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Dodgers : d’où le premier roman de Bill Beverly tire-t-il sa force ?

Par Jean-Luc Hassaique
23 mai 2016
MAJ : 21 mai 2024
4 commentaires
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Nous vous parlions il y a peu de Dodgers, premier roman noir et initiatique paru aux éditions du Seuil. Nous revenons aujourd’hui sur les grandes qualités de ce texte.

Dodgers narre l’odyssée de East, jeune afro-américain trvaillant pour un gang, lequel lui a donné la charge de surveiller un bâtiment où dédié au trafic de stupéfiant. Jusqu’au jour où tout dérape, et qu’une mort inattendue l’oblige à accepter une mission dans laquelle il sera flanqué de trios compagnons d’infortune.

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Un premier roman d’une rare puissance

Le polar des grands espaces, la radiographie sanglante de l’Americana sont des genres particulièrement usités, et riches de grandes plumes. Par conséquent voire un jeune écrivain tel que Bill Beverly, capable de s’emparer de ces figures dès son premier roman est extrêmement rafraîchissant.

Et si l’écrivain reste parfois un peu trop attaché au mythe de la rédemption, indissociable de la pop culture américaine, une fois encore, il convoque cette identité remarquable avec une adresse saisissante.

 

American way of lie

Les paysages américains auront été à eux-seuls pourvoyeurs d’une littérature foisonnante, de Twain, à McCarthy. La force de Bill Beverly, c’est que plutôt d’enfiler les habits trop grands de ses aînés, il choisit de subvertir la représentation classique des grands espaces.

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Quand le jeune East et sa bande envoyés dans le Wisconsin pour éliminer un témoin quittent pour la première fois Los Angeles, ils découvrent finalement que les immensités traversées ne sont pas autant d’espaces libérateurs, mais de nouvelles « boîtes », dans lesquelles leurs personnalités ne peuvent qu’être étouffées, enfermés, réduites au clichés et in fine, traquées.

Le paysage américain comme ultime prison pour un Rêve vicié, c’est une des belles idées et grande force de Dodgers, une sorte de claustrophobie des grands espaces, dont souffre une jeunesse américaine vouée à l’enfermement, phsyique et symbolique.

 

Des influences maîtrisées

Si Dodgers est un premier roman, on sent que son auteur est allé à bon école. Son texte évoque tour à le Jesus’Son de Denis Johnson ou le Richard Price de Clockers. Ses prédécesseurs ne lui servent jamais de cache-misère, mais on sent l’écrivain suffisamment sûr de ses connaissances littéraires et stylistiques pour dévier légèrement de leur pas, sans s’égarer, ni répéter une balade trop attendue.

 

Sur les chapeaux de roues

Le traitement de la violence, véritable machine à stéréotypes, tant l’initiation par le sang constitue un attendu de la culture américaine, aurait pu être le point faible de Dodgers. Il n’en sera rien. Car Bille Beverly a manifestement fignolé ses explosions de violence, les imbriquant toujours parfaitement à la psyché de ses personnages.dodgers

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MrSyntaxx

Que d’erreurs…à re-revoir les gars.

Pseudhau

Et le rapport avec le cinéma, sinon ? Z’êtes un site dédié à la littérature, maintenant ?

REA

Je suppose que c’est une erreur d’avoir mis en visuel « Straight Outta Compton »…

cadonnenvi

ca donne envie