Révélé à la fin des années 1980 avec Nico, déjà devant la caméra du réalisateur Andrew Davis, ou Justice Sauvage, Steven Seagal aura attendu quelques années avant son premier succès international. Il débarque finalement en 1993, et s’appelle Piège en haute mer.
Lorsque l’on regarde l’ensemble de l’arc de carrière de Steven Seagal, difficile en 2023 de ne pas réprimer quelques rires nerveux. Menteur, poseur, arnaque: les qualificatifs ne manquent pas pour désigner celui que l’on surnomme aussi le saumon agile, à la lumière d’une filmographie gâchée par les choix désastreux et les apparitions dans de sombres productions toutes plus piteuses les unes que les autres.
Malgré tout, force est de constater que le personnage Seagal, au travers de son rocambolesque parcours de vie (on ne sait plus très bien ce qui est vrai, mais au final, qui sommes nous pour juger ?), continue d’exercer une certaine fascination, majoritairement héritée de débuts plutôt prometteurs. Alternative crédible aux grands héros des années 80 (suivez mon regard), maître autoproclamé des arts martiaux, ce cher Steven tenait avec Piège en haute mer le succès destiné à l’amener sur la voie des légendes de l’action. Et pourtant.
Ne réveillez jamais le cuistot qui dort.
Bouillabaisse sauvage
La légende raconte que la vie du jeune Steven Seagal bascule alors qu’âgé de sept ans, il embrasse la voie des arts martiaux, et plus particulièrement de l’aïkido. Décidé à explorer les racines de son art, le panda vigoureux (encore un surnom) quitte le sol américain en 1971 pour le Japon. Il y restera dix-sept années aspirées dans un vortex de récits — tous plus improbables les uns que les autres — distillés par l’intéressé.
Agent de la CIA, chasseur de primes, proche de la mafia italienne ou combattant à la solde du Tibet libre : bienvenue dans les 1001 vies de Steven par Seagal. Toujours est-il que l’acteur en devenir revient aux États-Unis avec le statut (crédible, pour le coup) d’unique Occidental ayant possédé un dojo au pays du soleil levant.
Désormais spécialiste de la protection rapprochée pour grandes figures hollywoodiennes, Seagal se voit offrir l’opportunité par l’agent Michael Ovitz d’incarner le flic Nico Toscani dans Nico. Notons que le film est décrit par le saumon agile comme une oeuvre à grande teneur autobiographique. Une fois de plus, nous nous abstiendrons de tout jugement.
Après les remarqués Nico, donc, mais aussi Échec et Mort, Désigné pour Mourir ou Justice Sauvage, Seagal se pose en héritier des icônes Stallone et Schwarzenegger, à même de reprendre le flambeau de l’action virile dans les années 1990. Ne manque à Steven qu’un véritable succès international pour enfin marquer durablement la pellicule de son empreinte indélébile. En 1993, l’aïkidoka retrouve Andrew Davis pour Piège en haute mer, le métrage qui doit changer sa vie.
Dans Piège en haute mer — remake à peine déguisé de Piège de cristal sorti cinq ans plus tôt — le mythique cuirassé USS Missouri est attaqué par une trentaine de terroristes alors qu’il effectue son dernier voyage vers Pearl Harbor, où il doit être désarmé. Emmenés par un ex-agent de la CIA rebelle, les ravisseurs tentent de revendre les missiles présents à bord du navire.
Ils avaient tout prévu, sauf lui.
Malheureusement pour les fieffés terroristes, c’était sans compter sur le John McLane du navire, le grain de sable dans la machine, en l’occurrence Casey Ryback, chef cuisinier du cuirassé, mais surtout officier des forces spéciales rétrogradé pour avoir molesté un supérieur. Aussi bien spécialiste de la bouillabaisse que du cassage de bras, Ryback se dresse face à la menace, accompagné dans son entreprise de pacification par Jordan Tate, playmate engagée pour faire du strip-tease durant la fête d’anniversaire du commandant (non, on n’invente rien).
Elle n’avait pas signé pour ça.
Ébullition
Rien de révolutionnaire à l’horizon donc, mais au contraire de nombreuses productions marquées du sceau du saumon agile, Piège en haute mer peut compter sur l’apport d’un faiseur solide et impliqué. À l’occasion de sa seconde collaboration avec Seagal, Andrew Davis, à défaut de bénéficier du talent de John McTiernan, peut se prévaloir d’une certaine réussite dans le domaine de l’efficacité. Surtout, le cinéaste reste le seul artisan à véritablement parvenir à mettre en valeur les talents du panda vigoureux, qui ne semble pas vraiment être un cadeau devant la caméra.
Toujours perdu entre une nonchalance exaspérante et quelques accès de brutalité si soudains qu’ils nous feraient sursauter, Seagal peut encore compter sur son physique naturellement imposant, à condition de ne pas trop parler. Qui plus est, le contraste entre son accoutrement de cuisinier et les capacités létales de son personnage contribue à instaurer une ambiance grotesque au charme certain. On louera également l’ingéniosité de Ryback, capable de fabriquer une bombe avec un micro-ondes en quelques minutes.
Vous l’aviez pas vu venir celle-là, hein ?
Nous reconnaitrons qu’il est dommage que le rythme du long-métrage, plutôt bien tenu, soit régulièrement entaché de scènes de dialogues assez pathétiques entre Ryback et sa compagne d’infortune. Des séquences exigées par Seagal lui-même, producteur du film destiné à faire émerger son talent d’acteur. Notons d’ailleurs que le monolithisme du cuistot n’est, selon l’intéressé, pas la résultante d’un quelconque manque d’implication, mais plutôt d’un processus d’intériorisation mentale propre à l’aïkido. On vous l’a déjà dit, pas de jugement ici.
Fast Food
Pour un budget d’environ 35 millions de Dollars, Piège en haute mer en rapporte plus de 156, explosant au passage toutes ses prévisions de rentabilité, devenant ainsi le premier grand succès international de Seagal. Et en prime, une réception critique plutôt correcte, qui souligne la présence de seconds rôles assez convaincants, grâce à la présence non négligeable de Tommy Lee Jones et Gary Busey.
Et ensuite ? Voie royale vers la reconnaissance et entrée au panthéon du cinéma d’action pour le panda vigoureux ? Et bien, pas vraiment. En tentant de capitaliser sur la popularité du long-métrage avec une suite totalement ratée — Piège à grande vitesse sorti en 1995 — Seagal ouvre la voie à une série d’échecs retentissants, qui relégueront progressivement l’acteur au rang de figure marquante du DTV, bien loin de ses ambitions premières. De productions roumaines au budget phagocyté par son cachet en mensonges toujours plus gros concernant son vécu, Steven finit par s’affirmer en tant que sujet de moqueries plus que d’admiration.
Pour conclure, quoi de mieux que de laisser la parole au saumon agile lui-même, à l’occasion de cette fracassante déclaration lâchée à la sortie de Piège en haute mer : » Je veux être reconnu pour mes véritables talents. J’ai surtout envie que le public me reconnaisse parce que je suis un grand acteur et un grand auteur. Je ne veux plus être seulement un sex-symbol. » Mission accomplie ? Nous vous laisserons le soin d’en juger.
Carrément, la scène du bar est mythique, ou il casse les dents du mec à coups de boulle de billard, haha;
Pour ma part, son meilleur film reste Justice sauvage.
Je préfère PIÈGE À GRANDE VITESSE: plus fou, plus rapide,plus riche en fx et plus con.
Reconnaissons le savoir faire technique typique des 90′ pour ce genre de série b haut de gamme: cascades, décors,sound et vfx (le procédé INTROVISION qui à fait ses preuves sur STAND BY ME, ARMY OF DARKNESS, OUTLAND…)
Au fait, ecran large, pourrons nous avoir des dossiers pas si nul que sa pour les films suivants?:
LES INSOUMIS, de jean-michel rome, avec richard berry,
OUTLANDER, LE DERNIER VIKING, avec Jim caviezel
SURVEILLANCE, de jennifer lynch,
THE NIGHT FLYER, de mark pavia,
LA DERNIERE CAVALE, de Kiefer shuterland
DESTINATION GRACELAND, avec kurt russel,
LE TEMOIN DU MAL, de gregory Hoblit,
PIEGE FATAL, avec Ben affleck
L’ILE DU DOCTEUR MOREAU, avec brando
LA NUIT DU JUGEMENT, de stephen hopkins
Merci.
Ça a jamais été un bon acteur. Piège en haute mer est sympa mais tommy Lee Jones s’éclate en méchant comme dans blow away. Il y’a la suite piège à haute vitesse.
La meilleure bande annonce de tous les temps, terrain miné avec des punchlines toutes les 20sec.
Piège en haute mer est un film sympathique. À la fin des années 80, on présentait Steven Seagal comme le nouveau Clint Eastwood. Aujourd’hui, on ne peut que constater qu’ils ont eu des carrières diamétralement opposées.
Très bon . Tommy lee et Gary busy dans des déguisements improbables. Là suites est encore mieux . Ryyyyback !!
« Fallait avoir la foie, Strannix ! »
Mon préféré Exit wound avec DMX
Ha, ce bon vieux steven, toute une époque..
J’avoue avoir un faible pour HORS LIMITE, MISSION ALCATRAZ, et le culte TERRAIN MINE, seule réalisation de l’acteur, sur la banquise, avec r lee ermey, et michael caine en bad guy, à quand des blu ray 4k, HAHAHA!!!
et dans piege en haute mer, on a quand même tommy lee jones et gary busey en méchants, la grande classe!!!
D’ailleurs, à quand un petit dossier « que la chasse commence! »?