Certes, on apprécie les titres forts chez Ecran Large. Mais ici, rien n'est exagéré. Plus de 10 ans après une sortie qui a logiquement divisé sans néanmoins faire le bruit qu'elle méritait, Martyrs ne caracole pas seulement en tête des meilleurs films de genre français (catégorie - n'en déplaise à certains - de grande qualité) mais s'impose comme une des expériences horrifique les plus radicales, audacieuses et profondes de ces vingt dernières années. Le genre de film qui hante ses spectateurs pendant des lustres, et pas seulement à cause de sa violence repoussant les limites de l'extrême. Attention, spoilers. Âmes sensibles, fuyez Torture prom Bien sûr, si Martyrs a autant fait parler de lui à sa sortie, c’est grâce à son ancrage assumé dans un cinéma de genre volontairement hardcore. On a pour habitude dans nos dossiers de contextualiser la sortie des œuvres évoquées, et ici, ce choix devient vital, tant le film peine à se faire complètement comprendre sans une replongée dans l’industrie du cinéma d’horreur en 2008. En 2004, le Saw de James Wan sort et explose des records de rentabilité. Une suite est produite dans la foulée. Elle évacue la simplicité de son modèle et s’appuie sur ses relents de thriller pour faire des scènes de piège, des tortures alambiquées particulièrement gratinées, son principal intérêt. C’est le début d’un renouvellement du shocker, cette mouvance d’exploitation régnant sur les salles de quartier des années 1970, et dont le mot d'ordre est simple : faites-les souffrir. La salle de bain, antichambre du torture porn Aux États-Unis, un critique réac' invente un terme pour ce nouveau sous-genre, terme qui restera malheureusement pour le caractériser : le torture porn. S’ensuivent de nouvelles suites de la franchise de Twisted Pictures, mais aussi le Hostel d’Eli Roth, rapidement érigé en modèle de mauvais goût extrême. En parallèle, le cinéma de genre français se réveille, et il ne le fait pas à moitié. Haute tension débarque en 2003, À l'intérieur en 2007. Ça tache sévère. Martyrs est donc souvent vu comme l’appropriation de ce sous-genre toujours plus rentable par les French Frayeurs. Et d’ailleurs, Pascal Laugier l’assume complètement. Dans un entretien avec Cine-directors, il précise : « Je n’ai aucun problème avec ça, ma cinéphilie s’est fondée sur l’idée même de genre, ce n’est pas aujourd’hui que je vais renier ça, que je vais prendre la pose ». Mais pas question de bêtement suivre le mouvement. « Martyrs s’inscrit industriellement dans le retour des films de torture, mais à peu près avec la même honnêteté, il n’y a à peu près aucun rapport entre Saw, Hostel et mon film », précise le réalisateur dans une interview disponible sur YouTube. Comme souvent, c’est donc d’une opportunité que nait Martyrs, l’opportunité offerte par Canal+, souhaitant encore investir un peu plus dans ce nouveau cinéma de genre prometteur et surtout libre. Avec Martyrs, les fameux French Frayeurs s’immiscent dans la brèche du torture po...
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Pour moi ce film est un chef d’oeuvre.
Alors oui la finalité du discours à la fin peut etre tordue(quoi que lorsqu’on y pense ça peut se tenir avec tous les dégénérés qu’on se coltine). Je trouve la mise en scène chirurgicale, esthetiquement bien foutue.On peut pas faire plus nihiliste.
Le film a super bien marché ou en tout cas a eu de bonnes critiques à l’etranger.Mais en France, j’ai l’impression que malgré toutes ces années , nous frenchies, ne sommes pas prêts, à certains long metrages.
Pascal Laugier, après son excellent Saint Ange, a réalisé sans doute son film le plus désespéré.Une humanité dépeinte comme absurde et immonde. Ou les valeurs n’ont plus de raison d’être.
D’ailleurs »the secret » est une réponse à Martyrs quant à une parcelle de lumière qui brille pour la nouvelle génération.
Je me rappelais d’une interview qu’il avait donné aux côtés de Fabrice Du Welz(tres bel entretien d’ailleurs) Où l’un parlait de Martyrs et l’autre de Vinyan.Les voir ensemble montrait à quel point le cinéma de genre n’est pas et ne sera peut être plus apprécié en France. Et pourtant en films d’horreur ou épouvante,les francais n’ont pas à rougir des japonais,coréens , espagnols etc…
Film vraiment troublant, avec une fin qui laisse pas mal de questions.
Comme quoi en France on est capable de faire du bon cinéma de genre.
Pour moi ce film est un étron complaisant qui confond film d’horreur avec film horrible, et son discours est tout simplement gerbant.
Autant je n’ai pas aimé ce film, que j’ai trouvé long, ennuyeux, fade et pseudo provocateur dans sa violence (et cette fin totalement débile qui était la signature de Laugier à une époque), autant j’ai adoré (enfin c’est un grand mot) « A l’intérieur ».
Ce film est vraiment viscéral, marquant, choquant et extrême. Il vous emmène au-delà de ce qui est soutenable (voire même de l’insoutenable) et propose une vision de l’horreur made in France qui n’a pas été renouvelé depuis (hormis peut être Ghostland de Laugier qui, là, était une une vraie bonne proposition de Laugier).
Alysson Paradis est excellente, Béatrice Dalle est magistrale. Le tout avec un rendu réaliste car tellement plausible. Film, qui, 13 ans après son visionnage, me marque toujours (et que je n’ai jamais revu depuis)
Pour l’anecdote, mon père a voulu voir A l’interieur à l’époque. Je lui avais prêté le DVD et quand ma mère à vu la Bande Annonce, elle l’a planqué pour que personne ne le voit. Et depuis, personne ne sait où il est. Même elle.
Autant j’adore les films d’horreurs, autant quand il y a du « torture p*rn » je fuis.
Pas vu les Saw, pas envie de voir celui-ci non plus. C’est vraiment pas on truc.