Quels sont les meilleurs films catastrophe ? Apocalypse, tornades, naufrages, aliens… Sélection de 30 films catastrophe incontournables.
Tout le monde aime la fin du monde, que ce soit à cause d’un volcan, d’une tornade, d’un ouragan, d’un naufrage, d’une asteroïde, d’une invasion alien ou d’une apocalypse cosmique. C’est pour ça qu’Ecran Large a fait sa petite sélection des 30 meilleurs films catastrophe, à voir et revoir sans modération.
Et on a fait un podcast entier sur le sujet !
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : LES VIRUS
ALERTE
Sortie 1995 – Durée 2h08
De quoi ça parle : Un virus mortel importé du Zaïre qui se propage à vitesse éclair en Amérique.
Pourquoi il faut le voir : Réalisé par Wolfgang Petersen (En pleine tempête, Troie), Alerte est évidemment l’un des films catastrophes les plus marquants, surtout depuis le Covid. Porté par Dustin Hoffman, Morgan Freeman, Donald Sutherland, Kevin Spacey, Rene Russo, et Cuba Gooding Jr., il propose une vision spectaculaire d’une épidémie.
Avec quelques scènes inoubliables (une intro terrifiante, une scène de contamination dans un cinéma) et malgré la dénonciation de l’armée américaine un peu lourdingue, Alerte est bien un gros blockbuster surfant sur l’idée d’une épidémie. Le virus est le moyen d’offrir une bonne grosse dose de spectacle (course-poursuite, climax en hélicoptère), le tout sur fond de mélodrame avec la romance difficile du couple Hoffman-Russo.
CONTAGION
Sortie 2011 – Durée 1h46
De quoi ça parle : Un virus se propage à grande vitesse aux États-Unis, tandis que les scientifiques essayent de trouver un remède.
Pourquoi il faut le voir : À l’extrême opposé d’Alerte, il y a Contagion de Steven Soderbergh. Loin du blockbuster facile, le film touche quasiment au documentaire avec son ultra-réalisme terrifiant. Jamais spectaculaire, toujours anxiogène, Contagion décrivait d’ores et déjà les conséquences possibles d’une pandémie, pré-coronavirus.
Si le virus est évidemment le point de départ, c’est plutôt sa propagation et les réactions de l’humanité qui intéressent Soderbergh. Il suit plusieurs personnages à travers le monde, pour parler des citoyens, des autorités, des scientifiques ou encore de l’aspect financier d’une telle catastrophe. Des choses un peu trop familières qui font de Contagion un film d’horreur parfait, mené par un casting en or (Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Jude Law, Laurence Fishburne ou encore Marion Cotillard).
PERFECT SENSE
Sortie 2012 – Durée 1h32
De quoi ça parle : Une histoire d’amour dans un monde frappé par une étrange épidémie qui prive les humains de leurs cinq sens.
Pourquoi il faut le voir : Perfect Sense réalisé par David MacKenzie (Les Poings contre les murs, Comancheria) explore un virus qui détruirait un à un les sens (la vue, l’ouïe etc). C’est donc un film catastrophe qui délaisse le spectacle pour se concentrer sur l’intime, avec la rencontre entre Ewan McGregor et Eva Green, et leur amour naissant dans cette période où chaque plaisir sensoriel sera peut-être le dernier.
Perfect Sense offre donc une vision parfaitement inédite d’une épidémie, avec une sacrée dose d’incompréhension et d’impuissance, mais surtout beaucoup de tendresse et de poésie.
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : DANS LA VILLE
LA TOUR INFERNALE
Sortie 1975 – Durée 2h45
De quoi ça parle : D’une tour qui prend feu, piégant tous ses occupants pendant une soirée chic.
Pourquoi il faut le voir : Sommet du film catastrophe, La Tour infernale est l’un des projets les plus fous de son époque. A tel point qu’il a nécessité l’association exceptionnelle de la Fox et de Warner, et réuni les immenses stars Steve McQueen et Paul Newman (aux côtés de Robert Vaughn, William Holden, Faye Dunaway, ou encore Fred Astaire).
Tous sont au service d’un récit millimétré, qui ne sacrifie jamais sa construction au grand spectacle. Ainsi, la progression dramatique de l’ensemble suit une logique réglée comme du papier à musique, qui sait en outre tirer parti des failles politiques et sociales qui agitent alors les États-Unis. Le résultat est une matière explosive fascinante, le récit d’une catastrophe inarrêtable, qui met formidablement bien en lumière les contradictions d’un pays fasciné par sa propre croissance, laquelle risque à chaque instant de dévorer ses artisans.
SKYSCRAPER
Sortie 2018 – Durée 1h43
Pas de cassage de mâchoire pour toi
De quoi ça parle : Un immeuble high tech est attaqué par des terroristes.
Pourquoi il faut le voir : Sur le papier, on tenait là un mélange potentiellement savoureux de Die Hard et de La Tour Infernale, mais Skyscraper propose un autre programme, finalement plus en ligne avec son époque. Le casseur de bouches en question, c’est Dwayne Johnson, qui produit ici un film à sa gloire, lequel nous permet, en nous divertissant, de comprendre tous les paradoxes du cinéma hollywoodien actuel et de son rapport compliqué au cinéma d’action. La star est au fait de sa gloire, et on a littéralement l’impression de voir le blockbuster se construire autour de son corps. Chaque décor est pensé pour que ses biceps en tirent le meilleur, les rebondissements n’existent que pour mettre au défi le colosse.
Progressivement, alors que Johnson préfère manifestement assommer ses ennemis et se concentrer sur ses cascades, une idée un peu absurde se fait jour. Et si nous assistions là à la version ultime de la routine sportive que le comédien a si souvent mise en scène sur les réseaux sociaux ? Sorte de fantasme musculeux parfois à la limite de la parodie, la fascination de Skyscraper pour l’anatomie de sa star a quelque chose de résolument amusant.
TREMBLEMENT DE TERRE
Sortie 1974 – Durée 2h09
Drame de la décoration d’intérieur
De quoi ça parle : Un tremblement de terre à Los Angeles, qui complique un peu la journée de tout le monde.
Pourquoi il faut le voir : Tremblement de terre est à la fois un sommet du grand spectacle de son temps, et une proposition totalement dépassée. D’un côté, c’est un témoignage passionnant sur les techniques d’effets spéciaux et leur démente inventivité (matte paintings, perspectives forcées, maquettes, cascades à gogo…). De l’autre, c’est un film beaucoup plus superficiel que La Tour infernale par exemple, avec beaucoup trop de scènes consacrées aux drames personnels de personnages peu intéressants (sans oublier la vision moralisatrice de leurs aventures).
Tremblement de terre représente aussi une tentative passionnante de ressusciter un cinéma ultra-immersif. Pour sa sortie, il fut diffusé dans des salles aménagées simulant les vibrations d’un séisme, accompagné d’un système sonore particulier, le sensurround, soit des fréquences ultra-basses capables de précipiter les spectateurs au cœur d’une catastrophe ultra-violente. Si violente qu’elle provoqua des éboulements dans plusieurs cinémas américains et de si puissantes nuisances sonores aux alentours des salles que le dispositif dût être abandonné en catastrophe.
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : LES ASTEROÏDES
ARMAGEDDON
Sortie 1998 – Durée 2h28
De quoi ça parle : Pour arrêter un astéroïde qui va détruire la Terre, l’Amérique envoie une équipe de choc, qui doit faire exploser la menace avec une charge nucléaire.
Pourquoi il faut le voir : Un incontournable, qu’on l’aime ou pas. Armageddon représente le meilleur et le pire du cinéma de Michael Bay (Bad Boys, Transformers), avec un scénario parfaitement stupide (apprendre à des foreurs pétroliers à devenir astronautes, plutôt que le contraire), un sentimentalisme dégoulinant et beaucoup d’humour lourdingue… mais également un spectacle visuellement fantastique, et beaucoup d’explosions et de bruits.
Armageddon n’a peur de rien, et surtout pas d’aller trop loin. On détruit New York, on rase Paris, on pulvérise la station MIR, avant de filer à toute berzingue vers une sorte de proto-Mad Max giga-beauf à la surface d’un astéroïde filmé et mis en scène comme un monstre de série B. Le résultat est ahurissant, exténuant, unique en son genre. Personne n’a oublié ce film, et rien que ça, c’est une réussite.
DEEP IMPACT
Sortie 1998 – Durée 2h01
De quoi ça parle : Une comète va frapper la Terre, et tout le monde se prépare à affronter la presque fin du monde.
Pourquoi il faut le voir : Sorti la même année qu’Armageddon, Deep Impact de Mimi Leder est aux antipodes. Alors qu’un astéroïde va frapper la Terre, le gouvernement américain dévoile qu’une poignée de ses citoyens ont été sélectionnés pour participer à un plan de survie. Ici, point de grandiloquence enflammée ou de destruction à tous les étages, mais un divertissement qui préfère se pencher sur les conséquences humaines, politiques ou sociales d’une crise sans précédent.
Le titre l’indique d’ailleurs clairement : il sera ici question d’un impact profond, auquel personne ne peut prétendre échapper. Le scénario accorde d’ailleurs peu d’intérêt à la mission spatiale censée sauver l’humanité, se focalisant sur ses anti-héros, leur sort funeste et l’épreuve qu’ils doivent non pas surmonter, mais subir. D’où la touche de mélancolie et désespoir finale, plus marquante que le reste du film.
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : LES AVIONS
À L’HEURE ZÉRO
Sortie 1957 – Durée 1h28
De quoi ça parle : L’équipage et les passagers d’un avion sont victimes d’une intoxication alimentaire en plein vol.
Pourquoi il faut le voir : Voilà un film que le poids des années n’a pas épargné, et que sa parodie (voir plus bas) a achevé de cristalliser comme un monument vieillot. Pourtant, À l’heure zéro est bien un des premiers films catastrophes du cinéma moderne et entérine plusieurs de ses codes essentiels. Encore traumatisé par une décision qui coûta la vie à ses hommes dans les derniers instants de la Seconde Guerre mondiale, un ancien officier prend l’avion afin de supplier sa femme de ne pas le quitter en emmenant leur fils. Le vol étant privé de ses pilotes, notre héros est contraint à dépasser son trauma initial, pour survivre et prouver sa valeur à la femme qu’il aime.
Vestige d’un cinéma où la promotion d’une certaine morale comptait au moins autant que le spectacle pur, le métrage établit le divertissement pyrotechnique avant tout comme une catastrophe intime, teintée de punition quasi-divine, qui oblige ses protagonistes à se transcender et à se montrer à la hauteur des valeurs familiales anglo-saxonnes. Modèle pour des dizaines de films à venir, il est aussi la matrice d’Airport, puisque le roman à l’origine de cette franchise aérienne a été écrit en 1968… par le scénariste de À L’Heure Zéro.
AIRPORT
Sortie 1970 – Durée 2h17
De quoi ça parle : Un homme désespéré veut profiter du vol d’un Boeing 707 à destination de Rome pour se suicider avec une bombe.
Pourquoi il faut le voir : Un demi-siècle après sa sortie, Airport accuse son âge, et on sent, alors que se déroule très progressivement cette intrigue aérienne à base de cataclysme météo et d’attentat désespéré, que les modes ou conventions en matière de narration ont bien changé. En effet, Airport prend souvent son temps et demeure le témoin d’une époque pré-Dents de la Mer et donc quasiment pré-Blockbuster, où les notions de rythme, de tempo étaient bien différentes.
Pour autant, on aurait tort de le reléguer au rang de vieillerie sans intérêt. Car si La Tour Infernale va largement parfaire la recette, en décupler l’impact, quasiment tous les ingrédients du genre sont déjà présents : personnages symbolisant les questionnements sociaux du moment, espace confiné, dilemmes moraux en pagaille, prévalence de personnages masculins érigés en porte-flambeaux des valeurs familiales…
Plus important, le succès du film va engendrer trois suites et la naissance d’une véritable mode du cinéma catastrophe, qui en reprendra tous les tropismes, faisant de cette production le logiciel du genre pour les décennies qui suivront.
Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ?
Sortie 1980 – Durée 1h25
Où sont les poupées gonflables quand on a besoin d’elles ?
De quoi ça parle : Tous les membres de l’équipage d’un avion à destination de Chicago sont victimes d’une intoxication alimentaire. Un ancien pilote de chasse devient le seul espoir des passagers.
Pourquoi il faut le voir : Pourquoi inclure Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, cet hilarant pastiche dans un dossier consacré au genre qu’il brocarde ? Parce que le film n’a rien perdu de son mordant, mais parce que la proposition des ZAZ va bien au-delà de la moquerie pour proposer une véritable expérimentation sur la matière même qui fonde la narration au cinéma.
Désireux de moquer la vague des films de catastrophes aériennes qui sévit alors, le trio de rigolos achète les droits du scénario de A L’Heure Zéro et en adapte mot pour mot des pages entières. Ainsi, le métrage joue sans filet à un jeu fort périlleux : générer le rire, le décalage en usant d’un matériau rédigé au pur premier degré.
Ce sont ainsi le montage, la mise en scène et la direction des acteurs qui génèrent l’absurde, soulignent les situations et en révèlent la profonde absurdité. Par conséquent, au-delà de l’impression d’outrance que dégage l’ensemble, c’est bel et bien une réflexion sur les mécaniques de l’hilarité, sur la suspension d’incrédulité, à laquelle nous assistons. Cerise sur le gâteau, si le film est une comédie qui s’assume comme telle, en termes de structure, c’est aussi un film catastrophe pur et dur, assumant toutes les figures imposées du genre.
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : LES VOLCANS
VOLCANO
Sortie 1997 – Durée 1h43
De quoi ça parle : Un séisme révèle un énorme volcan en plein milieu de Los Angeles.
Pourquoi il faut le voir : Volcano fait partie de ces curiosités dont les défauts s’additionnent pour offrir un résultat bizarrement savoureux. En effet, lister tous problèmes du film pourrait faire croire à un ratage, au lieu de quoi, leurs interconnexions en font une symphonie bizarroïde, une sorte de chant du cygne du film catastrophe classique, englué dans ses recettes et ne parvenant plus à juguler ses ambitions.
Ici se marient un casting aux fraises, des effets spéciaux très inégaux, une cruauté parfois exacerbée et une grandiloquence parfois complètement à côté de la plaque. Oublions donc la promesse, plutôt marrante, de voir la Cité des Anges ensevelie à la manière d’une Sodome post-moderne, sous des litrons de magma brûlant, le métrage ne parvenant jamais à satisfaire ce programme, pour nous focaliser sur ses bizarreries.
Tout d’abord, on est souvent sidéré par ce que le scénario veut tenter de nous faire croire, de ces personnages qui se baladent tranquillement à quelques centimètres de coulées de lave rougeoyantes, ou qui en interrompent la progression avec d’innocents plots de béton. Le résultat est curieux, dissonant, mais étonnamment drôle. Enfin, le métrage recèle quelques purs moments d’étrangeté, tel un sacrifice qui semble motivé bien plus par l’opportunité de filmer un acteur sous Xanax brûler de longues secondes, que par une quelconque direction émotionnelle. Pour l’intensité tragique, on repassera, mais les fous-rires sont garantis.
LE PIC DE DANTE
Sortie 1997 – Durée 1h52
De quoi ça parle : Un volcan se réveille et menace de détruire une petite ville.
Pourquoi il faut le voir : Sorti la même année que Volcano, Le Pic de Dante prend le parti radicalement inverse de son concurrent. Le récit, plutôt que de se situer dans un décor mythique ou de multiplier les personnages, préfère se concentrer sur une poignée d’entre eux et leur parcours intime, compensant des stéréotypes en pagaille par le temps dont il dispose à l’écran pour se développer, tandis que l’intrigue applique à son volcanique antagoniste le traitement des Dents de la Mer.
Pas question ici de noyer l’écran sous des torrents de lave en fusion. Le volcan existe presque toujours indirectement, en cela qu’il transforme la nature environnante pour en faire un piège mortel. Une approche dramatique forte, qui permet de multiplier les menaces et les enjeux des séquences spectaculaires. Projectiles, éboulements, eaux acides, barrage qui cède… la progression de la tension est impeccablement menée, jusqu’au bouquet final éruptif, véritable récompense auquel le spectateur a été préparé tout du long.
Enfin, le film peut s’entendre comme une véritable ode aux effets spéciaux à l’ancienne. Il est impressionnant de constater combien ce mélange de purs effets physiques, de modèles réduits et d’illusions d’optique fonctionne merveilleusement, 23 ans après la sortie du film. Une réussite à laquelle l’excellent duo Linda Hamilton–Pierce Brosnan n’est pas étranger.
DESTRUCTION FINALE
Sortie 2020 – Durée 2h08
De quoi ça parle : Des scientifiques et militaires de Corée du Nord et du Sud s’entraident pour affronter une catastrophe autour d’un volcan.
Pourquoi il faut le voir : Le titre français a le mérite d’être clair, et pourtant le « final » ne présume pas d’une annihilation de la planète (l’éruption ne concerne que trois pays). Il s’agit de combattre un désastre naturel, mais également un désastre géopolitique, puisque nos héros s’apprêtent à faire exploser une bombe atomique à la frontière entre la Corée du Nord et la Chine !
Mine de rien, la pluralité des enjeux, loin de revendiquer une quelconque analyse des relations entre les trois pays, confère à l’ensemble une ampleur dont rêvent la plupart des films de cette liste, pourtant dotés d’un budget autrement plus important. Une preuve supplémentaire que l’importance d’un récit se mesure plus aux relations entre les personnages et les forces en présence -particulièrement tendues ici – qu’à la taille du cratère ou du volcan.
Le film est donc scindé en deux parties. La première détaille les conséquences de l’éruption, notamment lors d’une scène de fuite intense que ne renierait pas le Roland Emmerich de 2012 (le film, pas l’année). La seconde est consacrée à la mission et à l’action, éloignant un peu le long-métrage des archétypes du genre, grâce entre autres à un trio de comédiens irrésistible. Souvent indigeste, lorgnant sur le buddy movie par moments, Destruction Finale intéresse parce qu’il mélange un peu toutes les approches du grand spectacle, pas toujours avec adresse, mais souvent avec passion. Et c’est une qualité qu’on retrouve trop peu dans ses homologues américains.
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : LES BATEAUX ET NAUFRAGES
TITANIC
Sortie 1997 – Durée 3h14
Une des nombreuses visions hallucinantes de Titanic
De quoi ça parle : Si quelqu’un a besoin qu’on lui explique, y’a un problème.
Pourquoi il faut le voir : Difficile de ne pas voir dans le film de James Cameron l’apothéose du film catastrophe maritime, le feu d’artifice absolu, d’une maîtrise ébouriffante même des années et des parodies après. Car au-delà du phénomène, des Oscars, des records et de la prouesse technique, c’est un grand récit de survie face à une horreur qui a marqué l’Histoire de l’humanité – et celle du septième art. Grand maître dans l’art du tempo dramatique, de l’harmonie des personnages et du crescendo sensationnel, Cameron orchestre ici une aventure aux multiples facettes, qui fonctionne aussi bien dans la romance que la catastrophe. Même en ayant en tête l’issue du drame, même au bout du dixième visionnage, Titanic demeure un bulldozer d’efficacité, palpitant et spectaculaire et cinématographique jusqu’au bout des coursives.
Rehaussée par la musique de James Horner, la mise en scène ample de James Cameron, qui balaye les décors dans de longs plans donnant une réalité tangible au paquebot, apporte une énergie folle au cauchemar. La maîtrise est telle que malgré les avancés techniques depuis, le film reste riche en visions tétanisantes et inoubliables une fois que l’iceberg a scellé le sort du géant des eaux. Un monument qui reste majestueux, et semble destiné à le rester à jamais.
L’AVENTURE DU POSÉIDON
Sortie 1972 – Durée 1h57
De quoi ça parle : Un paquebot de croisière est entièrement retourné par un raz-de-marée et commence à couler. Les rescapés essaient alors de regagner la surface.
Pourquoi il faut le voir : Le roman de Paul Gallico publié à la fin des années 60 a inspiré plusieurs adaptations, mais la première reste la plus connue et respectée. Sorti en 1972, L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame mené par Gene Hackman est un film catastrophe majeur, qui a marqué le genre par son succès (plus de 93 millions au box-office, pour un budget de 5) et sa popularité. Qu’il soit arrivé jusqu’aux Oscars et pas uniquement côté technique (Shelley Winters a été nommée comme meilleur second rôle) n’est pas anodin.
L’idée est diaboliquement amusante : frappé par une méchante vague en plein réveillon, un gros paquebot est retourné. Pour les survivants en robes de soirée et costards, il faudra paradoxalement remonter vers les tréfonds du navire pour espérer revoir la surface. Une simple idée qui permet de renverser des décors, et emmener une troupe mal assortie dans une aventure anxiogène, à base d’incendie, de conduits étroits et d’apnée bien trop longue pour être rassurante. Tour à tour délicieusement kitsch (Gene Hackman en révérend-musclor qui s’énerve contre Dieu avant de se jeter dans le vide avec ses biceps), touchant (les personnages de Red Buttons et Shelley Winters), drôle (le lieutenant Rogo et Linda), et spectaculaire, L’Aventure du Poséidon est donc un classique.
En bas, le score au box-office de ton remake
Le succès a donné des idées, pas forcément bonnes. Après avoir failli lancer une suite autour des survivants bloqués à bord d’un train dans un tunnel effondré (une idée qui sera recyclée pour donner Daylight avec Stallone), la production optera pour Le Dernier secret du Poseidon, avec Michael Caine et Sally Field, où divers prétextes sont inventés pour piéger de nouvelles personnes dans l’épave. Ce sera un beau bide en salles, avec un budget de 10 millions et environ 2 au box-office.
En 2006, il y aura un remake, sobrement intitulé Poséidon, et réalisé par Wolfgang Petersen. Là encore, ce sera un four (environ 182 millions au box-office, pour un budget officiel de 160), mais le film reste un petit plaisir irrésistible. Avec Kurt Russell en papa-poule-ex-maire-ex-pompier, Josh Lucas en tête brûlée et Emmy Rossum dans une phase catastrophe après Le Jour d’après, le remake sacrifie tout sur l’autel du spectacle. D’où des personnages réduits à des stéréotypes, et un paquet de scènes à grand spectacle diablement plaisantes, qui en font un tour de manège hautement recommandable pour tout amateur du genre.
EN PLEINE TEMPÊTE
Sortie 2000 – Durée 2h09
Vous ne passerez pas (la nuit)
De quoi ça parle : L’équipe d’un bateau de pèche affronte un terrible ouragan.
Pourquoi il faut le voir : Encore Wolfgang Petersen oui. Avant le désert de Troie et Poséidon, mais après Alerte et Air Force One, le réalisateur allait déjà dans la catastrophe maritime avec une version presque fidèle de l’horreur vécue par un bateau de pêcheurs pendant la tempête de Halloween 1991, ouragan qui a tué douze personnes. En pleine tempête suit ainsi l’équipage de l’Andrea Gail, et quelques autres, tous frappés par la catastrophe.
George Clooney en capitaine ; Mark Wahlberg, John C. Reilly, William Fichtner ou encore John Hawkes sous ses ordres ; Mary Elizabeth Mastrantonio et Diane Lane en fortes têtes ; Karen Allen, Cherry Jones et Michael Ironside en seconds rôles… le casting embarqué est remarquable, et Wolfgang Petersen a un sens évident de la mise en scène, qui permet de rendre compte de l’ampleur de l’ouragan dans une poignée de scènes spectaculaires.
Bien sûr, tout ça dégouline un peu de confiture hollywoodienne, et le studio a justement été attaqué par la famille des survivants pour avoir un peu trop réécrit l’histoire (la miette de romance entre Billy et Linda a été inventée, l’équipage de l’Andrea Gail ne s’est pas jeté dans la gueule du loup, et l’ouragan a été bien augmenté pour le spectacle). Mais le savoir-faire à l’écran impose le respect et touche souvent droit au cœur, que ce soit grâce à la belle musique de James Horner (décidément), les relations entre les marins, ou l’issue tragique et inévitable de cette course contre la mort que les héros affrontent avec une tristesse étonnante.
Notre dossier sur En pleine tempête
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : TEMPÊTE, TORNADE ETC
TWISTER
Sortie 1996 – Durée 1h53
De quoi ça parle : Des chasseurs de tornades… qui chassent des tornades. Mais c’est très risqué quand même.
Pourquoi il faut le voir : Qui a pu oublier la vache volante de Twister ? Il y en a eu des tornades dans les films, mais rares sont ceux qui leur ont offert la première place dans l’action, et pas simplement pour une scène à droite à gauche. Époque glorieuse où Jan de Bont était associé à Speed, et non Speed 2 : Cap sur le danger (ou Hantise, ou Lara Croft : Tomb Raider – Le Berceau de la vie), Twister tient étonnamment bien le choc malgré le poids des années et les limites des effets visuels du milieu des années 90.
C’est en grande partie grâce à la simplicité des enjeux et de la narration, qui reposent sur trois idées fortes : l’héroïne chasse autant les tornades que son trauma d’enfance, lié à la mort terrible de son père, emporté par une de ces tempêtes monstrueuses (une idée venue de Spielberg, producteur, qui a mis Michael Crichton sur le scénario après avoir été intéressé par le concept du film) ; le duo de héros doit divorcer, mais se retrouve dans la passion et la liberté de cette quête (un peu comme Abyss, mais en bien plus simple) ; et tout se déroule en l’espace de 24h. De quoi créer une aventure très efficace, aussi scolaire qu’enthousiasmante. D’autant plus que le film est généreux, et les tornades tout sauf timides puisqu’elles frappent régulièrement le groupe pour rappeler que l’important est là, et pas dans leurs petits problèmes.
Et si les CGI ont pris un coup de vieux dans certains plans larges ou lors du climax, la somme d’effets réels (il y avait vraiment des véhicules lâchés depuis un hélicoptère sur la route, ce qu explique notamment le budget lourd de 90 millions à l’époque… soit plus qu’Independence Day) permet à Twister de rester solidement ancré dans le sol, et dans la liste des bons films catastrophe. Et la musique de Mark Mancina est tout de même très cool.
THE IMPOSSIBLE
Sortie 2012 – Durée 1h47
Quand ton Oscar dérive au loin
De quoi ça parle : L’incroyable et terrible histoire vraie de la famille Belón, qui a survécu au tsunami du 26 décembre 2004 en Thaïlande.
Pourquoi il faut le voir : Sur le papier, le film de Juan Antonio Bayona a de quoi faire craindre le pire du spectacle hollywoodien. Pourtant, et dans ce cadre assez rigide, The Impossible est une réussite, qui doit autant à la mise en scène du cinéaste qu’au talent des acteurs. Savant et brillant mélange de CGI et effets réels (les acteurs étaient sur de gros décors noyés, ou frappés par des vagues d’eau), le film permet d’entrapercevoir la violence inouïe d’une telle catastrophe, avec plusieurs scènes-chocs où l’horreur secoue les personnages et transforme le cadre paradisiaque en enfer.
Le point de vue très resserré autour de la famille est comme une petite fenêtre intime, qui rend compte de l’ampleur des événements, créant un terrible sentiment d’immense désert aquatique, où l’humain n’est plus qu’une petite chose fragile et condamnée à être perdue. Rien que la scène de flashback, qui revient sur Maria frappée par la première vague, est un grand moment qui flirte avec le film d’horreur, et met brillamment en scène la violence inouïe, puis le calme déconcertant, qui déchirent les corps et les âmes.
Nommée aux Oscars, Naomi Watts mène The Impossible avec le talent qu’on lui connaît, aux côtés notamment d’un jeune Tom Holland, apportant toute la sensibilité nécessaire à un tel projet.
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : LA QUESTION ECOLO
LE JOUR D’APRÈS
Sortie 2004 – Durée 2h00
Un jour comme un autre à Lille
De quoi ça parle : La Terre est frappée par une suite de catastrophes météorologiques, annonçant une nouvelle ère glaciaire.
Pourquoi il faut le voir : L’écologie, préoccupation mondiale en ce début de 21e siècle, est logiquement un des sujets de prédilection des créateurs de grosses tornades. Grâce au réchauffement climatique, il est possible d’expliquer les catastrophes naturelles, pointer du doigt un coupable, représenté dans la fiction par un politique réfractaire, qui devient alors la figure antagoniste du récit.
Roland Emmerich et son acolyte Jeffrey Nachmanoff l’ont bien compris et se sont inspirés très librement des théories climatiques les plus extrêmes pour théoriser à grands coups d’effets spéciaux titanesques les effets de la pollution sur le monde, ou plus précisément sur les États-Unis (faut pas déconner non plus).
Pas beaucoup plus subtil et pas beaucoup moins stupide que les autres blockbusters boursouflés de son auteur, Le Jour d’après a pour lui de siéger confortablement dans son temps, le début des années 2000, où l’urgence de plus en plus évidente de la question climatique commence à faire flipper un peu tout le monde. Un contexte particulier et hurlé à la tronche du spectateur, mais aussi générateur d’une narration certes toujours centrée autour du montage alterné catastrophe mondiale / drame humain, mais quand même plus sensible que la moyenne.
Quand l’intrigue vire au survival météorologique rentre-dedans, avec loups et courses contre le froid compris dans la formule, elle parvient même à ménager un certain suspense. Aidé par un casting convaincant, dont un Jake Gyllenhaal pas encore sali par Prince of Persia, le résultat n’est de fait pas désagréable à voir et se permet même quelques séquences très spectaculaires, à l’instar du fameux tsunami de Manhattan.
PHÉNOMÈNES
Sortie 2008 – Durée 1h31
Le couple le plus étrangement dysfonctionnel de l’histoire
De quoi ça parle : Une Moore tente de fuir un phénomène mystérieux et invisible, qui menace l’humanité.
Pourquoi il faut quand même le voir : Un parfait exemple de très bonne idée pour un très mauvais film. Le concept de toxine vengeresse naturelle poussant les gens au suicide permet à M. Night Shyamalan (Signes, Sixième Sens) de s’amuser, avec des images terrifiantes (les ouvriers qui tombent comme des mouches) ou des touches d’humour noir efficaces (le mec qui s’allonge devant sa tondeuse). Et le discours écolo derrière est particulièrement saisissante.
Sauf que Phénomènes est écrit avec les pieds, notamment avec ses personnages principaux interprétés par Mark Wahlberg et Zooey Deschanel, aussi vifs que des endives. Shyamalan a en plus beaucoup de mal à donner vie à sa menace invisible, et donc à rythmer ce cauchemar qui devient vite comique. Un ratage tellement incroyable qu’il en est presque fascinant.
Notre indéfendable sur Phénomènes.
FUSION
Sortie 2003 – Durée 2h14
Le Colisée, le symbole oblitéré du jour
De quoi ça parle : Une équipe de choc doit réactiver le noyau de la Terre qui s’est arrêté de tourner, et plonge dans le coeur de la planète pour sauver l’humanité.
Pourquoi il faut le voir : En toute connaissance de cause, le délire pseudo-scientifique de Jon Amiel fusionne (oui) avec un sens du détail impressionnant les caractéristiques du film catastrophe post-2000, comme les aiment Michael Bay et Roland Emmerich.
Tout y est : le casting est intégralement constitué de seconds couteaux habitués à ce genre de productions, le héros est un scientifique modeste, mais super-intelligent capable de tout vulgariser grâce à une pêche et un déodorant, la catastrophe en elle-même est à la fois improbable et spectaculaire, les effets spéciaux numériques sont aussi nombreux que hideux et le tout est bien trop long.
Niveau scénario, rebelote. Après quelques money-shots pré-fin du monde et des explications sans queue ni tête, une équipe d’archétypes vivants construit en quelques mois un engin extraordinaire et s’en va dans une mission presque-suicide sauver nos âmes grâce à la sainte puissance du gouvernement américain et de leurs non moins légitimes armes nucléaires. Alors que les sacrifices héroïques s’accumulent, les monuments les plus iconiques d’occident voient leurs maquettes voler en éclat. Quel meilleur terrain de jeu que Rome, musée à ciel ouvert ?
Finalement, le monde est sauvé, et le couple survivant part manger une pizza après un aller-retour dans le centre de la Terre et un bisou réglementaire. Le blockbuster catastrophe ultime, donc, stupide, gras, plus américain que le plus américain des Texans et par moment assez divertissant.
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : LA DÉPRESSION
MELANCHOLIA
Sortie 2011 – Durée 2h10
Le mariage du ciel et de l’enfer
De quoi ça parle : Justine organise une somptueuse réception dans la maison de sa soeur et de son beau-frère à l’occasion de son mariage avec Michael. Mais pendant ce temps, une planète baptisée Melancholia fonce droit sur la Terre.
Pourquoi il faut le voir : Si Lars von Trier n’avait pas dérapé en interview, ce film aurait pu décrocher la Palme d’or. Melancholia a toutes les qualités d’un immense film, par sa réalisation, son audace, son humour, ses acteurs et son contexte. Parler de la fin du monde est un sentier dangereux et le film utilise deux outils pour toucher le sublime apocalyptique : l’esthétique et la poésie. Si les tableaux introductifs ont paru poussifs et snobs à certains, d’autres estiment qu’ils amorcent à merveille le programme de Melancholia, nom de la planète qui s’approche de la Terre et pourrait la percuter.
La force – et le génie – du film réside dans le statut périphérique du drame, qui catalyse les narrations sans être un sujet en soi. Mourir est imminent et l’approche funeste révèle des tempéraments saugrenus. La trame mélancolique, désespérée et subjective, se concentre sur une histoire de famille aux membres atypiques, avec une tendance à tirer la gueule (mais ce n’est pas grave). Kirsten Dunst (prix d’interprétation féminine à Cannes) et Charlotte Gainsbourg mènent ce navire émotionnel à mesure que la fin approche, embarquées dans une réalisation Lars von Trier au carré.
La puissance de Melancholia est due à sa double dynamique, alliant la dévastation psychologique des personnages et les apartés purement poétiques, visuels et très fabriqués (dans le sens précieux du terme).
TAKE SHELTER
Sortie 2012 – Durée 2h01
Michael Shannon sous champi sans avoir pris de champi
De quoi ça parle : Un homme a des visions de fin du monde, et commence à y tellement y croire qu’il est perd les pédales.
Pourquoi il faut le voir : La fin du monde, est-ce une affaire de folie ? Jeff Nichols interroge un cas de maladie psychiatrique à travers Curtis (Michael Shannon) et sa vie de famille. Sujet à des hallucinations atmosphériques, le personnage est confronté à une réalité défaillante et/ou/versus anticipatoire. Très intime, la réalisation pénètre l’existence hallucinatoire du personnage, père d’une enfant sourde (Tova Stewart) et d’une femme démunie (Jessica Chastain) qu’il veut protéger.
Décalage psychiatrique oblige, il devient obsédé par l’abri anti-tornade qu’il aménage et qui le mène à la ruine, financière et sociale. Cependant, sa folie n’a rien d’un cliché étouffant ; toute en ambiguïté, elle oscille dans la mise en scène entre l’évidence d’un cataclysme et la conscience de son égotisme. Jusqu’à la fin, le film questionne la douleur psychiatrique, ses conséquences pratiques, ses origines possibles, sans verser dans un laïus bien-pensant et démonstratif. La conclusion est extrêmement solide et boucle cette oeuvre sensible, touchante et coriace.
JUSQU’À CE QUE LA FIN DU MONDE NOUS SÉPARE
Sortie 2012 – Durée 1h40
« Hey, toi aussi tu vas caner, ça nous fait un point commun ! »
De quoi ça parle : Dans trois semaines, un astéroïde s’écrasera sur Terre et anéantira l’Humanité. Un homme en profite pour partir à la recherche de son amour de jeunesse aux côtés de sa voisine Penny.
Pourquoi il faut le voir : Le chrono est lancé : dans trois semaines, un astéroïde percutera la Terre et ciao l’humanité. Déveine totale, Dodge (Steve Carell) risque de caner seul comme un couillon, puisque sa femme Linda s’est tirée à l’annonce de l’apocalypse – réaction plutôt marrante et crédible. Type affable et bonne pâte, il n’en est pas moins un romantique invétéré et envahi du souvenir de son premier amour. Alors qu’il rêvasse devant sa photo, sa voisine (Keira Knightley) débarque à l’improviste et, en gentleman, Dodge la console. Commence alors l’épopée de leur vie, eux qui étaient voisins, mais ne s’étaient jamais parlé – décidément, les situations limites ont du bon.
Avec Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, Lorene Scafaria utilise la catastrophe pour tisser une comédie romantique tout en douceur, mais avec de la nervosité dans les plans. Le scénario est sobre et promène les deux protagonistes d’émeutes en événements festifs (mais ils évitent les orgies, dommage), jalons qui vont solidifier leur amitié et pourquoi pas plus. Ensemble, ils vont réparer leurs blessures intérieures et rafistoler leurs âmes, parce que c’est maintenant ou jamais !
Volontairement léger, le film ne manque pas d’humour et de situations cocasses (un homme qui commande son suicide, la femme de ménage qui ne veut pas lâcher son job, le chien qui ne sert à rien, mais qui a une bonne tête, l’improbable incarcération) pour divertir le spectateur. On en ressort en se disant qu’on aimerait gérer le stress pré-mortem de cette façon. La petite mort, c’est très important à vivre avant la vraie mort.
LES MELLEURS FILMS CATASTROPHE : DANS L’ESPACE
APOLLO 13
Sortie 1995 – Durée 2h20
De quoi ça parle : Le 13 avril 1970 à 21h07, le centre de commande de la NASA reçoit un appel de détresse d’un astronaute la troisième mission du programme spatial américain Apollo après l’explosion d’un des réservoirs d’oxygène.
Pourquoi il faut le voir : La mission Apollo 13 a marqué un tournant dans la conquête spatiale américaine. Sous ses airs de nouvelle routine de la Nasa après les merveilleuses réussites d’Apollo 11 et 12, le lancement d’Apollo 13 a connu un retentissement moindre par rapport aux précédentes puisqu’il s’agissait de la troisième mission lunaire en seulement neuf mois. Cependant, avec la première mission Apollo de 1969, il s’agit sans aucun doute de la plus célèbre puisque les Américains ont failli y perdre trois de leurs astronautes et qu’on lui connaît le légendaire « Houston, on a eu un problème ».
Un drame retracé par Ron Howard dans le brillant Apollo 13 sorti en 1995 et mené par le trio Tom Hanks-Kevin Bacon-Bill Paxton qui permet de vivre la catastrophe évitée de justesse par l’équipage et la Nasa en avril 1970 (soit il y a tout juste 50 ans). Durant ses 2h20, le métrage joue énormément avec l’idée d’enfermement et de huis clos à bord du vaisseau avec les astronautes ; et on ne pourra pas nier que le film de Ron Howard est surtout une prouesse technique des années 90.
Récompensé par deux oscars (le son et le montage), Apollo 13 est une reconstitution puissante et minutieuse de la mission. Une histoire pleine de tension et qui gagne toute sa force, non pas dans le spectacle à donner (il s’agit de réparer un moteur en soi), mais bien dans la véracité et l’historicité de l’événement relaté avec une précision impressionnante. La peur de l’espace n’a jamais été aussi réelle, véritable, voire tangible alors.
GRAVITY
Sortie 2013 – Durée 1h30
L’immensité du vide, sacré paradoxe
De quoi ça parle : Une scientifique se retrouve seule dans l’espace suite à une catastrophe, et doit trouver un moyen de revenir sur Terre.
Pourquoi il faut le voir : Loin du côté historique de Apollo 13, Gravity d’Alfonso Cuarón qui sera récompensé de sept oscars (dont meilleur réalisateur pour le Mexicain) est un véritable survival fictionnel. Largement critiqué par les professionnels de l’espace pour ses incohérences, le long-métrage ne cherche pourtant jamais vraiment à être réaliste, mais bien à plonger les spectateurs dans une catastrophe spatiale plus vraie que nature… esthétiquement.
Plus qu’une simple aventure dans le vide intersidéral, c’est finalement une expérience magistrale et viscérale qui attend les spectateurs. En effet, le long-métrage américain repousse les limites de la technologie au cinéma pour livrer une oeuvre d’une virtuosité inédite, un vertige épique.
Jouant de l’étendue infinie de l’espace et de la sensation d’enfermement paradoxale de ses personnages, Gravity devient alors une véritable immersion au coeur du vide spatial et ici d’une catastrophe. Avec l’utilisation fréquente des plans-séquences, Alfonso Cuaron permet d’offrir une continuité, une fluidité et de facto un réalisme frappant aux actions, événements et dangers subis par les astronautes et vécus en quasi temps-réel par les spectateurs.
Depuis, jamais l’espace n’a été aussi magnifique et glaçant, envoûtant et suffocant, fascinant et effrayant à la fois sur un grand écran. Ce n’est sans doute pas pour rien que James Cameron considère qu’il s’agit « du meilleur film sur l’espace jamais réalisé ».
Notre critique de Gravity
LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHE : INVASION ALIEN
INDEPENDANCE DAY
Sortie 1996 – Durée 2h25
De quoi ça parle : Des aliens attaquent la Terre, et l’Amérique va leur faire payer cet affront.
Pourquoi il faut le voir : L’observation est présente en filigrane dans plus de la moitié des oeuvres de notre corpus : le genre du film catastrophe est souvent prétexte à un patriotisme yankee assez hallucinant, arrachant les ricanements du reste du monde. Forcément, pour Hollywood, démembrer une fois de plus le Golden Gate permet de fournir des repères tangibles au public américain. De fait, on a souvent l’impression que les États-Unis recèlent tous les maux du monde au cinéma. Et quand les ennuis concernent les autres pays, c’est très souvent l’armée américaine qui s’y colle, comme si le bon vieil interventionnisme de l’oncle Sam s’infiltrait dans la fiction.
Independance Day en est peut-être l’exemple le plus célèbre. Jouant par tous les moyens possibles d’un parallèle historique douteux et exploitant sans vergogne les symboles nationaux, l’histoire d’invasion alien va jusqu’à proposer peut-être le climax le plus génialement sans gêne de l’histoire du blockbuster, où le président lui-même sauve les miches de la planète.
Allemand couronné pape du Hollywood qui pète les buildings, Roland Emmerich s’amuse probablement un peu de son postulat et profite de faire de son film une semi-comédie pour pasticher le sens du devoir de son pays d’accueil. Au premier ou au second degré, c’est en tout cas une recette gagnante avec 817,4 millions de dollars de recette hors inflation pour un budget d’à peine 75 millions et une suite d’un ennui mortel.
Chef-d’oeuvre du pop-corn movie ou arnaque imbécile ? Les débats font encore rage. Reste quelques-uns des effets spéciaux les plus impressionnants de la liste, le meilleur casting américain des années 1990 et le spectacle le plus généreux de la carrière décriée du roi du destruction-porn.
MARS ATTACKS !
Sortie 1997 – Durée 1h46
De quoi ça parle : Les Martiens attaquent la Terre, et c’est le chaos.
Pourquoi il faut le voir : La science-fiction de série B fauchée des années 1950 et 1960 mériterait-elle quelques représentants au panthéon des films catastrophe purs ? Difficile à dire, tant le genre abordé ici reste majoritairement moderne. Sa parodie, par contre, compte parmi les meilleurs films de destruction de masse.
Jamais aussi bon que quand il fait référence au cinéma qu’il aime, Tim Burton s’amuse comme un petit fou avec Mars Attacks !, et ça se voit. Peu sont les productions à avoir frontalement tourné au ridicule les films catastrophe (et pourtant, ce n’est pas la matière qui manque), mais le réalisateur de Beetlejuice le fait avec une délectation assez jouissive.
Le patriotisme américain, culminant dans l’orgie cataclysmique citée juste au-dessus, est moqué avec panache, alors même que les deux films sont sortis la même année ! Et entre la légèreté décomplexée de Burton et la grandiloquence presque fatiguée d’elle-même d’Emmerich, certains ont fait leur choix.
Mars Attacks ! est devenu petit à petit une madeleine de Proust pour pas mal de cinéphiles, grâce à un humour aussi inoffensif que furieusement noir, passant au filtre de la dérision bien sentie les clichés du film d’invasion extraterrestre. L’univers tout en rondeurs du réalisateur se marie très bien avec ce type de comédie, et fait office d’antidote à la rigueur tout en speechs historiques d’Independance Day. Aidé par une partition déjantée de Danny Elfman, elle aussi tout à fait adaptée à l’esprit joyeusement méchant qui parcourt l’intrigue, le long-métrage apporte toute l’ironie mordante dont un genre noyé sous ses propres archétypes avait besoin.
LA GUERRE DES MONDES
Sortie 2005 – Durée 1h52
De quoi ça parle : Une famille essaie de survivre à une attaque d’aliens qui détruisent absolument tout.
Pourquoi il faut le voir : Au fond, La guerre des mondes ne serait-elle pas l’une des premières histoires de catastrophe ? Pionnier sur à peu près tous les thèmes de la science-fiction, H.G. Wells avait plus ou moins anticipé l’idée d’un désastre mondial, causé par des extraterrestres très hostiles.
Quoi de plus logique que Spielberg, autre pionnier du divertissement et à l’origine de l’alien le plus inoffensif de l’histoire (E.T., bien sûr), s’y attaque ? Comme l’auteur dont il s’inspire, le cinéaste parvient sans mal et sans commune mesure à figurer l’ampleur de la catastrophe, représentée par ces tripodes, immenses êtres terrifiants, car ils n’évoluent pas dans le même espace vital que l’espèce humaine.
Au cœur du long-métrage, à la beauté crépusculaire, une authentique séquence d’épouvante applique à l’intime la terreur globale, dans un jeu de yoyo entre les échelles qui fait souvent l’apanage du genre tel qu’il est présenté ici. Néanmoins, peu de metteurs en scène auront réussi à autant naviguer librement entre elles, rappelant sans cesse le poids des pertes humaines dans les destructions de masse. Loin de la déshumanisation progressive de tout ce qui bouge à l’écran chère à Emmerich et compagnie, La Guerre des mondes fait bon usage des thématiques familiales de son auteur ou de sa mise en scène créatrice de liens fluides, et parvient sans mal à impressionner en préservant des enjeux forts et terrifiants.
Notre retour sur La guerre des mondes de Spielberg.
FAQ
QUELS SONT LES FILMS CATASTROPHE SORTIS EN 2023 ?
QUELS SONT LES FILMS CATASTROPHES sortis EN 2022 ?
Après Moonfall de Roland Emmerich (encore lui), le réalisateur français Jean-Jacques Annaud est revenu sur l’incendie de la cathédrale parisienne dans Notre-Dame brûle. Souterrain, un film canadien réalisé par Sophie Dupuis, s’intéressait quant à lui à l’effondrement d’une mine au Québec. Enfin, le film chinois The Rescue de Dante Lam (qui sortira directement en DVD), parlait d’un incendie sur un transporteur de gaz naturel.
QUELS SONT LES FILMS CATASTROPHE attendus en 2024 ?
QUELS SONT LES MEILLEURS FILMS CATASTROPHES SUR NETFLIX ?
Sur Netflix, plusieurs films de la sélection sont disponibles : Don’t Look Up, La 5ème Vague, World War Z, Extinction, 2012, Skyscraper, How it ends, Poséidon. Il y a aussi le documentaire Planète en furie.
Très bonne liste! J’aurais rajouté Interstellar, Soleil vert, La route, the divide, 12 monkeys
invasion des profanateurs de sépultures(invasion of the body snatchers)
Don Siegel 1956
S’il ne s’agissait pas d’un classement des « meilleurs » films de cata, j’aurai bien mis « La Conquête » de 2011. Le Titanic à la française. On connait la fin. C’est une histoire de couple. On parle des classes sociales et les riches sont très vilains avec les pauvres. Et le protagoniste principal a beau s’agiter dans tous les sens pour changer le cours des choses, la fin est… apocalyptique.
Cette scène lunaire de Phénomènes entre Mark Whalberg et une plante artificielle m’a convaincu du fait que Shyamalan voulait faire de son film une comédie dramatique :B
Enorme fan de « La guerre des mondes », un film complètement désespéré avec la mise en scène parfaite de Spielberg : un chef d’oeuvre selon moi;
Film catastrophe dans la ville : Daylight !
Super liste merci! J’ai de quoi m’occuper!
J’aurais aussi mis Signes dans la catégorie Alien, beaucoup de frissons et Joaquin Phoenix!
Je propose une nouvelle catégorie : films catastrophes : attaque zombie
Predictions, d’alex proyaS
Ce que j’aimerais c’est qu’on fasse un film sur l’atlantide, il y a tellement de mystère autour de ça comme d’énigmes que les cinéastes pourraient être libre au niveau de la création et au final on saurait pas à quoi s’attendre