Les Aventuriers de l’arche perdue, Indiana Jones et le Temple maudit, Indiana Jones et la dernière croisade, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : quel est le meilleur épisode de la saga culte ?
En cinq films et une quarantaine d’années, le scénariste-producteur George Lucas, le réalisateur Steven Spielberg et l’acteur Harrison Ford ont redéfini le cinéma (d’aventure). Pensé au départ comme un simple hommage aux vieilles séries pulp et au célèbre James Bond, Indiana Jones est rapidement devenu l’un des plus grands héros du cinéma, souvent copié et jamais égalé.
Malgré des hauts et des bas, avec notamment une série oubliée (Les Aventures du jeune Indiana Jones) et des épisodes qui divisent (Spielberg n’aime pas Le Temple maudit, la moitié de la planète n’aime pas Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal et Indiana Jones et le Cadran de la Destinée risque lui aussi de diviser), la saga est adorée. Et donc, tout le monde aime se demander quel est le meilleur épisode. S’il y en a un.
NOTRE CRITIQUE DE INDIANA JONES 5
Les Aventuriers de l’arche perdue
Sortie : 1981 – Durée : 1h55
La séquence qui détient tout Indiana Jones
Tout le monde sait que cette saga ne serait pas aussi culte si Les aventuriers de l’arche perdue n’était pas aussi incroyable. Influencé par une myriade d’oeuvres cultes ayant bercé l’enfance de George Lucas et Steven Spielberg (dont les films de Belmondo), ce premier volet a surpassé ses références malgré les craintes de Paramount.
Avec Harrison Ford dans le rôle principal (déjà célèbre à l’époque pour son Han Solo) et un périple mêlant magistralement l’humour pince-sans-rire de son héros et un ride d’action faramineux, Les aventuriers de l’arche perdue est devenu culte instantanément. Il faut dire qu’Indiana Jones marque les esprits entre son courage et son ingéniosité légendaire (capable de se sortir de n’importe quelle situation), mais aussi sa normalité touchante (sa peur des serpents évidemment, son amour pour une femme).
Toutefois, c’est surtout la générosité du film qui charme. De la sublime scène d’ouverture, ramenant au désir primaire de chasse au trésor, en passant par une baston dans un bar, une course poursuite en plein Caire ou un dézingage de nazi mystique, Les aventuriers de l’arche perdue est hyper-entraînant. Et en plus, il n’oublie jamais d’approfondir ses personnages et leurs relations pour que le public ait envie d’en découvrir plus à l’avenir. Alors forcément, plus de quarante ans après sa sortie, il est toujours le mètre étalon du genre d’aventure au cinéma (souvent copié, jamais égalé) et ce n’est pas une surprise.
S’il fallait trouver un défaut : Difficile de trouver un réel défaut à un film ayant eu tant d’influences sur le reste du cinéma et donnant autant soif d’aventures. Pourtant, il y a bien une théorie amusante sur le film (mise en avant par la série The Big Bang Theory) qui pourrait lui enlever de son charme : Indiana Jones n’a aucun impact sur le récit. En effet, le film se terminerait de la même manière, même sans lui, puisque les nazis auraient trouvé l’Arche, l’auraient ouvert sur l’île et seraient donc morts (comme dans le film connu). De là à se demander si Indy est un véritable héros…
L’anecdote pour briller en société : Entre le rôle Marion Ravenwood qui devait initialement revenir à Amy Irving (la compagne de Spielberg jusqu’en 1979), Jacques Dutronc qui a failli incarner le collabo Belloq, le nom d’Indiana qui vient du chien de George Lucas ou le petit clin d’oeil à R2-D2 et C3PO en hiéroglyphes dans le puits des âmes, les anecdotes ne manquent pas.
Toutefois, la plus amusante concerne une scène bien précise : le duel entre Indiana et un guerrier au Caire. La séquence devait être épique, mais Harrison Ford est tombé malade avant son tournage et a demandé à Spielberg de la raccourcir. D’où ce duel expédié où, après la démonstration de dextérité du guerrier arabe avec son sabre, Indy, nonchalant, sort son arme et l’abat d’un simple tir de revolver. Un gag légendaire pour un film mémorable.
Indiana Jones et le Temple maudit
Sortie : 1984 – Durée : 1h58
Tout le monde sait que Spielberg n’aime pas Indiana Jones et le Temple maudit. Il trouve ce deuxième film (en réalité un prequel, puisqu’il se déroule un an avant Les Aventuriers de l’arche perdue) trop noir et trop violent. C’est en grande partie parce que George Lucas traversait une sale période dans sa vie, et voulait une « suite » sombre comme L’Empire contre-attaque.
Mais peu importe : Indiana Jones et le Temple maudit est un chef-d’œuvre, un ride absolument dingue, et une leçon de cinéma qui donne le tournis. Les 20 premières minutes sont à ce titre fantastiques, avec un shot d’action invraisemblable et réjouissant qui enterre sans effort l’intégralité de bien des blockbusters vus depuis au cinéma. La suite du film continuera sur cette lancée, avec quelques-unes des scènes d’action et tensions les plus folles de la saga (le train dans la mine, le pont de corde).
Le Temple maudit est certainement le plus extrême des Indiana Jones : l’humour, l’horreur et l’action s’enchaînent et s’accumulent jusqu’à la quasi-overdose, dans un cocktail unique en son genre.
Tomb Raider et Resident Evil lui rendront hommage
S’il fallait trouver un défaut : Le personnage féminin interprété par Kate Capshaw (future femme de Spielberg) a certainement cristallisé bien des critiques. C’est un pur faire-valoir hérité des vieux films d’aventure, à l’époque où les femmes devaient être belles et bêtes. Sa principale caractérisation est donc le niveau de décibels de ses hurlements. On a le droit de trouver ça bien triste et vide. Mais on peut aussi l’accepter comme tout le reste : simple, old school et hilarant.
L’anecdote pour briller en société : Grâce à son mélange d’humour et violence, Indiana Jones et le Temple maudit a littéralement changé l’histoire du cinéma. C’est pour lui (et Gremlins, sorti la même année) que la classification des films a changé aux États-Unis, avec la création du PG-13 (avis parental pour les enfants de moins de 13 ans), entre le tout petit avertissement et la restriction sévère. Spielberg avait lui-même appelé Motion Picture Association, et il a bien fait puisque le PG-13 est totalement rentré dans les habitudes depuis.
Indiana Jones et la dernière croisade
Sortie : 1989 – Durée : 2h05
Tout le monde sait qu’Indiana Jones et la dernière croisade est le meilleur, ainsi que l’un des rares troisième épisode d’une saga à égaler, voire surpasser, ses prédécesseurs. Plus que jamais, Spielberg se montre en pleine possession de ses moyens quand il s’agit du grand spectacle et de l’action, grâce à une mise en scène en constant renouvellement. Rien que pour ce prologue, qui permet à un Indy adolescent de courir sur un train, le cinéaste donne une ligne directrice : chaque wagon sert une nouvelle scène, de nouvelles idées scénographiques et situationnelles, et une nouvelle façon de rebattre les cartes.
À partir de là, impossible de ne pas jubiler face à la précision chirurgicale d’un récit mené tambour battant, et dont la brillante dimension de buddy-movie entre Indiana et son père (Sean Connery) se joue comme une partie de ping-pong. La Dernière croisade est un va-et-vient permanent, autant dans son humour que dans sa gestion du suspense, qui renvoie plus que jamais aux serials d’antan et à leurs cliffhangers. Cette note d’intention s’accomplit d’ailleurs dans l’une des meilleures scènes de la saga : la poursuite avec le tank, où le montage passe sans cesse de l’intérieur à l’extérieur de l’engin pour redéfinir ses enjeux.
« Regardez en bas, un chef-d’oeuvre ! »
S’il fallait trouver un défaut : La gestion du fantastique dans la saga Indiana Jones est passionnante parce que son héros reste toujours à sa lisière, sans passer pleinement de l’autre côté du miroir. La Dernière croisade prend le risque d’aller un peu plus loin – trop loin diront certains – dans le temple qui renferme le Graal. Avec son chevalier de 700 ans et le scintillement de l’image tendance John Boorman, on peut y voir l’une des rares fautes de goût d’un épisode beaucoup plus centré le reste du temps sur la suggestion.
L’anecdote pour briller en société : La géniale introduction de La Dernière croisade présente un Indy jeune, incarné par le regretté River Phoenix (le frère de Joaquin). C’est Harrison Ford lui-même qui a milité pour que le comédien obtienne le rôle, après leur collaboration sur le film Mosquito Coast. De son côté, River Phoenix a expliqué en interview qu’il n’avait pas basé sa performance sur le personnage d’Indiana Jones, mais sur son interprète, qu’il a observé pendant un temps pour mieux l’incarner.
Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal
Sortie : 2008 – Durée : 2h02
Tout le monde sait que c’est loin d’être le meilleur, mais rien n’y fait : une bonne partie de l’équipe est incapable de ne pas prendre son pied devant ce 4e volet tardif, humilié par la culture internet et une partie des spectateurs les mois et années qui ont suivi sa sortie. Sur le papier, Indiana Jones 4 justifie complètement son existence : Lucas entraine Ford et Spielberg dans une exploration de la science-fiction des années 50, science-fiction forcément teintée de paranoïa et de Maccarthysme. Ses références vieillissent avec son héros en bout de course.
Dans les faits, le résultat est forcément bancal, d’autant que le personnage de loubard qui s’avérera être le fils d’Indy (quelle surprise) n’est pas des plus passionnants. Mais ce changement de braquet va avec un virage vers une aventure plus cartoonesque, déployée lors de la mémorable scène d’intro et de la fameuse affaire du frigo, gag aussi improbable qu’amusant (et oui). Moins effréné que ses prédécesseurs et moins profond que son successeur, Le Royaume du Crane de Cristal comporte tout de même quelques scènes géniales et parfois cruelles, comme cette attaque de fourmis tueuses et voraces. Mine de rien, peu de divertissements sont parvenus à être aussi généreux les années qui ont suivi.
Son vrai défaut : Inutile de blâmer ce pauvre Shia LaBeouf, le vrai problème du film, c’est certains de ses effets spéciaux. À l’origine, il était prévu de recourir à bien plus d’effets pratiques et d’ailleurs il est rempli de décors créés pour l’occasion, notamment d’un morceau de pyramide impressionnant. Sauf que l’équipe a parfois dû se rendre à l’évidence et se rabattre sur des effets numériques. Non pas que la technique pose un problème en soi, mais on sent le choix tardif dans les scènes de la jungle et plus particulièrement dans cet atroce hommage à Tarzan plein de singes en CGI.
L’anecdote pour briller en société : Des extraterrestres ? Très peu pour Spielberg. Le cinéaste, connu pour ses classiques de la science-fiction et à peine sorti de son immense La Guerre des Mondes, rechignait à concrétiser l’idée de Lucas, qui voulait faire directement référence aux petits hommes verts. Il a fallu que le créateur de Star Wars lui parle « d’êtres interdimensionnels » pour qu’il accepte l’idée. Avec cette anecdote en tête, certains dialogues du climax sont savoureux.
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée
Sortie : 2023 – Durée : 2h34
Tout le monde sait que la saga aurait dû se terminer il y a longtemps et, a fortiori, avant que Steven Spielberg ne se désintéresse de la réalisation du dernier volet. Pourtant, engager un réalisateur chevronné et caméléon comme James Mangold était la bonne idée, et le résultat paye. Contre toute attente, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée fait honneur à ses prédécesseurs, et en surpasse peut-être certains (le 4 à tout hasard). En introduisant un nouveau personnage sous les traits de Phoebe Waller-Bridge, ce dernier épisode des aventures de l’homme au fouet trouve un coup de boost inattendu.
Oui, le film souffre de certains défauts, comme une course-poursuite en voiture un peu ratée, et des opportunités manquées comme la scène sous-marine. Pourtant, son discours tendre et passionné sur le destin de son héros, qui devra accepter tant bien que mal que sa propre vie se suffise à elle-même sans qu’il ait besoin de chercher des mondes fantastiques pour y échapper, est très joliment tenu. La conclusion est émouvante, exactement celle que l’on pouvait souhaiter au héros de notre enfance. Finalement, la saga ressort enrichie de ce nouvel opus malin et enivrant.
S’il fallait trouver un défaut : Le poids de l’héritage pèse peut-être un peu lourd sur un film condamné à imiter le style des précédents, et trop de scènes souffrent de la comparaison de celles dont elles s’inspirent, en tentant d’y faire un clin d’oeil. Ironique pour un film qui décrit la manière dont son héros s’adapte de moins en moins bien à l’époque et tente de se raccrocher à son passé. L’incarnation-même de cette tendance est sans doute le fameux rajeunissement numérique, qui veut exagérément jouer sur la nostalgie mais qui sent la limite technique à plein nez.
L’anecdote pour briller en société : Le méchant du film, incarné par Mads Mikkelsen, est un ancien nazi appelé Jürgen Voller. Son personnage est inspiré des scientifiques nazis recrutés par les États-Unis à la fin de la Seconde Guerre mondiale au cours de l’opération Paperclip. Le but ? Battre l’URSS dans la conquête spatiale et la course à l’armement, en s’appropriant sans aucune morale les cerveaux et les ressources du terrible Troisième Reich. Parmi eux, Wernher von Braun, l’une des inspirations principales du personnage de Mikkelsen.
Mon préféré c’est le 2
Mon classement 2,3,1,5,4
Le 5 est très mélancolique on aime ou on aime pas. Je trouve le style maladroit vis à vis des allemands comme au début lorsque Indy dit à son copain tue le ! C’est un allemand donc il faut le tuer. C’est quoi cette mentalité !
Comme l’enfant qui attache avec les menottes le nazi à la grille sous l’eau sans lui donner la clée pour se libérer !
Beaucoup trouve le ✌️ sombre
Oui pour la première partie mais bon avec la course grand 8 et tous les goss libère délivré, ça va pas au bout du truc
Après bon pour moi le 1 est un cran au dessus des autres parce que ça révolutionne le film d Aventures à l époque
Alors cette explication dans « The Big Bang Theory » ne tient pas, car si Indy n’avait pas été « témoin », une autre équipe de nazis aurait pu débarquer, comprendre l’usage de l’Arche, et s’en servir comme équivalent de bombe atomique (puisque c’est une métaphore). Tandis qu’en étant là, il a pu avertir le gouvernement américain, qui a vite mis ça au rebus… et Indy y a gagné surtout des retrouvailles avec Marion, et tout ce qui s’ensuivra de bien (et de mal) plus tard.
Quelle déception ce 5ème volet…
– la musique inexistante ou alors complètement désordonnée avec la reprise à droite et à gauche de différents thèmes
– après la course poursuite en pousse-pousse, il n’y a plus une seule véritable scène d’action/aventure où on se dit que la mise en scène est vraiment bien trouvée. C’est plat et indy fait de la figuration.
– tous les méchants meurent de manière anecdotiques et ça manque de souffle épique. Pas de duel, pas de fx un peu gore , pas d’ironie du sort…
– la fin vraiment décevante…ça aurait été tellement mieux s’il ne revenait pas ! pfff tellement plus symbolique et marquante
– les FX sont souvent moyens (le rajeunissement est vraiment pas extra)
En conclusion, j’en viens à me demander si le 4ème n’est pas meilleur… c’est pour dire … quel dommage.
@morcar
Je me reconnaît totalement dans tes propos. Je fais et vis la même chose avec mes kids. Ils consomment beaucoup de cinéma, en salle, en vod/streaming et regardent aussi et surtout beaucoup de vieux classiques sur mes conseils et pas que. Les films préférés de mon fils sont les classiques des années 80 et quelques films récents. La passion du ciné en partage. Top de partager cela avec eux!
@Ethan
On a déjà fait un article précis sur chaque Mission : Impossible, ils sont trouvables dans ce papier : https://www.ecranlarge.com/films/dossier/1028906-mission-impossible-rogue-nation-l-episode-du-raffinement-absolu-et-un-nouveau-sommet-de-style
Pour Fallout, il y a notre critique à l’époque de la sortie : https://www.ecranlarge.com/films/critique/1027431-mission-impossible-fallout-critique-supercruise
Et pour MI7, on l’a vu, mais pour la critique, il faudra attendre le 5 juillet 18h car nous sommes sous embargo.
@Oyemboy, il n’y a pas de honte à avoir. Moi même qui depuis maintenant quelques années fait découvrir quantité d’anciens films à mes enfants, dont les Indy ont fait partie, je me fais régulièrement la réflexion que je n’arriverai jamais à leur faire voir tous les films que je voudrais. Ils auront quitté le foyer avant ça, ou alors on va passer notre vie devant la télé ^^
Pourtant à leur âge, je découvrais et revoyais tous ces films plusieurs fois. Mais aujourd’hui, peu importe la qualité de ceux-ci, ils ont aussi à découvrir leurs propres films de leur époque, en plus de découvrir les anciens. Plusieurs fois mes enfants m’ont dit merci de leur faire connaitre d’anciens films dont leurs copains n’ont jamais entendu parler (parce qu’ils n’ont pas de parents amateurs de cinéma comme moi), mais plus on avance dans le temps et plus il devient difficile de voir tous les bons films passés et présents.
D’autant plus qu’eux aussi ont parfois envie de revoir un film qu’ils aiment. L’autre soir, quand je leur ai proposé plusieurs films, mes filles ont préféré revoir « Dirty Dancing » qu’elles ont pourtant déjà vu plusieurs fois. Je ne peux pas leur en vouloir car moi-même je ne compte plus le nombre de visionnage.
Bref, tout ça pour dire qu’on a tous quantité de films à la réputation qui n’est pas à refaire et qu’on n’a pourtant encore pas vus. La liste est toujours trop longue.
Bonjour l’equipe
Pensez à mission impossible également bientôt la sortie du 7
Il y avait la rediffusion de rogue nation ce soir sur France 2
L’avez vous vu ?
J’aimerais avoir votre avis sur le scénario du 7
le 3, bien sûr !! la quintessence de l’aventure
A ma grande honte je n’en ai encore regardé aucun , c’est une bonne occasion de s’y mettre.