Quels sont les 15 meilleurs films et rôles de la grande Julianne Moore ?
Quand on pense aux grandes actrices hollywoodiennes contemporaines, on pense forcément à Julianne Moore, aux côtés de Meryl Streep, Nicole Kidman, Jessica Lange, Glenn Close, Cate Blanchett, Helen Mirren, Susan Sarandon, Sigourney Weaver, Viola Davis et beaucoup d’autres.
En plus de 30 ans de carrière, celle qui a commencé dans le soap As the World Turns a tourné chez Robert Altman, Paul Thomas Anderson, Todd Haynes, Steven Spielberg, les frères Coen, David Cronenberg, Gus Van Sant, Ridley Scott, Alfonso Cuarón et Atom Egoyan, récoltant des prix prestigieux (Oscar, Cannes, Venise, Berlin) au fil des années.
Chez Ecran Large, il y a une petite obsession Julianne Moore (NDLR : c’est juste Geoffrey en fait), donc on a choisi les 15 meilleurs films et rôles de sa carrière (par ordre chronologique).
Les débuts, dans le soap As The World Turns
1. SHORT CUTS
- Date de sortie : 1993
- Durée : 3h05
Exister dans l’un des chefs-d’oeuvre du grand Robert Altman, c’est pas rien. Surtout dans Short Cuts, film chorale monstrueux où Julianne Moore trouve sa place au milieu d’un casting étourdissant (Jennifer Jason Leigh, Robert Downey Jr., Madeleine Stowe, Jack Lemmon, Frances McDormand, Andie MacDowell…), et ressort du lot dans le rôle d’une bourgeoise-peintre tristement ordinaire.
Difficile de parler de Short Cuts sans parler de la fameuse scène de dispute où Julianne Moore, tous poil dehors, finit par confesser une vieille histoire d’adultère à son mari, entre un fer à repasser et un barbecue à préparer. L’idée est géniale, gênante et grotesque, surtout quand l’époux interprété par Matthew Modine lui crie « Tu ne portes pas de culotte ! Tu te prends pour qui ? Une de tes peintures ?! ».
Pour le film, c’est magnifique puisqu’en quelques minutes, Robert Altman raconte toute la grossiereté et l’absurdité d’un couple dont la boussole d’intimité est déréglée ; et qui a besoin d’aller dans l’extrême (la crise, la dispute, la nudité) pour enfin communiquer. Pour Julianne Moore, c’est quasiment une note d’intention pour sa carrière alors florissante : elle n’a peur de rien. Et il faut la voir rassurer son mari avec un « Il n’a pas joui en moi, je te jure il n’a pas joui en moi« , pour mesurer à quel point elle est capable de tout, et surtout de tout gérer.
2. SAFE
- Date de sortie : 1995
- Durée : 1h59
Pour sa première collaboration avec Todd Haynes, Julianne Moore a non seulement trouvé l’un de ses plus grands rôles, mais aussi l’une de ses plus belles rencontres de cinéma. Si elle est devenue une muse du cinéaste, c’est peut-être parce qu’elle porte sur ses épaules un film à la jonction des goûts de Todd Haynes, quelque part entre son imagerie grinçante et satirique de la bourgeoisie américaine et sa sincérité mélodramatique.
Carol White a beau avoir une vie de rêve supposée, avec supplément mariage heureux, enfant et réunions mondaines entres amies, son existence se dérègle du jour au lendemain. Petit à petit, son corps fait des réactions allergiques à tout ce qui concerne le monde moderne, de la pollution des pots d’échappement aux produits d’entretien en passant par ses proches. Ce qui fascine Todd Haynes dans Safe, c’est bien sûr l’ambiguïté de la situation. Les maux de Carol sont bien réels (et Moore incarne ce désespoir à la perfection), mais à quel point sombre-t-elle dans la névrose ?
Face à la réalisation de son appartenance à un univers complètement vain, une matrice d’une tristesse infinie, il ne reste plus à la jeune femme que de s’exiler dans un centre New-Age, dont Haynes contraste autant les valeurs nobles que la dimension sectaire. Au milieu de ce yo-yo tonal, la caméra ne cesse de sonder l’âme de son actrice, d’ausculter ses troubles et sa pensée, sans pour autant donner de réponses arrêtées sur sa condition. Et Julianne Moore le rend bien, en embrassant la fragilité de cette héroïne désoeuvrée.
3. BOOGIe NIGHTS
- Date de sortie : 1998
- Durée : 2h33
Boogie Nights, première nomination aux Oscars pour Julianne Moore
Boogie Nights a évidemment une place à part entière dans le coeur des fans de Paul Thomas Anderson puisque c’est le film qui a vraiment lancé sa carrière entre son sujet sulfureux (l’industrie du porno), sa violence sous-jacente (des meurtres, une descente aux enfers) et sa splendeur visuelle (les divins plans-séquences). Mais c’est une des oeuvres majeures de Julianne Moore marquant presque un virage à 180 degrés après Safe.
Dans le rôle d’Amber Waves, une superstar du porno, la comédienne sort de la carapace fragile de sa Carol pour Todd Haynes. Avec PTA, elle est très loin de se recroqueviller sur elle-même, au contraire. Elle se dénude entièrement à l’écran et dévoile son intimité dans une partition beaucoup plus extravertie et libérée. Une atmosphère très différente qui aurait pu l’enfermer dans une performance a priori plus facile, mais qui, en vérité, l’oblige à complexifier son jeu.
Si Amber est à l’aise devant la caméra, la réalité de son quotidien est plus mouvementée. Julianne Moore parvient alors habilement à transmettre la vulnérabilité de son héroïne (c’est l’un des trois personnages principaux de Boogie Nights) et sa délicatesse à travers sa relation ambigue avec Dirk Diggler (quasi-fils de substitution dans la vie, partenaire de jeu à l’écran). Autant dire qu’on avait rarement vu une actrice porno avec une personnalité aussi fouillée au cinéma, et le talent de Julianne Moore n’y est pas étranger.
4. THE BIG LEBOWSKI
- Date de sortie : 1998
- Durée : 1h57
Comment oublier l’apparition de Maude Lebowski, accrochée à un rail au plafond avec deux pinceaux et une culotte, et qui plane jusqu’à sa grande toile avant d’enfiler son manteau pour parler vagin ? Dans The Big Lebowski, Julianne Moore est drôle parce qu’elle n’essaye pas d’être drôle. Elle est au contraire monolithique, et déblatère avec une voix impassible (et un accent irrésistible) pour recadrer les choses et imposer son tempo.
C’est un travail d’orfèvrerie où chaque phrase compte, à tel point que l’actrice raconte qu’Ethan Coen la dirigeait en lui demandant de retirer un mot par ci par là, jusqu’à trouver le rythme parfait.
Alors oui, Julianne Moore a seulement une poignée de scènes, et reste en arrière-plan de la grande aventure de The Dude. Mais entre sa coupe de cheveux, son fou rire au téléphone, son allure de viking dans la scène de rêve et son attitude de sociopathe, elle est l’un des personnages (féminins) les plus iconiques du cinéma des frères Coen.
5. MAGNOLIA
- Date de sortie : 2000
- Durée : 3h04
Quoi de plus logique pour Paul Thomas Anderson que d’avoir Julianne Moore dans Magnolia, son film chorale sous très forte inspiration Short Cuts ? Même décor (Los Angeles), même puzzle hollywoodien (Tom Cruise, Philip Seymour Hoffman, John C. Reilly, William H. Macy, Jason Robards…). Sauf qu’entre temps l’actrice a monté les échelons dans l’industrie (une nomination aux Oscars, un blockbuster chez Steven Spielberg avec Jurassic Park 2). Mais PTA est un grand cinéaste, et il tire encore une fois le meilleur de tout le monde.
Comme dans Short Cuts, il y a une scène frappante, tétanisante, et presque grotesque : celle de la pharmacie, où le personnage de Julianne Moore déraille, vide son sac de jurons et lance un « Shame on you ! » effroyable. Et comme dans Short Cuts, il est question de pudeur. C’est une lente montée en puissance, appuyée par les silences de Linda, la musique de Jon Brion, et finalement un lent zoom presque aussi indécent que les questions des pharmaciens.
Pas étonnant que la scène soit devenue iconique (les amateurs de gif et memes le savent bien). Elle représente à merveille toutes les facettes de Magnolia, grand film grandiloquent, tour à tour déchirant et ridicule, qui assume tous les extrêmes (plus de 3 heures, une pluie de grenouilles, une pause musicale).
6. HANNIBAL
- Date de sortie : 2001
- Durée : 2h05
Meilleure utilisation d’un frigo
Quand Jodie Foster, oscarisée pour Le Silence des agneaux, a décidé de ne pas revenir pour Hannibal (à cause du salaire, du scénario, d’un autre film qu’elle devait faire, ou tout ça à la fois), la recherche de la nouvelle Clarice Starling a électrisé Hollywood. Les noms de Cate Blanchett, Angelina Jolie, Ashley Judd et Hilary Swank ont circulé, parce que tout le monde voulait ce rôle. Et c’est finalement Julianne Moore qui l’a décrochée, au grand bonheur d’Anthony Hopkins qui avait travaillé avec elle sur Surviving Picasso.
Evidemment, tout le monde l’a comparée à Jodie Foster, et ça a été d’autant plus féroce que Hannibal a été plutôt mal reçu. Mais Julianne Moore est une autre Clarice, dans un autre espace-temps. Moins naïve mais pas moins idéaliste, plus déterminée mais pas plus cynique, elle recroise la route de Hannibal Lecter pour une danse macabre autrement plus spectaculaire et sanglante.
Tout a été reproché à Ridley Scott et ses scénaristes David Mamet et Steven Zaillian, sachant que le bouquin de Thomas Harris avait lui aussi divisé. Encore aujourd’hui, il est souvent mis de côté, et seulement aidé par le désamour encore plus grand pour Dragon rouge et Hannibal Lecter : Les origines du mal. Pourtant, Hannibal est un joyau noir, d’une beauté renversante. Et Julianne Moore fait partie des choses les plus brillantes de cette suite.
7. THE HOURS
- Date de sortie : 2003
- Durée : 1h54
Julianne Moore rêvait de ce rôle depuis qu’elle avait lu le livre de Michael Cunningham, publié en 1998, et le destin a bien fait les choses. Doublement même, puisqu’en 2003, elle était nommée deux fois aux Oscars pour un rôle de femme au foyer des années 50 délicatement désespérée, avec Loin du paradis et The Hours (en second rôle).
Le personnage de Laura Brown est le vrai pilier de The Hours. C’est elle qui lit Mrs. Dalloway de Virginia Woolf (incarnée par Nicole Kidman), et y trouve une ultime raison de vivre ; et donc de partir et abandonner sa famille. Des années plus tard, son fils Richard (Ed Harris), atteint du sida, finit par se suicider sous les yeux de Clarissa Vaughn (Meryl Streep).
Comme Virginia Woolf, le personnage de Laura est profondément triste, seul et malheureux. La différence, c’est qu’elle trouve une issue à ce désespoir avec un geste précisément désespéré, qui la condamne à une vie encore plus solitaire. Mais au moins, elle est vivante. Ou comme elle l’explique si bien à la fin : « Qu’est-ce que ça veut dire de regretter, quand on n’avait pas le choix ? C’était la mort. J’ai choisi la vie« .
Au départ, Betsy Blair devait incarner Laura âgée, face à Meryl Streep. C’est finalement Julianne Moore qui revient à l’écran, pour une scène absolument déchirante. Et même derrière un lourd maquillage, elle reste impeccable, dévoilant avec une pudeur bouleversante les paradoxes de cette femme.
8. LOIN DU PARADIS
- Date de sortie : 2002
- Durée : 1h47
En grand fan de Douglas Sirk et de ses chefs-d’oeuvre dans le genre du mélodrame humaniste, Todd Haynes a commencé à lui rendre hommage à sa manière, en parlant avec tendresse de différence dans un écrin évoquant l’Age d’or d’Hollywood. Dans cette dynamique, Loin du paradis doit beaucoup à la prestance que Julianne Moore donne à Cathy, une femme au foyer modèle dont le malheur ne peut que rester enfoui, dissimulé au reste de la société. Alors qu’elle découvre l’homosexualité de son mari, qui remet en question ses choix de vie, son affection pour Raymond (génial Dennis Haysbert), son jardinier noir, réveille le racisme institutionnalisé de toute la communauté.
Récit d’un amour impossible, où la lutte des classes et des ethnies s’impose dans toute son absurdité, Loin du paradis est un film d’une grande sensibilité. Alors qu’il se plaît à filmer avec des codes couleurs affirmés l’arrivée de l’automne, ses feuilles mortes et ses bourrasques de vent, Todd Haynes fait de sa mise en scène une caresse qui se transforme en gifle. Face au poids du monde qui les entoure, Cathy et Raymond ne peuvent que souffrir du non-dit de leurs sentiments. Julianne Moore l’approche avec beaucoup de finesse, et bouleverse sans avoir besoin d’en faire des tonnes.
9. BLINDnESS
- Date de sortie : 2008
- Durée : 2h
Au royaume des aveugles, les bornées sont rois
Après des années d’effort pour convaincre l’écrivain José Saramago de vendre les droits de son livre, la sortie de Blindness a sans nul doute été une douche froide vu son accueil tiède au Festival de Cannes et son échec au box-office. Mais le film réalisé par Fernando Meirelles mérite amplement une deuxième chance, et c’est un peu (beaucoup) grâce à Julianne Moore.
Dire qu’elle porte le film sur ses épaules est de circonstance puisqu’elle incarne le seul personnage qui voit encore au milieu d’une épidémie de cécité. De la simple épouse ordinaire et sans nom (comme tous les personnages), elle devient presque messie dans l’enfer de cette épidémie, qui remet en jeu toutes les notions d’humanité dans une cage où la civilisation s’écroule.
C’est Julianne Moore qui a décidé de se teindre les cheveux en blond, pour mieux disparaître dans la masse. Une allure d’ange pâle, selon le réalisateur de La Cité de Dieu, qui détone dans ce pur cauchemar passant par toutes les couleurs de l’horreur, et qui se termine dans un nuage post-apocalyptique. Du début à la fin, l’actrice est d’une justesse imparable, glissant peu à peu vers la violence avant de regagner la lumière.
10. A SINGLE MAN
- Date de sortie : 2010
- Durée : 1h40
Top 10 des looks de Julianne Moore au cinéma
Dans A Single Man, Julianne Moore n’a que quelques scènes, mais un rôle en or : Charley, l’extravagante meilleure amie du personnage incarné par Colin Firth, qui noie sa solitude dans le gin, les faux cils et les belles robes. Le film de Tom Ford raconte la dernière journée d’un homme qui n’a plus de raison de vivre et fait discrètement ses adieux au monde, et l’étape alcoolisée chez cette vieille amie est cruciale.
Au milieu des rires, des souvenirs et des pas de danse, cet homme éteint semble d’un coup se rallumer, réveillé et enragé par les mots ridicules de son amie (et son ego). Tout le monde est triste donc plus personne n’arrive à s’écouter, et la crise est évitée de peu. Mais en quelques minutes, Julianne Moore impose toute la fausse légèreté et vraie détresse de cette femme tendrement pathétique et narcissique.
De sa première apparition au saut du lit, clope au bec et sans maquillage, jusqu’à son réapparition en tenue de combat avec une coiffure et une robe fabuleuses, ce personnage se construit puis s’écroule sous nos yeux. Et finit par disparaître dans un plan lourd de sens, où les portes se referment sur un baiser volé et ses yeux tristes. Ou comment donner une leçon en un temps express.
11. CRAZY, Stupid, LOVE
- Date de sortie : 2011
- Durée : 1h58
Dans cette comédie romantique où elle tient le haut de l’affiche avec Steve Carrell (aux côtés de rien de moins que Ryan Gosling, Emma Stone, Kevin Bacon, John Carroll Lynch et Marisa Tomei), Julianne Moore trouve une occasion en or de raviver sa flamme comique. Eh oui : l’actrice phare des drames en tout genre sait être drôle, et pas qu’un peu. Glenn Ficarra et John Requa lui offrent ici le rôle d’une femme qui s’ennuie dans son mariage et demande le divorce, avant que son mari ne se remette en question et trouve les moyens de la reconquérir.
Terriblement attachant et bien écrit, son personnage bénéficie de dialogues aussi drôles que touchants, et Julianne Moore les interprète avec autant de brio que s’il s’était agi de la performance à Oscar de sa vie. Avec Crazy, Stupid, Love, elle prouve qu’il n’y a pas de genre trop populaire ou de situations trop téléphonées pour être excellente.
Mention spéciale à la séquence où Emily, son personnage, appelle son ex et père de ses enfants en prétextant avoir besoin d’aide pour relancer le chauffe-eau. En réalité, Cal l’observe par la fenêtre (ne faites pas ça chez vous et encore moins chez les autres) et constate qu’elle n’a pas réellement besoin de son aide, et qu’elle souhaite juste entendre sa voix. D’une courte scène au potentiel dangereusement nunuche, Julianne Moore tire un échange terriblement juste, subtil, et émouvant. Une performance à son image, qu’il serait bien dommage de déprécier à cause du genre galvaudé de la comédie romantique (celle-ci en particulier étant, au passage, d’un très bon niveau).
12. MAPS to the stars
- Date de sortie : 2014
- Durée : 1h51
David Cronenberg passe à la sulfateuse le petit monde hollywoodien, ses états d’âme et son entre-soi dégoûtant, incestueux. Évidemment, il lui fallait une belle palette de méga-stars, dont Julianne Moore (qui a remplacé Rachel Weisz) en comédienne ravagée prête à tout pour un rôle, symbole d’une industrie qui ne tourne pas rond. Comme celle-ci, le personnage se fait régulièrement humilier, jusqu’à une scène de toilettes qui a fait couler plus d’encre que de bronze.
Maps to the Stars est à la fois la preuve que Julianne Moore est assez iconique pour être élue représentante de sa caste et assez audacieuse pour sérieusement abîmer cette image, pour le compte d’un cinéaste insolent. Son interprétation serait d’ailleurs inspirée, si l’on en croit ses dires dans les notes de production, « d’un amalgame de personnes qu’elle a connues et observées ». L’actrice a emmagasiné des années d’arrangements hollywoodiens et elle redégueule tout sans sourciller.
Elle ajoutait dans The Guardian : « [Havana] est l’une ces créatures très communes dans notre industrie, dont l’estime et l’affirmation de soi est projetée de l’extérieur, plutôt que de l’intérieur. Et au plus vous vivez longtemps avec ce mode de vie, au plus vous devenez vide, jusqu’au moment où simplement vous implosez ». Une lucidité assez rare sur ses pairs, qui nourrit une performance bien plus subtile que les extraits généralement choisis ne le laissent deviner. On n’aurait pu rêver meilleure vedette pour suivre la carte des étoiles. Et remporter un Prix d’interprétation à Cannes.
13. STILL ALICE
- Date de sortie : 2015
- Durée : 1h39
Oui, la présence de Still Alice dans ce classement peut sembler un brin facile, étant donné que le film a permis à Julianne Moore de décrocher un Oscar de la meilleure actrice. Et pour beaucoup, sa performance en tant que femme atteinte d’une forme précoce d’Alzheimer cochait toutes les cases pour amadouer l’Académie. C’est un peu vrai, d’autant que le long-métrage sombre régulièrement dans le tire-larmes un brin manipulateur, mais Moore transcende ces limites, comme si elle jouait dans un autre film.
L’idée brillante, c’est de faire du Dr. Alice Howland une linguiste renommée, alors même que sa maladie lui fait perdre petit à petit ses mots. Julianne Moore dépeint du mieux qu’elle peut une forme de résistance par ses tentatives de sauvetage de sa mémoire, tragiquement vouées à l’échec. Qu’elle se perde au milieu de son jogging ou qu’elle répète des gestes de son quotidien avec son mari, Alice devient un corps dépossédé de ce qui la définit. Or, c’est bien ce corps, dans toutes ses subtilités, qui porte le film sur ses épaules.
14. gloria bell
- Date de sortie : 2018
- Durée : 1h41
« Ce film n’existerait pas si ce n’était pas pour Julianne. C’est uniquement pour elle ». Voilà pourquoi le réalisateur Sebastian Lelio a décidé de faire un remake de son film propre Gloria sorti en 2013, et avec Paulina García dans le rôle-titre. Et tout est parmi d’un malentendu quand le réalisateur chilien a rencontré Julianne Moore (qui avait adoré le film original), puisque personne ne voulait faire un remake… sauf si l’autre en avait envie.
Ainsi, Gloria a donné naissance à Gloria Bell, pour raconter la même histoire : une quinquagénaire divorcée, seule, indépendante, qui aime danser et aimer, et cherche des raisons de continuer à danser et aimer. C’est évidemment un boulevard pour Julianne Moore, qui a toujours eu le goût pour les films indépendants, et trouve ici un magnifique rôle, tout en nuances et petits écarts.
Et s’il ne fallait qu’une image pour résumer Gloria Bell, ce serait la fin, où elle danse seule sur la chanson Gloria d’Umberto Tozzi. La joie, le désarroi, la liberté, la tristesse, l’euphorie, la force, l’espoir : tout ça en quelques minutes silencieuses, où le visage et le corps de Julianne Moore vibrent d’une manière absolument magnifique.
15. MAY DECEMBER
- Date de sortie : 2023
- Durée : 1h57
La belle histoire d’amour cinématographique entre Todd Haynes et Julianne Moore ne connaîtra jamais de repos, en tout cas c’est l’espoir que peut donner leur dernière collaboration en date. Avec May December, Todd Haynes organise un duel d’actrices cruel et fascinant, au cours duquel Julianne Moore affronte Natalie Portman dans l’adaptation très libre d’un fait divers.
Portman doit s’inspirer de Moore pour un rôle de cinéma, mais celle-ci joue déjà un rôle au quotidien, et se cache derrière une façade de femme-enfant naïve, aux attitudes factices (jusque dans son zozotement enfantin à peine crédible), pour mieux dissimuler sa personnalité égoïste et manipulatrice. Un personnage tout en sous-couches jonglant entre froideur, mystère, vulgarité et pathétique, et qui représente un formidable terrain de jeu méta pour la comédienne.
Le film fait une critique ironique et cynique de la conception du métier d’actrice à l’hollywoodienne, et Julianne Moore s’en donne à cœur joie de verser dans l’auto-dérision intellectuelle. Tour à tour mentor, modèle ou saboteuse de Natalie Portman, elle s’engouffre dans les quelques brèches que laisse apparaître son personnage pour faire sentir une personnalité double (voire triple, à ce stade) avec le talent qu’on lui connaît. On en redemande déjà.
Bravo pour avoir cité « Short Cuts » et « Safe », mais j’aurais ajouté « Children of Men » pour le rôle de fanatique qu’incarne si bien J MOORE …et puis quel film …et quelle MUSIQUE !
Je m’attendais à voir « Les fils de l’homme » dans la liste
Une mise à l’honneur qui fait plaisir pour cette grande actrice discrète et élégante.
Puis quand en plus on rappele mine de rien que hannibal est un grand film ça met forcément de bonne humeur.
@Ankytos
Evidemment que le film est passionnant, on a déjà eu l’occasion de le dire sur le site. Mais son rôle est très mineur, et pas mémorable quand on regarde la riche filmographie et les rôles de Julianne Moore.
Comme expliqué dans chaque partie, on parle de l’interprétation et des rôles de Julianne Moore. Qui brille dans des films parfois jugés moyens.
Et dans la liste de ses films populaires notables :
– Evolution
– Le Monde perdu
– Kingsman 2
J’ai mal lu ? Une liste avec quand même quelques films moyens mais pas le chef d’œuvre Children of Men ?
C’est parce qu’on ne la voit pas tout du long ?
Dommage quand même.
Pour moi son meilleur rôle est celui de Sarah Palin dans Game Change. Elle fait littéralement oublier qu’il ne s’agit pas de la vraie Palin. le look, la gestuelle, les expressions faciales etc.. Tout y est. C’est une formidable performance.
@Kojak
Je la trouve hilarante dans ce film !
On en avait parlé dans un dossier à part entière : https://www.ecranlarge.com/films/dossier/1490928-s-o-s-fantomes-version-trash-debile-avez-honte-daimer-faut-pas-ivan-reitman-julianne-moore
Aussi pour ma part :
Non stop 2014
Assassins 1995
Evolution 2001
L’oublie 2004
Septième fils 2014
Neufs mois aussi 1995
L’aveuglement 2008
Et un petit dossier sur assassins, de donner, pas si nul que beaucoup l’on dit…