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Jackie Chan : ses 10 Meilleurs Films, qui ont changé les règles du cinéma d’action pour toujours

Par Antoine Desrues et Mathieu Jaborska
9 juin 2024
24 commentaires

Jackie Chan, ce n’est pas que des chorégraphies martiales démentes et des dizaines d’os brisés pour le plaisir du cinéma. C’est du grand art de mise en scène, qu’on a classé en 10 films indispensables.

C’est une figure incontournable pour les amateurs d’action, une légende pour les amateurs de comédie et la référence internationale absolue de la comédie d’action. Jackie Chan est un monument du cinéma hongkongais, qui a non seulement largement contribué à son exportation en occident, mais l’a doté de quelques-uns de ses chefs-d’œuvre. La rédaction compte dans ses rangs deux de ses admirateurs, dont la mâchoire se décroche encore à chaque cascade insensée, à chaque mimique, à chaque coup de pied.

Difficile, très difficile de sélectionner 10 œuvres dans son impressionnante filmographie, qui compte largement plus d’une centaine de titres. L’élaboration de cette sélection a donc fait l’objet de débats enragés, qui ont bien failli finir en combats de maître. Présentés par ordre chronologique, voici donc nos 10 films préférés de Jackie Chan. Garanti 100% subjectivité et amour de la mandale bien placée.

Pas de film américain, désolé

1. La Hyène intrépide

  • Sortie : 1979
  • Durée : 1h37
L’ombre de Bruce Lee, l’humour déjà affiné

Féru d’arts martiaux depuis ses 7 ans, Jackie Chan commence sa carrière par de brèves apparitions, y compris dans des films de Bruce Lee. Son premier gros succès en tête d’affiche est Se ying diu sau, titré en français Le Chinois se déchaîne (oui…), mais son premier long-métrage en tant que réalisateur est bel et bien La Hyène intrépide, démonstration d’action comique qui fait longuement étalage de ses nombreux talents. Il y applique les préceptes de la kung-fu comedy, plus ou moins élaborés avec le réalisateur Yuen Woo-Ping lors de la production de Se ying diu sau et pousse déjà l’idée dans des extrêmes impressionnants.

Le récit, qui reprend les figures de l’élève dissipé et du sage maître, puis une histoire de vengeance, est pensé uniquement pour laisser s’exprimer la gestuelle de l’acteur, qui se donne tout entier à son art. Les séquences d’action se succèdent à un rythme effréné, chacune tâchant de s’articuler autour d’un concept très précis et d’épuiser toutes les possibilités qu’il offre dans un combat. Un entraînement pris un peu trop à la légère, un duel avec un ennemi muni d’une lame… ou bien sur la scène des baguettes, première séquence cultissime de sa carrière, qui définit le génie qu’il est en train d’imposer en transformant le moindre objet du quotidien en terrain de jeu aux possibilités infinies. Souvent parodié, jamais égalé…

2. Le Marin des mers de Chine

  • Sortie : 1983
  • Durée : 1h46
photo, Jackie Chan
Seconds before disaster

Le Marin des mers de Chine, et dans une moindre mesure sa suite sortie en 1987, est l’un des piliers de la filmographie de l’acteur. Bien qu’il y aurait beaucoup à dire sur sa description historique et frénétique du Hong-Kong de la fin du XIXe siècle (déjà occupée par les Anglais), il s’agit avant tout d’un accomplissement technique et physique devenu légendaire. Si La Hyène intrépide démontrait tout le potentiel de la kung-fu comedy à la Jackie Chan, c’est bien ce film qui confirme aux yeux du monde ses deux qualités les plus célèbres : une soif de cascade méprisant sa propre sécurité et un comique de geste chorégraphié renvoyant directement au slapstick et à ces célèbres représentants américains : Buster Keaton et Harold Lloyd.

La première est gravée dans le pavé de la péninsule grâce à une chute qui faillit lui coûter la vie. Suspendu à une horloge, il se laisse tomber sur une suite d’auvents. Malheureusement, il se réceptionne très mal et, selon l’autobiographie I am Jackie Chan, sa nuque en prend un sacré coup. Magie du cinéma hongkongais de l’époque : il garde la prise au montage. Encore aujourd’hui, difficile de ne pas détourner le regard lorsque sa tête s’écrase au sol. L’absence de contrôle sur les cascades est assumée par le film, ce qui sidère les amateurs d’action. La deuxième est plus subtile. En 2020, au South China Morning Post, le comédien explique qu’il n’avait en fait pas vu de films slapstick à cette période et qu’il en assumait l’héritage quand il voyait que ça plaisait aux critiques occidentales. Il aurait donc créé son propre slapstick contemporain et local, ce qui force d’autant plus le respect.

3. Soif de justice

  • Sortie : 1984
  • Durée : 1h45
Un pour tous, tous pour un

Après Le Marin des mers de Chine, Soif de justice entérine une formule qui va faire les grandes heures de Jackie Chan. Son comparse Sammo Hung passe à la mise en scène, de sorte à sublimer les capacités physiques de l’acteur par un montage ample et aéré, où les rares inserts accentuent la vivacité de corps qui entrent et sortent du champ de manière burlesque.

Par ailleurs, cette combinaison se complète par la présence de Yuen Biao, qui forme avec Chan et Hung un trio majeur de la comédie d’action. Il faut être honnête : les scénarios sont un peu tous interchangeables (ce coup-ci, Chan et Biao incarnent Thomas et David, les gérants d’un food truck en Espagne qui se retrouvent embarqués malgré eux dans les affaires d’un détective privé).

Néanmoins, Soif de justice se démarque par son décor européen, qui permet au climax de se dérouler dans un château aux élans baroques. De quoi donner un look unique aux combats finaux du long-métrage (y compris un duel à l’épée, ce qui en fait par essence l’un des meilleurs films de cette liste). Le dernier corps-à-corps avec la star débute d’ailleurs sans musique, histoire de mettre l’accent sur les bruitages et la violence des coups. La virtuosité est évidente, mais c’est aussi là qu’on comprend la viscéralité de l’approche de Jackie Chan : il a beau être le héros, il en prend plein la gueule. Et c’est pour ça qu’on reste bouche bée et investi devant ces séquences.

4. Police Story

  • Sortie : 1985
  • Durée : 1h36
photo, Jackie Chan
La comédie d’action ultime ?

Difficile de résumer en quelques lignes le génie de Police Story, qui a marqué au fer rouge la cinéphilie des deux auteurs de cet article, lesquels, à différents moments de leur vie, se sont exclamés : « Attends mais c’est possible, ça ? ». Et oui, c’est possible, surtout quand on est Jackie Chan et qu’on est un véritable casse-cou. Littéralement. Bien entendu, le film comporte son lot d’histoires dingues sur des cascades plus que dangereuses, la plus célèbre étant bien entendu l’hallucinante descente de guirlande, qui lui a valu de nombreuses blessures, dont des brûlures plutôt graves et une dislocation du pelvis, expression médicale qui fait déjà mal quand on l’entend. La séquence conclut une gigantesque empoignade dans un centre commercial résumant bien l’ampleur que les longs-métrages de Jackie ont alors prise. L’équipe brise des kilos de glace dans une suite de bastons plus délicieuses les unes que les autres.

Police Story, c’est une certaine idée de la générosité, le scénario ayant été écrit autour des séquences à grand spectacle plutôt que l’inverse. Et surtout, c’est un film qu’on ne pourrait jamais faire aujourd’hui. La formule parfois un peu réac est souvent balancée à tort et à travers. Mais ici, c’est un fait : l’industrie hongkongaise était alors la seule qui pouvait proposer de telles cascades, pour la simple et bonne raison qu’elle ne s’embarrassait guère des mesures de sécurité qui régissent (heureusement pour les cascadeurs) les tournages américains et même désormais mondiaux. D’où le paradoxe qui donne son sel à ce grand film d’action : bien que le ton du récit soit très léger et que l’acteur se répande en mimiques et autres clowneries, les séquences sont plus que tangibles. Une fine ligne sur laquelle Jackie Chan fait le funambule, pour le plus grand plaisir d’une culture populaire qui ne s’en est toujours pas remise.

5. Dragons Forever

  • Sortie : 1988
  • Durée : 1h42
L’un des meilleurs duels de cette liste

Dans la lignée de Soif de justice, Dragons Forever peut être perçu comme le bijou absolu des “Trois frères”, surnom donné au trio formé par Jackie Chan, Yuen Biao et Sammo Hung (ce dernier étant devant et derrière la caméra). Il faut accepter, non sans humour, que Chan incarne cette fois-ci un avocat expert de la tatane, qui enquête pour le compte d’une mystérieuse société sur son usine chimique polluante, après la plainte de pêcheurs locaux.

Si la considération politique est assez naïve, on y retrouve ce qui fait le sel des personnages incarnés par la star hongkongaise. Jackie Lung appartient au système, jusqu’à ce que celui-ci le trahisse. Après avoir fermé les yeux sur la réalité écologique de l’affaire, ses idéaux ne peuvent s’empêcher de le rattraper, et c’est souvent dans ces moments que la diplomatie atteint ses limites, et que le corps prend le dessus.

En même temps, c’est bien cette rédemption et cette soif de résistance qui rend les combats encore plus impactants, d’autant que Dragons Forever s’amuse avec des méchants particulièrement cruels. Après s’être infiltrés dans l’usine, les héros zigzaguent entre les plateformes, sont jetés dans des piles de cartons et autres joyeuseries martiales démentielles, en exploitant le décor à son plein potentiel. L’un des climax les plus jouissifs de la carrière de Jackie Chan.

6. Big Brother

  • Sortie : 1989
  • Durée : 2h07
The Goatfather

Big Brother est un film assez unique dans la filmographie de Jackie Chan. Loin des formules narratives assez mécaniques d’une grande partie de sa carrière (souvent pensées pour ne pas dépasser les 1h30-40 de film), ce film de gangsters s’étend sur deux heures avec le plaisir communicatif de la rupture de ton. Tour à tour vaudeville, comédie romantique, actioner et film de mafia, il convoque tout un imaginaire de cinéma pour le faire sien, avec ce goût récurrent chez Chan pour des héros catapultés par la force du destin dans des aventures improbables.  

Ici, le protagoniste hérite d’un empire du crime après avoir sauvé un chef de la pègre, et emploie ce nouveau pouvoir pour faciliter… un mariage. Derrière la tendre absurdité du récit, le long-métrage profite également de son échelle et de son ampleur. On en veut pour preuve ce qui reste peut-être l’une des plus grandes séquences d’action de ce palmarès.

Dans un restaurant au look vintage, Chan (reconnaissable à son costard blanc) se bat contre une grande quantité d’ennemis, en exploitant chaque centimètre carré de l’espace. Tables, bord de balcon, escalier en colimaçon, tout y passe avec un sens du timing et de l’introduction fine de la scénographie, qui rendent chaque bouche cassée encore plus spectaculaire.  

7. Opération Condor

  • Sortie : 1991
  • Durée : 1h47
« Là, c’est le moment où j’humilie le cinéma d’action américain »

Quand Jackie Chan fait son Indiana Jones, ça donne le diptyque Mister Dynamite / Opération Condor, aussi connus sous leur titre international Armour of God. Mister Dynamite est plaisant et comporte quelques séquences extraordinaires (l’une d’entre elles causant au cascadeur sa pire blessure, une fracture crânienne exigeant une opération immédiate), mais s’essaie trop longuement au film d’aventure, racisme décomplexé compris, avant de passer à la vitesse supérieure. Sa suite parvient plus habilement à concilier la science du mouvement d’un Jackie alors au sommet de son art et de sa popularité avec les codes réactualisés par Spielberg. La formule est reprise à la lettre : un chasseur de trésor, une compagnie féminine relativement intrépide, des nazis, un voyage exotique…

Le réalisateur dispose cependant de ses modalités : les jolis décors divers sont utilisés dans toute leur verticalité, afin d’organiser des bastons de kung-fu acrobatiques. Les plateformes en mouvement, la poursuite à moto… Comme dans un jeu vidéo, Opération Condor malmène ses personnages grâce à leur environnement et ne se contente pas de leur envoyer une boule en pierre dans la tronche. Même sous influence explicitement américaine, Jackie déploie une orfèvrerie de la chorégraphie qui lui est propre, reliant ainsi volontairement les cultures de deux pays. Un pont qu’il bâtira jusqu’à arriver aux États-Unis, où il fera forte impression… sans faire preuve d’une telle liberté. Toutefois, s’il y a bien un responsable de la pénétration de la folie HK dans le cinéma américain, outre Bruce Lee, c’est bien lui.

8. Police Story 3 : Supercop

  • Sortie : 1992
  • Durée : 1h35
Bad boys and girls

Oui, le premier Police Story est un monument incontournable du cinéma d’action, et une pierre angulaire dans la filmographie de Jackie Chan. Mais on passe trop souvent sous silence le génie de son troisième épisode, qu’on a décidé de mettre à part dans ce classement au vu du renouvellement de son approche narrative.  

Plus que jamais, Jackie Chan comprend que pour se mettre en valeur, il doit pouvoir rebondir sur les prouesses martiales et comiques d’un.e camarade de jeu. Non seulement les scènes d’action y puisent un plus grand sens du suspense par la présence de montages alternés, mais Police Story 3 : Supercop profite tout particulièrement de sa dimension nouvelle de buddy movie.  

Michelle Yeoh est juste parfaite dans le rôle de Jessica Yang, autant pour sa manière de botter des fesses que de mettre à mal la misogynie crasse du personnage principal. Ensemble, ils semblent repousser (encore) les limites du possible, que ce soit dans une séquence de fusillade qu’on jurerait sortie d’un jeu vidéo, ou son final à bord d’un train, où Chan évite de justesse de se faire écraser les parties intimes par la cheminée de la locomotive, tandis que Yeoh roule en moto sur le toit des wagons. Magistral ! 

9. Combats de maître (Drunken Master 2)

  • Sortie : 1994
  • Durée : 1h42
Avoir l’alcool violent

Le voilà, le chef-d’œuvre ultime de Jackie Chan. Le film d’arts martiaux pour les gouverner tous. Suite d’un de ses premiers succès (Le Maître chinois en VF), Drunken Master 2 reste à ce jour l’une des réinventions les plus géniales de Wong Fei-hung, véritable figure historique transformée par le cinéma en héros mythologique du tournant du XXe siècle.  

Cette fois, le spécialiste du style hung-gar est féru de la boxe de l’homme ivre, qu’il approche un peu trop littéralement : en se bourrant la gueule. La physicalité comique de Jackie Chan atteint des sommets par ce mélange de maîtrise et de lâcher-prise, particulièrement galvanisant dans un climax d’une précision chorégraphique chirurgicale. Il faut dire que Drunken Master 2 n’est pas seulement un film double au vu des deux états de son personnage principal. Si Jackie Chan est crédité co-réalisateur, le film était à la base pris en charge par Liu Chia-liang, légendaire cinéaste des grandes heures de la Shaw Brothers (La 36e Chambre de Shaolin, c’est de lui).  

Apparemment, la modernité de Jackie Chan dans son approche des combats et de la caméra aurait amené des tensions sur le plateau, au point où l’acteur-star aurait finalement pris le relais sur la mise en scène. Mais Drunken Master 2 en devient un film encore plus définitif, une synthèse des folies de l’âge d’or hongkongais à l’approche de la Rétrocession. Une idée d’autant plus belle que le long-métrage parle en creux de trafic et de spoliation d’œuvres d’art locales par les colons britanniques. Le tout avec certaines des scènes d’action les plus démentes de la carrière de Chan.  

10. Mister Cool

  • Sortie : 1997
  • Durée : 1h37
Une image qui donnera des sueurs froides à tous les hommes

Il y a dans Mister Cool l’aboutissement de tous les codes du cinéma de Jackie Chan, au point d’en faire rétrospectivement l’un des derniers exercices passionnants de l’acteur. Comme à son habitude, Jackie est un bon gars, qui se retrouve pourchassé par deux gangs rivaux par un concours de circonstances malheureux (il a en sa possession une cassette compromettante sur un règlement de compte). 

Outsider de cet univers violent, il est malmené et contraint à l’improvisation, notamment lors d’un passage avec un pistolet déchargé très drôle. C’est dans ces moments-là que l’action made in Jackie Chan est la plus charmante, ce que confirme Mister Cool avec un aspect burlesque poussé dans ses retranchements. Plus inspiré que jamais par Buster Keaton et Harold Lloyd, la star en tire des idées scénographiques absolument géniales (cette poursuite dans un immeuble en construction muni de très nombreuses portes). L’ultime bijou de Jackie Chan, et d’une certaine idée du cinéma d’arts martiaux hongkongais ? Peut-être. 

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Commentaires
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Pat Rick

J’aime bien Jackie Chan mais tous ses films sont loin d’être géniaux.

birdy l'inquisiteur

@的时候水电费水电费水电费水电费是的 hatc : moi bêtement, quand je vais voir un film, je regarde pas les potins, du coup :

  1. je ne savais pas qu’il avait une fille
  2. je ne savais pas qu’elle était lesbienne
  3. je ne savais pas qu’il l’avait reniée
  4. je n’ai donc rien vérifié de toutes ces infos, à la place j’ai regardé un autre film
hatc

Il a renié sa fille car lesbienne.
Ça ne vous pose aucun problème je vois.

Rorov94

Petit rappel:
Jacky Chan ne fait pas tous ses combats ni toutes ses cascades!
Et cela depuis début de sa carrière…
Il est doublé la plupart du temps!
Depuis la VHS, l’arrivée des formats numériques révèlent les supercheries…il suffit de mettre sur »pause » et là, la magie s’annule, le mythe tombe.
Beaucoup de reportages sur ce sujet sur le net.

Guillermo

A titre perso je mets en tête de liste le diptyque Snake in the eagle’s shadow / Drunken Master. Ce mélange de slapstick à la Buster Keaton avec les chorégraphies de Yuen Woo-Ping… Ces films peuvent sembler ringards aujourd’hui, toutefois je leur trouve une élégance rare.
Et comme cités précédemment Police Story + Le Marin des Mers de Chine. Period.

john-spartan

Je rajouterai à titre personnel, Gorgeous, rien que pour les deux combats avec le regretté Bradley Allan.

Sanchez

Perso ce serait police story mon numéro 1

Bernard tal cnim

The bronx

Saiyuk

Dur de faire un top…
Mais forcément : marin des mers de chine/ police store 1 à 3 / opération condor / drunken Master 2 / who am i
Un maitre

Sanchez

J’ai pas le compte prénium, lequel est premier ?