Mission : Impossible 7 – Dead Reckoning (Partie 1) a beaucoup divisé l’équipe, pourtant très friande des exploits de Tom Cruise au cinéma. Pourquoi une telle déception ? Explications en 3 raisons.
RETROUVEZ NOTRE PODCAST SUR LA SAGA MISSION : IMPOSSIBLE
En 7 épisodes et presque 30 ans, le demi-dieu Tom Cruise s’est auto-couronné roi de l’action hollywoodienne avec la saga culte Mission : Impossible. L’acteur-producteur-superstar est à la tête d’une franchise conçue pour et par lui-même, et désormais pilotée par son fidèle Christopher McQuarrie (déjà réalisateur de Rogue Nation et Fallout, et également Mission : Impossible – Dead Reckoning (Partie 2) prévu pour juillet 2024).
Et si la saga s’est globalement bonifiée avec le temps, avec une sorte de renaissance dans l’excellent Mission : Impossible 4 – Protocole Fantôme en 2011, Mission : Impossible 7 a déçu chez Ecran Large.
Explication en 3 raisons.
ATTENTION SPOILERS sur M:I 7 !
1. M:I 7 se prend beaucoup trop au sérieux
Car je suis un homme… mais j’ai des fêlures
À chaque fois, c’est la même chose (sauf dans M:I 2) : la mission originale ne se passe pas comme prévu et l’IMF est dissoute/désavouée/mise à la porte comme une vulgaire association écolo française. L’heure est grave et c’est évidemment l’occasion de relancer les enjeux pour une nouvelle salve de péripéties à haut risque. Mais Dead Reckoning pousse le bouchon bien trop loin, quitte à plomber à peu près tout ce qui le rendait attrayant, séquences d’action comprises.
Car avec ce nouvel opus, Tom Cruise et sa clique de fidèles ont un message à faire passer : l’acteur tout puissant est le dernier rempart entre le cinéma à l’ancienne et les dangers du numérique. L’heure des blockbusters décontractés du masque est terminée : place à une menace lourde de sens, une intelligence artificielle. Sauf qu’une fois l’argument entendu, cette « entité » (qui est partout, mais réside dans un club apparemment) est un antagoniste à peu près aussi incohérent (elle hacke tout… ou presque) que désincarné. Et ce n’est pas le pantin apathique à son service qui va lui donner plus d’intérêt.
Quand y’a plus de frites à la cantine
Pire encore, le scénario tente de forcer un aspect introspectif en creusant le passé d’Ethan Hunt… ce qui se concrétise par quelques flashbacks émulant à l’aveugle le style De Palma. Objectifs probables de la manoeuvre : placer des pions pour la suite et prouver que Cruise n’aura jamais recours au rajeunissement numérique, tout fringant qu’il est.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le comédien joue le jeu. Celui qui a autrefois fait trembler Hollywood grâce à la subtilité de ses performances se contente de serrer les dents pendant les 458 gros plans sur son visage, histoire d’appuyer la solennité des enjeux chaque seconde de ces très longues deux heures quarante-trois. Et puisqu’ils sont tous de mèche, Christopher McQuarrie en rajoute plusieurs couches en multipliant les plans débullés ad nauseam, évoquant plus Battlefield Earth (logique, vu le passif de Cruise) que le premier volet. Encore une fois, n’est pas De Palma qui veut.
2. La mort d’Ilsa
Véritable alter-ego d’Ethan Hunt, Ilsa Faust est arrivée dans Rogue Nation comme une agent trouble, et a continué sa route de mi-alliée mi-ennemie dans Fallout. C’était l’un des meilleurs personnages de la saga (et probablement le seul vrai bon personnage féminin, ce qui rendait sa présence encore plus intéressante), notamment parce que Rebecca Ferguson est une excellente actrice. Mais elle est finalement tuée par le méchant dans Dead Reckoning, et c’est bien dommage pour plusieurs raisons.
En théorie, c’est une excellente idée de tuer un personnage important dans une saga qui a tout fait pour l’éviter (meilleur contre-exemple : Lindsey dans M:I 3). Mais dans Dead Reckoning, c’est un peu grossier, surtout que le film s’ouvrait avec la vraie-fausse mort d’Ilsa, particulièrement foireuse et inutile. Et surtout parce que c’est une grosse ficelle hollywoodienne : Ilsa est sacrifiée pour motiver le héros. Après ça, Ethan a envie de se venger x 2, Tom Cruise prend ses airs les plus graves, et tout devient encore plus sérieux.
Pourquoi ne pas avoir tué Luther, l’un des pires personnages de la saga (présent dans chaque film, et caratérisation toujours aussi inexistante), Benji (particulièrement vulnérable dans ce film), ou les deux ? Ils sont la garde rapprochée d’Ethan depuis bien plus longtemps qu’Ilsa. Et pourquoi encore un personnage féminin menacé/tué pour faire avancer le héros, comme dans quasiment chaque épisode ? A ce stade, ça en devient comique, notamment parce que Dead Reckoning a déjà créé un nouveau trauma sentimentalo-mystérieux à Ethan, avec ces affreux flashbacks sur une femme dont personne n’avait jamais entendu parler, et qui elle-même sert de pauvre motivation au héros. Une vengeance ne suffisait pas, apparemment.
Tout ça serait à moitié pardonné si la scène était véritablement réussie, mais ce n’est même pas le cas, malgré l’idée amusante du duel à l’épée. Entre le montage parallèle qui insiste lourdement sur la course d’Ethan, et les effets pompier qui hurlent que ça va mal finir, la mort d’Ilsa est loin d’être à la hauteur de ce bon personnage. Et de Rebecca Ferguson.
3. M:I 7 est beaucoup trop long
Autre problème évident du film : il dure 2h43. Non pas qu’un film (très) long ne puisse être bon, au contraire, mais encore faut-il que sa longueur soit équilibrée et utile à l’histoire, sinon c’est double peine. Ici, cette durée est simplement synonyme de lassitude, et surtout symptomatique de ces blockbusters en deux parties qui ne savent plus comment étirer leur scénario pour justifier de sortir en deux volets.
Donc non seulement l’histoire est peu satisfaisante en elle-même, mais en plus elle frustre en n’offrant pas la conclusion de l’intrigue difficilement étalée sur cette triste tartine de presque trois heures. Vrai-faux cliffhanger efficace ou faiblesse d’un film qui ne se suffit pas à lui-même ? Le risque est pris, et ce n’était pas forcément la meilleure des idées.
Au milieu de cette narration molle du genou, le manque de colonne vertébrale est compensée par l’avalanche de personnages secondaires. Entre les vieux de la vieille qui sont déterrés pour l’occasion (qui en a quelque chose à faire de Kittridge ?), les derniers habitués qui sont maintenus en place (Luther et Benji qui tournent en rond, Ilsa éjectée en cours de route, et la Veuve blanche), les nouveaux qui viennent mettre leur grain de sel (encore des personnages de flics qui freinent le héros, comme dans M:I 4), une nouvelle héroïne visiblement majeure (Grace), et les antagonistes (le transparent Gabriel, la sous-exploitée Paris méchante-mais-finalement-pas-trop), les sous-intrigues n’en finissent plus de se croiser et peinent de plus en plus à intéresser le spectateur.
A qui faut-il encore s’attacher, quelle histoire a encore de l’importance ? A se complaire dans les auto-références et des ramifications inutiles, l’identité de la IMF s’étiole et perd de sa superbe.
Que restera-t-il de tous ces morceaux d’histoire dans la deuxième partie de Dead Reckoning ? La pièce artificiellement rapportée de Hayley Atwell trouvera-t-elle vraiment sa place au sein de la narration ou sera-t-elle doucement évacuée comme la grande majorité des personnages féminins avant elle ? La réponse ne viendra pas avant 2024, puisqu’il fut décidé qu’à ces 2h43 de non-histoire devait carrément succéder un autre film.
Perso j ai trouvé le film très bon.
Paris est en effet sous exploitée.
Quant à la mort de Rebecca Ferguson elle m’a scotchée à mon fauteuil. C’était un de mes personnages préférés. Mais il faut se méfier des apparences : Ilsa a le savoir faire pour faire semblant d’être morte, pourquoi ne le ferait elle pas de nouveau ? En effet, elle pourrait ressurgir dans le prochain film, l’entité étant persuadée de l’avoir tuée. Elle pourrait mener une action parallèle pour venir en aide à Hunt …
Simple le plus mauvais MI après le 2 . La réalisation est mauvaise , les scènes d’action déjà vu ou pour une fois très peu prenantes des choix scénaristique incompréhensible, comme la mort d’ilsa . Avoir reconduit le même Real scénariste mais quelle heure yavai besoin de renouveler la franchise. Dommage
En total désaccord avec tout ce que décrit cet article. Un très bon Mission Impossible et hâte de voir la seconde partie, qui s’annonce dantesque.
Je concède un point sur la Mort d’Ilsa, c’est une erreur évidente.
Au second visionnage, le film est meilleur…
Las! Éthan doit aimer les grillades bbq, et les féministes ne savent plus où donner de la’ plume’. Amateurs de cinéma, vive un film qui en met plein la vue, ce n’est QUE du cinéma, pas une tribune psycho- sociologie….
Tient je ne serais donc pas le seul à trouver le sort réservé à Isla scandaleux ?? Quelle surprise… j’ai l’impression de lire sur EL les seuls commentaires à peu près objectifs, en France comme aux states la plupart des critiques parlent du meilleur épidode de la saga, on a dû louper quelque chose.
Même si j’ai évidemment passé un bon moment devant ce film, je n’en suis pas ressorti emballé comme pour « Fallout », et en grande partie pour les raisons évoquées ici (et pour la sensation de trop de recyclage de la franchise évoquée par Geoffrey dans la vidéo YouTube).
C’est trop long pour ce que ça raconte. Quand on nous annonce un film en deux parties, on s’attend à ce qu’il y ait de la matière à en faire deux parties, mais là j’ai eu la méchante impression que me donnent désormais trop souvent les séries TV sur leurs premiers épisodes, qu’on garde ce qui est vraiment intéressant pour la suite. Si on y réfléchit bien, « Rogue Nation » et « Fallout » aussi formaient un diptyque sur le syndicat, mais ça n’empêche pas chacun de fonctionner tout seul et de proposer un bon rythme tous les deux. Ici, le rythme n’est franchement pas bien géré, si bien que le film m’a donné des impressions de longueurs comme Indy 5, sans atteindre le même niveau quand même.
Le personnage d’Ilsa est vraiment totalement sous-exploité dans ce film, et elle ne méritait pas cette fin. Bon dieu, que j’adore ce personnage ! Ca me fait mal de la voir finir ainsi. J’ai vraiment eu la furieuse impression d’un « Il ne peut n’y en rester qu’une » (presque dit ouvertement par l’antagoniste quand il balance que l’une des deux devra mourir), et qu’on a sacrifié Isla pour le nouveau personnage. J’aime beaucoup le personnage de Grace, et ce qu’il permet d’apporter vis à vis du recrutement des agents de la FMI (j’ai carrément le sentiment que son personnage a été intégré dans l’idée pour la Paramount de poursuivre la franchise autour d’elle), mais comme la Rédaction j’aurais trouvé bien plus judicieux de faire mourir Luther ou Benji. Le premier n’est jamais sur le terrain, donc ça aurait peut-être été plus difficile de le mettre en place, mais le second au moins, ça aurait été une meilleure idée.
Au rang des personnages féminins inexploités, celui de Paris l’est aussi. J’ai cru un moment sur la fin, quand elle leur vient en aide, qu’ils allaient carrément la faire rejoindre l’équipe de la FMI, et sachant qu’ils affirment finalement qu’ils ont encore un pouls, je ne serais pas surpris de la voir revenir. Mais encore une fois, quelle idée alors d’avoir été sacrifier Isla ?!!!
Et tant qu’on en est à parler des personnages féminin, elle est passée où Julia ? Parce que si le syndicat avait su retrouver la trace de l’ex femme d’Ethan malgré son statu de témoin protégé, cette Entité au savoir immense aurait du la retrouver aussi. Et bien qu’on nous montre encore ici un rapprochement entre Isla et Ethan, rien n’est clair à ce niveau alors que sa relation avec Julia l’est beaucoup plus. Donc en toute logique, l’antagoniste aurait du s’en prendre à Julia. Pas que j’aurais aimé cette fin pour le personnage, mais ça m’aurait paru plus logique.
Il va falloir qu’ils mettent les bouchées doubles pour la deuxième partie de ce diptyque car après un « Fallout » franchement réussi, qui réussissait à clore l’arc narratif d’Ethan ouvert avec le 3, il serait dommage de proposer un final moins bon avec « Dead Reckoning ». Il me parait évident avec ces flashback que cette fois ils veulent boucler la boucle pour Ethan, et qu’il s’agira de sa dernière aventure. Quoi qu’en dise McQuarrie, je pense qu’on aura définitivement fait le tour et qu’il faudra passer à autre chose.
Et avec ici une sorte d’origin story pour Grace, je vois bien la Paramount décider de poursuivre la franchise autour d’elle. Ca serait l’occasion de donner sa chance à de nouveaux scénaristes et réalisateurs pour, comme aux débuts de la franchise, proposer quelque chose de différent à présent. Certes, Hayley Atwell a déjà 40 ans, mais peu importe. J’avais dans l’idée que Tom Holland aurait fait un bon successeur à Cruise, mais pour ça il aurait fallu qu’ils partagent l’écran au moins un film, ce qui me paraitrait difficilement faisable. Avec elle, c’est tout à fait possible.
Mouais… j’ai honnêtement passé un bon moment mais certainement pas un moment digne des derniers films de la saga. Le scénario est tordu… mais peut se dénouer avec la deuxième partie (les espions n’en savent pas grand chose d’ailleurs). L’IA contrôle t-elle le « méchant » oubliable (et si ou, comment ? Elle menace de supprimer son abonnement à EL ?) ou ce dernier fait-il comme les autres, courir après elle avec un wagon d’avance. La mort devinée d’Ilsa (quand elle avance sur le pont, c’est plié, on repassera pour la surprise) enlève l’un des grands talents de la saga, une actrice qui prenait le film au sérieux, alors que la mort de l’un des deux compères présents depuis (trop) longtemps aurait eu plus de sens (Ving Rhames tape à peine sur un clavier, est tout le temps assis, il ne sert pas à grand chose). Deuxième scène de poursuite en voiture dans Rome après Fast X, parfois aux mêmes endroits, et même si c’est mieux que dans Fast X, ça ne casse pas trois pattes à un canard, la poursuite dans les rues de Moscou du mal aimé Die Hard 5 est plus percutante, en plus, le gag de la pickpocket/arnaqueuse de haut vol qui ne sait pas conduire sous pression, c’est… navrant. La scène tant vendue de la cascade en moto… ben la scène ne sert à rien, elle a juste pris du temps et de l’argent et flatté l’ego de la star : l’idée de départ, bondir à moto sur le train à la Indy, aurait été sans doute plus impressionnante (mais sans numérique !). Après la méga baston avec Henry Cavill (qui avait volé la vedette à Tom, désolé), pas de bagarre digne de ce nom pour sauver le film, que je vais probablement vite oublier. La scène du train est inventive, sauf, que le dit plus haut Fnec, c’est la scène du camion-remorque de Jurassic Park 2 en moins bien (pas de stress, car il faut être un bon réalisateur pour donner de l’émotion dans l’action) ou même Fast 7, quand le bus tombe peu à peu dans le ravin. L’humour bidon rabaisse d’ailleurs la saga vers Fast tiens… Sinon ça reste bien fait, mais tellement moins bien qu’avant… et puis faudrait arrêter avec ses MI dès le début du film désavoués ou méconnus, recherchés par tout le monde….
Ah oui j’oubliais : il était pour le moins difficile de faire pire, niveau bad guy ridicule, que Dougray Scott dans MI-2… les félicitations s’imposent donc, là aussi.
Bonjour à tous,
Je suis particulièrement fan des sagas mission impossible.
Quel dommage de vous voir écrire de tels avis…
Celui-ci, est dans son temps, vivant, bluffant.
Et oui, les films aux scénarios innovants se font rares, ils n’en restent pas moins bons…
Le temps est passé tellement vite que nous étions déçus d’être déjà sur la fin…
Et c’est avec grande impatience que nous attendons le dernier opus!
Quelques « bugs » ne suffisent pas à dénigrer ce film.
Alors tentez, passez un moment sans répit et bon film!