Ces dernières semaines, l’actualité autour de Vendredi 13 prend du poil de la bête. Netflix a mis à disposition le 3e volet de la franchise (pourquoi seulement le 3 ? Réponse plus loin) et surtout Shout Factory vient de révéler un futur coffret collector spectaculaire, malheureusement exclusif à la région A, c’est-à-dire pas chez nous. À l’intérieur, on compte les 12 films d’une saga que beaucoup trouvent interminable.
L’annonce a néanmoins fait frémir du monde dans les cercles d’épouvantophiles, prouvant encore l’attachement que suscite Jason, le célébrissime boogeyman au masque de hockey. Pourtant, et même les fans les plus mordus de la saga l’attesteront : la franchise est loin d’être constituée de chefs-d’œuvre.
Comment la saga a-t-elle pu se transformer progressivement en symbole absolu du slasher movie, alors même qu’elle se faisait descendre par l’appareil critique ? Il faut essayer de se débarrasser de ces jugements dont se moquent les amateurs afin de comprendre en quoi Vendredi 13 a accompagné et représenté la construction du genre, du début des années 1980 à la fin des années 2000.
Attention, spoilers sur toute la saga !
JASON EST LA TOISON D’OR
Qui a lancé la mode du slasher ? Personne n’est d’accord. Certains voient dans Noël Tragique le véritable acte de naissance du genre. D’autres ne peuvent s’empêcher de citer le Halloween de John Carpenter, qui, il est vrai, cumule déjà toutes ses caractéristiques. Une autre caractéristique du slasher, c’est son opportunisme, et on peut dire qu’il a vraiment commencé à vivre quand il a commencé à s’auto-parasiter. Le premier Vendredi 13 a clairement été conçu pour surfer sur le succès du chef-d’œuvre de Carpenter, sorti moins de deux ans avant.
Sean S. Cunningham est un petit malin, qui fait un vrai film d’exploitation à partir d’un long-métrage presque auteuriste. L’histoire est bien connue : dans Vendredi 13 premier du nom, ce n’est pas Jason qui tue, mais bien sa mère. Une sacrée boomer, la mère, puisqu’elle s’est juré de décimer tous les adolescents présents à Cristal Lake depuis que des moniteurs se sont envoyés en l’air plutôt que d’empêcher la noyade de son fils.
Comme toutes les franchises de slasher, Vendredi 13 commence par se chercher, et se fait sauver par son cliffhanger. Dans le documentaire His Name is Jason, Tom Savini a avoué lui-même avoir pensé à cette séquence, qui sauve finalement la franchise en lui permettant de centrer sa suite sur Jason. Ce premier opus coche également toutes les cases, entre l’introduction en plan subjectif (coucou Halloween), les locaux qui préviennent que le lieu est maudit, et une musique qui fait maladroitement écho au mètre étalon Psychose.
On dit souvent que la formule Vendredi 13 s’est construite en trois films, et c’est vrai. Si le premier établit les bases mythologiques, le deuxième introduit officiellement le tueur et le troisième, son fameux look (d’où sa diffusion sur Netflix). L’équipe de Meurtres en 3 dimensions (les titres français commencent déjà à faire n’importe quoi, on reviendra là-dessus), un peu jalouse des autres boogeymen à la genèse croustillante, aimerait beaucoup pouvoir raconter une histoire similaire qui donnera l’impression aux amateurs de slasher d’avoir l’air intelligent pendant leurs soirées. Toujours dans His Name is Jason, ils s’attribuent tous avec fierté la paternité de ce look simple, mais efficace.
Car Jason incarne la quintessence du méchant de slasher, parodiant presque les facultés de ses collègues pour les simplifier à l’extrême et schématiser sous un masque de hockey et une tronche mi-déformée, mi-ébahie tous les clichés de ce type de personnage, Michael Myers étant toujours, bien sûr, le modèle à suivre.
Jason est tellement la star des Vendredi 13 que les différents metteurs en scène qui se sont succédé devant lui n’ont jamais fait trop d’effort pour ménager ses apparitions. Avec le gosse Voorhees, la suggestion est un luxe qu’on ne peut s’offrir : au plus il apparaît, au mieux le film est. De quoi expliquer la déception qui a suivi Jason va en enfer, où le psychopathe le plus installé de la pop culture se fait exploser lors de la première scène, puis fait voyager son âme dans différents corps avant de se réincarner en limace géante. On ne donne pas cher de son chakra.
Comme souvent avec les grosses franchises du genre qui serpentent à travers les années 1980, les films sont à l’image de leur star, ou l’inverse. Si le sens de la provocation de Freddy figure bien l’irrévérence des suites des Griffes de la nuit, le monolithisme de Jason parle pour lui.
Il traverse tout, sans raconter grand-chose, mais en fournissant au public ce qu’il est venu chercher : du meurtre d’ados libidineux. Sans poser de questions ou faire preuve de la moindre forme de subtilité, il rentre littéralement dans le lard de ses victimes, se jouant parfois carrément de toute convention spatiale.
À partir du milieu de la franchise, le bestiau semble doté du pouvoir de téléportation, utile quand son punching-ball ne se ramasse pas tout seul la tronche devant lui, ou qu’il ne court pas si lentement qu’il parvient à le rattraper en marchant. Jason a de grandes jambes, et le bras long, puisqu’il est assez iconique pour faire rentre l’argent dans la caisse, et ce malgré des budgets parfois dérisoires, allant de 550 000 dollars pour le premier à 30 millions pour Freddy contre Jason.
Jason ne correspond pas aux codes du slasher : il les cristallise, les incarne. Les victimes, quant à elles, incarnent les clichés inhérents à leur condition, au point que les traits d’humour tournant en dérision le cinéma d’horreur lancé par votre oncle relou en réunion de famille y sont probablement nés. C’est bien de la franchise Vendredi 13 qu’est né l’archétype de la vierge qui s’en sort et des bourrins qui crèvent. La palme revient au 3e film, où le panel de personnages se divise en quatre catégories : les filles nues, les beaux-gosses, les junkies et les fous. C’est cette dernière catégorie à laquelle appartenait Jason, et c’est d’elle qu’il tiendra son fameux masque.
Et tout ça est répété ad nauseam dans une formule prémâchée exigeant une microscopique part d’exotisme à chaque épisode, histoire de justifier son nouveau visionnage. Même la musique, quasiment toujours orchestrée par Harry Manfredini, ne déroge pas à la règle. Le fameux « Ki ki ki, Ah ah ah » inventé pendant le premier film, sorte de caisse de résonance du twist, est surexploité à en donner envie de se percer les tympans avec la machette du tueur. Dès que Jason débarque, l’espace sonore est saturé d’expirations asthmatiques, comme si c’était son seul moyen de communication. L’exemple typique de la bonne idée originale devenue systémique et indissociable de la franchise.
Si on compare les boogeymen de slashers aux Universal Monsters des années 1930, c’est aussi parce qu’ils sont au cœur d’une formule théorisée par un studio et exploitée goulûment jusqu’à plus soif. À cet égard, la formule Vendredi 13 survit à ses propres évolutions, quitte à enchaîner les incohérences au fur et à mesure que les films défilent.
(A BIT OF) SEX AND (A BIT OF) BLOOD
La franchise, tout pirate qu’elle est, ne sait au fond que répéter inlassablement la même suite de clichés. Mais ces clichés ne visent qu’une chose : un retour à la pureté de l’attraction du slasher, à la combinaison reine du cinéma d’horreur de l’époque. Et c’est là qu’émerge le profond paradoxe qui caractérise presque intégralement le genre. Les archétypes et les schémas à l’œuvre dans chaque épisode s’inscrivent dans une morale foncièrement américaine dans l’âme. La règle est simple, et fut maintes fois parodiée : quiconque procrée trépasse. Jason, comme le gros vicelard qu’il est, est attiré par les coïts intempestifs comme les mouches sur un cadavre de bousier.
Racoleuse au début, la franchise est devenue encore plus racoleuse par la suite avant de passer les limites de l’extrêmement racoleur, et fière de l’être ! Se faire un marathon Vendredi 13 équivaut à s’imposer un véritable panorama de poitrines féminines. Une passion qui tend vers l’absurde dans le cinquième film par exemple, où l’acte central suit une logique si répétitive qu’elle endort quiconque n’est pas un fétichiste absolu du mamelon. Une jeune femme débarque, elle se déshabille pour n’importe quelle raison (c’est officiel : les ados aiment les douches) et se fait buter. Une autre femme débarque, etc.
Jason serait-il la main armée du puritanisme américain ? Les scénaristes ont plutôt recours à ce genre de scènes pour mêler avec poésie et volupté les deux marottes du genre humain : le sexe et la violence. Reste que par la force des choses, la plus virginale et innocente des femmes sera en général celle qui survit.
On pourrait croire que ces manies, si établies qu’elles sont moquées dans Jason X, brossent dans le sens du poil un establishment américain qui voit d’un mauvais œil en général la prolifération des meurtriers de masse et des scènes de sexe dans les films. Que nenni : si la MPAA n’apprécie guère les étudiants débauchés, elle ne cautionne pas non plus qu’on leur fasse avaler leurs tripes.
Et si les producteurs s’emportent en parlant de censure, ils cherchent surtout à éviter le classement X avant 1990 et le classement NC-17 à partir de cette date. Les Vendredi 13 sont classés R (moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte) ou rien. De fait, la MPAA a sérieusement malmené la plupart des suites, confortée dans sa position par l’opinion et la critique, qui ne cesse de cracher sa haine pour la franchise. L’épisode 7 est la plus grande victime de l’association. Son réalisateur, John Carl Buechler, est encore dégouté : « La censure a violé mon film ».
Quand t’apprends que ta mort a été censurée
Et il faut avouer qu’en dépit de sa réputation, et comme beaucoup de slasher d’époques, Vendredi 13 ne pousse pas tant les potards pour ce qui est de la violence. Si on oublie le premier volet, épargné par la censure, les meurtres les plus marquants et les plus cultes sont surtout très malins. On pense au mec plié en deux, à celui qui se fait découper alors qu’il fait le poirier, à celui qui dévale les escaliers en fauteuil roulant ou bien sûr l’indémodable tassage de sac de couchage.
Deux opus se démarquent sur le gore : le 1 et le 4, où le grand Tom Savini s’occupe des effets. On reconnaît bien la pâte du maître, engagé sur le Chapitre final pour tuer sa création. La franchise lui doit beaucoup. Et c’est là un bon moyen d’approcher le slasher : provocateurs, mais pas trop, par peur de céder dans les abysses de l’exploitation mal famée, ils ont marqué grâce à leurs effets plus que par leur narration. Qui se souvient des pérégrinations des personnages des cinq premiers épisodes, alors qu’on se fait assassiner au tire-bouchon ?
Voyeuriste, mais pas trop (les femmes survivent souvent), gore, mais pas trop non plus, la franchise navigue entre deux eaux, comme l’a fait la saga des Freddy, soulagée par une propension moins marquée à filmer des ébats adolescents. Loin des excès qui suivront avec la mode du torture porn et autres resucées de Saw et Hostel, mais toujours plus sadique que l’épouvante intellectuelle qui dominait les années 1970, le slasher et son unité de mesure Vendredi 13 évolue à la limite de l’admis, quitte à mettre à rude épreuve une autorité morale qui commence à se faire envahir par les tueurs masqués et libidineux.
JUSQU’EN ENFER
En s’inspirant de Bava (La Baie sanglante est passée par là) et de Carpenter, le premier Vendredi 13 et ses suites incarnent donc dans leurs mécaniques les grands codes du genre, qu’ils sont probablement les premiers à synthétiser et systématiser pour mieux se vendre eux-mêmes, dans une logique commerciale complètement assumée par les créateurs. Et le public.
C’est cet aspect qui fait de la saga dans son intégralité une des propositions les plus simples, pures, et cohérentes de la période. Alors que les Massacre au camp d’été, Souviens-toi… l’été dernier et autres Carnage pompent allégrement le pompage, la franchise se met à se pomper elle-même, quitte à incarner au final, et après visionnage d’un marathon filmique éprouvant, l’essence de l’évolution du slasher, de sa création au début des années 1980 à sa mort lente et douloureuse dans les années 2000.
Les quatre premiers opus sacralisent donc l’âge d’or du slasher, ses débuts opportunistes, mais encore naïfs, où la brutalité des meurtres sert tout de même une ébauche de narration. On décèle même dans le premier opus quelques fulgurances visuelles, à l’instar de l’insert classique sur le cadavre qui coulisse presque par inadvertance sur le très graphique meurtre du jeune Kevin Bacon.
Kevin Bacon finit en charcuterie
Les deux suites marquent une évolution certes mercantile, mais néanmoins logique dans le prisme de l’horreur, capitalisant sur un cliffhanger efficace pour faire vivre une menace classique, mais meurtrière. Elles se prêtent aux modes éphémères de l’époque à l’occasion d’un épisode misant tout sur des meurtres en 3D. Les projectiles se succèdent dans la tronche du spectateur, souvent directement pris pour cible par un Jason qui a tout compris du relief.
Celui-ci acquiert une identité pour s’éteindre dans un quatrième opus pensé comme une conclusion. Savini est engagé pour tuer son propre monstre, et il le fait avec un sadisme appréciable. Jason est alors au sommet de sa gloire, tout juste sacré comme icône et défait dans un combat bancal, mais satisfaisant.
Le titre de ce Chapitre final est vite ridiculisé : Jason ne meurt jamais, et sa fin sera annoncée plusieurs fois… sans garantie. En effet, à peine un an après (soit le rythme classique de la franchise), Une nouvelle terreur sort. On est en 1985 et Freddy vient de débarquer au cinéma, marquant déjà une nouvelle ère. Martin Kitrosser, le scénariste, se casse donc la tête pour renouveler un minimum la franchise.
Pour ce faire, il va piocher dans les moins originales des idées originales en recyclant sans vergogne le twist du premier tout en exploitant une figure qui a fini par s’installer dans les suites de slashers : celle du survivant, traumatisé par sa rencontre avec le tueur, et en même temps le seul à même de le confronter. Tommy se fait donc interner et revit malgré lui le cauchemar qui l’a rendu fou. C’est un point de non-retour. Paramount ne lâchera pas sa franchise juteuse, en dépit du bon sens. Dans un article de GQ, on apprend même que les acteurs ont été mis au courant de leur appartenance à une franchise qu’ils méprisaient pendant le tournage !
Contrairement à son prédécesseur, Jason le mort-vivant appréhende son niveau d’opportunisme avec un autre ton. En ressassant au premier degré l’hallucination qui ouvrait Une nouvelle terreur, Danny Steinmann entend bien répondre aux doléances des fans, déçus de ne pas avoir eu leur dose de Jason dans le film précédent (malgré un bodycount impressionnant de 22 victimes et un double meurtre à la ceinture particulièrement gratiné). Le titre original tient du cri de soulagement : Jason Lives !
Dans le superbe hors-série Mad Movies consacré au slasher, Jean-Baptiste Herment souligne bien que le récit s’essaie à un second degré qui va progressivement infuser les films du genre, jusqu’à l’explosion méta Scream. Dans l’épisode 3 déjà, on voyait un des personnages dévorer un Fangoria mettant à l’honneur Godzilla… et Tom Savini !
L’épisode 6 plonge à fond dans la dérision. Entre deux frasques graphiques bienvenues, dont une renaissance qui ferait presque écho à l’univers grouillant de Lucio Fulci, le long-métrage anticipe une auto-réflexion moqueuse qui habitera toutes les franchises du style. L’immortalité supposée de Jason devient autant une caractéristique qu’un running gag, running gag dont vont abuser les suites qui arrivent.
Car oui, on est à peine à la moitié de la saga, et pour certains, c’est le début de la fin. L’épisode d’après rappelle la propension du genre à céder au plagiat. Lassé de copier Halloween, Paramount se rabat sur Carrie au bal du diable avec un scénario qui lorgne déjà sur le WTF le plus total. C’est l’héroïne qui sort Jason de sa prison aquatique à grand renfort de télékinésie, pour un premier duel surnaturel pour le moins généreux. Multipliant les climax et dotant Jason de son meilleur maquillage, cette version figure un certain glissement plus ou moins assumé vers le grand n’importe quoi.
Ça commence à se savourer avec 4,5 litres de bière minium, histoire d’apprécier à sa juste valeur le deus ex machina paternel, plus délirant encore que l’apparition miraculeuse de Captain Marvel dans Avengers : Endgame.
« Vous ne devinerez jamais comment je ressuscite »
Le point de non-retour est atteint dans Jason Takes Manhattan, titré non ironiquement en France L’Ultime retour. Spoiler, ça ne sera pas son ultime retour. N’ayant plus rien d’autre à proposer que le culte de son monstre, le film se range sans souci dans la case nanar, cumulant à peu près toutes les raisons de moquerie, dans une escalade soft qui caractérise la fin des années 1980. Le scénario cache ses incohérences grossières (une croisière qui part d’un lac et arrive à Manhattan, original) derrière un cynisme de plus en plus présent.
Le slasher est désormais universellement reconnu comme bête et lassant. Il s’agit d’aller pêcher le public au concept. Le New York où on se fait littéralement agresser à chaque coin de rue et où un bain de produit chimique mortel parcourt les égouts tous les soirs de semaine n’apparaît qu’à partir de presque une heure. N’oublions pas que tout ça reste bien fauché (5 millions).
Tout est bon pour reproduire la recette tout en se moquant doucement de ce beau monde, quitte à trahir momentanément le mythe, puisque Jason montre carrément son visage à des gosses pour les faire fuir en plein Times Square.
Après cet écart, la franchise se fait racheter par New Line, qui finit de la jeter en pâture aux fans carburant à la nostalgie cynique. Entre un Jason va en enfer bricolé à la va-vite où le gosse Voorhees ne va en enfer qu’à la fin et un Jason X qui anticipe parfaitement les parodies rigolardes à la Iron Sky et autres Sharknado, la légende se fait massacrer par sa propre auto-dérision.
C’est d’autant plus triste que plus aucun effort n’est fait pour connecter les films entre eux. Restent quelques meurtres vraiment cools, rendus possibles par l’assouplissement des codes de la MPAA. Avant une redite méta de la scène du sac de couchage, une femme se fait exploser la tête cryogénisée sur un coin de table. Rien que pour ça, Jason X vaut le coup de faire fi de ses décors en papier mâché. À l’aube des années 2000, il ne reste du slasher qu’une légende de « bisseux » amusé. Il reste deux armes à New Line pour relancer l’intérêt : le crossover et le remake.
Il faudrait un article entier pour se consacrer à la genèse de Freddy contre Jason, annoncé avec un des cliffhangers les plus excitants de l’histoire du cinéma. New Line possédant désormais les deux franchises, il aurait été criminel de se passer d’une telle confrontation. Mais les problèmes de production se sont accumulés, pour un résultat sorti bien plus tard que prévu, avec le cinéaste Ronny Yu, derrière La Fiancée de Chucky, mais aussi l’immense La Mariée aux cheveux blancs, aux commandes.
Comme prévu, le film vaut surtout pour son concept, et il n’essaie jamais de s’en extraire. Le climax tout entier est dédié à l’affrontement entre les deux figures de proue du cinéma horrifique américain. Que raconter après un tel épuisement des franchises ? Rien de nouveau.
À l’instar d’une immense partie des films d’épouvante cultes des années 1970 et 1980 (La Colline a des yeux, Massacre à la tronçonneuse, Les Griffes de la Nuit…), Vendredi 13 passe par la case remake dans les années 2000. Marcus Nispel, Mark Swift, Damian Shannon et Mark Wheaton ont bien compris que, contrairement à ses concurrents, la franchise a plus de valeur mythologique en tant que saga qu’en tant que film original. Ils évacuent donc le twist qui a tout lancé pour se consacrer uniquement à Jason et à sa qualification première.
Vendredi 13 version 2009 est un des opus les plus appréciés, parce qu’il se passe des traits d’humour référentiels de ses prédécesseurs, et revient à une forme de simplicité brutale. Un retour aux sources qui en a accompagné des milliers : le dernier chant du cygne du slasher, qui prouve ainsi son incapacité totale à se renouveler, et donc son état de mort cérébrale.
En 2015, un DLC du jeu Mortal Kombat X a mis en vedette le tueur à la machette. C’est peut-être les développeurs de Netherealm qui ont le mieux réussi à conclure et résumer Vendredi 13. En mimant avec humour, mais respect les gimmicks accumulés dans 12 films, ils synthétisent 25 ans de carnage. Un carnage qui n’a cessé d’accompagner les clichés et les codes du slasher pour, de fait et grâce à un tueur particulièrement apprécié, symboliser le genre. Un symbole qui peut se revendiquer en tant que tel justement parce qu’il n’a fait que suivre sagement son évolution. Et par sagement, on entend « à grands coups d’arme blanche dans des poitrines à peine majeures ».
C’est tout à fait ça : une saga de mauvais films tellement bas de plafond que ça parle à notre cerveau reptilien, qui repose à la fois sur l’opportunisme (surfer sur la vague Halloween), le cynisme (prendre le public des ados pour les cons qu’ils sont) et le nawak scénaristique voyeuriste (boobs et body count exponentiels)
Jason Voorisible
Et c est pas ki ki ki ki, ha ha ha ha mais ki ki ki ki ma ma ma ma ( kill her, Mam)????
J étais un fan quand j étais ado, et même a l époque je distinguais le 1, 2 , 3 , 4 et 6, le reste aux chiotes
J’aime bien le premier Vendredi 13. Contrairement à la plupart des autres épisodes (sauf le 6), il a bien vieilli.
L’ambiance est vraiment prenante et poisseuse à souhait… J’apprécie aussi le fait que le long-métrage ne se limite pas à empiler des cadavres comme les autres. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il est poétique, mais pas loin par moment – la fin notamment.
Non, c’est un bon film dans son genre.
Tous les éléments sont bien dosés et chose importante pour moi, le film ne sombre jamais dans la vulgarité crasseuse.
Par contre, dire que la franchise des Freddy a mieux vieilli que celle des Vendredi 13 est quelque chose d’assez étonnant.
Le 2, le 4 et le 6 sont des sommets de kitsch assez insurpassables. Et le premier de Wes Craven a aussi pris du plomb dans l’aile, notamment la dernière partie qui a été clairement bâclée. A ce sujet, je commence à trouver des qualités au remake de 2010 (qui, qu’on qu’on en dise, est techniquement plus abouti que le film de Craven), alors que je ne l’avais pas du tout aimé à l’époque !
Sinon, bon article.
Revue toute la franchise grâce à Amazon, et seigneur que c’est mauvais. Finalement, seulement le remake de 2009 est de bonne facture malgré ce qu’on en dit. Tout à absolument mal vieilli, tout est moche et très mal joué, à l’instar des Halloween ou Freddy qui eux reste regardable et bien réalisé (à quelques épisodes près). Ça m’a fait prendre conscience que c’est seulement le personnage qui est culte, et clairement pas les films. J’accepterai 50 reebot pour cette franchise.
Vu l’intégrale au mois de juin pour la 1ere fois(j’avais seulement vu le 1er et le remake il y a quelques années)..
Que dire, à part que j’ai eu l’impression de voir la même chose à chaque film, sans queue ni tête, avec des acteurs tous plus risibles les uns que les autres.
Je n’en retiens aucun spécialement, ni grand chose, vu que j’ai déjà plus ou moins oublié ce qui se passe dans chaque.
Un vrai calvaire à regarder quand même.
M1Pats : non ça c’est Les griffes de la nuit.
Restes en aux Marvel c’est mieux pour toi 🙂
Pour ce dossier très instructif, une seule chose à vous dire: Merci.
j’ai jamais vu de Jason, ou alors peut être le 1 mais je garde pas vraiment un grand souvenir contrairement aux autres chef d’œuvres du genre
C est pas le film ou Johnny Depp ado se fait degommer ?
Mais pourquoi Netflix n’a mis en ligne que le chapitre 3 ? Vont-ils avoir les droits pour le reste de la saga ? Car c’est débile de n’en proposer qu’un