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Le Seigneur des anneaux, Le Hobbit : notre classement de tous les films, du pire au meilleur

Par La Rédaction
17 janvier 2023
MAJ : 27 novembre 2024

On a revu tout Le Seigneur des anneaux et Le Hobbit, pour classer tous les films de la saga.

Le Seigneur des anneaux, Le Hobbit : notre classement de tous les films © Canva New Line Cinema / Warner Bros. Pictures

Ecran Large a revu toute la saga Le Seigneur des anneaux et toute la saga Le Hobbit, pour classer tous les films (en versions longue, bien évidemment).

Le Seigneur des anneaux et Le Hobbit selon Peter Jackson, c’est six films, deux trilogies, un rêve immense et une aventure unique. Qui aurait pu imaginer que le réalisateur de Bad TasteLes Feebles, Braindead, Créatures célestes et Fantômes contre fantômes allait pouvoir concrétiser le fantasme fou d’adapter Tolkien en blockbusters hollywoodiens (surtout après des tentatives ratées, comme Le Seigneur des anneaux par Kubrick et les Beatles ou la série Les Anneaux de Pouvoir de Amazon Prime Video) ? Et qui aurait pu imaginer que tant de monde allait être conquis ?

Avec environ un milliard de budget pour six films, et quelque chose comme cinq milliards au box-office, sans parler des 17 Oscars, les deux trilogies ont été un phénomène. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que quelqu’un ne se rejette dessus, en l’occurrence Amazon avec la série Les Anneaux de Pouvoir, qui reviendra le 29 août 2024 dans une saison 2.

Ne pouvant résister à la tentation, Ecran Large a remis le nez dans les films pour se bagarrer et les classer, du pire (ou moins bon) au meilleur.

6. Le Hobbit : Un voyage inattendu

  • Sortie : 2012
  • Durée : 3h en version longue
Le pire reste quand même mieux que beaucoup de choses

Pourquoi c’est impossible à sauver : Honnêtement, par où commencer ? Peut-être par le début tout simplement. Sorti après l’épopée Le Seigneur des Anneaux mais adapté du conte pour enfants, Le Hobbit : Un voyage inattendu n’assume pas sa nature véritable, et se travestit pour faire tout comme son grand frère. Dès lors, rien ne marche.

Impossible de prendre l’épique au sérieux quand il est mâtiné de ressorts rocambolesques et de deus ex machina propres à la fable. Le merveilleux est lui-même traité par-dessus la jambe et avec un second degré extrêmement irritant, comme une simple béquille ou une source de comique, parfaitement résumée par le traitement fumiste des treize nains. On pense aussi à Radagast, devenu un fumeur de weed avec son foutu traineau de lapins et sa crotte de pigeon.

Bien sûr, il y a quelques petites réussites, notamment du côté des interprétations de Martin Freeman et Richard Armitage. Le premier acte parvient également à rallumer la flamme de l’aventure et le charme bucolique de la Comté. Mais tout cela ne pèse pas lourd face au naufrage ridicule du reste de l’entreprise, gâchée par les exigences mercantiles d’un studio notoirement cupide, et par, il faut bien le reconnaître, un Peter Jackson à la peine. Le réalisateur passe complètement à côté de tous les morceaux de bravoure de ce nouvel opus, en plus d’être responsable de choix techniques cauchemardesques.

Ici, les treize figurants moches les plus chers du monde

Il suffit de comparer deux pièces d’action similaires : comment un seul et même réalisateur a pu sortir de son chapeau la fuite de la Moria, une espèce de perfection même de scène d’action, et cette course-poursuite avec les gobelins sous les Montagnes Brumeuses, parfaitement hideuse ?

Une laideur confondante, mais malheureusement à l’aune de tout le reste du film, qui a troqué ses maquettes pour du tout numérique, et surtout s’est perdu dans une expérimentation douteuse (désastreuse ?) avec ce 48 images secondes (ou HFR). Une nouveauté qui donne l’impression de regarder un match de foot entre pixels barbus multicolores défoncés au LSD. Deux fois plus d’images pour deux fois moins de magie, et deux fois plus de cris.

Même le troll de la Moria a mieux vieilli

S’il fallait garder une seule scène : Au milieu de la vase gît un Anneau. Au milieu de ce gros tas de mésaventures se trouvent les devinettes dans le noir avec Gollum et l’Unique. Le dispositif de mise en scène est sobre et simple, l’adaptation est fidèle au mot près, Martin Freeman et Andy Serkis font des merveilles, les étincelles sont là. Comme quoi, c’était vraiment pas si difficile.

Même la musique tue, en particulier au moment où Bilbo épargne Gollum. Ce dernier bénéficie d’ailleurs de dix années d’avancées technologiques, et n’a jamais été aussi beau (façon de parler) et détaillé. Cerise sur le gâteau : comme la séquence est plongée dans les ténèbres, on ne voit pas le HFR. Que de bonnes choses on vous dit.

5. Le Hobbit : La Bataille des cinq armées

  • Sortie : 2014
  • Durée : envrion 2h45 en version longue
La vraie gueule de porte-bonheur

Pourquoi c’est parfois génial, parfois moins : Quand La Bataille des cinq armées est arrivé en salles, la bataille des deux armées – les détracteurs et les défenseurs de la trilogie – faisait déjà rage. Ce troisième opus a toutefois encore accentué la violence des affrontements, puisqu’il condense toutes les trahisons et les élucubrations de Jackson, qui transforme une baston de 5 pages en pugilat homérique d’une heure afin de se laisser aller à ses délires acrobatiques.

Forcément, les ajouts et détours absurdes, notamment la relation entre Tauriel et Kili (plus niaise que jamais) et Legolas (plus invincible que jamais), ont fait grincer bien des dents, de même que la corruption progressive de Thorin, très haute sur l’échelle Anakin Skywalker. La thématique du matérialisme et de son pouvoir destructeur étant au coeur de l’oeuvre de Tolkien et Jackson l’ayant parfaitement retranscrite dans Le Seigneur des Anneaux, il faut avouer que l’écriture du personnage déçoit un peu. Plus généralement, le déluge d’action pâtit de ce manque d’attachement émotionnel, soit exactement ce qui faisait la grandeur des premiers films.

Thorin écu de chaine en or

Des partis pris d’adaptation et un manque d’implication qui sont néanmoins faciles à ignorer à la vision de la version longue, qui enchaine les morceaux de bravoure épiques à un rythme affolant. Clairement, le cinéaste piétine Tolkien pour mieux sauter dans la folie pure, quitte à contourner les limites de la violence hollywoodienne avec une inventivité visuelle qui n’est pas sans évoquer Braindead. Du feu destructeur qui balaie Esgaroth, sublime, à la glace fragile sur lequel se déroule l’affrontement final, le film se joue des éléments, viole les règles de la physique et ravit les admirateurs de la mise en scène du maître. Et il y en a beaucoup à la rédaction.

À la guerre comme à la guerre

S’il fallait garder une seule scène : Vous doutez encore de la pertinence de la version longue ? Vous refusez de reconnaître les mérites du film ? la séquence ahurissante de la poursuite en char va vous soigner. C’est probablement la violence délirante de ces 4 minutes dingues qui a poussé New Line à l’écarter du montage final, le plus court de la saga.

Sauf que c’est priver le grand public d’une séquence d’action furieuse qui mêle trolls tous droits sortis de donjons SM et wargs enragés, tous découpés par les roues tranchantes du véhicule lors de mouvements de caméra incisifs et d’une lisibilité impressionnante. Un spectacle inspiré et total, qu’on aimerait tellement voir plus souvent sur les écrans de nos multiplexes…

4. Le Hobbit : La Désolation de Smaug

  • Sortie : 2013
  • Durée : 3h en version longue
Il est l’or, mon seignor

Pourquoi c’est épique (mais mou par moments) : Si Le Hobbit devait être à la base un diptyque (et que Guillermo Del Toro devait réaliser avec Jackson), La Désolation de Smaug a pour principal avantage de regrouper les meilleurs moments du livre, pour un pur shot de fantasy gargantuesque.

A vrai dire, là où Le Seigneur des anneaux a su être la passerelle ultime entre l’organique et le numérique, Jackson exploite dans ce deuxième volet tout le potentiel des CGI pour expérimenter, et faire évoluer son cinéma au passage. De l’attaque des araignées à la poursuite dans les rapides, le cinéaste nous emporte dans un spectacle total, tout en affranchissant sa caméra et ses personnages des lois de la physique (cf. ce plan hilarant où l’on suit le tonneau d’un nain écraser des Orcs comme des quilles au bowling). 

Excalidur

Le monde de Tolkien n’en devient que plus magique et fantasmatique, alors même que l’horreur s’extirpe petit à petit des ténèbres. On peut même voir dans ce deuxième film l’envie de figurer l’infigurable sous les yeux ahuris de notre troupe d’aventuriers, notamment lorsque Gandalf assiste à la renaissance de Sauron, avec son lot de caméra débullée à la Sam Raimi.

Reste qu’en plus d’être rempli de trop nombreux personnages (dont Tauriel, un beau gâchis), La Désolation de Smaug subit un méchant ventre mou lorsque les Nains arrivent à Lacville. Les gouvernants pathétiques de la ville, censés servir de comic relief, s’intègrent mal à la tonalité globale du récit. Par ailleurs, le film semble parfois manquer d’enjeux avec ses airs de jeu vidéo où la physique et la gravité n’ont pratiquement plus leur place. Mais en l’absence d’adaptation correcte de World of Warcraft, on y retournera volontiers. 

« Je sers à rien »

S’il fallait garder une seule scène : Bien évidemment, le gros morceau du long-métrage réside dans la rencontre entre Bilbon et Smaug au coeur de la montagne d’Erebor. Peter Jackson prouve une nouvelle fois à quel point il est le roi de la performance capture (Benedict Cumberbatch s’amuse des expressions faciales exagérées du dragon), tout en construisant autour du corps de Martin Freeman une mise en scène ample, dont la clarté scénographique sert toujours le suspense.

Tout en gardant dans les dialogues l’esprit originel du conte de Tolkien, le réalisateur donne à cette scène une valeur encore plus inquiétante par sa caméra qui cherche à suivre les mouvements d’un monstre qu’il est difficile de filmer entièrement. Le contratste d’échelle est fort, et certains plans magistraux de Jackson le subliment à plusieurs reprises.

3. Le Seigneur des anneaux : Les Deux Tours

  • Sortie : 2002
  • Durée : envrion 4h en version longue
Back in White

Pourquoi c’est toujours aussi incroyable : Pour sûr, la trilogie du Seigneur des anneaux doit presque être perçue comme un tout uni, puisque les équipes de Peter Jackson se sont lancées dans un marathon insensé pour faire les trois films à la suite. Cependant, Les Deux Tours se démarque peut-être pour sa valeur technique, proprement révolutionnaire au moment de sa sortie.

D’une part, il y a Gollum, véritable tour de force numérique porté par la performance habitée d’Andy Serkis. Par sa seule présence (et celle de décors de synthèse plus nombreux), Jackson livre ici une oeuvre passionnante et presque méta sur la transmutation des corps, finalement plus en accord qu’il n’y paraît avec son passé dans le cinéma d’horreur.

Seulement en troisième position ?

Et ce n’est sans doute pas un hasard, car Les Deux Tours est le chapitre le plus désespéré du Seigneur des anneaux, sublimé par la déchéance du Rohan et l’esthétique d’Isengard, qui métaphorise une industrialisation violente du monde. Au milieu de cette cohérence visuelle et thématique, où les personnages se cherchent une raison d’être, l’espoir renaît lors de la bataille du Gouffre de Helm, qui reste encore aujourd’hui un monument absolu de guerre cinématographique.

Les enjeux sont constamment relancés, les moments intimes contrebalancent avec une stratégie plus globale des armées, et les événements spatialisent toujours les forces en mouvement (l’explosion de la muraille, le chemin vers le fort, etc). On pourrait regretter que la première heure du film mette un peu de temps à démarrer, mais entendons-nous bien : Les Deux Tours reste un très grand film. 

Une bataille à grandes échelles

S’il fallait garder une seule scène : Les possibilités de la performance capture n’ont jamais été autant magnifiées sur le plan créatif qu’avec la scène où Sméagol se libère de l’emprise de Gollum. Par un mouvement de caméra qui suit le corps du personnage en train de changer de personnalité, Jackson choisit ensuite la coupe pour confronter les deux faces de la même pièce par un champ contrechamp incroyable.

Andy Serkis profite des gros plans pour déployer toute sa palette de jeu, et allégorise le pouvoir de la technologie : investir un corps qui n’est pas le sien, et lui insuffler une âme… voire deux.

2. Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi

  • Sortie : 2003
  • Durée : 4h20 en version longue
Ghostbusters édition Terre du Milieu

Pourquoi c’est presque le meilleur : Parce que Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi est une sorte d’impensable tour de force. La Communauté de l’Anneau avait laissé tout le monde comme deux ronds de flancs, en rendant palpable l’univers imaginé par J.R.R. Tolkien et universelle l’épopée qu’il avait couchée sur le papier. Les Deux Tours avait redéfini durablement la notion de grand spectacle au cinéma (à tel point que personne n’a imaginé un nouveau type de climax de blockbusters depuis deux décennies). Comment Le Retour du Roi pouvait-il décemment laisser son empreinte, après deux semblables chocs telluriques ?

Premièrement, en faisant mieux que ses deux aînés dans à peu près tous les domaines. Jamais la Terre du Milieu n’a été aussi riche, vaste, splendide et délirante. Jamais sa nature ne nous a à ce point embarqués à travers de folles perspectives, au-delà des glorieux remparts. Sa faune est plus vivante encore que dans les films précédents, tandis que Gollum va marquer un nouveau standard en matière de personnage virtuel. Pour ce qui est des batailles, leur ampleur, leur maestria technologique et l’inventivité désormais tout à fait débridée de Peter Jackson se chargeront de les rendre inoubliables.

En attendant Chris Rock

Mais ce qui rend ce dernier chapitre aussi puissant, c’est l’assaut émotionnel qu’il mène sur son spectateur. Jusqu’à présent, l’émerveillement l’avait disputé à l’adrénaline, et c’étaient encore les lecteurs du texte originel qui étaient les plus susceptibles de verser une petite larme devant le stupéfiant accomplissement de Jackson. Mais à présent, le cinéaste abat ses plus belles cartes, et montre comme il aura su patiemment nous lier au destin de cette peu commune communauté.

Et quand Aragorn s’élance aux portes du Mordor, que Frodon est secouru par Sam ou que tous doivent se séparer, c’est dans un torrent de larmes que nous abandonnons ces héros.

S’il fallait garder une seule scène : Alors que Frodon et Sam s’approchent comme jamais du repaire de Sauron, ils font face à une des pires atrocités rencontrées durant leur périple : l’araignée Shelob. C’est l’occasion pour le metteur en scène de déployer absolument toutes les facettes de son talent, à la faveur d’une scène d’une rare complexité. Entamée comme une pure séquence horrifique, avec sa collection de cadavres, squelettes et autres substances crados, elle vire au cauchemar avec la découverte d’un antagoniste redoutable.

Comptant encore parmi les plus terrifiantes arachnides du 7e Art, elle demeure une leçon d’animation et de caractérisation de la menace. Mais Jackson n’en reste pas là et quand il fait intervenir Sam, dont tout un chacun sait bien qu’il n’est pas de taille face à l’atroce bestiole, c’est pour passer sur un registre épique parfaitement maîtrisé, et finalement nous émouvoir. Car le combat que mène Sam est non seulement désespéré, immensément courageux, mais aussi motivé par un sens de la fraternité, de l’amitié, qui ne peut que rouler sur le spectateur.

1. Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau

  • Sortie : 2001
  • Durée : 3h50 en version longue
Un plan iconique parmi mille autres

Pourquoi c’est forcément le meilleur : Parce que rien ne peut égaler la toute première fois, en décembre 2001. Les premières visions de la Terre du Milieu, les premiers pieds poilus des hobbits, les premiers gros plans sur les yeux d’Elijah Wood, les premiers murmures de l’Anneau, les premiers grognements de Gollum, les premières notes des thèmes de Howard Shore, et les premiers pas dans l’immense fantasme de Peter Jackson.

Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau reste une réussite éclatante parce qu’il représente une certaine idée de la perfection. C’est le premier épisode, celui de la découverte et l’émerveillement, de la présentation des personnages et de la mythologie. C’est l’introduction, et c’est le calme avant la tempête. Mais c’est aussi le début de la tempête, avec les premières sensations fortes et éclairs de grand spectacle, et une dose d’action étourdissante qui a d’emblée placé la barre très haute.

Une lueur dans la nuit

Cet incroyable exploit vient du scénario de Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens. Sur un peu moins de 3 heures en version cinéma et presque 4 en version longue, La Communauté de l’anneau trouve un merveilleux équilibre entre les personnages et l’action, la fureur et les silences, la magie de la nature et la violence de l’aventure. Jamais l’émotion n’est perdue, grâce à des personnages parfaitement caractérisés (le contraire des nains du Hobbit) et des acteurs parfaits ; et pourtant, l’intrigue avance tambour battant, et enchaîne les péripéties.

Il n’y a aucune fausse note dans ce film, où tout et tout le monde a le temps de naître, exister, et briller. Vu le pari titanesque d’adapter Tolkien, la réussite est prodigieuse.

Un personnage qui aurait mérité plus dans la trilogie

Peu importe où on regarde, Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau est donc une merveille, et une suite quasi ininterrompue de moments forts. Impossible de ne pas se souvenir précisément de l’extrême et tendre douceur de la Comté, tachée par l’inquiétant Anneau, le spectre de Sauron et la trahison de Saroumane.

Impossible de ne pas retrouver des frissons face à la première rencontre avec un Nazgûl, sur ce chemin a priori si tranquille. Idem avec la taverne de Bree, le Gandalf en haut de la tour de Saroumane, l’attaque nocturne sur le Mont Venteux, l’arrivée d’Arwen, la découverte de Fondcombe… Entre des mains moins expertes, le film aurait été une épreuve pour les nerfs. Avec Peter Jackson, c’est une symphonie parfaite.

C’est d’autant plus fantastique que dans ce premier volet pourtant surchargé, le réalisateur trouve le temps et le talent d’imposer un morceau d’action épique d’environ une demi-heure. Avec les mines de la Moria, La Communauté de l’anneau offre une des scènes d’action les plus spectaculaires de toute la trilogie (et donc des deux trilogies), dans une cascade d’images, idées et plans sensationnels. Du Guetteur des eaux au Balrog, en passant par le silence de plomb puis les hordes d’orques, c’est un monument au milieu d’un monument.

G-Force Ifrit

S’il fallait garder une seule scène : Un petit moment magique (et probablement un peu oublié parmi la montagne de scènes cultes), où Gandalf demande de l’aide à son ami le papillon, tandis que Saroumane assemble son armée d’orques. En quelques plans vertigineux (ce travelling qui longe la tour d’Orthanc pour plonger dans les cavernes d’Isengard), Peter Jackson montre toute la beauté et toute l’horreur de ce monde.

Entre la douce poésie de Gandalf et la brutalité monstrueuse des soldats nés dans les entrailles de la terre, entre les voix blanches puis les tambours guerriers de la musique de Howard Shore, entre la délicatesse de ce papillon qui s’envole et la violence de Lurtz qui hurle et tue dès sa naissance, il y a là tout Le Seigneur des anneaux, en quelques minutes.

Oui, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de génie du film. Mais il faut s’en souvenir, derrière les grandes scènes épiques que personne n’oublie jamais.

BONUS : Tout le reste

Pourquoi il y a de tout : On est revenu sur les six films de Peter Jackson, mais le Néo-Zélandais n’est pas le seul à s’être attaqué à l’oeuvre de Tolkien. Avant lui, certains se sont cassé les dents, comme la MGM ou les Beatles, qui voulaient John Lennon en Gollum et Stanley Kubrick à la réalisation. 

Et d’autres ont réussi. Quelques exemples.

Le premier long-métrage d’animation à s’emparer de la Terre du Milieu est une adaptation de Bilbo le Hobbit signée Jules Bass et Arthur Rankin Jr., et destinée au petit écran en 1977.

Gandalf en pleine redescente

La plus célèbre de ces tentatives pré-Jackson est sans nul doute celle de Ralph Bakshi, sortie l’année d’après. Le cinéaste, alors connu pour le dessin animé X Fritz the cat, mais pas encore pour Tygra, la glace et le feu, voyait dans Le Seigneur des Anneaux l’occasion d’expérimenter la rotoscopie à une échelle large. Le résultat est donc réputé pour son esthétique très particulière, pour ne pas dire à peu près aussi agréable à l’oeil qu’une énucléation au piolet.

Reste que l’expérience demeure assez fascinante, surtout si on connait l’univers de Tolkien, très sommairement caractérisé. Malheureusement, la deuxième partie n’a jamais vu le jour et l’aventure s’arrête à mi-chemin. 

Mais en Russie aussi, l’oeuvre de Tolkien a été imprimée sur pellicule. En 1984, Le Fabuleux Voyage de monsieur Bilbon Sacquet, le Hobbit (ou, en toute simplicité Сказочное путешествие мистера Бильбо Беггинса Хоббита) adapte en chansons et en prises de vue réelles cette fois le roman de l’Anglais, présent en tant que narrateur. Autant vous dire que les costumes et les décors sont gratinés. Et on ne vous parle même pas du clou du spectacle, l’apparition de Smaug.

Et ce n’est pas fini, puisque Le Seigneur des Anneaux est aussi passé à la casserole soviétique. Diffusé une seule fois, il a depuis été ressuscité par la chaine de télévision Pétersbourg TV-5, qui a mis les deux films sur Youtube. Et là encore, ça vaut le coup d’oeil. Les décors sont plus variés que ceux du Hobbit, mais on ne peut que conseiller un visionnage sous substances. Gare au bad trip cependant.

OK, on retire ce qu’on a dit sur les piolets

S’il fallait garder une seule scène : Certaines scènes de la version de Bakshi restent indéniablement en tête. Difficile de ne pas penser par exemple à la poursuite avec les nazguls. Grâce à la rotoscopie, ceux-ci prennent la forme de silhouettes vaguement humaines, qui se détachent dans le crépuscule rougeâtre. Une vision étrangement poétique. Rien que pour ce genre de plans, le film mérite d’être découvert.

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Commentaires
35 Commentaires
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Ra

Je ne suis pas d’accord mon classement sera :
1/ La communauté de l’anneau
2/ Les deux tours
3/Le retour du Roi
4/LA DÉSOLATION DE SMAUG
5/Un voyage inattendu
6/ LA BATAILLE DES CINQ ARMÉES

Cidjay

Mon classement :
1 : La communauté de l’Anneau
2 : Le retour du Roi
3 : Les deux tours
4 : La désolation de Smaug (si on enlève toutes les scènes avec Evangeline Lily (sinon, il passe en 5ème place)
5 : un voyage inattendu
6 : La bataille des 5 armées.

Derfel

1. la communauté de l’anneau
2. Le retour du Roi
3. Les deux tours
4. un voyage inattendue
5. La desolation de Smaug
6. La bataille des cinq armées

Qc

1er la communauté de l’anneau
2e les 2 deux tours
3e le retour du roi
4e LA DÉSOLATION DE SMAUG
5e LA BATAILLE DES CINQ ARMÉES
6e un voyage inattendu

Rauson

Mon classement :
1. Trilogie Seigneur des Anneaux
2. Trilogie Hobbit.

Voilà, plus simple. On ne peut pas dissocier un film des deux autres de son cycle.

Monsieur Vide

@Kyle Reese : en 4k j’avais peur mais ça a été une redécouverte totale pour ma part. Et un excellent prétexte pour revoir les trois premiers films hé hé..

Tulipe

La Communauté de l’Anneau est un chef-d’œuvre et un des grands moments du cinéma

DjFab

Bon top, je mettrais juste Le Retour du Roi (version longue) n°1 car c’est un chef d’œuvre absolu tout simplement ! 🙂

Laurent SFN

Avant de voir le premier film au cinoche je connaissais déjà le roman de Tolkien. Et j’ai été relativement déçu…Pourquoi Bilbo est il si jeune ? (Dans le roman, il a une cinquantaine d’années), où sont passé Tom Bombadil et Baie d’or (présents dans la version soviétique des années 80 🙂 ), pourquoi « Grands Pas » n’a pas son épée cassée ?

Depuis j’ai largement révisé mon jugement, mais ma préférence va tout de même pour les Deux Tours que j’aurais classé numéro 1.

Manontherun33

Alors là, bravo. J ‘aurais fait le même classement. Ca me surprend un peu, vous avez changé l’équipe ou quoi? Mais la communauté de l’anneau n’est pas le meilleur parce que c’est le tout premier en tout mais parce que c’est celui qui comporte le moins d’erreur. Le retour du roi vient logiquement en second parce qu’il contient l’apothéose de cette aventure. Les 2 tours reste le ventre mou de cette histoire ou les combats et le périple de frodon trainent en longueur