Horrible souvenir pour certains, madeleine de Proust pour d’autres, les films d’animation Barbie ont de quoi réveiller autant de traumatismes et d’incompréhension que de nostalgie. Soit la raison parfaite pour en reparler.
Avant de débarquer au cinéma dans un film en prises de vues réelles avec Margot Robbie, Barbie a eu droit à tout un tas d’adaptations animées : 42, plus précisément. Cette série de films destinée au marché vidéo a commencé au début des années 2000 et ne s’est pas arrêtée depuis, de nouveaux projets ayant été annoncés pour 2023 et 2024.
Néanmoins, les premiers opus restent les plus cultes, du moins pour la rédactrice de ces lignes qui, trop heureuse à l’idée de rentabiliser ses VHS d’enfance, a insisté durant plusieurs mois pour écrire ce dossier. Le rédacteur en chef d’Écran Large a donc fini par céder, comme il l’avait déjà fait pour les dossiers sur les séries Winx Club et Code Lyoko. Voilà donc une sélection de cinq films d’animation Barbie uniquement motivée par la nostalgie, et leur classement du moins bon au meilleur. En réalité, ils sont dans un ordre purement subjectif et difficile à justifier.
5. BARBIE DANS CASSE NOISETTE
Sortie : 2001 – Durée : 1h16
Mattel, sur le point de faire son MCU Barbie
On commence avec Barbie dans Casse-Noisette, le tout premier film d’animation Barbie, qui jusqu’ici n’avait eu droit qu’à deux courts-métrages animés dans les années 80, réalisés par Bernard Deyriès (par ailleurs très connu dans le monde de l’animation télé). Tel un Père Castor en justaucorps, Barbie (ici professeure de danse), y console une de ses élèves en lui racontant l’histoire de la danseuse étoile Clara. Sorte de Fantasia fauché de Mattel, le film est le plus laid techniquement (non pas que les suivants soient des chefs-d’œuvre d’esthétique), mais s’est malgré tout donné du mal pour crédibiliser ses scènes de danses de ballet.
L’équipe du film a ainsi engagé des danseurs du New York City Ballet pour produire et exécuter les nombreuses chorégraphies via la capture de mouvements, alors que la technologie était encore balbutiante. De quoi excuser l’animation rigide, la 3D hasardeuse et le rythme longuet du film qui manque d’action malgré son armée de rat et son géant de pierre. Néanmoins, le doublage français offre une chaleur certaine à l’ensemble, notamment Michèle Lituac (qui double aussi Phoebe dans Friends) qui offre une voix aiguë et étouffée à Clara et Barbie, mais aussi Emmanuel Curtil dans la peau de du casse-noisette et Patrick Floersheim dans celle du roi des rats. Que de beau monde pour un si film si moche.
4.BARBIE : PRINCESSE RAIPONCE
Sortie : 2002 – Durée : 1h24
Ceci n’est pas un jeu vidéo Nintendo DS
Huit ans avant le Raiponce des studios Disney, Mattel s’est lancé dans une adaptation (très) libre du conte affilié aux frères Grimm dans le deuxième film tiré de sa gamme de poupées. L’animation de Barbie, princesse Raiponce est toujours limitée, tout comme l’expressivité et la personnalité des personnages, les textures ou les décors. Cette fois-ci, Barbie est professeure de peinture et console une jeune élève en panne d’inspiration en lui racontant l’histoire d’une belle jeune fille à la longue chevelure, prisonnière dans une haute tour.
La voix de Barbie est toujours trop aiguë, le récit est toujours niais, mais l’idée de pouvoir peindre ce qu’elle imagine pour concrétiser ses rêves est plus belle que ce qui transparaît à l’écran. La musique, particulièrement, reste un des points forts de la licence, avec cette fois l’orchestre symphonique de Londres réquisitionné pour jouer les partitions d’Arnie Roth. Si Barbie a toujours la capacité d’action et d’initiative d’une huitre, sa geôlière, la sorcière Gothel, a sûrement traumatisé quelques enfants avec son visage allongé, son vison mort sur les épaules et la voix autoritaire de Blanche Ravalec (qui a aussi doublé Brie dans Desperate Housewives). Il y a aussi des dragons, dont un doublé par Benoît Allemane, et ça compte.
3. BARBIE, COEUR DE PRINCESSE
Sortie : 2004 – Durée : 1h25
Gros, gros progrès en termes de diversité
Encore des princesses, comme c’est original. Mais cette fois, il s’agit d’une adaptation (toujours très libre) du roman Le Prince et le Pauvre de Mark Twain, avec deux protagonistes nommées Anneliese (la blonde) et Erika (la brune). C’est également la première comédie musicale de la série de films qui était jusqu’ici restée plus concentrée sur les numéros de danses classiques. En reprenant la recette concoctée par Disney et reprise partout ailleurs, la marque Barbie a signé un de ses premiers hits à la « Libérée, Délivreée« , la fameuse chanson « Je suis une fille comme toi (devenue depuis un meme sur internet).
On se moque, parce que l’animation de Barbie dans cœur de princesse est toujours aussi figée, les design affreux et la direction artistique dépouillée, mais le scénario est moins soporifique. Les fausses Barbies ont un peu plus de caractère et l’histoire a le mérite de mettre davantage en valeur leur sororité et esprit de « révolte », plutôt que leur obligatoire romance croisée (comme ce sera aussi le cas dans Barbie au bal des douze princesses ou la série spin-off Barbie et ses soeurs). Autre point crucial, c’est cette fois le caniche qui suit le méchant et le chat qui joue le gentil compagnon, contrairement à Cendrillon, La Belle et le Clochard ou Basil Détective Privé. Et c’est un vrai parti-pris (non).
2. BARBIE et le LAC DEs CYGNES
Sérieusement, on était combien à vouloir ABSOLUMENT cette robe ?
Sorti entre Princesse Raiponce et Coeur de Princesse, Barbie et le lac des cygnes est, comme son nom l’indique, une autre adaptation en film d’animation du ballet éponyme de Tchaïkovski, après le trop méconnu Le Cygne et la Princesse réalisé par Richard Rich en 1994. Là encore, la danse classique est au coeur du scénario, Odette (pour de vrai) étant une excellente danseuse, mais trop timide pour en faire profiter le village. Le prince ne sert pas à grand-chose, laissant à la protagoniste plus de place pour exister, ce qui n’était pas vraiment le cas de Casse-Noisette où l’indépendance de l’héroïne et sa montée en puissance n’étaient pas à l’ordre du jour.
Surtout, Barbie et le lac des cygnes est une sorte de bingo des motifs les plus girly avec sa licorne couleur lilas qui s’appelle Lila (et sert de caution comique), ses animaux qui parlent, son caillou rose magique qui brille et les différentes robes bouffantes qui scintillent. Le duo de méchants père-fille apporte quant à lui un peu plus de singularité, en particulier la méchante très fantasque et capricieuse doublée par la géniale Dorothée Pousseo, toujours excellente quand il s’agit d’agacer.
1. BARBIE FAIRYTOPIA
Sortie : 2005 – Durée : 1h10
On dirait pas, mais ça vole pas si bas que ça
Après les princesses, les fées. Barbie: Fairytopia n’a rien d’original a priori, mais c’est le premier film de la série à exploiter un scénario original et non adapté d’une oeuvre existante. De fait, si l’histoire recycle quelques poncifs, en particulier celui de l’héroïne ordinaire dans un monde extraordinaire qui a récemment été utilisé par Disney dans Encanto, le film a voulu créer tout un univers visuel fantastique moins paresseux que les châteaux médiévaux et bouts de forêt où se déroulaient les précédents volets.
C’est aussi un film plus aventureux, où Elina suit un vrai parcours héroïque, sans qu’aucun prince ne fasse basculer l’histoire vers une romance niaise et vue mille fois. À la place, c’est une boule de poils qui baragouine que le scénario lui a collée dans les pattes. Barbie Fairytopia est aussi le premier volet d’une série spin-off à part entière, Fairytopia, où l’héroïne ailée (parce qu’elle finit par avoir des ailes) croise son homonyme sirène, Nori de l’univers Mariposa. Là encore, c’est presque précurseur quand on sait que Disney a lancé des films spin-off sur la fée Clochette à partir de 2012 avec Clochette et le secret des fées.
Sous LSD non c’est pas trop grave…
@ThisisSparta
Tellement payés par Mattel qu’on a publié des articles assez critiques contre le film et qu’on nous a violemment accusés y’a quelques jours d’être trop méchants avec Barbie !
Vous êtes payé par mattel c’est pas possible, là c’est l’loverdose .
Quel bon dossier ! Il manque tout de même… Barbie et le cheval magique ! Avec ses scènes en 3D relief et ses jolies chansons interprétées par Julie Zenatti.
Je suis un garçon de 29 ans qui n’a jamais été fan de Barbie mais mes deux petites sœurs regardant ces films à longueur de temps.. je n’ai pu y échapper ! J’en garde néanmoins de très bons souvenirs malgré leurs défauts !
»la rédactrice de SES lignes »
Ouiiii…
J’en ai jamais regardé un, mais j’ai souvenir d’être tombé sur certains sur Gulli, et effectivement que ce soit visuellement ou en terme d’histoire ça volait pas haut.