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Tout James Bond : Skyfall, l’épisode ultime qui écrase tous les autres ?

Par Mathieu Jaborska
11 novembre 2024
39 commentaires
Tout James Bond : Skyfall, l'épisode ultime qui écrase tous les autres ? © MGM

Probablement le plus apprécié des opus de l’ère Daniel Craig, Skyfall est-il vraiment l’une des meilleures aventures de James Bond 007 ?

Malgré un départ sur les chapeaux de roue dans Casino Royale, le James Bond de Daniel Craig a essuyé un premier revers critique avec Quantum of Solace, reçu assez tièdement par la presse et une partie du public. Skyfall, longtemps annoncé, devait donc relever un double défi : redorer le blason du héros et fêter comme il se doit le 50e anniversaire de la saga, débutée avec James Bond 007 contre Dr. No en 1962.

Et ce fut une réussite, car cette 23e aventure est parvenue à la fois à largement emporter l’adhésion du monde entier et à braquer le box-office. Un succès sur tous les fronts, encore unanimement célébré chez les aficionados de la franchise et le grand public. Skyfall serait-il le James Bond ultime ?

La classe du classique

DE QUOI ÇA PARLE ?

C’est la merde. Quelqu’un a dérobé une liste d’agent du MI6 et on dépêche Bond et sa collègue pour la retrouver. Quelques sauts en moto et agressions de trains à la pelleteuse plus tard, la future Moneypenny descend 007 sous la pression de M. Et puisque deux balles dans le thorax et une chute de 2 kilomètres à plat dans une rivière n’auront pas la peau de l’agent, il en profite pour se payer des petites vacances au pays de la Tequila et des scorpions. Mais attention, il est quand même un peu fatigué.

Lorsqu’un attentat explose le siège du MI6, il reprend du service, en pleine crise interne. Le mystérieux malfaiteur en possession de la liste nargue une M sur la sellette en divulguant progressivement des noms d’agent. 007 rencontre un Q un peu trop jeune à son goût (comme si ça l’avait déjà dérangé), retrouve son agresseur / assassin en plein boulot et le défenestre sans qu’il puisse donner le nom de son employeur. Qu’à cela ne tienne : l’espion retrouve dans ses affaires un jeton qui l’emmène directement dans un casino de Macao.

Et la Vodka Martini pour tenir la chandelle

Sur place, il rencontre la trouble Séverine, une complice, qui l’emmène après une bataille de dragons (si, si) auprès du grand méchant, Raoul Silva. Celui-ci est un ex-agent du MI6 abandonné par M en pleine séance de torture et ayant testé par lui-même la chirurgie esthétique au cyanure. Il souhaite donc se venger, mais c’est sans compter sur Bond et son torse aguicheur, qui contactent les autorités et enferment le psychopathe et son brushing dans une prison de verre.

Sauf que – quelle surprise – c’était un piège. L’introduction de Q dans son ordinateur lui ouvre un accès vers le métro, où Bond le poursuit, avant de se manger une rame dans la tronche (et pas une rame de kayak). Silva s’introduit dans la salle d’audience où M est auditionnée, lui tire dessus, mais se loupe lamentablement. Bond débarque et emporte M pour la mettre en sécurité. Tout ce petit petit monde se retrouve au manoir dans lequel a grandi l’agent secret, le manoir Skyfall, pour en faire exploser chaque centimètre carré à l’aide d’une palette de calibre divers. Tandis que Silva tente de mourir en même temps de M, il est abattu par Bond. Pas de bol : M meurt quand même. Coup de bol : devinez qui vient de se ramener au MI6 ?

Le monde de Ralph

POURQUOI c’est un excellent bond

Pour ses 50 ans, James Bond devait regarder dans le rétro sans dévier de sa route. Et c’est chose faite avec Skyfall qui, en faisant chuter un héros diminué pour mieux ausculter ses difficultés à se dépêtrer de son temps, commente la saga dont il se veut l’aboutissement sans pour autant déroger à ses codes. Les dialogues, surtout dans la première partie, multiplient les références métafilmiques et les renvois narratifs. Bond est plusieurs fois désigné comme « un personnage », notamment par Eve, et le passage de son évaluation, à première vue anecdotique, autorise le récit à l’éjecter du mythe qu’il incarne.

M, la maudite

Le méchant se veut symbole d’un dur renvoi à la réalité, un agent du relativisme. James Bond serait bien un alcoolique toxicomane aveuglé par ses allégeances, l’homme de main d’un pouvoir maladroit. Seule solution pour démentir ses propos : revenir aux sources, en l’occurrence aux écrits de Ian Flemming lui-même puisque le climax se déroule dans le manoir Skyfall, inspiré du Manoir de Dalness, maison de famille de l’écrivain. C’est éclairé par les flammes apocalyptiques de Roger Deakins, dévorant ses ruines, que le personnage termine sa chute libre et renait, épaulé par une toute nouvelle équipe.

Pas question de sauver le monde une fois de plus… mais bien de sauver l’univers de James Bond, ses alliés et sa réputation. Intime jusqu’au charnel, le méchant incarné par un Javier Bardem né pour le rôle fait moins étalage de sa mégalomanie qu’il cherche à ébranler la licence en elle-même, perspective encore plus insupportable pour le spectateur. Présenté lors d’un de ces plans-séquences millimétrés dont Sam Mendes a le secret, il éprouve les traditions auxquelles s’accroche désespérément la saga, de plus en plus moquées 50 ans après ses débuts, flingue de la James Bond Girl sans remords et s’attaque à la tête du MI6, niche de 007 forcée de se tapir dans les sous-sols.

Chevalier blanc

Non seulement Skyfall martyrise la saga afin de la faire renaitre, si possible pour un autre cinquantenaire, mais il le fait bien. Outre son méchant particulièrement dérangeant, surtout sans son dentier, il ne lésine pas sur les séquences d’action spectaculaires et les cascades mémorables, particulièrement lors d’une ouverture ultra-inventive, comportant l’un des plans les plus iconiques de la licence, ou d’une empoignade sublimée par un arrière-plan d’écrans géants, stigmate de l’époque dans laquelle il évolue désormais, et référence esthétique régulièrement citée à droite à gauche, encore quelques années après.

Ajoutez à ça – et en dépit de l’ambiance dépressive du film – quelques pointes d’humour efficaces (la séquence du métro) et l’introduction de quelques excellents comédiens à des postes clés comme Ben WhishawNaomie Harris et Ralph Fiennes, et on obtient l’un des meilleurs Bond contemporains, cristallisant toutes les qualités de l’ère Craig.

Un nouveau standard ?

Pourquoi ce n’est pas parfait

Tout n’est pas forcément parfait dans Skyfall, unanimement salué par la critique et les spectateurs. Le dernier acte, appesanti par ses ambitions cosmogoniques, est moins palpitant que les scènes d’action le précédant, quoiqu’il se rattrape avec la beauté de la photographie, et le génie du méchant est vite mis en déroute par l’arsenal de pièges qu’abrite le manoir.

De même, le film compte bien inclure les bouleversements technologiques du XXIe siècle dans sa remise en question des dogmes de l’espionnage britannique. Malheureusement, comme souvent avec ce genre de détours scénaristiques, les facilités sont en embuscade (Q est bien sympathique, mais assez bête quand même) et certains détails vieillissent très, très vite. Le coup de la petite animation post-hacking express a vite perdu en crédibilité.

Si l’écran est grand, c’est qu’il est puissant

En général, les aspirations du scénario font quelques dommages collatéraux, dont la James Bond Girl « principale » de l’épisode (si on ne compte pas M, bien sûr), campée par une Bérénice Marlohe impliquée. Sa disparition au milieu de l’intrigue et son décès vite relativisé par l’arrivée en grande pompe du MI6 l’empêchent de gagner en caractère, et c’est dommage, puisque l’idée d’une James Bond girl en quête d’émancipation avait de quoi séduire.

RIP en paix petit ange parti trop tôt

BUSINESS BOND

Inutile de tourner autour du pot : Skyfall est tout simplement le plus gros succès de la saga (hors inflation), et le seul à avoir passé la barre symbolique du milliard de dollars, exploit accompli à l’époque par seulement 5 longs-métrages. Aujourd’hui, il reste le 28e plus gros succès de l’histoire du cinéma avec 1,1 milliard de dollars de recette pour 200 millions de budget. C’est ce qu’on appelle une opération juteuse, qui n’était pourtant pas garantie, étant donné que Quantum of Solace n’avait quant à-lui rapporté que 589,5 millions pour le même budget.

Ce fut un triomphe absolument partout, surtout au Royaume-Uni, heureux de voir le plus anglais des héros financés par les Américains rendre hommage à ses racines. Selon la BFI, dans le rapport des années 2016 et 2017, il serait encore le second plus gros succès sur place après Star Wars : Le Réveil de la Force, avec 103,2 millions de livres amassées. Aux États-Unis, il a atteint sans mal les 304 millions de dollars au cours de ses 18 semaines d’exploitation avec un pic à 88,3 millions pour son week-end d’ouverture, ce qui n’est pas si extraordinaire, et prouve sa puissance à l’international.

En France, ce fut également un carton, dont la singularité doit beaucoup à une critique dithyrambique et à un bouche-à-oreille efficace. Il y a rassemblé 1,8 million de spectateurs la première semaine, 2,1 millions la deuxième, propulsée par un jour férié. En tout, Skyfall a cumulé chez nous plus de 7 millions d’entrées. C’est une réussite totale qui a garanti la longévité de la saga pour quelques épisodes encore. Et ce n’est pas la réception plus mitigée de Spectre qui a freiné le regain d’intérêt général envers la licence qu’il a engendré.

Avec une promo sobre, mais efficace

UNE SCÈNE CULTE

Il est de bon ton de citer une séquence d’action particulièrement intense dans cette partie de l’article, et Skyfall n’en manque pas. Mais la plus mémorable de ses scènes reste la première rencontre avec Silva, restée célèbre. Elle concentre tous les enjeux de cet épisode, et ce dès la découverte de son décor, une vaste ruine flottante, peuplée par les fantômes meurtris du MI6 et une batterie de serveurs informatiques austères.

Le grand méchant fait son entrée dans un long plan-séquence en amorce de Bond. Passé un certain point, la caméra quitte son point fixe pour effectuer un travelling avant, excluant de plus en plus le crane de Daniel Craig jusqu’à l’éjecter complètement du cadre. Alors que le bad guy s’empare du champ, le plan change lentement d’angle pour le montrer en contre-plongée, dominateur et sûr de lui. Une entrée remarquable, suivie d’un dialogue qui remet en question tous les présupposés de la saga.

Silva taille un costard à un pauvre 007 mis face à ses faiblesses et ébranle sa sexualité. La chute est vertigineuse, même pour un Craig impassible. Le point d’orgue d’un long-métrage transgressant comme il faut le classicisme esthétique généralement accolé à la franchise. On attend encore un concurrent.

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NemesisTheWarlock

Moi non plus je n’ai pas aimé plus que ça cet épisode… Conflit avec ma femme qui l’adore. Je suis bien embêté avec ce manoir de famille, avec les longueurs… Bref, je m’ennuie devant ce film, malgré ses qualités cinématographiques indéniables.

cidjay

Skyfall, c’est pas l’épisode où on se rend compte que l’agent « secret » n’a rien de secret ?
car il balance son vrai nom à tout le monde (ce qui flingue le semblant de cohérance sur le changement d’acteur à travers les années) si James Bond était un simple nom d’empreint pour le matricule 007, ça passerait. Mais le mec qui doit avoir le plus d’ennemis aux mondes est en réalité facilement trouvable en ouvrant le bottin, suffit de se rendre chez ses vieux…
C’était long et ridicule (L’ère Daniel Craig n’est sauvée que par Casino Royale !)

Samagace

Assez étonné de lire qu’on est nombreux à trouver Skyfall longuet ou décevant. La presse avait été tellement dithyrambique à l’époque de sa sortie, que j’en avais presque oublié que je me suis endormi devant littéralement à chaque fois que j’essaie de le voir. J’ai vu tous les films de james bond un certain nombre de fois, et Skyfall est un très bon film, mais j’ai le sentiment qu’il ne s’adresse pas vraiment aux fans traditionnels de la franchise. D’ailleurs c’est peut être la raison de son succès.

Vincent Terranova

Skyfall, je n’ai pas apprécié. Il m’est resté en travers de la gorge.
Le + : une nouvelle mythologie est créée autour de James Bond. On le dote d’une origine via les nombreuses références à son passé. Ça construit le personnage d’une façon inédite jusqu’alors.
Le canon officiel de la série ne cesse d’être malmené. Cerise sur le gâteau, M est tuée à l’issu de cet épisode hors-norme.
Le — : Tout ce complexe imbroglio autour de la planification d’un plan ultra-élaboré et des motivations secrètes de l’antagoniste principal, interprété par Javier Bardem, pour une simple envie de vengeance. Bof…
Dernier coup de grâce, bouleverser les lieux-communs de la franchise pour finalement mieux y revenir à la toute fin signifie, ni plus ni moins, de rendre caduque la prise de risque élaborée tout au long du récit.
Dommage.
Heureusement que le dernier oous va jusqu’au bout de son idée de retravailler les fondations initiales en tuant Bond.

Gosseyn

Skyfall : de toute évidence, le meilleur James Bond de tous les temps. Mais pour pouvoir le reconnaître, il ne faut pas être un James Bond fan. Pourquoi ? Parce que tout ce qu’aiment les James Bond fan ne se trouve pas dans ce film. Fini l’humour de James Bond (déjà perdu avec l’arrivée de Daniel Craig), fini le Bond dans l’espace, dans les airs, sous l’eau, qui s’envoie en l’air, fini (ou presque) les cascades à tire-larigo… retour à l’essentiel : l’espionnage, le contre-espionnage, les ennemis de l’extérieur et de l’intérieur, la menace permanente, et la course poursuite pour sauver l’institution. James Bond est au cinéma ce qu’il n’est pas en littérature. En littérature, il est beaucoup plus cru, beaucoup plus brutal, beaucoup plus réaliste, il n’a pas besoin de gadgets. On revient, dans ce film, comme dans un autre que j’aime beaucoup également (From Russia with Love) aux thématiques classiques de l’espionnage.

Là, où James Bond est vraiment le meilleur, c’est quand il met les mains dans le cambouis, dans les bagarres au corps à corps, les simples poursuites en bagnole. Mais, ici dans Skyfall, on est sur un film résolument plus moderne, on se rapproche des derniers Mission Impossible, mais avec moins de cascades et de tours de passe-passe. C’est du James Bond brut, c’est du retour à la réalité : le monde est plein d’ennemis qui en veulent à votre peau et veulent tout faire péter. On est en plein dans l’ambiance du terrorisme international des dix dernières années. Ça, plus l’espionnage informatique, le piratage qui peut faire tant de dégâts, tout en restant assis le cul bien collé sur sa chaise, sans jamais se mouiller physiquement : un espionnage de lavettes, sans poings, flingue ni couteau.

Ici, Bond n’a plus une longueur d’avance, il est à la ramasse complète, il est acculé. Il sort toutes ses dernières armes et n’a plus pour s’en sortir que sa bite et son couteau (et aussi un peu son Aston Martin d’antan, qui fonctionne toujours aussi bien : elle symbolise James Bond, pourtant c’est la seule qu’il n’a jamais cassé ou abandonné. Et elle est putain de classe, cette bagnole !).
La scène, presque finale, à Skyfall est un chef d’œuvre, dans une ambiance incroyable, dans un cadre incroyable. Mémorable. D’anthologie. Le tout servi par des acteurs d’exceptions : Javier Bardem est fabuleux, Craig est aussi assez génial, et Judy Dench formidable aussi. Ce James Bond là est un peu la fin d’un monde et le début d’un nouveau. Il est symbolique et précurseur de l’époque #metoo. « M » le dit d’ailleurs dans le film : l’ère des héros testostéronnés est dépassée. D’ailleurs Bond n’arrivera pas à la sauver, d’ailleurs. Il n’est bon qu’à sauver le monde occidental civilisé 😉

Voilà. Et les critiques que je lis ici contre le film me confortent dans mon opinion : si vous aimez Bond, vous n’aimerez sans doute pas le film. Si vous aimez le film, c’est que vous n’aimez probablement pas Bond. Tout est logique : le film déconstruit le personnage. C’est pour ça que c’est un bon film, et aussi un excellent Bond. Quand je lis la critique du fait que le film élude complètement la mort puis la non mort de Bond au début : et alors, depuis quand c’est un problème au cinéma ? Il vaut mieux ne rien expliquer que d’expliquer de manière désastreuse un fait inexplicable (caractéristique des scénarios navrants). Et puis cette petite mort permet d’amorcer le générique magnifiquement servi par la chanson d’Adèle, que je trouve également une des plus réussie de toute la franchise.

Alors j’ai vu tous les Bond, dont une partie au cinéma. Donc, je ne suis quand même pas anti-Bond. Mais dans le lot des blockbusters ennuyeux et improbables que nous a servi la franchise, notamment avec Pierce Brosnan, et qui pour moi étaient les pires, Skyfall est une vraie bouffée d’air frais, un film qui ne ressemble à aucun autre Bond. Alors, vous allez peut-être comprendre mon avis, parce qu’avant d’aimer celui-là vraiment, mon James Bond préféré était « Jamais Plus Jamais », le seul 007 qui ne fasse pas partie de la franchise (si l’on excepte les parodies sorties dans les années 70). Parce que déjà dans ce film, il y avait une tentative de sortir de la caricature de Bond, tout en essentialisant le personnage, et en faisant probablement le meilleur film de la (non) série.

xav

Un film de qualité à plein de niveaux, mais perso je HAIS les films méta. Entre les Jurassic World qui philosophient en sous-texte sur l’évolution des blockbusters, et les Star Wars qui présentent un duel de réalisateurs pour déterminer ce que c’est qu’être un bon fan de la saga…. Skyfall a ouvert le ball en 2012 en centrant son propos sur « notre franchise est-elle has-been? », en faisant des gros clins d’œil affectueux aux clichés de la série (les gadgets etc) pour nous dire comment ils se positionnent vis-à-vis de ça, et en les intégrant au film avec un air de dire « ouais c’est notre ADN, et on assume, mais ça ne nous empêche pas d’être cool » (la réplique « old monkey, new tricks » de monneypenny, c’est le film qui nous dit directement ce qu’on doit penser du film). Et M qui donne la conclusion de cette petite dissertation de lycée, dans sa plaidoirie pour défendre la pertinence de sa section 00 auprès du gouvernement, au cas où on risquerait de se faire notre propre opinion sur la pertinence de ses films dans le paysage cinématographique du XXIème siècle.

C’est à ça qu’on reconnaît une franchise has-been. Quand elle passe tout son temps à parler de son nombril. Quand au lieu de nous raconter des histoires, elle utilise son temps de parole pour nous expliquer comment elle devrait nous raconter des histoires (et aussi ce qu’on doit penser des films précédents et de son héritage, et tout ça).
Heureusement, Sam Mendes est parti, et No Time To Die a sorti la franchise de son état de has-been, en nous présentant un dernier film réellement moderne, qui n’a pas besoin de le prouver, ni de nous répéter toutes les dix minutes « vous avez vu comme je suis moderne, hein? »

Bon, à part ça, j’adore sincèrement le final en Ecosse. Tant au niveau du spectacle premier degré que de toute l’imagerie que cela développe. Le spectacle désert, vide, brumeux, et qui tout d’un coup s’enflamme et devient une fournaise…. On a clairement un passage dans le monde des morts, avec James Bond qui part y cacher M, mais Silva qui les rejoint jusqu’aux Enfers pour y mourir avec eux. J’imagine que le fait que Spectre s’ouvre à la fête des morts, dont James arrive à s’extraire, montre symboliquement que James Bond était toujours à l’antichambre des Enfers à la fin du film (sans M et Silva qui sont devenus résidents permanents), et donc qu’il commence le film suivant en revenant seul au royaume des vivants.

Kay1

@Silvinception ! En terme de mise en scène, Skyfall est supérieur à Quantum of Solace, je le reconnais . Mais en terme de travail sur le caractère de Bond , Quantum est au dessus. Oui j’ai préféré Quantum à Skyfall . QoS a énormément de défauts : méchant pas charismatique, montage trop épileptiques, une inspiration Jason Bourne parfois flagrante et le thème du film est pas incroyable mais ce n’est pas le film ennuyant qu’on veut nous faire croire . Il a eu la malchance d’être produit durant la grève de scénaristes en plus de devoir passer derrière le monumental Casino Royale .
Mais c’est une bonne suite du film malgré ces défauts , et plus je le regarde , plus je me dis que c’est un épisode sous estimé . Pour ceux qui parlent Anglais , je vous recommande de regarder la vidéo Youtube de Filmspeak : https://www.youtube.com/watch?v=iAKX3gBaLAY . Il explique clairement pourquoi le film est sous estimé et pourquoi il est bien meilleur que ce que les gens pensent .

@brucetheshark Crois moi , il n’y a pas que les français qui se plaignent du film . Tout comme GoldenEye , Casino Royale ou Goldfinger ne font pas toujours l’unanimité, chacun a des avis différents selon les films. Perso Skyfall fut ma plus grande déception concernant l’ère Craig puisque je n’attendais plus grand chose de Spectre non plus.

sylvinception

Mise de rien, l’ami @Kay1 nous dit quand même qu’il trouve Quantum supérieur à Skyfall… hum.

brucetheshark

Il faut aller en France pour trouver autant de commentaires négatifs sur skyfall… Etonnant tiens !

Lolipop

Tout est très bien jusqu’à ce que Bardem entre en scène. Son personnage je le trouve vraiment ridicule. D’ailleurs niveau antagonistes c’est assez pitoyable dans l’ère Craig. Casino Royale était excellent, mais le choix de traîner l’histoire de Bond sur cinq films, l’abandon de tout esprit pulp et le traitement hyper sérieux de l’ensemble rend la période Craig particulièrement ennuyeuse.