Échapper à la mort, ce n’est que le début des emmerdes. C’est du moins le cas dans les Destination Finale, qu’on a classé du pire au meilleur.
L’idée d’une Mort vengeresse qui pourchasserait ceux qui ont eu l’audace de lui fausser compagnie ne date pas d’hier. Dès 1959, l’un des premiers épisodes de La Quatrième Dimension nous montrait la course tragique d’une miraculée, harcelée par un mystérieux autostoppeur. À peine quelques années après, le légendaire Le carnaval des âmes teintait ce récit d’un onirisme déroutant et s’imposait comme l’une des plus belles représentations de la grande faucheuse.
Il a cependant fallu attendre l’an 2000 pour que New Line et le scénariste Jeffrey Reddick ajoutent à la recette les codes du slasher, genre qui avait fait les grandes heures du cinéma d’horreur américain dans les années 1970 et 1980, grâce à une belle panoplie d’exécutions parfois inventives. La formule Destination Finale, declinée presque à l’identique pendant 5 films, est née : plusieurs jeunes adultes échappent à un accident grave suite à une prémonition, puis ils sont tous décimés les uns après les autres dans de tragiques et extrêmement capillotractés coups du sort.
Avant de nourrir son sadisme grâce au reboot prévu pour dans très longtemps, la rédaction d’Ecran Large a entrepris de classer ces 5 séries B gentiment gores, de la pire à la meilleure d’entre elles.
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5. Destination finale 4
C’est quoi les règles ? Plus de morts, plus de prémonitions, plus de tout. Nick et sa petite amie assistent à une course automobile. Le couple échappe à un horrible accident avec un groupe de personnes. Mais les survivants vont se faire faucher un par un par la Mort… plusieurs fois.
Pourquoi c’est le pire ? Destination Finale 3 avait déjà explosé les limites du raisonnable narratif. Destination Finale 4 tente d’aller plus loin encore… mais se fait prendre à son propre jeu. En essayant d’emboiter les prémonitions pour dynamiser un peu son dernier acte (idée déjà recyclée du précédent), il termine de caricaturer les codes de la franchise, laquelle ne devient qu’une suite de morts et de visions sans queue ni tête. Le drinking game consistant à enfiler un shot à chaque décès vous fera donc rejoindre le camp des macchabées, tous ici plus stupides les uns que les autres.
Mais que Destination Finale s’étouffe avec sa propre générosité et persiste à toujours plus mettre ses personnages au second plan importerait peu si les fameux accidents mortels valaient vraiment le coup. Malheureusement, en visant perpétuellement l’effet de surprise, le scénario gâche un peu le suspense qui fait et fera l’intérêt de la franchise. Quant aux exécutions en elles-mêmes, elles sont gangrénées par un défaut typique du cinéma d’horreur des années 2000 : le gore numérique.
Aux funérailles des effets pratiques
Destination Finale 4 est probablement l’opus qui mise le plus sur le procédé, bien forcé de sur-surligner ses effets 3D, son principal argument de vente de l’époque. Si la saga assume désormais son côté cartoonesque, la plupart des exactions de la grande Faucheuse se concrétisent par une hideuse mélasse de CGI. Et même quand un mec brûle de la plus classique des manières, une pluie de débris pixelisés ne peut s’empêcher de s’abattre au premier plan. Ça, c’est une vraie malédiction.
La meilleure mort : La plus ingénieuse et la moins laide des séquences de mort est sans hésitation celle de la piscine, où le jeune blond beau-gosse se fait aspirer les organes par l’anus. Complètement absurde, la scène joue habilement de l’effet de surprise : on s’attend à une noyade, alors que le dénouement est bien plus spectaculaire. Et ce plan d’une peau aspirée de l’intérieur est sans conteste l’image la plus marquante de cet épisode. Vive la liposuccion anale !
Touche le fond et creuse encore
4. Destination finale 3
C’est quoi les règles ? Rebelotte. Après l’accident d’avion et de circulation, c’est d’un moyen de transport plus exotique que Wendy, Jason et leurs amis échappent de justesse : des montagnes russes. Pour changer, tout le monde va se faire griller, écraser, découper, perforer. Mais cette fois, il est possible de prédire sa malchance à l’aide d’une simple photographie. La Mort devient photogénique, mais pas moins redoutable.
Pourquoi c’est pas génial ? Forcément, après l’épisode fondateur et la suite spectaculaire, il était difficile pour la saga de renouveler un schéma déjà poncé jusqu’à la moelle. Destination Finale 3 commence alors à rajouter quelques subtilités dans la formule, comme cette histoire de photos prémonitoires, qui autorise un semblant de contrôle aux personnages, et à pousser encore un peu les potards de l’improbable, et ce dès sa première scène. Bien consciente de son incapacité à égaler le génial carambolage du 2, celle-ci joue la carte de l’originalité avec son roller coaster interminable.
Mais pour se surpasser, il fallait bien trahir définitivement la suspension d’incrédulité afin de transformer les humains en sculptures de beurre. Heureusement, le scénario assume sa débilité et joue plutôt habilement de ses propres clichés (la mort du sportif est assez savoureuse pour tout amateur de teen movie qui se respecte), grâce à un des castings les plus convaincants de la saga, mené par une Mary Elizabeth Winstead pré-Scott Pilgrim.
Néanmoins, la mise en scène reste au ras des paquerettes, forçant un peu trop sur les champs / contrechamps pour nous laisser apprécier les effets gores, et certaines séquences commencent déjà à piquer un peu les yeux. Et ce n’est pas l’avalanche de twists finale, recyclée ad nauseam dans les opus suivants, qui empêche de regretter Destination Finale 2, un peu moins volontairement stupide mais un peu plus tangible.
La meilleure mort : On aurait pu évoquer la séquence d’UV, peut-être une des plus douloureuses de la franchise, d’autant qu’elle trahit le goût de la parodie de cet épisode. Mais impossible de passer à côté de la mort au drive-in, qui, non contente de proposer un petit retournement de situation pas piqué des hannetons, repose sur un effet gore vraiment craspec tel qu’on en verra rarement par la suite. Un effet démultiplié par le dernier petit soubresaut, révélant l’humour noir de la Mort, et par extension des scénaristes de la saga. Moins directement rigolard que subtilement ironique, il amuse autant qu’il surprend. Bref, on ne se prend pas la tête, on ne se creuse pas la cervelle.
3. Destination finale 5
C’est quoi les règles ? On reprend le pitch de départ, et on recommence. Sam est en voyage d’entreprise avec des collègues et amis quand il a une vision : le pont sur lequel ils sont arrêtés va s’écrouler et ils vont tous mourir. Alors qu’il réussit à persuader sept d’entre eux et les sauve de justesse, le FBI se méfie de lui, pensant à un attentat. Mais évidemment, c’est bien la Mort qui risque d’avoir le dernier mot.
Pourquoi c’est sympathique ? Pas spécialement pour son histoire générale, puisque ce Destination Finale 5 reprend les mêmes principes et grandes lignes des quatre précédents opus avec l’inévitable prémonition d’ouverture puis quelques retournements de situations déjà vus et revus (« C’est ton tour, ah mais non, j’avais échangé de place, vite« ).
Toutefois, il y a quelque chose de plutôt sympathique avec le film réalisé par Steven Quale (deuxième réalisateur sur Titanic et Avatar tout de même) puisque le petit nouveau de la franchise se plaît à modifier quelque peu les relations entre les survivants. En résulte un ton légèrement différent, le long-métrage ne se contentant pas d’être une simple succession de sauvetages ou morts morbides, mais développant un peu mieux ses personnages pour construire leurs motivations et faire s’affronter certains d’entre eux pour leur survie.
De quoi offrir un peu de suspense à un nouvel épisode qui jouit par ailleurs d’effets spéciaux bien plus aboutis que les films précédents. La scène du pont est, par exemple, l’une des ouvertures les plus réussies de la saga vu son ampleur et l’enchaînement ludique des mises à morts.
Une séquence d’ouverture restée dans les mémoires
De plus (notamment au cinéma), le film a surtout bénéficié de l’expérience de Steven Quale sur l’utilisation de la 3D. Le long-métrage parvient à sublimer les reliefs et donc la profondeur de l’image, accentuant la force des écrasements, décapitations et autres empalements. De fait, la violence est réellement jubilatoire à l’écran, Steven Quale juxtaposant l’anxiété des personnages au grotesque de leur fin, flirtant régulièrement entre le ridicule des situations et la crainte qu’elles peuvent provoquer, tout en n’oubliant jamais de rendre le tout suffisamment spectaculaire pour marquer la rétine.
Et puis, finalement, Destination Finale 5 tient aussi sa force de son grand twist. Alors que la saga semblait à bout de souffle après quatre opus, la révélation finale de ce cinquième long-métrage est venue prouver que la franchise en avait encore sous le pied et qu’elle pouvait encore surprendre ses fans. Le grand final est d’ailleurs une petite leçon venant remettre en perspective les enjeux du dernier métrage et le regard porté par chacun sur la saga. La boucle est bouclée, mais rien n’empêchera l’avenir de relancer la franchise, si l’inspiration renaît un jour, a priori en 2022.
La meilleure mort : Exception faite de l’enchaînement extrêmement bien chorégraphié de la séquence d’ouverture, c’est certainement celle de la gymnaste Candice qui est la plus jubilatoire du long-métrage. Dès l’éclatement de l’élastique annonciateur d’un mauvais présage, la succession de petits éléments dangereux mis en place par la Mort promet une fin tragique.
En prenant son temps et jouant avec les attentes des spectateurs, Steven Quale instaure alors un climat de plus en plus tendu jusqu’à une chute spectaculaire, accompagnée par le bruit assourdissant des os broyés par l’impact. Une première mort réelle choquante et rude pour bien lancer les hostilités.
2. Destination finale
C’est quoi les règles ? Un groupe d’adolescents embarque dans un avion pour un voyage scolaire en France. Mais comme Alex a une vision cauchemardesque du crash, il panique, et il débarqué de force avec cinq camarades et une enseignante. Lorsque l’avion explose réellement, la Mort va aller les chercher, un par un.
Pourquoi c’est original ? Tout est parti d’une idée de Jeffrey Reddick, inspirée par un fait divers (et de toute évidence, d’un épisode culte de La Quatrième Dimension en réalité). À l’origine, il imaginait ça sous forme d’un épisode de X-Files, comme un spec script – un scénario écrit dans son coin, et envoyé dans l’espoir d’attirer l’attention et prouver son talent. Mais l’idée intéresse New Line Cinema, et très vite le projet devient un film. L’ironie étant qu’il sera réalisé par James Wong et co-écrit avec Glen Morgan, deux noms importants dans la série de Chris Carter.
Ce premier épisode de la future saga est donc bien plus inquiétant et sobre que les suivants, et fonctionne sur une angoisse plus simple. À une époque où le slasher avait été relancé par Scream et quasi instantanément tué par des copies conformes (Souviens-toi… l’été dernier, Urban Legend), Destination finale était pensé comme une réponse qui déconstruit presque le genre : ici, il n’y a pas de tueur masqué, pas de monstre identifié, et pas de lutte possible. Les ados affrontent leur destin, et leur propre mortalité poussée au paroxysme – une piste de lecture particulièrement intéressante sur le versant teen movie, où la fin de l’innocence marque une prise de conscience de cette fin programmée.
« Ne me laissez pas signer pour Resident Evil ! »
Il y a bien sûr des mises à mort spectaculaires et un véritable plaisir dans l’exécution de ces têtes à claques, incarnées par quelques visages connus de l’époque (Seann William Scott juste après le premier American Pie, Kerr Smith alors lancé par la série Dawson, Ali Larter vue dans La Maison de l’horreur). Mais Destination finale carbure d’abord sur cette étrange angoisse à voir la moindre chose du quotidien (une tasse, un bus, un bout de métal) se transformer en pur cauchemar. Et avant de virer au grand délire d’humour noir dans les suites, c’était l’essence du film d’horreur.
La meilleure mort : Certainement celle de la prof Valerie Lewton (un nom en hommage à Val Lewton, producteur de pas mal de films américains de Jacques Tourneur), qui déroule parfaitement tout le programme de Destination finale. Un mug qui se fissure, une traînée d’alcool sur le sol, une goutte dans l’ordinateur qui explose, un bout de verre dans la gorge, et une réaction en chaîne qui mène à la pauvre femme empalée et la maison qui explose. C’est la mort la plus spectaculaire, et vraisemblablement celle qui a établi la formule pour les suites.
Vivement le crossover avec Candyman
1. Destination finale 2
C’est quoi les règles ? On ne change pas une équipe qui gagne, mais une équipe qui meurt, si. Du coup, on retrouve une nouvelle galerie d’innocents en mal de charisme, qui survivent in extremis à un spectaculaire accident de la route. Seule survivante du précédent massacre, Clear Rivers se joint rapidement à eux pour les aider à déjouer les plans de la mort.
Pourquoi c’est le meilleur ? Cascadeur, réalisateur de seconde équipe et également metteur en scène, David R. Ellis fait partie de ces artisans attachants, qui ont à peu près touché à tout à Hollywood et principalement œuvré du côté de la série B. Une polyvalence qu’on retrouve dans ce deuxième épisode, qui fait figure de merveilleux numéro d’équilibriste. En effet, les ingrédients et l’atmosphère du précédent opus sont toujours là, mais s’y ajoutent un goût pour la variété des situations et un sens de l’emballement qui propulsent la licence au firmament des turbines à viande.
Quand tes amis prennent feu pendant une manoeuvre de Heimlich
Certes, l’ensemble demeure plus léger et riche en adrénaline que son modèle, mais on est encore très loin des rives du slasher parodique où les prochains opus s’échoueront progressivement. En témoigne l’introduction, sans doute la plus riche, brutale, perturbante et techniquement sophistiquée de toute la saga. Pour quiconque n’a jamais été tout à fait rassuré en voiture, la vision de ces rondins de bois tambourinant sur l’asphalte est inoubliable.
Mais c’est bien chaque mort qui constitue un tour de force. Complexes, cruelles, bourrées de fausses pistes, de retournements et de twists sanguinolents, il n’en est pas une qui démérite. D’ailleurs, si elles excitent et surprennent toutes, elles n’en deviennent pas pour autant ouvertement comiques, et conservent toujours une part de gravité appréciable.
Gravité qu’on retrouve également dans la gestion de la mythologie, qui se densifie légèrement sans virer au ridicule, tout comme elle maltraite au-delà de nos espoirs la pauvre Ali Larter, qui n’aura même pas la chance de devenir une protagoniste récurrente.
« Oh, je l’ai vraiment échappée belle »
La meilleure mort : Les enfants sont merveilleux, surtout quand ils s’éparpillent. C’est précisément le destin d’un des seuls personnages sur lequel on mise sur la survie dans ce deuxième volet. Même les longs-métrages américains les plus cruels se refusent généralement à tuer leurs mômes. C’est pourquoi la longue séquence au cours de laquelle un pauvre marmot survit à diverses abominations durant un passage chez le dentiste, on soupire de soulagement, avant de se rappeler que non, les enfants ne meurent pas en Amérique.
Sauf quand après une séance de chirurgie dentaire, des pigeons impénitents leur font tomber dessus un épais panneau de verre, qui transforme l’impénitent en sashimi, face caméra. Un des décès les plus graphiques, révoltants et imprévus de toute la saga. On en redemande.
2 5 1 3 4 !
Personnellement, j’ai toujours préféré le premier au deuxième. Certes, le 2 met en scène des morts plus imaginatives, avec sans arrêt des fausses pistes jusqu’à ce que le final arrive, mais j’ai une préférence malgré tout pour le premier, plus sobre.
En effet, la mort de la prof reste le passage le plus réussi, et on devine que pour le 2 ils ont voulu pousser au maximum le concept de cette scène. Mais justement, je préfère que cette scène reste un point culminant, et pas tout le film. Par contre dans le 2, le passage avec l’airbag est celui qui m’a le plus surpris et fait rire. Comment un dispositif sensé te sauver la vie peut faire l’inverse ^^
J’ai vu le 3 et le 4 aussi, mais j’ai abandonné après. Jamais vu le 5.
Personnellement c’est le second opus qui s’avère être le plus ambitieux et réussi visuellement selon moi personnellement !
Le premier est également mémorable parcontre concernant les suites de la saga,
j’ai eu du plus de mal à accrocher sans les décrire comme détestables pour autant mais aucunement incontournables pour être franc !!!
J’avoue que cette saga est mon plaisir coupable du 1er au dernier. Je les maté tous les 2 ans peut-être 🙂
Le 1-5-2-3-4
Le 1 est nouveau comme l’ont dit beaucoup sans prétention aucune. Le 5 pour son côté sombre et la froideur des dialogues, le 2 pour la scène du début, l’accident sur l’autoroute est dantesque. Le reste complétement oublié
J’étais sorti de la séance de destination finale 2, en mobylette sur une route détrempée et les voitures qui roulaient à fond, j’ai jamais eu aussi peur mdrr, pour le classement a peu près d’accord, mais je mettrai peut être le 3 avant le 5, j’ai peut des grand 8 alors j’adore cette intro
Et puis rien que pour le montage final des morts sur fond d’AC/DC le 5 vaut le coup !
Le 5 est mon préféré. J’ai adoré le twist de fin, c’est ce celui que j’ai trouvé le plus divertissant et c’est aussi l’un voir le seul film que je n’ai pas regretté d’avoir vu en 3D au ciné.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 tous
OK on est tous d’accord pour dire que le 4 c’est de la m…e lol
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