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Twilight 2 : on va prouver que c’est le meilleur (ou le moins nul, au choix)

Par Chloé Chahnamian
27 décembre 2022
MAJ : 24 mai 2024
5 commentaires
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Avant que la saga Twilight ne parte totalement en roue libre, il y a eu Twilight – chapitre 2 : Tentation, presque incontestablement le meilleur opus de la saga pour ados portée par Kristen Stewart et Robert Pattinson. Oui oui, le meilleur.

Avertissement : la rédaction d’Ecran Large se désolidarise de la personne qui a   ̶i̶m̶p̶o̶s̶é̶ ̶ écrit cet article.

Twilight premier du nom a connu un succès fou en 2008. Avec son budget de 37 millions de dollars, plus de 400 millions au box-office et presque autant de hurlements d’ados, le film a créé quelque chose que personne n’aurait pu anticiper (ou redouter) : le phénomène Twilight.

Si la communauté Twilight existait déjà avant ça avec les livres Stephenie Meyer, dont le dernier tome était sorti en août 2008, le film a propulsé le phénomène dans une autre dimension. Blogs, fanfictions, merchandising… l’engouement était total. Après ça, il était impensable que Tentation (ou New Moon en version originale), le deuxième tome, ne soit pas adapté.

Les fans l’attendaient comme le Messie, et ils ont été au rendez-vous. Twilight – chapitre 2 : Tentation est sorti un an après le premier et a récolté plus de 700 millions au box-office. Preuve que la fanbase de Twilight était prête à conquérir le monde.

Et c’est avec ce Twilight 2 que les fans (ceux qui ont réussi à assumer au grand jour et ceux qui devaient se cacher pour aimer) se sont scindés en deux groupes : la team Edward et la team Jacob. C’est un fait, la jeune génération d’Ecran Large assume à ses risques et périls aimer Twilight et est prête à défendre corps et âme la saga, enfin plutôt le début de la saga et plus précisément ce chapitre 2 – alias, le meilleur de tous.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : photo« Twilight c’est nul… ah non j’ai jamais regardé »

 

TEAM JACOB

Il y a plusieurs (bonnes) raisons de ne pas apprécier le premier Twilight et ça tombe bien, parce que Twilight 2 réalisé par Chris Weitz se débarrasse de deux points majeurs et clivants : les filtres bleus, et le vampire suicidaire qui a toujours l’air de souffrir, Edward (Robert Pattinson). Après un premier volet centré sur sa romance naissante et avouons-le, légèrement niaise, avec Bella (Kristen Stewart), le vampire part faire une petite dépression au Brésil.

Pour protéger sa bien-aimée de lui-même et de sa famille assoiffée de sang, il largue Bella comme le pire des goujats et promet qu’il ne reviendra jamais, en tout cas pas avant la fin du film. Pendant que monsieur broie du noir à Rio, la pauvre Bella se trouve une nouvelle occupation, Jacob (Taylor Lautner). Après le triste et glacial suceur de sang, l’adolescente se rapproche de son parfait contraire : le loup-garou musclé, bronzé, amusant, un peu stupide et à la température corporelle élevée.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : photoAu moins lui, il brille pas au soleil

 

Personnage presque anecdotique du premier film, le natif américain Jacob Black devient un élément central de Twilight 2. Grâce à lui, Bella peut s’épanouir dans un environnement moins froid, grave et dépressif que celui du premier film. La teinte bleutée est écartée au profit d’une colorimétrie plus chaude et humide, comme si le loup-garou avait réchauffé le cadre et rendu grâce au décor verdâtre de Forks.

Et comme tout ça est subtil, Jacob réchauffe aussi le cœur meurtri de Bella en lui offrant des moments plus légers, qui lui permettent de vivre une vraie vie d’ado. Car contrairement à Bella et Edward, Jacob est un adolescent qui fait des trucs d’adolescents, comme de la moto et des grasses matinées. Il faut évidemment citer le montage-séquence de la réparation de moto sur la musique Shooting the Moon, un moment de légèreté et de simplicité entre les deux jeunes qui prouve aussi à quel point le choix des musiques a été pertinent et impactant. De Bon Iver à Lykke Li en passant par Thom Yorke, la playlist de Twilight 2 est la plus réussie de toutes.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : photoChien mouillé

 

AMOUR ET DÉPRESSION

Si le premier film de la saga se concentrait sur les prémices de la relation amoureuse entre le vampire et l’humaine, le deuxième volet vient creuser la nature même de leur relation et les difficultés qui découlent d’une union aussi surprenante. Twilight 2 s’ouvre à nouveau sur une voix off de Bella qui, comme tous les lycéens de son âge, lit pour la première fois Roméo et Juliette : « Ces plaisirs violents ont des fins violentes. Dans leurs excès ils meurent, tels la poudre et le feu que leurs baisers consument ».

Ce deuxième épisode des aventures d’Edward et Bella y va à fond sur la métaphore de l’amour contrarié et du dénouement tragique. La (subtile) (et originale) référence shakespearienne est assumée du début à la fin. Nos deux amants sont d’abord séparés, puis quand Edward pense que Bella est morte (un quiproquo digne des plus grandes tragédies), le vampire souhaite se suicider et rejoindre sa bien-aimée dans l’au-delà. Oui, tout ça est très dramatico-dramatique, et c’est en partie ce qui rend Twilight 2 aussi beau.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : Photo Kristen StewartWet dream 

 

Twilight 2 se libère des niaiseries du premier film pour se concentrer sur la mélancolie, le manque, la peur de vieillir et surtout la solitude. Ce grand sujet est annoncé par Edward Leaves, le thème composé par Alexandre Desplat, qu’on entend au moment où Bella se retrouve en PLS dans la forêt après s’être fait larguer par son suceur de sang végétarien.

Toute la solitude de l’adolescente est condensée dans un plan iconique : le travelling circulaire autour de Bella, immobile pendant que les mois défilent et que les saisons changent. Ce plan est la parfaite illustration de son état dépressif, un sujet assez rarement montré du point de vue d’un adolescent. Ce Twilight 2 prend totalement le parti de Bella et la remet au centre de l’histoire, elle qui avait été laissée de côté après l’introduction d’Edward.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : Photo Kristen StewartLa dépression hivernale qui débarque

 

Edward ayant fait ses bagages, Bella peut enfin prendre la place qui lui est due dans ce deuxième film qui donne autre chose à voir que son côté maladroit ou sa différence par rapport aux autres lycéennes. Même si la majorité de ses choix est motivée par son envie de revoir son vampire en vision (il apparaît quand elle s’apprête à mettre sa vie en danger), Bella réussit à prendre de l’assurance.

Après avoir été spectatrice dans le premier film, elle devient enfin le personnage principal de son histoire. Au final, c’est elle qui mène la danse, rembarre Jacob, affirme son amour pour Edward et plaque tout pour le sauver. C’est désormais au vampire d’avoir besoin de l’humaine. Les rôles se sont inversés.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : photo, Kristen Stewart, Robert Pattinson, Taylor LautnerQuand tu veux juste mater un film au ciné

 

la ligue des torses nus

Dans Twilight 2, on assiste à une vraie extension de l’univers pensé par la romancière et donc, à la création d’une mythologie, avec ses croyances et ses créatures légendaires. On s’écarte de l’histoire d’amour mièvre et l’on insère de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux et de nouvelles menaces au récit.

En plus de permettre à Bella de s’accomplir sur plusieurs plans, le personnage de Jacob permet aussi d’introduire les loups au récit. Si l’on a l’impression de déjà tout connaitre des vampires à la fin du premier film, les Quileutes, peuple amérindien aux membres métamorphes, apportent une dose de mystère et folklore qu’on accueille à bras ouverts. L’existence des loups a beau être évoquée dans le premier film, c’est la première fois que Bella les découvre. Et donc, nous aussi.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : Photo Alex Meraz, Chaske SpencerTorse-poil sans poils

 

Si l’appropriation des légendes Quileutes (vraie tribu) et la caractérisation stéréotypée des natifs américains ont créé une polémique (une parmi tant d’autres), la présence des loups semble tout à fait nécessaire. Contrairement aux apparences, ces humains-loups, qui ressemblent plus à des peluches qu’à des lycanthropes, ne sont pas que des hommes qui se promènent sans t-shirt pour rentabiliser leur abonnement au club de sport.

Ils agissent selon une hiérarchie et des rituels, sont organisés socialement et, puisqu’ils appartiennent à la même meute, sont liés et peuvent par exemple entendre les pensées des autres loups. Tous ces éléments rajoutent une couche à l’univers Twilight, qui gagne en profondeur et ne peut plus être résumé à « une histoire d’amour entre un vampire et une humaine chiants ».

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : photoLes yeux dans les yeux

 

VAmPIRE FORCE volturi

En plus des loups, Twilight 2 introduit également de nouveaux vampires : les Volturi. Et ils n’ont rien à voir avec les gentils Cullen qui se régalent avec du sang de lapin. Ces suceurs de sang ancestraux qui s’habillent toujours en noir et portent encore des capes sont un peu les Elon Musk des vampires. Situés tout en haut de l’échelle, ils contrôlent le monde des vampires tapis dans l’ombre. En vérité, ils servent surtout à faire respecter les lois des vampires dont la plus importante est “il est interdit de parler du fight club”.

Révéler l’existence des vampires au monde causerait un cataclysme qu’ils veulent à tout prix éviter, probablement pour entretenir leurs propres privilèges de vampires respectés, craints et riches (vous avez vu la taille de leur château ?). Si Twilight 3 tombe dans le panneau de la simplicité en faisant de Victoria la grande menace du film, ce deuxième chapitre évite habilement la casse en introduisant ce nouveau groupe, plus intéressant certes, mais surtout plus dangereux. Le risque qu’Edward révèle au monde son existence en se suicidant sur la place publique offre enfin un réel enjeu narratif et dramatique.

 

Twilight - chapitre 2 : Tentation : photo, Michael SheenEn toute sobriété

 

Si l’installation des Voturi permet aussi un passage bien sympathique en Italie, leur apparition creuse encore la mythologie de la saga. En plus de l’explication de leurs origines donnée par papa Cullen au début du film, on quitte enfin Forks pour le festival de Saint Marcus, une célébration créée par les humains pour célébrer l’expulsion des vampires de la ville. Encore une preuve que l’univers est plus complexe que certains souhaitent l’admettre. 

S’il semble évident que Twilight 2 n’est pas un chef-d’œuvre incontesté et qu’il reste un film pour adolescents, parfois drôle malgré lui, il faut lui accorder le mérite d’avoir réussi à s’éloigner complètement du premier film, ce que peu de suites ont réussi à faire. Que ce soit dans son esthétique ou dans son récit (avec l’écartement de son personnage principal), Twilight 2 a apporté un nouveau souffle à la saga.

Nouveaux enjeux, nouveaux personnages, nouvelles menaces : la saga gagne en profondeur avant que tout ça ne soit réduit à une histoire de triangle amoureux par la suite. Toutes ces avancées scénaristiques seront gâchées par le troisième volet, qui a tout du blockbuster raté, et par les autres suites, parfaitement génériques et sans saveur, qui ont démoli la franchise.

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E.C

Une sombre m*rde ce film, le seul que j’ai vu au ciné et j’ai regretté. Lol c’est un gag entre une qui passe son temps a vousloir en finir, l’autre qui, pour une coupure trouve le moyen de de déshabiller pour la soigner, lol

Forest

Très bel article ! Vivement celui du 3 qui, j’espère, me fera bien rire pour oublier l’horreur que ça a été.

Après honnêtement je trouvais le 1 vraiment pas mal dans son propre genre, notamment le parti pris du filtre bleu. L’ambiance terne générale du 1 sert à amplifier cet halo mystique autour des Cullen et en plus permet de se détacher encore plus du 2, en contraste.

Si la première fois que je l’avais vu, le 2ème film ne me paraissait pas exceptionnel, maintenant après bien des années j’ose dire qu’il s’agit du meilleur, sinon du 2ème meilleur de la saga. La simplicité, la chaleur et la bonne humeur de Jacob sont tellement plus sains pour Bella que la froideur continue d’Edward (même si au final, je ne cautionne les actions d’aucun des deux prétendants et estime que Bella aurait dû déménager pour se forger sa propre personnalité).

Néanmoins le 2 est comme un refuge, un moment de répit où l’on peut lâcher un soupir de soulagement. Une brise agréable qui nous chatouille légèrement le visage. Dommage que Jacob ait été caractérisé comme un personnage attachant qui change du tout au tout au fil de la saga et perd toutes ses bonnes qualités à la fin. Ce qui aurait pu être une masterclass est devenu un bon film sans plus quand Bella a décidé de rejoindre Edward (soyons honnête : il n’y a absolument AUCUN fondement dans leur relation. Aucune complicité, aucun point commun. Seuls des désirs profonds qui ne pourront jamais constituer de base solide dans une relation).

Si seulement Stephanie Meyer avait poursuivi sur la lancée des Volturi ou apporté un enjeu critique entre vampires et loups dans le 3ème opus… L’excuse du triangle amoureux n’avait pas lieu d’être et encore moins de constituer tout un film.

Pourvu que le prochain article saura relever les quelques éléments intéressants du 3 tout en relevant la facilité scénaristique du film…

Bahquoi?

PS:
Tellement drôle ce dossier que vous vez inventé un mot :
-desolarise
Master class
(Sincèrement,je vous adore ^^)

Bahquoi?

Très amusant comme dossier ,Ci’mer !
Vivement celui du 3 !
Je me souviens de la souffrance devant ces … Trucs ?
Mais j’avoue aussi que c’était une sacré expérience au ciné, ça, les Harry Potter, Hunger Games et autres (bon ou mauvais) décalques
J’avais espoir de retrouver un peu de cela dans les Marvel mais avec le temps c’est devenu  » blaireaux land »
Tristesse et décadence

Karev

TWILIGHT 2 par le réal’ de AMERICAN PIE.
Parfait pour le regretté Simon Riaux.