Comme on pouvait s’y attendre, Dark Fate a été un échec cuisant au box-office et vu l’ampleur du bide, il n’y aura aucun retour en arrière possible.
Après un bilan de mi-parcours qui n’était déjà pas reluisant, Terminator : Dark Fate de Tim Miller a terminé son exploitation en enclenchant le mode auto-destruction. Si la critique a été globalement positive (contrairement à la nôtre), le désintérêt et la lassitude du public ont lourdement pesé sur le box-office, dont les sous-performances pourraient marquer le point de non-retour pour la saga.
LE BUDGET
Le budget officiel est de 185 millions de dollars. Dark Fate a été co-financé par la Paramount, Skydance et Disney (par le biais de la Fox), à hauteur de 30% chacun, le géant chinois Tencent (qui possède également 10% de Skydance) ayant participé au reste des dépenses.
Avec son budget proche de ceux d’Hobbs & Shaw (200 millions de dollars) et Godzilla II (entre 170 et 200 millions), Dark Fate a ainsi coûté plus cher que l’avant-dernier opus, Terminator : Genisys (155 millions), et le premier film de 1984 (7 millions et environ 16 avec l’inflation). Le blockbuster a également dépensé plus d’argent que certaines grosses sorties de 2019 comme Spider-Man : Far from home (160 millions de dollars), Gemini Man (138 millions) ou Captain Marvel (entre 150 et 175 millions).
En ce qui concerne les autres films de la franchise, Terminator : Renaissance (200 millions et environ 238 avec l’inflation) et Terminator 3 : Le soulèvement des Machines (dans les 190 millions et 270 avec l’inflation), restent les plus coûteux de la saga. Ils sont suivis de près par Terminator 2 : Le Jugement dernier dont les 102 millions de budget représenteraient aujourd’hui aux alentours de 190 millions de dollars.
Évidemment, il faut ajouter aux 185 millions du budget officiel les frais de marketing, qui assurent notamment la promotion du film et donc sa visibilité auprès du public et qui, selon Variety, se situeraient entre 80 et 100 millions de dollars. En comparaison du budget, les frais marketing sont peu conséquents, surtout face aux 185 millions de Jurassic World : Fallen Kingdom (avec un budget de 170 millions) ou aux 120 millions de Men in Black : International (110 millions de budget).
Dark Fate a donc coûté au minimum 265 millions et d’après Variety, des experts du box-office avaient établi que le film devait au moins rapporter dans les 450 millions pour rembourser sa production. Sauf que…
LE BOX-OFFICE INTERNATIONAL
Avec une distribution internationale gérée par Disney (à l’exception de la Chine), Dark Fate a totalisé un peu plus de 261 millions de recettes dans le monde. Autant dire un résultat très en deçà du reste de la franchise et très loin des 450 millions nécessaires pour entrapercevoir un début de retour sur investissement. Le film a ainsi fait un four de l’ampleur de Men in Black : International (253 millions de dollars) et X-Men : Dark Phoenix (252 millions).
Le précédent opus, Genisys, n’avait quant à lui pas fait se déplacer les foules aux États-Unis, mais avait quand même réussi à dépasser les 440 millions de recettes internationales. Sans prendre en compte l’inflation, Le Jugement dernier reste le volet le plus prisé à travers le globe avec 520 millions de dollars, devant Le soulèvement des Machines (433 millions), Renaissance (371 millions) et Terminator (78 millions… sans inflation), le seul à être moins performant au box-office que le film de Tim Miller, même si les circonstances d’exploitation sont difficilement comparables.
Les signes annonciateurs du dark fail étaient déjà là une semaine après sa sortie aux États-Unis. Le film n’avait alors amassé que 123 millions de dollars dans les différents pays où il était à l’affiche. Autant dire pas grand-chose pour un film franchisé et aussi bien budgété.
Tirer ensemble, dans la même direction
LE BOX-OFFICE DOMESTIQUE
Le retour non-évènement de Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger a tout de même marqué un premier record, celui du box-office domestique le plus bas de la saga avec 62 malheureux millions de dollars. Des sources de Variety provenant de studios concurrents avaient estimé que le film ne franchirait pas les 70 millions à domicile, elles ont donc été sans le savoir plutôt optimistes. Le dernier volet se range ainsi une nouvelle fois du côté de Men in Black : International et Dark Phoenix, qui parviennent même à le dépasser avec respectivement 80 et 65 millions à domicile. Et ça, c’est dur.
Mais là aussi, les signes annonciateurs du bide étaient visibles dès la première journée d’exploitation nationale à 10 millions de dollars (que les studios voyaient plutôt vers les 40 millions mais tant pis) pour un week-end d’ouverture à seulement 29 millions, c’est-à-dire, encore une fois, moins que les derniers Men in Black (30 millions) et X-Men (32 millions). Les premiers jours à l’affiche étant aujourd’hui presque décisifs pour le succès ou l’échec financier d’un film (notamment parce que c’est là qu’un studio récupère le plus, avant que ça ne décline au fil des semaines au profit des salles), il était déjà peu probable que Dark Fate puisse éviter la sortie de route.
Deux générations laissées sur le bord de la route
Ce démarrage insuffisant est même légèrement inférieur aux estimations de Box Office Pro qui prévoyait au départ un démarrage entre 35 et 45 millions, avant de revoir les chiffres à la baisse pour une fourchette finale de 30 à 35 millions avec 33 millions comme point d’équilibre.
Mais ce n’est pas le week-end d’ouverture le moins performant de la saga. En 2015, Genisys, n’avait empoché que 27 millions (alors même qu’il avait été lancé un jour férié), tandis que Terminator s’était contenté de 4 millions (9 millions de dollars avec inflation), bien que le contexte ait énormément changé entre les sorties, encore une fois.
Même si Terminator 2 n’a rapporté que 31 millions pour son démarrage en salles, en ajustant la somme par rapport à l’inflation, on atteint les 58 millions, ce qui n’est clairement pas dérisoire et de toute façon peu importe puisque le film a été le plus performant au box-office domestique en 1991. De leur côté, Renaissance (42 millions de dollars et 50 avec inflation) et Le soulèvement des Machines (44 millions et 50 avec inflation) avaient également fait mieux que Dark Fate pour leurs débuts à l’affiche.
« Et t’as laissé faire le massacre ? »
LE BOX-OFFICE ÉTRANGER
Dark Fate a empoché 198,8 millions à l’étranger, c’est-à-dire moins que Genisys (350 millions de dollars) et, sans avoir besoin de prendre en compte l’inflation, Renaissance (246 millions), Le soulèvement des Machines (283 millions) et Le Jugement dernier (315 millions).
Si Genisys a réussi à sauver les meubles, c’est principalement avec les 113 millions de dollars gagnés en Chine. Dark Fate pouvait donc nourrir les mêmes espoirs, surtout avec le géant Tencent Pictures en renfort, une société qui s’est notamment chargée de la distribution de Warcraft, le commencement, Kong : Skull Island, Wonder Woman, Venom ou Bumblebee et dont on parle plus en détail par ici.
Mais les 27 millions encaissés pour le démarrage en Chine ont brisé ces espoirs et le film s’est finalement retrouvé avec 50 millions de dollars au box-office chinois. Le Japon (21 millions) et la Corée du Sud (17 millions) sont les deux autres pays qui ont le plus profité au film, loin devant le Royaume-Uni (9 millions) et la Russie (8 millions).
LE BOX-OFFICE FRANÇAIS
Nouveau record. Avec un peu plus de 918 000 entrées à la fin de son exploitation, ce n’est pas non plus en France que Dark Fate a trouvé de quoi combler la brèche. Le film n’a écoulé que 68 400 places pour sa première journée en salles et 449 000 en une semaine, ce qui comme dans le reste du monde, n’augurait déjà rien de bon.
Le film de Tim Miller, distribué dans 450 copies au début de son exploitation, est celui qui a fait vendre le moins de tickets, derrière Genisys (1,4 million d’entrées dans 750 copies), Renaissance (1,5 million et 752 copies), Terminator (3 millions pour 200 copies), Le soulèvement des Machines (3,3 millions avec 850 salles) et Le Jugement dernier (6 millions et 390 copies).
Quand tu te rends compte que t’es plus la star de la franchise
LE BILAN
On a rarement vu un film porter aussi bien son titre. Si Le Jugement dernier a atteint le sommet du box-office en 1991, Dark Fate est au contraire un des flops les plus assommants de 2019. Allociné a parlé de 150 millions de pertes pour les coproducteurs, encore plus que ce qui avait été prévu par les analystes du box-office. Le dernier Terminator a un peu plus tiré la franchise vers le bas, jusqu’à carrément l’enterrer.
Avec 185 millions de budget officiel, le film était censé rapporter gros à ses investisseurs, mais se contente d’à peine 261 millions dans le monde dont 62 à domicile et seulement 50 en Chine, qui comme le reste du monde a boudé le film. Même un T-1000 trouverait ça triste.
Dark Fate est donc loin du succès du Halloween de 2018 qui fonctionnait sur le même principe de mi-suite mi-reboot avec le retour des figures emblématiques de la saga d’horreur, Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) et Michael Myers. Le film de David Gordon Green a été un record au box-office international et domestique (sans prendre en compte l’inflation) et lance ainsi une nouvelle trilogie, ce que voulait faire James Cameron si les fans avaient été au rendez-vous. Dommage.
« Si tu aimes vraiment les fans, laisse-les partir »
LES RAISONS
Une des causes les plus évidentes du crash financier de Dark Fate est le manque d’engouement de la part du public. Personne n’attendait véritablement le film, la franchise est vieillissante et n’a jamais su rallier les nouvelles générations à sa communauté de fans qui se réduit comme peau de chagrin.
Le film aurait donc dû être la sortie événement et incontournable de novembre 2019 pour être certain de devenir rentable. Mais le jour de la sortie de Dark Fate, Joker, arrivé au début du mois d’octobre et troisième du box-office nord-américain, engrangeait encore 3 millions de dollars de recettes et 13 millions sur le week-end.
Après le très estimé Jugement dernier, les suites ont amorcé le déclin de la saga, ne réussissant ni à rentrer dans leurs frais ni à susciter un regain d’intérêt auprès des fans. Renaissance devait être le point de départ d’une nouvelle trilogie, mais face au peu d’enthousiasme, c’est Genisys qui a été chargé de relancer Terminator, enfonçant un peu plus le clou. C’était donc peine perdue pour Dark Fate qui partait avec de trop gros handicaps, dont des différends créatifs entre Cameron et Miller, pour triompher là où ses aînés s’étaient rétamés.
Quand la route est semée d’embûches
Si la presse française s’est montrée moins clémente, du côté des États-Unis, les premiers avis ont été plutôt positifs, on ne peut donc pas dire que le film ait été bâché dès ses premiers pas au cinéma. Le site Digital Spy a cependant fait remarquer que l’embargo n’a été levé que le jour de l’ouverture au Royaume-Uni et en France, un peu plus d’une semaine avant la sortie à domicile le 1er novembre.
Enfin, il serait un peu absurde de dire que Terminator n’a jamais eu d’accent féministe, mais après les flops d’Ocean’s Eight, S.O.S. Fantômes et le débat grandissant autour de la féminisation des superproductions hollywoodiennes, une partie du public a été rebuté dès les débuts de la promotion de Dark Fate ouvertement estampillé #MeToo. La lassitude d’un public biberonné aux blockbusters paresseux, remâchés, empruntés ou étirés à outrance sur plusieurs volets a aussi eu raison du film de Tim Miller qui s’inscrit dans cette démarche.
« Ils sont où les fragiles ? »
LES CONSÉQUENCES
Après trois échecs consécutifs, les chances de survie de la saga sont quasi-nulles. Entre le retour de Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger à l’affiche, celui de James Cameron à la production, le réalisateur de Deadpool, la promesse d’effacer les égarements du passé et un budget supérieur à celui de Captain Marvel, Dark Fate a multiplié les arguments de vente sans parvenir à refourguer son produit à un public qui sent l’entourloupe. Si on ajoute l’historique chaotique des droits d’auteurs de la saga à l’équation, on voit mal comment Terminator pourrait repartir sur des bases saines.
Ce n’est sûrement pas avec les ventes physiques que le film pourra réparer les dégâts. Il y a peu de chances que les scènes coupées des versions 4K Ultra HD, Blu-ray et DVD qui seront disponibles le 28 janvier aux États-Unis et le 11 mars en France, accorde un nouveau crédit à un film largement boudé.
Toutes les issues de secours semblent bouchées, tout du moins au cinéma. La franchise pourrait peut-être se refaire une santé du côté de la télévision, si elle parvient à accrocher un nouveau public, qui pourquoi pas pourrait créer une nouvelle communauté qui s’exporterait au cinéma. Après tout, Terminator : Les chroniques de Sarah Connor méritait bien le coup d’oeil. Mais là encore c’est très optimiste. Il serait donc temps de déposer les armes (et pas dans le cercueil cette fois).
Comment tu veux déjà respecter la franchise en tuant John Connor des le début, ça sentait déjà le sapin.
Et comme déjà écrit plus haut dans les commentaires, c’est une pub pro féministe dans un film qui doit normalement sentir le poil et la testostérone (et l’huile de machines)… Cherchez l’erreur
Vu comment ils ont souillé GhostBuster, Terminator, etc…, il ne manque plus qu’un predator version dinette ou toute autre excellente franchise tourné à la sauce « men bashing » (vous aurez beau dire, mais c’est exactement ce qu’il se passe, c’est maintenant que des hommes les méchants et des gonzesses qui sauvent le monde) et on aura fait le tour.
Ce n’est pas un film mais une pub géante pour les lobbyiste féministes…le plus nul de tout les terminators…
Pourtant ce dernier opus n’est pas mauvais. LE 1 était un chef d’oeuvre de la SF, le 2 un top pop corn! Les autres, mise à part renaissance, étaient insignifiant et trés trés mauvais.
Je pense que la prod s’est juste planté quant au positionnement du film. Ils auraient du faire un véritable reboot mature, bien violent, type renaissance pour conquérir la ou les générations n’ayant pas connu les 2 premiers
Voilà le résultat quand on veut mettre trop de personnages féminins dans un film d’action…
Pour info : Ils ont tués la licence depuis le numero 2 (inclus).
De bons films font des bides… Sniff le génial Warcraft (mais pas vue ce terminatator)
Franchement un excellent film !
Cette franchise s’est plantée toutes seules comme d’autres avec ses choix politiques (féministes entre autre) et rien d’autre…. Et ça va continuer. Le budget n’est pas un gage de qualité.
@chabert77
On vous invite à respirer, rester poli, et lire rien que l’intro de l’article : on y explique qu’on parle ici box-office, et on met le lien vers la critique, où on parle du film.
Vous êtes ici sur un article orienté business, normal donc que ça parle business. Et cela n’a rien à voir avec notre avis sur le film.
Article lamentable, vous ne parlez que de pognon , qu’en est il du film lui même ? vous ne vous basez que sur ce que ça a couté et rien d’autre. Feriez mieux de donner votre avis sur le film bande de nazes