States of Grace. Il y avait beaucoup d’attente autour de l’actrice, vue dans Free Fire, Le Château de verre ou encore Kong : Skull Island, en tant que première super-héroïne à avoir droit à son film solo côté MCU, avec un statut de game changer dans la guerre contre Thanos.
À l’écran, le résultat est mitigé. Brie Larson assure le service, entre les répliques de petite futée sarcastique et les scènes d’action. Il n’y a rien de spécial à dire de sa prestation, et c’est bien là la limite : Carol Danvers ne se place pas comme un nouveau personnage fort et charismatique au point de donner envie de la suivre aveuglément dans ses combats, et son futur rôle au sein des Avengers.
Le charme du personnage a ses limites
Le scénario n’aide pas vraiment, avec son petit cirque habituel et trop calibré, entre répliques humoristiques, petit instant dramatique avec larmes, et semblants de grands moments héroïques. Le fait que l’héroïne soit amnésique durant presque tout le film n’aide pas à créer un lien, d’autant que la façon dont elle redécouvre et se réapproprie son identité est aussi légère que hors-champ.
Tout ça manque cruellement de vie, d’altérité, de fraîcheur, et Brie Larson avance sans faire d’éclat. Nul doute qu’elle est bridée par la formule d’origin story masquée.
KREE VS SKRULLS
La guerre entre Kree et Skrulls est centrale dans Captain Marvel comme dans les comics. Carol Danvers est du côté des Kree, une race alien technologiquement très avancée, régie par une Intelligence supérieure qui veille à l’équilibre d’une société où l’individu compte moins que le bien commun. C’est grâce à eux qu’elle a ces pouvoirs extraordinaires, qu’elle doit apprendre à maîtriser selon eux.
Formés pour être des héros guerriers, les Kree combattent sans relâche les Skrulls, des aliens métamorphes, capables de prendre l’apparence de quiconque jusqu’à en imiter l’ADN, et qui cherchent à envahir les planètes. La Terre est ainsi menacée.
Rune Temte et Gemma Chan sont des Kree
Le petit twist étant que Carol découvre qu’elle travaille en réalité pour le mauvais camp, les innocents Skrulls étant pourchassés par des Kree dignes de fascistes, qui refusent qu’on n’obéisse pas à leurs lois. L’héroïne apprendra même que son mentor Yon-Rogg (Jude Law) est réellement un ennemi, qui a tué une figure importante de sa vie terrestre, une pilote et scientifique qui était en réalité… le fameux Mar-Vell, une Kree rebelle et pacifiste, qui a les traits humains d’Annette Bening.
De quoi donner un peu d’énergie à l’intrigue, et soulever pas mal de questions sur l’idée de Bien et de Mal selon les perspectives culturelles. Reste qu’à l’écran, la gestion de ce basculement des valeurs entre Kree et Skrulls est moyen. Au point de non pas créer plus de conflits, mais les désamorcer, les dédramatiser, les rabaisser, et réduire l’ampleur de l’intrigue.
Ce Talos présenté comme un antagoniste malin et visuellement effrayant devient un sidekick mignon et tendre, l’invasion silencieuse devient une simple gueguerre avec de grosses bombes, tandis que Yon-Rogg et son équipe révèlent leurs visages de nazis de l’espace sans faire de vagues, là encore sans avoir le temps d’avoir un grand impact au-delà de quelques répliques (à l’image de Minn-Erva et son « Je t’ai jamais supportée »). Non seulement le film tente de dévier de la structure basique, mais il le fait sans réellement en tirer quelque chose de satisfaisant.
JUDE LAW
Ce n’est pas franchement un scoop : Marvel est capable d’attirer des comédiens prestigieux (comme Robert Redford, Glenn Close, Kurt Russell, Cate Blanchett ou Michael Douglas). Même les artistes les plus côtés, perçus comme privilégiant toujours la dimension artistique des projets, s’engagent auprès des super-héros.
Pour certains, c’est l’opportunité de sortir de leur zone de confort et de livrer des propositions authentiquement surprenantes, inattendues, ou ludiques (Tilda Swinton, Cate Blanchett, Joaquin Phoenix en Joker). Pour Jude Law, c’est tout le contraire. Le comédien semble peu investi, surligne la moindre expression, tout en ne cherchant jamais à apporter un peu de finesse à sa partition, pourtant parmi les moins plates sur le papier.
Résultat : Law semble toujours absent aux maigres enjeux du film, mais parvient par sa seule médiocrité à spoiler certains embranchements narratifs. Reste qu’il porte très bien le vert. Evidemment, le charisme de l’artiste ne s’est pas pour autant évaporé, et le temps d’une confrontation finale qui s’amuse enfin du protagoniste, on entrevoit tout le plaisir que nous aurions dû prendre à l’ascension de ce caractère bien particulier. Mais tout cela vient bien trop tard.
DES SUJETS FORTS MAIS SURVOLÉS
À plusieurs reprises, Captain Marvel feint de s’intéresser à des thèmes plus variés que d’habitude, en prise directe avec notre époque. On évoque ici la question de la manipulation de l’information, de la perversité de l’idéologie, du rejet de l’Autre, l’aide aux réfugiés, et plusieurs facettes des rapports femmes-hommes.
Tous ces aspects sont amenés avec une certaine logique et une belle harmonie… Sauf qu’ils restent généralement à l’état de simple mention dans les dialogues, redoublant le sentiment désagréable que Captain Marvel est un produit trop opportuniste pour son propre bien. Comme si Disney refusait définitivement de prendre le moindre risque, alors que ce projet était le tremplin idéal pour ce faire.
Par conséquent, on se demande pourquoi être allé mettre à ce point en avant quantité de problématiques (d’inclusion, de représentation, de tolérance) au cœur de la promotion, si le film n’entendait pas tenir cette promesse. Alors certes, il s’assure de ne pas défriser son public habituel, mais rien n’indique que la spectateurs hypés par l’arrivée d’une héroïne différente y trouveront leur compte.
Girl power mais gentil quand même
LES ANNÉES 90
C’était l’un des petits arguments de la promo : le film se déroule dans les années 90, et jouera la carte nostalgie. L’équipe a en plus vendu des références écrasantes, de Terminator 2 : Le Jugement dernier à RoboCop en passant par Total Recall.
À l’écran, difficile de voir quoi que ce soit de ce genre, tant le décor de 1995 est calqué sur n’importe quel autre film moderne du MCU. Ce n’est pas parce que Carol Danvers se crashe dans un vidéo club, crame une affiche de True Lies et utilise une cabine téléphonique puis un bipper, que l’esprit 90s est là. Ce n’est certainement pas parce que le blockbuster étale quelques tubes plus ou moins honteux (il y a Nirvana oui, mais aussi un combat final sur une musique pas très douce à l’oreille), qu’il y a une ambiance. Même porter un t-shirt Nine Inch Nails, qu’on aime d’amour, est pure facilité.
Si le décalage entre Captain America et le monde contemporain donnait lieu à bien des échanges amusants, cette plongée dans les années 90 n’offre à peu près rien, puisque le scénario s’en contrefiche et n’en fait qu’un très vague contexte. L’intérêt est clairement du côté de la logique interne au MCU, pour expliquer l’absence de l’héroïne jusque là, et ça saute aux yeux dans le film.
Et on a envie de dire : si Marvel veut de la nostalgie années 90 ET du cinéma, pourquoi ne pas engager un Renny Harlin et filer un beau rôle à Geena Davis bordel ?
« C’est un vieil ordi, DONC RIGOLEZ »
LES SCENES-POST GÉNÉRIQUE
Il y en a deux : la première renvoie directement à Avengers : Endgame ; la seconde est un pur gag dispensable. Dans les deux cas, l’intérêt est très maigre.
Dans la première, Captain America et Black Widow sont encore sous le coup de la fin d’Avengers : Infinity War, impuissants après l’exécution du plan de Thanos, qui a provoqué la disparition de 50% des êtres vivants. Ils ont retrouvé le bipper de Nick Fury, qu’il a allumé dans la scène post-générique pour appeler Captain Marvel à la rescousse, avant de disparaître lui aussi.
Ce qui reste des Avengers attend donc, conscient que ce signal mystérieux sera sûrement une aide précieuse. Et alors que l’appareil s’éteint et les plonge plus encore dans le désespoir, magie : Carol Danvers apparaît dans leur bureau, impassible. Elle n’est visiblement pas au courant des événéments, et demande aussitôt où est Fury. Fin.
Dans la deuxième, ce fameux chat qui est en réalité un Flerken, un alien à tentacules, crache sur le bureau de Fury le Tesseract qu’il a avalé lors du climax. Car oui, l’enjeu de tout le film (une source d’énergie puissante) se révèle être l’une des Pierres d’infinité, que Carol Danvers laisse sur Terre à défaut de trouver mieux.
Si l’effet petit gag du chat est devenu classique dans les génériques du MCU, l’apparition de Captain Marvel devant Black Widow, Captain America et les autres est aussi amusante qu’inutile. Le spectateur n’apprend pas grand chose de plus, et se prépare donc simplement à voir l’héroïne apparaître tôt dans Avengers : Endgame – ce qui semblait logique là encore.
C’est du pur (et paresseux) teasing auquel il manque un peu d’ampleur ou de volume. Hormis les cheveux de Carol qui sont plus longs.
LE PIRE
LE MANQUE D’ACTION
Emballer un blockbuster à plus de 150 millions avec si peu d’action et d’énergie relève presque du miracle. Il n’y a à peu près rien à se mettre sous la dent dans ce film, si ce n’est un paradoxe : l’un des plus puissants personnages du MCU doit se contenter de coups de poings, et de tirs de protons à la force relative (ça ne tue pas les ennemis, ne casse pas leur armure, mais ça détruit des murs). Avec l’habituelle paresse en terme de chorégraphie et mise en scène des bastons.
Même à la fin, lorsque l’héroïne décolle enfin et détruit une douzaine de bombes avant de traverser un vaisseau Kree pour l’exploser, la mise en scène semble incapable de rendre compte de la puissance de Danvers.
Se battre dans un métro : non-idée de l’année
C’est d’ailleurs là le vrai problème, devenu classique chez Marvel Studios : le manque tragique d’ambition et point de vue sur l’action. Des tirs dans des marécages brumeux, une poursuite sur le toit d’un métro tout lent puis une baston entre les passagers, d’autres poursuites dans des vaisseaux, une autre bataille avec des coups et des flashs de protons (le joker du film, sorti à toutes les sauces sans jamais vraiment exciter) : difficile d’être charmé ou impressionné par ces idées plates. C’est même tragique de devoir observer des cabrioles souvent semblables à celles d’autres Avengers « terriens », alors que ce personnage est doté de capacités bien plus folles.
Il n’y a en plus aucune force dans la mise en scène dès lors que l’action s’emballe. Au pire bordélique (le découpage illisible, encore une fois, de quelques combats rapprochés), au mieux parfaitement impersonnelle, la réalisation n’a aucun panache. C’est délirant à ce niveau de production, mais c’est en partie explicable par une charte désormais très claire de ce côté : des réalisateurs de seconde équipe chevronnés, qui assurent cette partie des blockbusters. Ici, c’est Jeff Habberstad, déjà crédité sur Ant-Man et la Guêpe, Ant-Man, Doctor Strange, et Iron Man 3.
L’illusion des tirs magiques de Captain Marvel
LE RETOUR SUR TERRE
Le film commence bien. Mais ça veut donc dire qu’après, ça ne va plus trop. Dès que Carol Danvers se crashe sur Terre, c’est le film entier qui revient sur les rails, et n’arrivera plus à décoller. Hormis un bout de climax sur une station en orbite, qui se résume à de pauvres décors de couloirs et de grande salle sombre avec un machin de SF qui tourne au milieu, et des explosions dans le même coin, Captain Marvel est très loin du film spatial espéré.
Il faudra donc suivre cette super-héroïne super-puissante se promener dans des rues anonymes, un complexe militaire secret avec de grands couloirs terrifiants de banalité, une jolie maison en Louisiane, et quelques décors désertiques. Visuellement, c’est d’une platitude souvent affolante, surtout après avoir aperçu le monde des Kree et goûté à nouveau à la saveur spatiale du MCU.
Mais au-delà du choix des décors, c’est toute l’intrigue qui se contente de peu. Il y a bien un gros twist sur la nature de la menace, mais toute la trajectoire de Carol (pour redécouvrir son identité, réévaluer ses faiblesses, reprendre en main sa destinée) est traitée avec beaucoup trop de facilité. Il n’y a pour ainsi dire aucune émotion, aucun frisson véritable, dans son voyage de femme ou de super-héroïne.
Waouh, un désert qu’il est spécial
LA MISE EN SCÈNE
Kevin Feige et Marvel Studios ont été pêcher Ryan Fleck et Anna Boden du côté du cinéma indé, à la manière d’un Jon Watts (Spider-Man : Homecoming) ou Taika Waititi (Thor : Ragnarok). Ce n’est pas un problème en soi, surtout dans un système où les réalisateurs de seconde équipe sont si importants.
Boden et Fleck ont été remarqués en 2006 avec Half Nelson, un drame avec Ryan Gosling qui lui a valu une nomination aux Oscars. Il était réalisateur, et elle était sa co-scénariste. Ils ont alors commencé à co-réaliser, avec le drame sportif Sugar (inédit en France), Under Pressure avec Ryan Reynolds et Ben Mendelsohn (qu’ils ont retrouvé ici donc), et la comédie Une drôle d’histoire. Ils ont aussi signé des épisodes de The Big C, The Affair et Billions.
Rien qui ne les aurait préparé à un blockbuster à 150 millions, sauf peut-être cette étiquette petit prestige indé, susceptible d’acheter un peu de sérieux au MCU – en plus de quasi garantir des réalisateurs obéissants puisqu’écrasés par une machine folle qui les dépasse. À l’écran, c’est donc un manque total de personnalité qui prend à la gorge, que ce soit dans l’action pure ou les scènes plus intimes.
C’est même désolant de voir qu’un simple moment d’émotion, lorsque Carol est remotivée par son amie Maria (excellente Lashana Lynch au passage), ne provoque rien, si ce n’est l’impression d’un spectacle millimétré d’où rien ne dépasse. Le montage n’aide pas, puisqu’il n’arrive jamais à créer la montée d’adrénaline et d’émotion voulue, notamment avec les flashbacks sur l’existence de l’héroïne. Même chose pour la musique, encore une fois fade.
À noter que Fleck et Boden ont co-écrit le scénario avec Geneva Robertson-Dworet, derrière le médiocre Tomb Raider, et il y a bien sûr quasiment le double de noms crédités pour « l’histoire ».
Ryan Fleck et Anna Boden, avec l’acteur Ben Mendelsohn au centre
LE MANQUE D’AMPLEUR
C’est là encore un sentiment trop connu face au MCU : celui d’avoir sous les yeux un spectacle sans grande conséquence, pré-mâché et sans oxygène. Le sort de l’humanité se joue encore dans le climax, à coup de vaisseaux spatiaux et machins tombés du ciel, et pourtant presque rien ne se passe dans les yeux du spectateur après 20 films sur le même modèle.
Sur le papier, le personnage de Carol Danvers est géant : une pilote de l’Air Force ambitieuse et sûre d’elle, frappée par une explosion qui lui donne des pouvoirs extraordinaires, enlevée et brainwashée par les Kree afin de devenir une guerrière impitoyable, et qui reviendra malgré elle sur Terre pour découvrir à quel point elle est plus puissante qu’elle ne le pensait, en plus de s’être battue pour le mauvais camp. Les enjeux humains sont réels, les pouvoirs immenses, et le potentiel fabuleux.
Voler si haut et sembler si bas, bel exploit
Captain Marvel se regarde pourtant d’un oeil à moyen diverti. Il n’y pas de souffle épique, alors même que l’histoire s’étire entre l’espace, la Terre, et l’entre-deux. Il n’y a pas de sensation de découvrir une super-héroïne si extraordinaire que ça, même si elle est capable d’exploser à peu près tout ce qu’elle veut. Pire : il n’y a jamais de montée d’adrénaline, et d’investissement dans cette trajectoire classique (dans le sens noble) de héros. Captain Marvel semble avoir traversé l’écran sans jamais véritablement prendre vie, tendre la main, et embarquer le spectateur dans son périple incroyable.
Et si le mauvais Ant-Man et la Guêpe pouvait être défendu sur la base de sa modeste ampleur, impossible d’en dire autant sur Captain Marvel, placée sur l’échiquier du MCU comme une pièce maîtresse.
LEE PACE ET DJIMON HOUNSOU
Situé vingt ans avant les épisodes actuels du MCU, le métrage se fait une joie d’enfiler comme des perles les hommages aux autres franchises de l’univers étendu. Malheureusement, il le fait avec une incompétence qui frise la poésie, notamment quand il veut recycler deux personnages secondaires, parmi les plus nuls de sa galerie de protagonistes (pourtant riche en limande transparentes).
Lee Pace était dans le film apparemment
Revoilà donc Djimon Hounsou, découvert dans Les Gardiens de la Galaxie. Des années avant d’être l’allié de Ronan dans le film de James Gunn, il est dans l’équipe de Yon-Rogg aux côtés de Captain Marvel, mais n’a à peu près rien à faire de spécial durant le film. C’est un membre de la bande aussi anonyme que les autres. Aucun arc particulier, aucune incidence sur le MCU, et aucune valeur ajoutée, si ce n’est une bête familiarité sans conséquence.
Même remarque pour Lee Pace, qui retrouve le rôle de Ronan. Déjà invraisemblablement sous-exploité dans Les Gardiens de la Galaxie, ce comédien, qui compte parmi les plus magnétiques et doués actuellement en activité, est réduit à une honteuse figuration, le plus souvent sous forme d’hologramme, auquel le film daignera vaguement accorder une petite réplique digne de ce nom lors du climax.
Il a quand même sa propre affiche
LE CHAT
Il est des effets qui ne se commandent pas. La mignonnerie en fait partie. Et dans le cas de Goose, la précipitation de l’entreprise témoigne cruellement des limites de Captain Marvel. Sans doute pour pouvoir tourner le plus rapidement possible et ne pas dépendre des aléas, toujours chronophages, d’un véritable animal, le félin apparaît seulement dans une poignée de plans, pour être remplacé l’essentiel du métrage par une doublure numérique.
Très voyante, cette dernière provoque d’autant moins l’émerveillement qu’elle est utilisée avec grossièreté par le scénario, dont on sent bien qu’il veut absolument transformer la bébête en produit dérivé. Le procédé est épais, son exécution abominable de pauvreté. Ainsi, chaque personnage nous rejoue l’émerveillement devant cette chose à quatre pattes, ou la terreur (à la faveur d’un gag téléphoné complètement à côté de la plaque).
La bête ressemble à ces types un peu lourds, en boîte, qui essaient en vain de gagner un numéro de téléphone. Sans aucune pitié pour le rythme interne des séquences ou les rétines du spectateur, il vient mutiler de nombreuses scènes, jusqu’à s’attaquer à l’intégrité physique d’un des personnages, à la faveur du rebondissement le plus atrocement nul jamais vu dans un Marvel. Vous n’en croirez pas votre oeil.
L’IMPRESSION TENACE DE FORMULE
Pendant une vingtaine de minutes, on se surprend à espérer que Marvel ait secoué sa formule. Puis les personnages débarquent sur Terre, et tout revient dans l’ordre tristounet du MCU. Scènes d’exposition et de dialogues filmés comme dans une sitcom, scènes d’action dénuées de la moindre idée ou personnalité, rebondissements téléphonés…
Captain Marvel est donc une production moyenne de Marvel Studios. Loin des pires épisodes du MCU, (très) loin des plus réussis, le blockbuster d’Anna Boden et Ryan Fleck servira surtout à préparer Avengers : Endgame et la suite de l’univers étendu.
Captain Marvel ou le début de la Marvel dégringolade.
Oui, totalement raté
Tellement nul qu’il ne faut plus faire des commentaires là dessus
Un film moyen, voir mauvais comme pratiquement tout les films Marvel,j’ai envie de dire.
C’est le fan de comics qui s’exprime, c’est quoi cette..c’est raté des pieds à la tête dans le top pire film du mcu avec endgame et le 2ème antman, y a rien qui va dans ce film, les perso, l’histoire, comment c’est traité et c’est mou, pourquoi avoir chois l’histoire de carol denvers alors que celle de rick jones est bien mieux, c’est tiré du meilleur comics jamais écris, la mort de captain marvel ou comment une personne ayant des pouvoirs quasiment divin est atteins du cancer du au radiations que dégagent ses anneaux, quand au traitement des skrulls et des krees, ben t’as juste envie de sortir les mouchoirs, à vouloir trop faire à la fois, ben ça ressemble plus à rien et le pire crime de cet étron, c’est l’intelligence suprême, il est ou mon poulpe mutant fait des cerveaux les plus brillant de l’empire, ben non à la place voici, Annette Bening, plus menaçant c’est pas possible.
Moyenne vous ete gentil el film es ni fai ni a faire!
Oui.
C’est tout pour moi.
Moi j’aime beaucoup ce Marvel !
J’AI ADORÉ LE FILM!
Vu et cela permet de comprendre une chose Marvel a ce stade prend son public pour des enfants maxi 10ans pour ne pas comprendre ce qu’est un enjeu,n’as pas de culture ciné suffisante pour se rendre compte de ce qui rend cela flagrant:des dialogues et situation prévisible comme on as vu 100fois, une réalisation dénué de la moindre personnalité,une direction artistique bancal,a aucun moment une idée de mise en scène ne transparait,on ne sent pas une envie de faire plaisir,dans l’action pour nous donner de quoi kiffer encore faut il aimer ce que l’on fait et je crois qu’as ce stade on vois que l’argent est le seul moteur et faire d’un film a 150m sans avoir d’idée de mise en avec un tel budget, pas un plan de sfx ne rend compte de la puissance du perso,rien d’iconique,c’est lamentable,apres oui quelques idées sur l’emancipation des femmes mais rien de fort de marquant,IL y’as tellement a faire dans ce genre,a la longue Marvel va tuer le genre,film de transition je ne sais pas pourquoi j’attend le prochain avengers maintenant sachant que le dernier m’avais blasé a peu de choses près antispectaculaire au possible dut a l’uniformité industrielle des sfx et leur mise en scène confectionné en amont parfois de l’embauch du réal c’est dire le niveau non vrament je dis stop perso j’attend ww 84 et dark phoenix dont la bande annonce paru la semaine derniere en mode indé limite avec une super photo et des idées en terme de mise en scène je peu qu’esperer que le SKimberg sera un +