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Les Meilleurs Films d’Horreur de tous les temps

Par La Rédaction
31 octobre 2024
65 commentaires

Voici notre sélection des 30 meilleurs films d’horreur de tous les temps classés moins effrayant au plus effrayant.

Les Meilleurs Films d'Horreur de tous les temps © Canva Universal

Écran Large vous a sélectionné 30 des meilleurs films d’horreur de tous les temps. Les plus populaires, les mieux notés, les plus effrayants : petit guide.

C’est la grande question : quel film d’horreur regarder quand on a envie de frissonner, d’hurler, de se marrer devant de la tripaille ou de faire une nuit blanche, et qu’on cherche une bonne histoire de monstres, de fantômes, de démons, de maison hantée ou de cauchemar au-delà du réel ? 

Classement des meilleurs films d’horreur, du moins effrayant au plus effrayant.

Voilà ce qu’on appelle se décoller la rétine

30. BRAINDEAD

  • Sortie : 1993
  • Durée : 1h44
« Prends-en de la graine Leatherface »

L’histoire : Lionel Cosgrove est amoureux de la jeune Paquita, mais ça ne plait pas vraiment à sa mère, qui fait tout pour les séparer. Et lorsque la marâtre se fait mordre par un singe-rat meurtrier et qu’elle se transforme en zombie à l’appétit insatiable, les choses se compliquent pour le couple en devenir.

Pourquoi c’est un film d’horreur culte : Braindead est probablement la plus gore, inventive et attachante des comédies d’horreur. Pour conclure sa trilogie dantesque, Peter Jackson ouvre les vannes de l’hémoglobine et du mauvais goût pour ne jamais les refermer. Sa mise en scène suit le mouvement, épouse la folie furieuse d’un long-métrage volontairement grotesque, enchainant à un rythme effréné les effets visuels et les gags délirants, enchâssés les uns dans les autres.

Une générosité toujours inégalée, culminant dans un gargantuesque climax, apogée inoubliable du splatter movie. Comme si les prêtres ninja qui copulent avec les infirmières quasi sans tête, les bébés zombies et les jets de pus dans la bouillabaisse ne suffisaient pas, le cinéaste orchestre un opéra gore interminable. Il dévoile une idée de réalisation par plan, cumule les concepts frappadingues (les intestins vivants !) et se joue de l’espace jusqu’à l’inonder de sang frais. Le spectacle qui en résulte ne demande qu’une seule chose : enfin une édition Blu-ray.

Dans le même genre : Le reste de la trilogie, à savoir Les Feebles et Bad Taste, mais aussi Toxic Avenger et les autres productions Troma (avec un zeste épicé de politique).

29. Evil Dead 2

  • Sortie : 1987
  • Durée : 1h25
La branlette ne sera plus jamais pareille

L’histoire : Ash Williams et sa copine partent en week-end, en amoureux, dans une charmante bicoque abandonnée dans les bois, sans avoir vu le premier film sans se douter qu’un magnétophone très dangereux les attend dans la cave. Forcément, une fois l’incantation enregistrée récitée, des forces maléfiques s’en prennent à eux et le pauvre Ash va être forcé de causer du tort à son aimée.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Parce qu’il faut bien citer un film du maître Sam Raimi, grand artisan de l’horreur et de la comédie qui est même parvenu à sauvegarder (temporairement du moins) son style bien à lui lors de ses pérégrinations hollywoodiennes. Mais c’est bien avec la trilogie Evil Dead qu’il s’est fait connaître. Le premier opus est un petit classique aussi fauché que révolutionnaire. Sa (fausse) suite, Evil Dead 2, est déjà une parodie savoureuse et assurément l’une des comédies d’horreur les plus efficaces jamais tournées.

Avant d’être un amateur d’horreur, le cinéaste est amoureux de la bande dessinée et du slapstick. Voilà qu’il combine les deux dans une montagne russe gore au rythme effréné, multipliant les gags visuels et les plans tous droits sortis d’un comic-book. Le pauvre Bruce Campbell, ami d’enfance et souffre-douleur de Raimi en prend plein la tronche, au fur et à mesure que son imagination débridée se déploie sur ces quelques mètres carrés de forêt. Heureusement, ce héros malchanceux a le temps d’attraper une tronçonneuse et de devenir l’un des personnages de film d’horreur les plus iconiques de tous les temps. Hail to the king, baby !

Dans le même genre : L’Armée des ténèbres, Jusqu’en Enfer, Le Jour de la bête

28. THE DEVIl’s reject

  • Sortie : 2005
  • Durée : 1h47
« We are family »

L’histoire : La famille Firely vit depuis des décennies de petits larcins, de meurtres et autres outrages, perpétrés depuis leur ranch défraîchi du Texas. Quand un raid des autorités les disperse, ils se lancent dans un ultime baroud d’honneur pour réunir le clan et en sauver la matriarche, appréhendée par un shérif assoiffé de violence.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Musicien culte, réalisateur de l’hallucinogène Maison des 1000 Morts, Rob Zombie livre ici son magnum opus. Déclaration d’amour à la contre-culture des années 70 autant que plaidoyer enragé pour les marginaux, les monstres et les laissés pour compte, The Devil’s Rejects est une cathédrale de tout ce que le cinéma américain et la culture occidentale ont produit de démence au cours de ces dernières décennies.

Car si l’amour du cinéaste pour sa galerie d’assassins tripoteurs d’innocents est contagieux, s’il parvient souvent à nous faire rire avec les interactions chaotiques de cette tribu où règne autant la folie que l’amour, il n’en dissimule jamais la monstruosité profonde. On a beau avoir envie d’enlacer Otis et Baby, de taper dans le dos du Captain Spaulding, on ne restera pas pour autant de marbre quand ces joyeux fous furieux s’amusent à martyriser de malheureux musiciens de country, sans oublier de traumatiser une paire de mômes au passage. Chaleureux et aimant, ce road trip sauvage a cela de troublant qu’il nous permet de voir en quoi dans un monde dément la folie est peut-être la seule option valable.

Dans le même genre : Si personne n’a atteint ce degré de jubilation maniaque, on retrouve les graines de massacres de Zombie dans des classiques tels que Maniac ou Henry : portrait of a serial killer.

27. Nosferatu

  • Sortie : 1922
  • Durée : 1h34
Un mur, une ombre, une légende est née

L’histoire : 1838. Un jeune clerc de notaire doit laisser derrière lui sa compagne pour rencontrer le conte Orlok en Transylvanie. Sauf que celui-ci se met à convoiter sa moitié et que, pour la ravir, il sème la mort et la peste.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : On aurait pu parcourir la riche histoire des films de vampire, en prélever quelques chefs-d’oeuvre incontestés comme certains Dracula avec Christopher Lee, Aux Frontières de l’Aube ou Morse. Mais pourquoi ne pas revenir aux origines, certes moins érotisées que les suceurs de sang qui ont suivi l’incarnation de Bela Lugosi, mais assurément définitives ?

Claque visuelle absolue, soulignant parfaitement à quel point l’expressionnisme allemand, a fortiori celui de F.W. Murnau, a construit l’esthétique du cinéma d’épouvante, le premier Nosferatu fait déjà de la figure du vampire un être éminemment cinématographique. La terreur qu’il sème est stylistique, c’est de la lumière sur un écran ou plutôt une ombre au tableau. Il vit sur pellicule et tue des personnages sacrifiables dans des décors difformes. Évidemment, le genre a beaucoup évolué depuis un siècle. Mais se replonger dans cette noirceur originelle tient presque d’un pèlerinage que tout cinéphile devrait considérer.

Dans le même genre : Le fascinant remake de Werner Herzog, mais aussi la version fantasmagorique Vampyr, une anomalie dans la carrière de Dreyer.

26. zombie

  • Sortie : 1978
  • Durée : 1h57
Après deux mois de confinement

L’histoire : Quand il n’y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur terre. Et leur destination, c’est un centre commercial, vers lequel ils se dirigent par réflexe. Manque de bol, c’est là aussi que se réfugie une bande de survivants, qui comptent profiter de la crise pour consommer à moindres frais.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Ils sont beaucoup à considérer que le cinéma d’horreur social est une excroissance de notre époque. Et ils sont beaucoup à ne pas avoir vu Zombie, dans lequel le grand George A. Romero, fort de la réussite de La Nuit des morts-vivants, tire au bazooka sur la société mercantiliste américaine et plus généralement occidentale.

Dans son apocalypse, les morts et les vivants se réfugient dans le lieu qui régit leurs pauvres existences : le centre commercial. Une humanité réduite à ses plus basses pulsions de consommation s’y terre et tente maladroitement de survivre, acculée par des monstres dont les instincts primaires comprennent le poussage de caddie. Les effets gores révolutionnaires de Tom Savini et la musique entêtante de Goblin (surtout présente dans la version européenne) en rajoutent encore à cet état des lieux acide d’une société contemporaine qui n’a pas bougé d’un iota depuis.

Dans le même genre : Les autres films de zombies de Romero (La Nuit des morts vivants, Day of the Dead, Land of the dead et le mal-aimé Diary of the Dead) ou – dans un autre registre – le remake de Zack Snyder et James Gunn, Dawn of the Dead

25. Les Autres

  • Sortie : 2001
  • Durée : 1h45
« Perfectly splendid »

L’histoire : Isolée dans une grande maison sur l’île de Jersey, en attendant le retour de son mari parti au front, Grace élève ses deux enfants, atteints d’une étrange maladie. Parce qu’ils craignent la lumière du soleil, elle vit dans l’obscurité, aidée par quelques domestiques. Mais peu à peu, d’étranges événements lui prouvent qu’ils ne sont pas seuls dans cette maison…

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Vous avez aimé les séries Netflix The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly Manor ? Les Autres est pour vous. Inspiré par les deux livres que Mike Flanagan a adaptés en série (Maison hantée de Shirley Jackson et Le Tour d’écrou de Henry James), le réalisateur, scénariste et compositeur espagnol Alejandro Amenábar a imaginé un film de fantôme malin, sous forme de conte tordu.

Au-delà du fameux twist particulièrement inspiré, Les Autres est un film d’horreur élégant et d’une efficacité redoutable, assemblé avec une maîtrise formidable, et ce dès la toute première scène. Excellente en Grace Kelly perdue dans les limbes, Nicole Kidman mène ce cauchemar qui multiplie les scènes mémorables – l’exploration du grenier aux miroirs, la petite fille aux mains ridées, ou encore les enfants réveillés en pleine nuit par une silhouette près des rideaux.

Dans le même genre : Les Innocents, La Maison du diable, La Maison des ombres, La Proie d’une ombre, ou Hantise si vous voulez rigoler un peu.

24. rendez-vous avec la peur

  • Sortie : 1957
  • Durée : 1h23
Une tête de porte-bonheur

L’histoire : Venu enquêter sur la mort d’un collègue liée à un soi-disant culte satanique, avec l’intention de révéler que c’est une arnaque, un scientifique comprend qu’il pourrait s’être trompé…

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Rendez-vous avec la peur (Night of the Demon) appartient à une autre époque, où l’horreur prenait vie en noir et blanc, avec peu d’effets, et beaucoup d’imagination. Et Jacques Tourneur est un expert en la matière, avec un art de la suggestion et du hors-champ qui l’a imposé parmi les noms incontournables du cinéma de genre.

Rendez-vous avec la peur n’est pas le plus connu de ses films (La Féline est certainement en haut du podium), mais c’est l’un des plus réussis au rayon angoisse. C’est une pure et diabolique fable sur le surnaturel qui s’immisce dans la réalité, pour la transformer en théâtre d’une horreur invisible. C’est l’éternelle histoire d’un homme de science confronté à des choses qui dépassent l’entendement, et c’est une poignée de scènes excellentes, jusqu’à une conclusion terrible. Et il n’est pas impossible de sentir l’impact du film des décennies après, que ce soit dans la fumée noire de Lost ou la fin en hommage de Jusqu’en enfer de Sam Raimi.

Dans le même genre : Toute la filmographie de Jacques Tourneur, notamment La Féline et Zombie.

23. THE MIST

  • Sortie : 2008
  • Durée : 2h
Quand t’as oublié où t’es garé en pleine apocalypse

L’histoire : Lorsqu’une étrange et lourde nappe de brouillard tombe sur la petite ville de Bridgton, dans le Maine, les habitants se réfugient dans le supermarché. Très vite, ils comprennent que d’horribles créatures se cachent dans la brume, mais qu’il faudra aussi affronter les monstres cachés parmi eux…

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Après l’avoir adapté dans les larmes de La Ligne verte et Les Evadés, le réalisateur Frank Darabont était destiné à s’attaquer au vrai Stephen King – celui qui aime les monstres, humains et inhumains. La nouvelle Brume, qui illustre parfaitement toutes les obsessions de l’écrivain, était le matériau idéal avec son huis clos en pleine apocalypse. Et le réalisateur et scénariste s’en sort à merveille.

Avec le récit d’une apocalypse aussi bien à l’extérieur (affreux monstres) qu’à l’intérieur (affreux humains), The Mist est un récit d’une noirceur totale, qui touche du bout des doigts une forme de détresse et désespoir fous. Et en plus de quelques scènes absolument terrifiantes (pensée pour les araignées de la pharmacie), Frank Darabont a imaginé une fin différente du livre. Une fin impossible à oublier vu sa violence inouïe.

Dans le même genre : Fog (de Carpenter, pas le remake odieux), L’Empire des ombres.

22. la maison aux fenêtres qui rient

  • Sortie : 1976
  • Durée : 1h50
Le titre de plus littéral de l’histoire

L’histoire : Un restaurateur est chargé de remettre en forme une fresque située dans une petite église d’un village enclavé. Il fait rapidement face au comportement étrange des habitants, qui cachent manifestement un lourd secret, qui pourrait être lié à une curieuse bâtisse, aux fenêtres ornées d’inquiétants sourires. 

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Parce que certaines histoires vous poussent dessus. C’est ce qui arrive avec cette création qui oscille entre effroi, conte et évocation d’une communauté énigmatique. Tout individu ayant déjà eu l’impression lancinante de ne pas saisir les codes l’entourant, d’être le dindon de la farce, ne pourra que frissonner dans la lente descente aux enfers d’un quidam aux prises avec une série de mystères plus angoissants les uns que les autres.

Le restaurateur, chargé de ramener dans la lumière une oeuvre perdue, est le vecteur idéal de cette errance, dont on mettra longtemps à saisir les enjeux, et dont le film se plaira à conserver pour lui de nombreuses clefs. Il demeure toujours en nous quelque chose de sacré et de profane, dont la réunion peut s’orchestrer à la manière d’une flambée de violence irrépressible. Entêtant, inexplicable, La Maison aux fenêtres qui rient est aussi fascinant que son titre.

Dans le même genre : Pour une ambiance poisseuse et mystérieuse, le méconnu I am the pretty thing that lives in the house, disponible sur Netflix, vaut son pesant de sursauts.

21. inferno

  • Sortie : 1980
  • Durée : 1h46
« Bonjour, je suis bien chez monsieur Shining ? »

L’histoire : La jeune locataire d’un immeuble bizarroïde découvre que son logement a une bien étrange histoire faite d’occultisme et de sorcellerie. Mais pas de bol, quelqu’un la zigouille avec un gros couteau, avant que son frère ne déboule pour lui venir en aide. Il s’avérera moins débrouillard, mais plus enclin à la survie. 

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Les deux grands classiques de Dario Argento demeurent évidemment Suspira et Les Frissons de l’Angoisse. Mais la proposition la plus radicale du maître et donc celle qui demeure la plus susceptible de nous troubler, d’engendrer une peur persistante, est Inferno. Tous nos repères y sont progressivement balayés, et si on retrouve évidemment la palette chromatique affolante du réalisateur ainsi que son goût pour le baroque, il se marie ici à un puissant trip géographique. 

Création la plus jusqu’au-boutiste de son auteur, il délaisse presque totalement la narration classique pour nous offrir un condensé des atmosphères et du travail sensoriel qu’il affectionne. Difficile de savoir sur quel pied danser tant, à la manière de son décor, le film se réinvente constamment, à la manière de ce décor changeant, bourré de chausse-trappes et d’impasses. Pour autant, Argento n’oublie pas l’horreur organique et la science du meurtre qui ont fait de son cinéma un des grands chocs européens de la seconde moitié du XXe siècle. En témoigne le destin funeste d’un antiquaire inhumain, dévoré par des rats avant d’être poignardé de la manière la plus démente qui soit.

Dans le même genre : Avec sa dimension opératique, on pense parfois à une version horrifique de Phantom of the Paradise, où la rencontre improbable entre un rêve de sang et le Casanova de Fellini.

20. le carnaval des âmes

  • Sortie : 1962
  • Durée : 1h18
Poursuivie par la mort

L’histoire : Seule survivante d’un crash automobile, Mary se rend dans l’Utah pour jouer de l’orgue. Mais elle sent une présence qui la suit partout où elle va…

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Plusieurs dizaines d’années avant les Destination finale et leurs exécutions accidentelles toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres, le cinéma américain avait déjà fait de la mort une entité collante et d’une miraculée l’héritière d’une malédiction terrifiante. Classique des drive-in et étrange ballade macabre, Le carnaval des âmes met en scène un fantastique pur, issu d’une grande tradition littéraire, une anomalie qui renvoie à la mortalité dont l’humanité se tient le plus éloignée possible.

Depuis, le long-métrage et son final étrange ont eu le temps de devenir cultes, et d’influencer une génération entière de cinéastes divers et variés. Une génération marquée au fer rouge par une oeuvre qui ne paye pas de mine au premier abord, mais qui ne raconte rien de moins que l’angoisse de la mort et son inéluctabilité. Il y a quelque chose dans ce carnaval qui résonne en chacun de nous et cultive nos angoisses les plus existentielles. C’est beaucoup de pouvoir contenu dans une si petite série B.

Dans le même genre : La quasi-intégralité de la série originale La Quatrième Dimension, et en particulier l’épisode L’auto-stoppeur.

19. suspiria

  • Sortie : 1977
  • Durée : 1h35
Petit soucis d’encre à lèvres

L’histoire : Une jeune Américaine s’installe dans l’école de danse de Fribourg. Alors que plusieurs meurtres dérangent le bon déroulé des cours, elle commence à se demander si l’établissement lui-même ne recèle pas quelques secrets mortifères.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : En 1977, Argento a signé l’opus magnum du giallo avec Les Frissons de l’angoisse et il est prêt à passer à autre chose. Né d’une transition, d’un écart artistique assumé, Suspiria est une véritable oeuvre d’art plastique, dans laquelle le cinéaste nous invite à nous immerger. Comme la délicate Jessica Harper qui pousse la porte de cette si étrange école, le spectateur tombe dans une autre dimension, où l’architecture labyrinthique et les murs colorés se contorsionnent à la faveur d’une mise en scène toute puissante, proposant quelques-uns des plans les plus marquants de l’histoire du genre.

Dès lors, Suspiria est un délicieux cauchemar, perdant peu à peu tout lien avec la pseudo réalité. Analysé, décortiqué, découpé dans tous les sens, il est devenu un pur objet de (pop) culture sur lequel il est difficile de s’attarder sans pondre un livre. Il ne reste donc plus qu’à s’y abîmer et profiter d’un voyage sensoriel. Les mots viendront après.

Dans le même genre : La filmographie de Mario Bava, en particulier Six femmes pour l’assassin. Pas dans le même genre : le remake.

18. martyrs

  • Sortie : 2008
  • Durée : 1h39
Le premier film cité quand on parle de cinéma d’horreur français

L’histoire : Traumatisée par son enlèvement lorsqu’elle avait 10 ans, Lucie s’est liée d’amitié avec Anna. Elle pense avoir retrouvé ses bourreaux, une famille à première vue ordinaire, et elle se met en tête de se venger.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Attention, Martyrs fait mal. Et il n’est pas à mettre devant tous les yeux. Sorti en plein milieu de la vague du torture porn, au coeur d’un gigantesque débat sur la violence cinématographique, il ne se contente pas, comme ses semblables, de cyniquement tailler dans l’épiderme de ses protagonistes. Pascal Laugier fait de la souffrance de ses jeunes héroïnes, physique, psychologique ou même sentimentale, le sujet même de son long-métrage, quitte à la faire ressentir à un spectateur qui n’en sortira pas indemne.

Pour ce faire, il convoque tout un héritage du cinéma extrême, en particulier le mondo film, afin de replacer la douleur dans une hiérarchie sociale complètement déshumanisée, dominée évidemment par la religion. La toute fin de Martyrs ne finit pas de diviser son public, et c’est d’ailleurs son objectif. C’est définitivement un film radical, qu’il faut appréhender en connaissance de cause. Mais pour certains (l’auteur de ces lignes compris), c’est un chef-d’oeuvre.

Dans le même genre : Avec un peu plus d’humour et un peu moins de gravité, les deux premiers Hostel.

17. SIGNES

  • Sortie : 2002
  • Durée : 1h45
Scène génialement flippante dans 3, 2, 1…

L’histoire : Une famille isolée dans l’Amérique profonde affronte une invasion alien, qui a commencé par l’apparition de crop circles dans les champs autour de la maison…

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Chacun a sa définition de l’horreur, et c’est ça qui est beau. Pour tous les esprits plus effrayés par les possibilités infinies du cosmos que la simple folie des tueurs en série ou des fantômes dans le grenier, l’alien est la menace ultime, la page blanche sur laquelle tout peut s’écrire.

Imaginé par un M. Night Shyamalan alors au sommet de sa carrière, après les succès de Sixième sens et Incassable (et avant les douches froides du Village, La Jeune fille de l’eau et compagnie), Signes est un film d’invasion à petite échelle, où l’extraterrestre se rapproche peu à peu du cocon familial. Une idée toute simple, que Shyamalan exploite à merveille grâce à une mise en scène d’orfèvre, où le moindre mouvement de caméra et effet de montage sert la tension et la peur. De ce tibia pas très catholique aperçu entre les épis de maïs à cette main noire dans la cave, en passant par ce JT des enfers et la musique terrifiante de James Newton Howard, Signes est un modèle du genre. Et si le film a hanté vos nuits, sachez que vous n’êtes pas seul.e.

Dans le même genre : Dark Skies pour la version cheap, La Guerre des mondes pour la version grand huit, Sans un bruit pour la version mute.

16. Halloween, la nuit des masques

  • Sortie : 1979
  • Durée : 1h31
Michael Meilleur

L’histoire : Échappé d’un hôpital psychiatrique, Michael Myers revient dans son quartier pendant la nuit d’Halloween, et commence à massacrer tout le monde et poursuivre la jeune Laurie Strode.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Parce que c’est impossible d’aimer le cinéma d’horreur sans revenir à Halloween, d’une manière ou d’une autre. Pierre angulaire du genre, le film culte de John Carpenter a donné lieu à une increvable saga (déjà onze films-resuites-remake-reboots), et inspiré des générations de cinéastes, que ce soit avec des copies presque conformes (les sagas Vendredi 13 et Freddy) ou les plus directs des hommages (les personnages du premier Scream regardent Halloween).

Mais au-delà du pur business, la vraie marque des grands films est leur caractère intemporel. Des décennies après, Halloween, la nuit des masques reste un modèle de mise en scène. Épuré, le film est construit comme une lente mélodie horrifique en crescendo, avec la musique magique de John Carpenter, les apparitions fantomatiques de The Shape, et une formule diaboliquement simple. 

Dans le même genre : À peu près toute la saga Halloween (sauf les très nuls, comme Halloween 4, Halloween 5 et Halloween 6) et notamment le dernier Halloween Kills réalisé par David Gordon Green, la saga Freddy, la saga Scream, et si vraiment vous insistez, toutes les mauvaises copies comme Mortelle St-Valentin.

15. THE DESCENT

  • Sortie : 2005
  • Durée : 1h49
Sang pour sang conseillé

L’histoire : Un groupe d’amies part en vacances dans un chalet isolé, au milieu de la nature, pour une expédition spéléologique dans les environs. Mais un éboulement les bloque dans la grotte, et elles découvrent qu’elles ne sont pas seules dans le noir…

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Impossible de l’éviter au rayon horreur. Deuxième et probablement meilleur film de Neil Marshall (Dog Soldiers, Hellboy), The Descent est un excellent programme d’horreur parce que ce n’est pas qu’un film d’horreur. Derrière les monstres, il y a un scénario très solide, construit autour de personnages très bien dessinés, avec en toile de fond une histoire de deuil et de culpabilité.

Soit le carburant parfait pour un cauchemar qui provoquera de beaux frissons (la première apparition d’une bestiole à travers des images nocturnes), mais également de véritables émotions lors d’un climax terrible. Actrices, mise en scène, musique : c’est une équipe gagnante, et un petit classique instantané.

Dans le même genre : La Crypte (version nulle de The Descent), Pyramide (version nulle de La Crypte), ou The Descent : Part 2 à la limite.

14. les innocents

  • Sortie : 1961
  • Durée : 1h39
Gros Kerr sur elle

L’histoire : Une gouvernante d’une grande sensibilité se voit confier la garde de deux enfants après que sa prédécesseuse a disparu dans des circonstances peu claires. Pour attachants que soient les bambins, ils se montrent rapidement obsédés par l’histoire qui lia la disparue à un domestique à la réputation douteuse. Se pourrait-il que le duo soit possédé par les adultes qui en avaient la garde, ou la gouvernante sombre-t-elle dans la folie ?

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Parce qu’avec cette histoire de perversion et de hantise, Jack Clayton a non seulement mis en scène un récit d’une splendeur inégalée, mais parce qu’on lui doit d’avoir créé une véritable charte esthétique, copiée maintes fois. Avec un sens du cadre époustouflant, il chronique l’émergence du mal et la corruption de l’innocence. Et comme si cela ne suffisait pas, la présence d’une comptine terrifiante achève de propulser l’ensemble dans la stratosphère du cauchemar. Les notes de George Auric et leur correspondance avec la composition hallucinée de Deborah Kerr sont inoubliables.

C’est bien elle qui confère à l’intrigue de Les Innocents sa pureté et sa noirceur, elle dont la vulnérabilité nous saisit à la gorge tant elle se mue en victime sacrificielle. Un agneau dont les bourreaux suivent la trace au gré de séquences rehaussées par deux apparitions spectrales, silhouettes toutes  de noir vêtues qui la traquent dans la bruyère, en plein soleil.

Dans le même genre : Création matricielle, son équation de l’angoisse sera dupliquée par Alejandro Amenabar dans Les Autres, puis plus récemment dans La Maison des ombres, jusqu’à ce que Mike Flanagan en livre sa propre vision avec The Haunting of Bly Manor, en revisitant Le Tour d’écrou de Henry James, le texte dont s’inspire Les Innocents.

13. la mouche

  • Sortie : 1986
  • Durée : 1h36
Un ptit coup de BB crème et le tour est joué

L’histoire : Seth Brundle est un biologiste qui pense avoir percé le secret de la téléportation. Il invite une journaliste pour partager sa découverte et ils finissent par tomber amoureux. Ambitieux, il teste lui-même l’engin. Au début, il se sent plus fort. Mais son apparence va vite se dégrader.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : La Mouche est peut-être le plus célèbre des films réalisés par David Cronenberg, l’un des grands apôtres du cinéma d’horreur. Et on y trouve ses obsessions pour les transformations corporelles, allant souvent de pair avec un délitement psychologique. Mieux financé que les sublimes séries B qui ont lancé sa carrière, il fait donc de cette mutation une tragédie putrescente et crapoteuse, dont l’atrocité est rehaussée par les effets spéciaux spectaculaires de Chris Walas.

Plus noir et désespéré encore que le film dont il est le remake (La Mouche noire, déjà assez nihiliste pour l’époque), le long-métrage se réapproprie la traditionnelle figure du savant qui joue à Dieu et la pousse dans des extrêmes jamais atteints. La transformation de Seth franchit à chaque scène une nouvelle étape dans le malsain, au fur et à mesure que le point de vue se décale sur le personnage joué par Geena Davis, référent humain et amoureuse impuissante confrontée à la « politique des insectes ». Une descente aux enfers dérangeante et parfois terrifiante qui se termine dans un climax émotionnellement destructeur.

Dans le même genre : Le reste de la filmographie de Cronenberg (Scanners, Videodrome, Faux Semblants et bien d’autres) ou d’autres représentants de la body horror (Society, Tetsuo).

12. l’au-delà

  • Sortie : 1981
  • Durée : 1h27
Une conclusion particulièrement noire

L’histoire : Hériter d’un hôtel aux abords de la nouvelle Orléans, c’est super chouette. Mais s’il est bâti sur une porte donnant directement sur les enfers et que le contenu de ces derniers commence à se répandre dans notre monde à la manière d’une stomie bilieuse, c’est moins chouette. 

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Parce que la recette des quelques films d’horreur réalisés par Lucio Fulci a toujours quelque chose d’impalpable, pour ne pas dire miraculeux. Accompagné de comédiens approximatifs, tantôt doublés en anglais, tantôt en italien, récitant un scénario jamais très cohérent, et rarement subtil, le cinéaste est pourtant devenu un fascinant artisan de la terreur, usant au mieux des talents de ses proches collaborateurs, jusqu’à former une symphonie qui annihile tous les repères du spectateur.

Grâce à des effets spéciaux férocement inventifs, un goût pour la poésie macabre poussé à l’extrême y compris dans les innombrables séquences gorissimes (parmi les plus éprouvantes de l’histoire du cinéma), une photographie splendide et des musiques, il est parvenu à créer des labyrinthes surréalistes. Et dans L’Au-delà, le dérèglement comme l’hallucination deviennent progressivement l’alpha et l’omega d’un univers sans issue, transformant le récit en une suite de saynètes proches de l’abstraction, qui nous emmène dans une spirale horrifique putréfiée, et ce jusqu’à un épilogue à la noirceur demeurée légendaire. 

Dans le même genre : Inutile d’aller chercher bien loin, autant se pencher sur les autres pépites gorasses du maître, telles Frayeurs, L’enfer des zombies ou La Maison près du cimetière

11. Ring

  • Sortie : 2001
  • Durée : 1h45
Video Killed the Hideo Star

L’histoire : Une journaliste enquête sur une légende urbaine, autour d’une mystérieuse cassette vidéo. Quiconque oserait la regarder, serait condamné à mourir sept jours après. Et lorsqu’elle décide de la regarder, elle comprend vite que c’est bel et bien la réalité. Et qu’elle n’a qu’une semaine pour essayer de survivre.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Il y a eu un avant et un après Ring. Car Ring n’a pas uniquement donné lieu à une des sagas horrifiques les plus bancales du monde (des suites au Japon, une saga aux États-Unis, un remake en Corée, et même l’improbable Sadako vs. Kayako), en plus de créer une mode horrifique légèrement cheap des filles aux longs cheveux.

Le film réalisé par Hideo Nakata et adapté du livre de Koji Suzuki s’est surtout parfaitement saisi d’une pure angoisse technologique face au pouvoir de l’image, avec un traitement passionnant de l’effet de peur et parano collective. Ring a également célébré, malgré lui, la fin d’une époque (la VHS, les vidéo-clubs), et offert quelques-unes des images les plus mémorables en matière de panique face à un écran. Souvent imité, rarement égalé.

Dans le même genre : The Grudge, le (très) bon remake américain Le Cercle avec Naomi Watts, Dark Water du même réalisateur.

10. l’autre

  • Sortie : 1972
  • Durée : 1h48
L’enfer, c’est L’autre

L’histoire : Au fin fond du Connecticut, pendant les années 30, deux jeunes garçons grandissent au cours d’un étrange été, où l’un d’entre eux prend conscience qu’il partage avec sa grand-mère une étrange connexion aux animaux. Autour d’eux, le comportement des adultes se fait de plus en plus inquiétant, voire franchement hostile.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : En réalité, il aurait dû devenir culte, si L’Exorciste, sorti quelques mois plus tard, ne lui avait pas coupé l’herbe sous le pied. Et pour cause, plus « moderne » en apparence, le classique de William Friedkin entretient avec cette merveille (un peu oubliée) de Robert Mulligan énormément de connexions. Une enfance virant au monstrueux, des adultes incapables d’appréhender les changements survenant au sein de sa progéniture, et plus généralement, l’idée d’une société sur le point de pourrir sur pieds sont autant de liens troublants entre ces deux grands récits de la corruption de l’innocence.

Ajoutons à cela que L’autre est le seul film horrifique de Mulligan, ce qui achève d’en faire une création singulière, d’autant plus singulière que si ses purs effets de trouille sont rares, leur puissance est dévastatrice. Observons-nous un enfant pervers ou un pur innocent inconscient de la folie qui imbibe son quotidien ? La réponse est moins évidente qu’il n’y paraît, mais une chose est sûre, après le visionnage, l’usage d’un sécateur risque de vous coûter un peu, et a priori, vous ne vous approcherez plus jamais d’un tonneau d’alcool. Ou d’un doigt sectionné.

Dans le même genre : Une grande partie des longs-métrages visités par des enfants abominables ont emprunté à L’Autre. On pense bien sûr à La Malédiction et son cauchemardesque Damien. Récemment, Good Night Mommy s’est même retrouvé à mi-chemin entre hommage autrichien et pillage en règle.

9. hérédité

  • Sortie : 2018
  • Durée : 2h06
Brûler tue

L’histoire : Ellen est morte. Sa famille, ses enfants, petits-enfants et gendre font de leur mieux pour traverser ce deuil  qui empoisonne leur quotidien… jusqu’à ce que d’étonnants mystères concernant leur généalogie se fassent jour et que leur quotidien se transforme en cauchemar sanglant.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Premier long-métrage d’Ari Aster – dont les courts-métrages indiquaient déjà une très grande maîtrise formelle –, Hérédité semble de prime abord relever des standards de l’horreur d’auteur à l’américaine, avec sa forme parfois compassée et son goût pour les intrigues psychologisantes. Puis, progressivement, le cinéaste va se plaire à brouiller les pistes quant à l’origine de la terreur qui s’abat sur ses personnages, enfermant le spectateur dans un piège à mâchoires qui ne le lâchera plus. Parsemé de scènes-chocs tantôt surréelles, tantôt d’une brutalité imprévisible, le récit efface un à un tous nos repères.

Non content de proposer une mythologie originale, qui se plait à jouer autant d’un certain paganisme qu’à questionner les rôles et les aspirations de chacun au sein d’une cellule familiale perverse, il offre à ses comédiens, Toni Colette et Alex Wolff en tête, des partitions d’une remarquable précision. Sans relâche, il sape nos attentes et nos espoirs, jusqu’à un interminable climax au cours duquel il abat sa dernière carte. Ce qui provoque une peur durable ici, c’est la place donnée au grand-guignol et à l’absurde. Ainsi, quand la violence se déchaîne tout à fait, ce ne sont pas les corps mutilés ou les sévices qui impriment notre rétine, mais le sentiment de folie jamais douce qui imprègne jusqu’aux mouvements de caméra et déplacement des personnages.

Dans le même genre : Tout récemment, Saint Maud a su s’inspirer du rythme lancinant du film comme de la parcimonie avec laquelle il use de ses effets-chocs. Tous deux doivent beaucoup au grand Ne Vous retournez pas de Nicolas Roeg.

8. KaÏro

  • Sortie : 2001
  • Durée : 1h45
Dark moisissure

L’histoire : En enquêtant sur le suicide inexplicable d’un collègue, des gens découvrent l’existence d’un mystérieux site internet, dont l’emprise sur le monde devient de plus en plus terrible.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Pour les amateurs d’horreur, le nom du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa rime avec Cure, Séance et Kaïro. Moins connue que Ring ou The Grudge (même si elle également a eu droit à un affreux remake américain intitulé Pulse), cette histoire de fantômes virtuels commence comme une enquête ténébreuse et inquiétante, avant de vriller dans la dernière partie.

Et c’est là que Kaïro marque l’esprit : en montrant une pure apocalypse d’une noirceur totale, avec des visions absolument cauchemardesques, qui s’évanouissent dans un nuage de mélancolie extrême à la toute fin. Ce n’est pas un film à bouffer comme un Conjuring 8 ou Ring : le prequel du commencement, mais c’est définitivement conseillé à toutes les personnes en quête d’horreur à part.

Dans le même genre : Terreur.point.com (la version cheap), Pulse (le remake américain cheap), Stay Alive (la version cheap avec des jeux vidéo) et Demonlover (la version française auteur et chelou).

7. L’Invasion des profanateurs

  • Sortie : 1978
  • Durée : 1h55
Faire la queue pour être dans le top 30 d’Ecran Large

L’histoire : Une forme de vie alien commence à envahir la Terre en remplaçant peu à peu tout le monde pendant leur sommeil par une copie presque conforme, dénuée d’émotion et obéissante. Les derniers survivants essaient de s’enfuir, et éviter d’être retrouvés tandis que l’humanité se transforme…

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Parce que c’est un pur classique du genre, tiré du livre de Jack Finney publié en 1955. Un bouquin génial qui a donné lieu à plusieurs adaptations au fil des décennies, preuve de son caractère intemporel (L’Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel en 1956, Body Snatchers d’Abel Ferrara en 1993, et le mauvais Invasion en 2007, avec Nicole Kidman et Daniel Craig).

C’est bien simple, cette invasion est un cauchemar absolu, qui ne trouve aucune issue jusqu’à la toute dernière minute, terrassante. Grand exercice de paranoïa collective, où tout le monde peut être un ennemi et où personne n’est intouchable, L’Invasion des profanateurs s’est imposé comme un film d’horreur passionnant, parfaitement mis en scène par Philip Kaufman. Avec en plus un casting diablement solide, mené par Donald Sutherland, Brooke Adams, Veronica Cartwight et Jeff Goldblum.

Dans le même genre : The Thing pour plus de gore, The Faculty pour plus de douceur.

6. shining

  • Sortie : 1980
  • Durée : 2h23
« Bonsoir, c’est le calendrier des pompiers ! »

L’histoire : La famille Torrance s’installe pour l’hiver dans le vaste Hôtel Overlook, dont ils seront les gardiens. Mais ce noyau aimant cache quelques lourds traumatismes, que l’endroit va exacerber, comme s’il se nourrissait du malheur de ses invités, et en particulier de la sensibilité du tout jeune Danny aux phénomènes paranormaux.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Quand Stanley Kubrick se penche sur le cinéma d’horreur, tout le monde tremble déjà un peu. Et quand il adapte celui qui devenait alors le nouveau maître littéraire du grand frisson, l’alliance semble parfaite. Le résultat aura pour défaut de déplaire souverainement à Stephen King, jugeant le film trop froid et déstructuré en regard du roman originel. Peut-être craignait-il que le long-métrage éclipse son propre texte, ce en quoi il avait bien raison, le chef-d’oeuvre de Kubrick ayant presque instantanément éclipsé son – excellent – roman. Il faut dire que le réalisateur est parvenu à conjuguer son style aux exigences de la peur, engendrant une angoisse unique, et jamais égalée depuis.

On a parfois pointé le manque de construction claire du récit, son atmosphère glacée, le peu de clefs qu’il donnait à son public, mais c’est justement là où se situe la puissance de Shining. Dès ses premières scènes et le curieux entretien d’embauche de Jack, nous pouvons sentir que quelque chose ne tourne pas rond. Et pour cause, la géographie de l’Overlook se joue de nous. Elle n’a absolument aucun sens, et derrière les enchevêtrements de couloirs se dessine une suite de perspectives impossibles, de recoins mentaux idéaux pour accueillir les spectres affamés qui hantent les lieux.

Les interminables plans où surgissent les apparitions qui peuplent l’hôtel répondent assez divinement au surjeu cosmique de Jack Nicholson, qui donne ici à voir une performance étonnante. Dans l’outrance perpétuelle, son personnage s’avère un terrain glissant pour le spectateur, comme autant de sables mouvants qui renforcent l’immersion dans ce labyrinthe d’une cruauté sans pareille.

Dans le même genre : Difficile de croire que Kubrick ou King n’ont jamais entendu parler de Burnt offerings, tant le film de 1976 sent le Shining, et tant il entretient d’inquiétantes passerelles avec cette adaptation filmique.

5. it follows

  • Sortie : 2015
  • Durée : 1h40
Maika Monroe
Les blagues les moins attachées sont les meilleures

L’histoire : Une malédiction peut-elle être sexuellement transmissible ? Que feriez-vous si après avoir fait l’amour, une entité à l’apparence changeante, choisissant les traits d’un de vos proches, commençait à vous suivre, et pas dans le but de jouer aux dominos ? Voici les questions auxquelles devront répondre Jay et ses amis, avant que ce qui les suit ne les rattrape.  

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Longtemps considéré aux États-Unis comme un aimable tâcheron fâché avec le box-office, John Carpenter voit son héritage enfin accueilli et digéré par une nouvelle génération de metteurs en scène, et avec quelle intelligence. David Robert Mitchell s’empare de son portrait atmosphérique de l’Americana dans It Follows, pour y injecter les angoisses d’une génération à la croisée des chemins, errant dans des villes pavillonnaires dont la nonchalance dissimule mal une menace sourde.

En imaginant une menace quasi-indétectable, dont on prend toujours confiance trop tard, le film nous met face à un dispositif incroyablement générateur d’effroi. Le spectateur comprend rapidement que les longs panoramiques qui composent la grammaire de l’ensemble lui permettront peut-être de voir venir cette ignoble entité venue dévorer des gamins pas si innocents. Et chacun de commencer sans s’en rendre compte de scruter l’image, de l’analyser en temps réel, devenant acteur de ses propres peurs.

Ajoutons à cela une allégorie glaçante sur le cycle de la violence et la manière dont l’agressé perpétue ou non le mal dont il est victime, et on obtiendra un récit émaillé de saillies d’horreur pure, à l’image de l’assaut d’une maisonnée où rien ne semble pouvoir interrompre le surgissement de corps toujours plus inquiétants.

Dans le même genre : Les liens avec Halloween et Fog sont si prégnants qu’on ne peut les ignorer, tandis que la gestion du suspense évoque évidemment The Thing.

4. hellraiser

  • Sortie : 1988
  • Durée : 1h34
À faire pâlir tous les Marquis de Sade…

L’histoire : Julia et Larry emménagent dans la maison de ce dernier, sans savoir que l’esprit de son frère hante encore les lieux. Lorsqu’il se réveille, il attire les Cénobites, entités trouées de partout appelées grâce à un cube mystique.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : La mythologie transposée à l’écran par Clive Barker est fascinante parce qu’elle puise directement dans l’imaginaire de son créateur. Les fameux cénobites incarnent une passion pour le sadomasochisme et ce qu’il révèle de l’esprit humain. Il y a quelque chose d’à la fois attirant et terrifiant dans la confusion entre plaisir et douleur, entre extase et torture. Confusion qui se matérialise dans une poignée de scènes cauchemardesques.

Par extension, Hellraiser est un fier représentant de l’ambiguïté du cinéma d’horreur, pur shoot d’adrénaline auquel il est facile de rester accro, quand bien même certaines des visions qu’il propose sont capables des pires traumas. Si Pinhead est devenu un tel symbole, une telle idole, c’est aussi parce qu’il incarne lui-même la subtilité du genre et sa beauté vénéneuse. Car en termes de beauté, le long-métrage n’a de compte à rendre à personne : la séquence de « l’éveil » révèle à elle seule la puissance iconographique de cet univers essentiel.

Dans le même genre : Les deux suites, Cabal (en version director’s cut s’il vous plait).

3. alien

  • Sortie : 1979
  • Durée : 1h53
Respirer… délivrer…

L’histoire : l’équipage du Nostromo transporte des minerais d’un bout à l’autre de la galaxie. Ces routiers de l’espace sont sortis de leur hyper-sommeil par un curieux appel de détresse, provenant d’une planète à priori inhabitée. Ils ignorent qu’en croyant porter secours à un cargo en détresse, ils ramèneront avec eux une espèce inconnue, particulièrement redoutable.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Rares sont les films à engendrer leur propre mythologie et assez de suite pour demeurer des piliers de la pop culture, près d’un demi-siècle après leur sortie. Plus rares encore sont ceux qui engendrent à eux seuls un genre, ici le Space Horror. Il faut dire que grâce aux choix radicaux de Ridley Scott, à la direction artistique et au xénomorphe inventé par H.R. Giger, son Huitième Passager va instantanément faire date.

À mille lieues des séries B spatiales ou de sales bêtes en latex massacraient à la chaîne de mauvais acteurs, le metteur en scène des Duellistes choisit filmer sa cruelle histoire en adoptant les codes d’un cinéma presque expérimental, qui répond à merveille aux accents inquiétants de la musique. Sous nos yeux, le Nostromo se transforme en arène presque abstraite, comme attendant un prédateur parfait pour se transformer cirque de sang. Ce décor et cette atmosphère permettront l’avènement d’Ellen Ripley, héroïne révolutionnaire et révélation de l’immense Sigourney Weaver.

Mais si on a retenu la puissance de cette walkyrie cosmique, c’est d’abord la peur qui règne sur Alien, le huitième passager. Atmosphérique, inexplicable, elle naît dès la découverte fascinante d’une carcasse de vaisseau aux airs de mausolée, dont le moindre recoin évoque une nef infernale. En plaçant à la fois l’angoisse sur le terrain d’une pure abstraction plastique et d’une allégorie sexuelle d’une rare agressivité, Scott a réalisé un condensé de peur parmi les plus obsédants du XXe siècle.

Dans le même genre : Sous l’eau, le récent Underwater s’est amusé à repiquer beaucoup d’ingrédients d’Alien, comme l’avait Life, origine inconnue et dans une moindre mesure Last days of mars et son inhospitalière planète rouge.

2. the thing

  • Sortie : 1982
  • Durée : 1h48
Toute la biodiversité n’est pas à sauver

L’histoire : Une équipe de chercheurs déterre une créature étrange en plein milieu de l’antarctique, après avoir recueilli le chien de leurs collègues, apparemment devenus fous. Lorsque la bestiole se réveille, elle va prendre la forme la plus vicieuse possible : la leur.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Un no-man’s land hostile. Une galerie de personnages méfiants balayant le spectre des personnalités américaines. Kurt Russell. Une créature protéiforme signée le grand Rob Bottin. Et la musique d’Ennio Morricone et ses rythmes suspendus, son inquiétante tranquillité… tous les ingrédients sont là pour fabriquer un chef-d’œuvre. Le chef-d’œuvre. Celui de John Carpenter. Et puisqu’il est question de la peur, la vraie, éjectons la question du remake, la question du corps étranger et des sous-entendus politiques qu’il projette sur le récit, menaçants encore aujourd’hui.

The Thing est juste une parfaite machine de terreur. L’horreur y est toujours en embuscade, hors champ, prête à se manifester dans des séquences cauchemardesques dignes des peintures les plus glauques de Francis Bacon. Pire encore : elle est dans l’autre, elle pousse à la paranoïa la plus extrême, la plus terrible des incertitudes. Et puis, il y a le malaise, celui de voir le corps humain réarrangé et déformé, transformé en hybride malsain. Enfin, à la toute fin, c’est la peur de la contamination qui l’emporte. Comme dans Alien, être le dernier rempart avant la mort de l’humanité instaure une certaine pression, qui devient vite insoutenable lors d’un dernier face-à-face à la limite du questionnement philosophique.

Dans le même genre : Les plus grands huis clos ou quasi-huis clos de Carpenter, comme Assaut, Halloween et Le Prince des Ténèbres. Et puis, bon, il y a un remake/prequel.

1. Massacre à la tronçonneuse

  • Sortie : 1982 (en France)
  • Durée : 1h23
La rédac a tranché

L’histoire : Cinq adolescents traversent le Texas dans un van. Un peu méfiants de l’inhospitalité de la région et du comportement des auto-stoppeurs locaux, ils s’arrêtent pour faire le plein d’essence. Mais les autochtones ne les laisseront jamais repartir.

Pourquoi c’est un film d’halloween culte : Une bonne partie des textes ci-dessus le démontrent déjà. L’horreur est souvent plus viscérale lorsqu’elle est humaine, quand on l’extrait d’un fantastique trop détaché du réel et qu’elle peut se glisser chez nos voisins. D’où le traumatisme engendré par Massacre à la tronçonneuse, véritable pavé dans la marre cinématographique, qui, dans un contexte politique très particulier, dévoile un ennemi de l’intérieur, à la crasse plausible, et surtout 100 % américaine. Le pur produit dégénéré de la culture dont l’immense majorité des spectateurs de l’époque faisait partie.

Les médisants qui lui prêtent une réputation de boucherie gore ne l’ont en réalité jamais vu. Aride, austère, voire carrément éprouvant, le film d’horreur définitif réalisé par Tobe Hooper troque les jets de sang contre une brutalité abjecte, le sensationnalisme contre une mise en scène quasi documentaire. À l’époque, il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du 7e art, de la culture américaine et dans un imaginaire collectif bien moins tranquille depuis. Eh oui, le cinéma d’horreur a ce pouvoir.

Dans le même genre : En quête de red necks, jetez-vous sur Délivrance, les Wolf Creek, La Colline a des yeux, La Dernière maison sur la gauche ou La maison des mille morts. Dans le reste de la saga, il y a à boire et à manger.

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Berlingo

Comme d’autres ici je trouve qu’il manque The Witch, mais c’est extrêmement difficile de faire un top 30 de films d’horreur, peut-être le genre le plus dur à classer, tellement c’est personnel ! Et puis entre l’horreur, l’épouvante, le gore, le thriller, le polar, le fantastique, la SF… la peur englobe beaucoup de genres!
Cette année j’ai vu When Evil Lurks, un film argentin bien sauvage et dérangeant, qui fera date. Un peu dans le même genre de cas de possession à la campagne, il y a le terrifiant The Strangers, film sud-coréen stupéfiant de maîtrise.
Quelqu’un cite Dark Water, je trouve moi aussi que c’est un des plus grands films de fantômes japonais. On peut citer aussi Mr Babadook, Vendredi 13 (l’original et le remake de 2009, grand slasher), Eden Lake, Get Out, Haute Tension de Aja…
Je mets aussi une petite pièce sur le diptyque « ça » sorti en 2017/19, qui à défaut d’être très flippant a bien saisi l’esprit du roman. Le Silent Hill de Gans a des bons moments, très fidèles aux jeux. Dans le genre jubilatoire, on peut en toute confiance se jeter sur tout Rob Zombie…
Et puis La Colline a des yeux, quand même ! L’original comme le remake de Aja. Deux pépites !

SaulGood

Les 2 films qui m’ont vraiment fait flipper et non présent : « Il est de retour » enfant. Un traumatisme comme beaucoup il me semble.
Mulholland Drive : pas un film d’horreur, mais une scène particulière qui reprenait tellement fidèlement l’ambiance d’un cauchemar qu’elle m’a glacé.

dorianmcfly

It Follows est trop haut à mon gout et The Witch mérite largement une place, pour moi il est top 10 facile.

morgiana83

Merci pour la liste, j’ai noté 3-4 trucs que je vais aller voir rapidement.
Le dernier film de cette liste que j’ai vu récemment, c’est hérédité et clairement j’étais pas prêt mdr, ça faisait longtemps que j’avais pas autant flippé !

naughtysoft

Le meilleur film d’horreur n’est pas américain pour moi et il n’est même pas inclus dans votre classement !

Dernier train pour Busan

Marc en RAGE

Mon Top de L’HORREUR 💀 les films jes plus flippant.
1. L’Exorciste ( 1973 )
2 . Shining ( 1980 )
3 Les GRIFFES de la Nuit ( 1984 )
4. The THING ( 1982 )
5. Poltergeist ( 1982 )

Dario De Palma

Merci pour cette liste avec des choix évidents, « incontournables », et des films un peu plus méconnus.

Quelques titres en plus::

LE CERCLE INFERNAL de Richard Loncraine
PHENOMENA de Dario Argento
PHANTASM de Don Coscarelli
TRAUMA/BURNT OFFERINGS de Dan Curtis
L’EMPRISE de Sidney J Furie
LES GRIFFES DE LA NUIT de Wes Craven
LE LOUP GAROU DE LONDRES de John Landis
CANDYMAN de Bernard Rose
REINCARNATIONS de Gary Sherman
REANIMATOR de Stuart Gordon
LA FORTERESSE NOIRE de Michael Mann
LES DENTS DE LA MER de Steven Spielberg
WOLFEN de Michael Wadleigh
HIDDEN de Jack Sholder
PIN/SCHYZO DREAM de Sandor Stern
LE DEMON DANS L’ILE de Francis Leroi

.

Des films plus récents, « the innocents » ou « midsommar » par exemple, à un moment merde quoi.

????

Hihihi.

marmelin

Vous etes serieux, pas l’exorciste, pas freddy ?

1-Shining
2-Exorciste
3-Alien
4-les dents de la mer…il faut avouer qu’on se baigne moins facilement depuis !
5-Les griffes de la nuit

Les seuls qui m’ont (littéralement) donné des cauchemars.*
Et désolé pour les puristes, le remake de the ring est superieur à l’original