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Pitch Black : Vin Diesel a t-il déjà fait mieux que cette super série B à la Alien ?

Par arnold-petit
27 janvier 2021
MAJ : 21 mai 2024
30 commentaires

Avant de porter la saga Fast & Furious, Vin Diesel a percé grâce au personnage de Riddick et Pitch Black, une série de B de luxe avec des vilaines bêbêtes.

Pitch Black : photo, Vin Diesel

Avant de cramer de la gomme et de repousser les lois de la physique avec des bolides dans la saga Fast & Furious, d’incarner un James Bond de l’extrême avec xXx et un super-soldat dans Bloodshot, Vin Diesel a d’abord été Riddick. Un des antihéros les plus bourrins du cinéma de science-fiction (et peut-être son meilleur rôle), apparu dans Pitch Black, une petite série B d’horreur spatiale devenue un classique du genre et le début d’une saga aussi séduisante qu’irrégulière.

 

Photo Vin DieselRiddick, le seul, l’unique

 

T’AS D’BEAUX YEUX, TU SAIS

Au début des années 2000, Vin Diesel n’a pas encore acquis son statut de superstar de film d’action et commence à peine à se faire remarquer. Après son court-métrage Multi-Facial (avant xXx, logique) en 1995, salué à Cannes, et son long-métrage Strays en 1997, interprété, écrit et réalisé par lui-même, qu’il présente à Sundance et également à Cannes, il apparaît dans Il faut sauver le soldat Ryan en 1998, dans un rôle que Steven Spielberg écrit spécialement pour lui. Une prestation qui lance sa singulière carrière hollywoodienne et lui permet de se faire repérer avant de prêter sa voix au Géant de fer et de jouer dans Les Initiés en 2000. Mais c’est avec Pitch Black et le personnage de Riddick qu’il se révèle aux yeux du grand public. Un rôle taillé pour lui, mais qui ne lui était pas destiné.

Quelques années plus tôt, alors que la science-fiction tente se réinventer avec le fabuleux Starship Troopers de Paul Verhoeven ou Event Horizon – Le vaisseau de l’au-delà de Paul W.S. Anderson, Interscope propose à David Twohy de retravailler un script de Ken et Jim Wheat (Le Cauchemar de Freddy), et de le réaliser s’il parvient à en faire quelque chose. Le projet, baptisé Nightfall, comporte déjà les bases de ce qui deviendra son prochain film : des voyageurs, dont une prisonnière barbare, se retrouvent sur une planète avec deux mois de jour et deux mois de nuit, puis sont traqués par des créatures extraterrestres une fois plongés dans l’obscurité et s’enfuient à bord d’un vaisseau.

 

photo, David Keith C’est beau, mais c’est vide quand même

 
À l’époque, David Twohy a déjà réalisé Timescape – Le passager du futur, The Arrival et signé les scénarios de plusieurs gros films comme Le Fugitif ou Waterworld, mais a surtout été impliqué dans la production chaotique d’Alien 3. Après la version abandonnée de William Gibson, les producteurs David Giler et Walter Hill (à l’origine d’Alien, le huitième passager et Aliens, le retour) l’ont engagé pour reprendre le scénario et il leur a présenté une histoire autour d’une station orbitale de la Compagnie faisant office de prison.

Styles, un des détenus au crâne rasé, découvrait que la Weyland-Yutani menait des expériences sur les prisonniers pour donner vie à des xénomorphes et parvenait à s’échapper avec un petit groupe d’autres captifs. Une histoire et un héros qui n’ont pas convaincu les producteurs (même si certaines idées seront conservées), mais dont David Twohy s’est clairement inspiré pour parfaire le script de Ken et Jim Wheat, renommé Pitch Black, et créer celui qui en sera le personnage principal.

Pour appâter le public et sécuriser leur investissement, Interscope et Polygram demandent de gros noms à l’affiche et retiennent Steven Seagal pour interpréter le rôle, ce que David Twohy refuse. Les producteurs lui posent alors un ultimatum, mais le réalisateur persiste, convaincu que de nouvelles têtes seraient plus impliquées sur le tournage que des acteurs attirés par un cachet. Finalement, les studios lui demandent un nom et David Twohy répond qu’un certain Vin Diesel a passé un essai, peu concluant, mais qu’il a du potentiel et pourrait faire un bon Riddick.

 

photo, Vin DieselEn route vers le succès

 

ÇA VA ÊTRE TOUT NOIR

Avec son physique (encore) longiligne, ses muscles saillants, ses déplacements (encore) félins, et sa voix grave et nasillarde… Vin Diesel EST Richard B. Riddick, inondant l’écran de sa présence et son charisme. Et à l’époque, l’acteur ne négociait pas le nombre de coups qu’il devait prendre et n’hésitait pas à se déboîter lui-même les épaules dans la scène où le forcené s’échappe, totalement habité et avide de faire ses preuves.

Des lunettes de soudeur pour cacher ses yeux nacrés sensibles à la lumière, une attitude de dur à cuire qui se rase le crâne avec un couteau, mais se permet quand même quelques traits d’humour… Riddick est bien évidemment devenu un des antihéros les plus cools du cinéma de science-fiction, en digne successeur des Dutch Schaeffer, Max Rockatansky et autres Snake Plissken. Vin Diesel ne pouvait pas rêver mieux pour imprimer sa trogne dans les esprits et depuis, l’acteur et le personnage sont devenus indissociables tant il lui correspond parfaitement.

 

photo, Vin Diesel, Cole HauserGilette, la perfection au masculin

 

Le scénario est assez basique, typique d’un film d’horreur spatial, mais Pitch Black tire sa force de sa simplicité et sait compenser son manque de budget (23 millions de dollars) par une efficacité redoutable. L’influence d’Alien et Aliens se ressent bien sûr dans l’intrigue, la direction artistique ou encore le design des monstres créés par Patrick Tatopoulos, qui évoquent la créature imaginée par H.R. Giger, mais le film fait preuve de suffisamment d’originalité et de débrouillardise pour ne pas souffrir de la comparaison. Avec ingéniosité, il déploie son univers futuriste, un univers dans lequel on peut se faire opérer des yeux pour 20 paquets de clopes au fond d’une prison galactique.

Décrit comme un dangereux psychopathe, Riddick possède tous les traits d’un antagoniste et le survival prend des allures de western de l’espace quand le hors-la-loi se retrouve embarqué malgré lui par les autres dans cette quête commune pour la survie au milieu des paysages désolés (où ont été tournés Mad Max : Au-delà du Dôme du Tonnerre et Planète rouge). Un monde hostile auquel la photographie délavée de David Eggby apporte une dimension encore plus oppressante, post-apocalyptique (ce qui n’est pas un hasard étant donné que le monsieur a aussi travaillé sur Mad Max).

 

photoUn Rover à énergie solaire

 

Si la plupart des effets spéciaux ont pris un coup de vieux, le film ne subit pas trop les outrages du temps, même plus de 20 après. David Twohy délivre même quelques séquences toujours aussi impressionnantes, comme le crash, l’apparition des bestioles volantes juste avant l’éclipse ou la mort du marchand d’arts (Lewis Fitz-Gerald), cerné par une dizaine de monstres sur le point de le dévorer. Avec sa mise en scène inspirée, il installe une ambiance désespérée et une tension implacable, constamment renouvelée. D’abord avec Riddick, qui renverse la dynamique du groupe, puis avec les créatures noctambules (officiellement nommées Bioraptors) et finalement en se reposant sur une angoisse naturelle et primaire : la peur du noir.

Un environnement nocturne que Riddick domine tel un super-prédateur et qui va contraindre les rescapés du crash à placer leur salut entre ses mains, malgré le fait qu’il puisse les trahir à tout moment. Une incertitude habilement cultivée tout au long du périple en déjouant les attentes à l’aide de rebondissements assez bien sentis. Plutôt que de verser dans le sensationnel ou le gore, le film préfère s’appuyer sur son atmosphère anxiogène pour ménager son suspense et offrir des mises à mort sanglantes, mais surtout approfondir le traitement de ses personnages.

 

photoBatman, c’est toi ?

 

FAST & FURYEN

Si Riddick et la performance de Vin Diesel contribuent largement au plaisir ressenti devant Pitch Black, Radha Mitchell est excellente également dans le rôle de Carolyn Fry, pour qui l’expédition devient une quête rédemptrice après avoir voulu éjecter les passagers pendant le crash. Les rescapés possèdent tous une personnalité distincte, s’intégrant dans les stéréotypes du genre (le flic bourru, la pilote qui fait office d’Ellen Ripley, l’homme de foi…), mais à mesure qu’ils s’enfoncent dans les ténèbres et que les survivants disparaissent, confrontés à la nature bestiale de Riddick et une mort imminente, chacun d’entre eux va devoir faire un choix survivaliste, entre humanité ou individualisme.

Jack (Rhiana Griffith) est contraint de révéler qu’il est une fille et qu’il met les autres en danger ; avec son gros flingue et son uniforme, Johns (Cole Hauser) se fait passer pour une figure d’autorité qui mène héroïquement le groupe, mais se révèle être un chasseur de primes camé à la morphine qui est prêt à éliminer une jeune fille pour s’en sortir et toucher sa prime ; Riddick montre qu’il n’est pas le parfait salaud qu’il semble être et le film se permet même d’aborder l’existence de Dieu avec le personnage d’Imam (Keith David), laissant le soin au spectateur de se faire son propre avis.

 

photo, Radha MitchellRadha Mitchell, avant Man on Fire, Silent Hill ou The Crazies

 

À sa sortie, Pitch Black a rencontré un certain succès en salles (39 millions de dollars de recettes sur le sol américain et 53 millions à l’international) malgré des critiques mitigées, mais a surtout acquis un statut de film culte avec le marché du DVD et de la vidéo et lancé une franchise autour de cet antihéros des plus attachants.

Riddick devait mourir à la fin à l’origine, mais les producteurs et David Twohy ont perçu le potentiel du personnage pour une suite et ont donc décidé que Carolyn y resterait à sa place. Une décision plus que fructueuse, puisqu’elle a permis de donner lieu à une franchise aussi passionnante qu’inégale. D’abord en 2004 avec le film d’animation oubliable Dark fury, le sous-estimé Les Chroniques de Riddick, suivi du jeu Escape from Butcher Bay, puis Assault on Dark Athena en 2009 et le décevant Riddick en 2013. Vin Diesel a plusieurs fois déclaré son amour pour le personnage et l’a même prouvé en mettant sa maison en hypothèque pour que le troisième volet de la saga puisse être achevé.

 

photo, Vin DieselDésolé, c’est moi que les gens veulent

 

En novembre 2015, l’acteur a annoncé qu’une série télé appelée Merc City autour des mercenaires et chasseurs de prime de l’univers de Riddick était en développement et que David Twohy allait écrire un quatrième film, baptisé Furya. Un titre qui laisse penser que ce nouvel opus pourrait enfin dévoiler les origines de Riddick et la planète d’où il vient.

Même si le projet ne devrait pas voir le jour de sitôt, Vin Diesel étant déjà bien occupé à conclure sa saga Fast & Furious qu’il chérit tout autant, David Twohy a déclaré dans un entretien avec le magazine SciFiNow en août 2020 que le scénario était entre les mains de l’acteur et qu’ils allaient tenter de le sortir pour 2021. Une annonce qui réchauffe les cœurs de tous ceux qui veulent voir une conclusion digne de ce nom à l’histoire du Furyen, en espérant qu’elle soit aussi jouissive que Pitch Black et ambitieuse que Les Chroniques de Riddick.

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Marc in the Dark

Les coulisses de PITCH BLACK sur les miniatures du transporteur Le Hunter Gratzner sur la chaine piercefilm productions la video PITCH BLACK miniature effects

Sur la chaine FilmComicsExplained une video sur les creatures les Bioraptor crée by Patrick Tatopoulos la video BIORAPTORS (Pitch Black Explored )

Marc

J’espère que Riddick Furia est dans la ligné du premier !

Cacouac

@Marc

En attendant, il y a plein d’autres formes de culture accessibles.
C’est le moment d’oser se diversifier au lieu de se lamenter sur son sort…

sylvinception

Même une cure en désintox ne pourrait pas sauver Tophyze.

Marc

@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Cacouac

Il a de quoi péter les plomb ! 😉 Fermeture des Cinéma je répète ça n’a aucun sens ce gouvernement me fou la rage ce manque de considération a la culture au restaurateur au artisans c’est une honte ! Pénurie des vaccins Fermeture des écoles etc….. un scandale sanitaire il faudra vivre avec et arrêt de tuer ces lieus de vie de partage. Bordel aller dans une salle de Cinéma se voir un film dans parler dans Ecran Large.
La Culture est Essentiel !!!

Cacouac

… Le drame de la consommation excessive d’alcool en confinement…

Marc

@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Tophyze

C’est quoi la question que tu as demander à la rédac ? On pourrait essayer d’y répondre .

Tophyze

Je l’ai déjà mentionné : pas moyen d’avoir une nofif de nouveaux messages.
Pas simple alors qu’il y a plusieurs dizaines de de références par JOURS !!!

Il y a un truc que je n’aime pas (et c’est pourquoi j’ai signé : c’est que l’on me prenne pour UN PUTAIN DE CON. et manifestement….

Tophyze

Fais chier… je suis Tohy… et gnagna …
Tout ça pour une simple question !que je n’ai pas pu poser..
Il n’y a aucunes possibilité d’interaction entre votre média et vos lecteurs

Tophyze

Tu fais chier.
60 euros pour 2 ans… m’en branle… tu a cru quoi ? Que je ne pouvais pas assumer mes propos ? Que je ne pouvais pas assumer mon abonnement ?
Tu es « Ecran Large » le seul site que je consulte !
Non parce que tu es le plus juste, mais parce que tu me fais le plus RIRE !!!
La critique etant tout à fait personnelle