Amis des jouets, des grosses cylindrées et de Michael Bay, bonjour ! Il est temps de classer les divers volets pétaradants de la saga Transformers, du pire au meilleur épisode.
Avec plusieurs milliards de dollars de recettes mondiales, la saga Transformers s’est imposée comme une saga phare de ces vingt dernières années. À partir du conflit digne d’une école maternelle entre les Autobots et les Decepticons, Hasbro a façonné l’une de ses franchises de jouets les plus lucratives (même si elle connaît désormais une certaine baisse de régime au box-office).
Souvent réduite à une vitrine mercantile et technologique aussi bête que bruyante, Transformers est pourtant une franchise essentielle pour saisir certaines des spécificités des blockbusters contemporains. Qu’on aime ou non Michael Bay, il a logiquement exploité les joujoux d’Hasbro comme terrain d’expérimentation, résultant parfois dans des propositions visuelles et sonores explosives et exceptionnelles. Et comme à Ecran Large, on aime les cas désespérés (enfin, surtout Antoine…), on a décidé de livrer notre classement (hautement subjectif) d’une saga a priori indéfendable.
9. Transformers : Le Film
- Sortie : 1986
- Durée : 1h25
De quoi ça parle ? En l’an 2005 (!), les Decepticons ont pris le contrôle de Cybertron. Les Autobots agissent depuis les lunes de la planète et la Terre. Mais l’arrivée de Unicron, une planète-Transformer, va bouleverser pas mal de choses, et d’étalages de jouets…
Pourquoi c’est le pire : Alors là, on ne va pas se faire des amis ! Pour beaucoup de fans de la première heure, le seul film Transformers valable, c’est le premier film d’animation de 1986, qui prend la suite directe des deux premières saisons du dessin animé. Et il est vrai qu’avec le doux regard de la nostalgie, on peut repenser avec émotion à sa playlist rock (You Got The Tooouch !), mais il serait temps d’ouvrir les yeux.
Transformers : Le Film a été fait pour une seule raison : permettre à Hasbro de renouveler sa gamme de jouets, et donc de traumatiser une génération entière d’enfants en tuant sans état d’âme la plupart des personnages importants de l’univers. Si on enlève l’émotion évidente qui accompagne le décès d’Optimus Prime, le reste est traité avec un je-m’en-foutisme franchement embarrassant, surtout pour un récit porté par des enjeux aussi massifs.
Hasbro en aura d’ailleurs payé le prix, puisque peu des nouveaux venus sauront s’imposer comme les héros de la G1 (déso Rodimus Prime). Ce pur programme mercantile, aux airs de catalogue, prive Transformers : Le Film d’une quelconque émotion. Le scénario switche entre plusieurs intrigues sans jamais s’attarder sur rien, bien qu’on sauvera sa vision joyeusement cauchemardesque et bizarre de la Planète de la Ferraille, sorte de délire biomécanique que ne rejetterait pas H.R. Giger. Et enfin, Transformers : Le Film peut toujours se targuer de vous offrir la meilleure anecdote mondaine de cinéphile : il s’agit du dernier rôle d’Orson Welles, qui avait accepté à contre-cœur de doubler Unicron pour payer ses factures.
8. Bumblebee
- Sortie : 2018
- Durée : 1h54
De quoi ça parle ? À grands coups de nostalgie eighties, Bumblebee débarque sur Terre, amnésique et sans voix. Mais heureusement, il est découvert et aidé par Elliot Charlie, qui va chercher à comprendre d’où le robot vient.
Pourquoi c’est une fausse bonne idée : Souvent considéré comme le seul bon film Transformers, ce positionnement de Bumblebee ne va pas plaire à tout le monde… Pour son premier spin-off sans Michael Bay aux commandes, Paramount a eu plusieurs envies réjouissantes : renouer avec l’aspect Amblin du premier film en pompant joyeusement E.T. l’extra-terrestre, et confier ce bébé à Travis Knight, réalisateur et PDG du studio d’animation Laika, qui en plus d’être un fan inconditionnel de la franchise, s’est spécialisé dans la stop-motion. Et quoi de mieux pour son premier film en prises de vues réelles que de s’atteler à la mise en mouvement des jouets de son enfance.
Malheureusement, toutes ces intentions n’empêchent pas Bumblebee de rapidement se casser les dents. À trop se positionner en antithèse des films de Bay, l’ensemble patauge avec sa dimension pseudo-intimiste. S’il parvient par instants à tisser une relation intéressante entre la petite coccinelle jaune et Charlie (Hailee Steinfeld), le long-métrage souffre d’un manque cruel d’enjeux, d’autant plus qu’il doit attendre que ses antagonistes débarquent sur Terre pour pleinement lancer son récit.
Mais surtout, Bumblebee reflète la difficulté d’adapter la franchise Transformers en live-action. Là où l’animation permet de faire accepter même les excès les plus foutraques, la dimension humaine des films réduit souvent l’impact mythologique des robots anthropomorphes. Alors certes, Travis Knight ouvre son long-métrage sur une séquence de bataille fantasmatique sur Cybertron, conduite par un fan-service absolument jouissif. Mais justement, Bumblebee ne se remet jamais de cette introduction, au point de faire ressentir l’absence de Michael Bay sur la durée.
Le réalisateur de Pearl Harbor n’a peut-être pas toujours perçu le plein potentiel de la licence, mais il a su lui donner une valeur propre en la sublimant par la folie de sa mise en scène inégalable. Fasciné par l’idée des machines prises dans un mouvement perpétuel, Bay emmène Transformers dans un pur élan cinégénique. En comparaison, Bumblebee est étonnamment quelconque et statique, comme si le film calait sous nos yeux.
7. Transformers 5 : The Last Knight
- Sortie : 2017
- Durée : 2h34 de n’importe quoi (mais il y a des chevaliers robots)
De quoi ça parle (avec des mots-clés parce qu’on n’y comprend rien) ? Roi Arthur, dragon robot, déesse Transformer, Megatron de retour, Optimus méchant, et Mark Wahlberg en dernier chevalier.
Pourquoi c’est un beau bordel : Après le succès gargantuesque de Transformers 4 (merci la Chine !), Paramount s’est senti pousser des ailes, au point de vouloir développer un univers étendu (dont seul émergera Bumblebee). Pour sa dernière escapade dans son univers de tôle froissée, Michael Bay lâche définitivement l’affaire, surtout lorsque son film a la lourde tâche d’introduire l’expansion de cette mythologie.
À l’image de sa mise en scène improbable, oscillant en permanence entre le format IMAX et d’autres ratios d’images, Transformers 5 : The Last Knight se présente comme une mosaïque dont les pièces se seraient éparpillées dans tous les sens. Aussi focalisé qu’un hyperactif sous coke, le film passe du coq à l’âne avec un tel sens de l’inconsistance qu’il vrille à l’abstraction.
À vrai dire, malgré ses défauts les plus aberrants, The Last Knight est un blockbuster quasi-expérimental dans sa manière d’accumuler des vignettes purement sensitives, certaines basées sur les tropes les plus poussifs des années 2010 (les héros qui s’affrontent, les fiches personnages tendance Suicide Squad…). La photographie léchée de Jonathan Sela (John Wick) permet néanmoins à Bay de délivrer certaines de ses images les plus vibrantes, notamment lorsqu’il a l’occasion de pousser dans ses retranchements les tableaux apocalyptiques qu’il a développés depuis Armageddon.
Transformers n’a au fond toujours parlé que de matière reprogrammable, et a offert à son réalisateur la possibilité de percuter ces mêmes matières, comme on entrechoquerait nos jouets. Sur ce point, difficile de faire plus équivoque que la rencontre cataclysmique entre la Terre et Cybertron, venue racler la surface de notre chère planète bleue. Et ça suffirait (presque) à sauver le grand n’importe quoi de cette production chaotique, dont les coulisses sont plus passionnantes que le film lui-même.
6. Transformers 2 : La Revanche
- Sortie : 2009
- Durée : 2h29 de nawak
De quoi ça parle ? Après avoir (vaguement) aidé à sauver la Terre, Sam Witwicky s’apprête à aller à l’université, avant de tomber sur un morceau de l’All Spark qui lui confère d’étranges visions, sans doute inspirées par les brainstormings sous héroïne des scénaristes.
Pourquoi c’est un beau bordel (bis) : Juste après le premier Transformers, Paramount lance la production d’une suite, très vite datée pour une sortie à l’été 2009. Problème, le tournage doit démarrer avec un scénario ultra-rushé, conséquence de la grève des scénaristes de 2008.
Résultat, Transformers 2 : La Revanche a des allures de pièce montée indigeste, qui saute laborieusement de scène d’action en scène d’action en cachant à peine la fragilité de son fil rouge. Alors que le premier film a cherché à développer un aspect enfantin, fondé sur son modèle (et producteur) Steven Spielberg, la vulgarité crasse de Michael Bay revient ici au galop. Entre les horribles mésaventures universitaires de Sam Witwicky (Shia LaBeouf) et la sexualisation encore plus prononcée de Megan Fox, ici transformée en fantasme charnel ultime, le cinéaste ose tout, du pire… au meilleur ?
Petit retour en arrière : après des années de collaboration avec le producteur Jerry Bruckheimer, Bay décide de voguer vers de nouveaux horizons après la note d’intention ultime de son cinéma : Bad Boys II. Spielberg le prend alors sous son aile, et lui permet de recentrer sa mise en scène et le rythme de sa narration avec The Island et le premier Transformers. Dès lors, la production houleuse de Transformers 2 est une occasion rêvée pour le roi des explosifs de retomber dans une gloutonnerie foutraque, rapidement écœurante, mais aussi mue par un besoin de surcompenser absolument jouissif.
Encore aujourd’hui, cet opus possède sans nul doute certains des set pieces les plus complexes et riches du fameux Bayhem (surnom du style emphatique du réalisateur). L’introduction à Shanghaï est à elle seule un monstre de logistique et de money-shots délirants (Optimus qui saute d’un hélicoptère tout en se transformant dans un seul et unique travelling), qui annonce la dimension ouvertement baroque du blockbuster.
En réalité, Transformers 2 est même tout entier centré sur la notion de trop-plein, alors que la caméra de Bay envahit l’entièreté des espaces qu’il investit par l’hypersensorialité de sa mise en scène. Le film passe d’un Decepticon constitué de billes microscopiques au gigantesque Devastator (dont le niveau de détails a fait exploser plusieurs ordinateurs d’ILM) pour constituer un jeu de contrastes déroutant, embarquant le spectateur dans une réécriture de ses sens.
Tout en s’attardant sur les pyramides de Gizeh, Michael Bay dédie ainsi cet opus à la beauté des techniques humaines, à des corps mécaniques et fantasmatiques qui propulsent logiquement la franchise dans une philosophie proche du futurisme italien, sa soif de vitesse et de simultanéité des émotions. Eh oui, rien que ça.
5. Transformers : Rise of the Beasts
- Sortie : 2023
- Durée : 2h08
De quoi ça parle ? En 1994, les Autobots s’allient aux Maximals, des Transformers-animaux, pour combattre Scourge, un Terrorcon qui sert le terrible Unicron, une planète Transformer dévoreuse de mondes. Comment ça, vous n’avez rien compris ?
Pourquoi ça renouvelle plutôt bien la franchise : Faisant suite à Bumblebee, Transformers : Rise of the Beasts promet un certain retour aux sources de la licence, en plus d’être un reboot plus ou moins assumé. En tout cas, les « robots in disguise » sont plus beaux que jamais dans leur look cubique inspiré par la G1, et Steven Caple Jr. (Creed II) sait ce que le public vient chercher. Exit donc le faux film intime à la Bumblebee, et place à de l’action décomplexée entre factions, comme si nos fantasmes d’enfants se déversaient en même temps que notre coffre à jouets.
Malheureusement, le long-métrage ne cherche jamais vraiment à retrouver la flamboyance de son modèle, et s’assume en petit blockbuster, aussi humble que mineur. Même lorsqu’il filme les paysages magnifiques du Pérou, l’absence de profondeur des plans oblige à calquer les robots assez platement sur l’image.
Pour autant, Rise of the Beasts a pour lui une certaine tendresse, voire une naïveté revendiquée envers ses personnages et leur sens du courage, directement hérité des dessins animés. Le film ne prend pas de pincettes pour essayer de rationaliser la marque de jouets, et préfère enquiller les répliques sentencieuses d’Optimus Prime et les set-pieces souvent amusants (comme cette course-poursuite sur plusieurs niveaux à flanc de colline).
Mieux encore, ce chapitre essaie de rattraper les manquements de ses aînés, notamment grâce à des personnages humains qui évitent d’être insupportables. Et même si de nombreux protagonistes sont réduits à de la figuration de luxe (Bumblebee, pourquoi ?), Steven Caple Jr. n’oublie pas de donner un arc narratif à Optimus et à son homologue gorille, Optimus Primal. Certes, beaucoup d’éléments restent à l’état d’esquisses (comme ce vernis d’une contre-culture hip-hop des années 90), mais Rise of the Beasts préfère l’efficacité de sa narration, qui a le mérite d’aller à l’essentiel, jusqu’à un climax franchement cool.
4. Transformers
- Sortie : 2007
- Durée : 2h24
De quoi ça parle ? Le jeune Sam Witwicky parvient enfin à obtenir sa première voiture. Mais cette dernière se révèle être un robot extraterrestre, lui révélant qu’il est, à son insu, l’un des derniers espoirs de l’humanité face à la menace Decepticon.
Pourquoi c’est un bon point de départ : Pour beaucoup, le premier Transformers est de loin le plus solide de la saga. Et ce n’est pas vraiment faux, étant donné que c’est le film où Michael Bay a le plus cherché à marcher sur les traces de son producteur Steven Spielberg. Résultat, la première transposition en live-action des “robots in disguise” se veut clairement un héritier sous stéroïdes des productions Amblin, profitant de facto d’un récit mieux tenu, et de personnages moins insupportables qu’à l’accoutumée.
Pour autant, le long-métrage se montre a posteriori un peu radin, puisqu’il faut en arriver à la moitié pour enfin voir Optimus Prime et toute sa bande d’Autobots. Bien que Bay embrasse par la suite la magnificence des jouets auxquels il donne vie, il a ici la fâcheuse tendance à tomber dans l’excès de build-up typique des films de science-fiction à la Independence Day, quitte à frustrer sur le long terme avec sa gestion du hors-champ.
Pour autant, Transformers sait aussi jouer avec intelligence sur l’échelle de ses colosses de métal, les faisant toujours dépasser de ses plans pour marquer leur stature majestueuse ou menaçante. Après tout, l’ensemble se tisse sur la décomposition et la recomposition du regard face à l’inconnu. Pour un cinéaste habitué à un montage fortement éclaté, Transformers résonne avec le temps comme une évidence, surtout lorsque Michael Bay s’amuse à mettre en abyme l’idée même du visionnage, en faisant de son McGuffin une paire de lunettes (sur lesquelles sont gravées des coordonnées, oui c’est débile…).
Depuis toujours attaché à l’Americana et aux secrets que son pays recèle (de Rock à The Island), l’auteur a ici l’occasion d’assumer son goût pour la duperie et les conspirations, mais aussi pour les images et les mondes qu’il faut littéralement apprendre à déchiffrer. Aussi spectaculaire que solaire, Transformers évoque le divertissement estival dans ce qu’il a de plus joyeux et régressif, fleurant bon le parfum du pop-corn brassé par la climatisation d’un multiplexe. D’un simple travelling circulaire suivant la métamorphose d’un Optimus Prime en plein dérapage, l’œil inimitable du cinéaste nous submerge par sa dynamique, et prouve qu’il était fait pour sublimer une franchise autrement assez anecdotique.
P.S. : Encore aujourd’hui, la bande-originale de Steve Jablonsky déchire tout.
3. Transformers 3 : La Face cachée de la Lune
- Sortie : 2011
- Durée : 2h34 (ça commence à faire long là Michael)
De quoi ça parle ? Michael Bay nous apprend que la mission Apollo 11 a été lancée suite à la découverte d’un vaisseau Transformer écrasé sur notre satellite. Évidemment.
Pourquoi c’est un spectacle total : Dans les années 90, Michael Bay est un temps rattaché à La Chute du faucon noir, avant que Ridley Scott ne vienne marquer le film de guerre moderne avec sa plongée terrifiante dans une guérilla urbaine. Mais avant de lui-même se réapproprier ce style avec le mésestimé 13 Hours, le cinéaste a décidé de remaker à sa manière le film de Scott… avec des robots géants.
Certes, Transformers 3 : La Face cachée de la Lune souffre particulièrement de l’inconstance de sa première partie, qui pose son cadre rigide et ses (trop) nombreux personnages humains avec moult ruptures de ton embarrassantes. Bien qu’il s’amuse avec l’uchronie ludique de son introduction, Bay perd du temps en posant un à un les pions d’un échiquier qui se voudrait complexe. La meilleure idée du film ? Le bazarder à la moitié.
En effet, tout l’intérêt de ce Transformers 3 réside dans le siège de Chicago par les Decepticons, labyrinthe de verre et de métal qui offre un terrain de jeu inespéré à notre pyrotechnicien préféré. À partir de là, tous les enjeux du long-métrage sont réduits à une accumulation incessante de scènes d’action, donnant l’impression d’assister à un troisième acte étalé sur pas moins de 45 minutes.
La Face cachée de la Lune est ainsi porté par la générosité de son cinéaste, qui y trouve également l’opportunité de projeter pour la première fois son public au cœur de l’écran grâce à la 3D. James Cameron a eu une idée inspirée en allant supplier Bay de mettre en valeur sa technologie chérie (de peur que la 3D soit réduite à un gadget par de piètres faiseurs…). Plus que jamais, le talent de composition du réalisateur et son jeu sur la profondeur font des merveilles, alors qu’il investit la symétrie de la ville et le vertige de son architecture.
À vrai dire, si Michael Bay a toujours focalisé son cinéma explosif et destructeur sur une cinégénie hypertrophiée, La Face cachée de la Lune lui permet de transcender son rapport aux lois de la physique, auxquelles se confrontent en permanence ses personnages.
D’un vol de soldats en wingsuit à l’effondrement d’un building éventré par un serpent robot, le long-métrage embrasse une certaine pureté de la gravité dans cette dévastation de la mégapole. Une occasion rêvée pour Bay de délivrer certains de ses plans les plus fous, notamment lorsque Bumblebee se retrouve à éviter un carambolage en changeant de forme à pleine vitesse dans les airs, avant que l’objectif ne plonge dans les rouages de ce corps complexe. Difficile de mieux magnifier les gros joujoux en CGI d’Hasbro.
2. Transformers 4 : L’Âge de l’extinction
- Sortie : 2014
- Durée : 2h45 (oui c’est abusé, mais plus c’est long, plus c’est bon comme on dit)
De quoi ça parle ? Suite à la bataille de Chicago, les Transformers sont traqués par le gouvernement. Cade Yaeger, un inventeur raté du Texas, tombe par hasard sur un Optimus Prime mal en point, alors qu’une section d’élite et un Steve Jobs maléfique leur tombent sur le coin du nez.
Pourquoi c’est le meilleur de Michael Bay : Après une première trilogie foutraque, Paramount et Michael Bay décident de repenser la franchise Transformers avec de nouveaux personnages. Exit donc Shia LaBeouf, et place à Mark Wahlberg en bon Texan bourrin, qui a tout de même le mérite d’avoir un semblant d’arc narratif. Père ultra-protecteur et loyal qui se retrouve en fuite avec le petit ami de sa fille, Cade Yaeger permet à Bay de pomper sans vergogne la dynamique qu’il a déjà exploitée dans Armageddon avec Bruce Willis et Ben Affleck. Mais ce n’est pas ce qui hisse le film vers le haut de ce classement…
En fait, Transformers 4 : L’Âge de l’extinction pourrait bien être l’un des films terminaux de Michael Bay, tant le réalisateur se réapproprie les meilleures idées des précédents volets pour les remixer dans une accumulation de séquences d’action joyeusement excessive (notamment au vu de sa durée de… 2h45 !). Courses de voitures, poursuites en vaisseaux, escalades sur des façades d’immeubles, aimant géant qui aspire et renvoie le métal, guérilla dans les rues de Hong Kong ; tout y passe dans ce vertigineux pot-pourri cinégénique, sublimé par l’IMAX et une 3D rarement aussi bien employés.
Mais surtout, Michael Bay délivre ici l’une des notes d’intention les plus fermes de son cinéma. En ressuscitant des dinosaures (ce qui vaut aussi au film sa position élevée) et en s’attardant sur des bombes capables de tout figer en fossile, le roi du kaboom éprouve le besoin de reconfigurer la matière morte, d’éviter envers et contre tout l’immobilité pour privilégier une perpétuelle fuite en avant.
C’est sans doute pour cette raison que le cinéaste sublime à sa manière (et malgré les plaintes des fans) la franchise Transformers. Il n’est pas tant fasciné par l’univers que par le concept même des jouets, et le pouvoir qu’il a, à travers le septième art, de donner vie à l’inanimé. Un pouvoir qu’il exprime clairement dans cet opus, puisque Cade déclenche les événements du film après avoir trouvé Optimus dans un cinéma en décrépitude.
Ce qui fascine l’auteur, c’est ce pur magma de mouvements qui permet à ses héros de bouger avec précision chacune de leurs parties pour réassembler leur corps dans une autre forme. Pour autant, L’Âge de l’extinction a aussi le mérite de travailler (un peu) plus en profondeur les tourments de ses aliens esseulés, alors qu’un capitalisme carnassier se retrouve à littéralement piller leurs carcasses.
Bay ne se montre pas dupe quant à la nature de sa saga, mais remet toujours au centre de l’équation la magie et les prouesses dont sont capables ses équipes. Grâce à cela, le réalisateur a plus de temps pour imposer Optimus Prime en tant que véritable figure noble, héros meurtri qui se cherche tant bien que mal une raison d’être.
Alors oui, Transformers 4 a bien les mêmes défauts que ses aînés. Mais l’extrémisme de son approche lui permet de se démarquer, y compris dans certains de ses pires travers (son partenariat putassier avec la Chine faisant migrer la dernière partie du film à Hong Kong sans raison). Cette mosaïque d’impératifs faite blockbuster n’en est que plus fascinante, surtout lorsque Bay parvient à en tirer des images outrageusement épiques, comme la charge des Dinobots. Que voulez-vous, en matière de film d’action aussi décomplexé que badass, c’est lui le roi !
1. Transformers : Le Commencement
- Sortie : 2024
- Durée : 1h44
De quoi ça parle ? Orion Pax et D-16 sont les meilleurs amis du monde, mais sont insatisfaits de leur vie d’ouvriers sur Cybertron. En partant à l’aventure avec Elita-1 et Bumblebee, ils vont découvrir les sombres secrets de leur monde, avant de devenir Optimus Prime et Megatron.
Pourquoi c’est le meilleur (tout court) : Si Michael Bay a fait de Transformers un bac à sable technologique, il n’a jamais rien eu à faire de sa mythologie. Ce n’est pas le cas de Josh Cooley (Toy Story 4), qui réinvestit la saga du côté de l’animation, et en profite pour réécrire une origin-story à ses deux principaux personnages.
C’est bien simple : Transformers : Le Commencement est le film dont tout fan de l’univers rêve depuis sa plus tendre enfance. Entre une séquence de course façon Wipeout et des scènes d’action à l’inventivité permanente, le long-métrage donne tout en matière de spectacle. Il faut dire qu’en confiant l’animation directement à ILM (responsable des effets visuels des films en live-action), Josh Cooley s’assure un photoréalisme des textures au service d’une stylisation des formes et des designs.
Mais au-delà de cette pure qualité technique, Transformers : Le Commencement ose prendre à bras le corps la donnée politique inhérente à la guerre de Cybertron. Au travers d’une trahison sociétale, c’est l’essence même de la race extraterrestre, et sa liberté à changer de corps, qui est mise à mal. Une question hautement contemporaine, que le film raccorde à une auscultation de la lutte des classes pour petits et grands.
L’idée peut prêter à sourire au vu des origines mercantiles de la marque, mais justement, Transformers : Le Commencement prend au sérieux ses enjeux, et parvient à réellement émouvoir face à sa nature de tragédie grecque autour de deux frères ennemis. On comprend la colère de Megatron, sa soif de justice et son tournant vers le côté obscur, cœur émotionnel d’un voyage époustouflant, qui n’est pas seulement le meilleur film Transformers, mais un excellent film tout court.
Comment est ce possible de faire des analyses aussi poussées sur des films aussi creux ? Ce que vous dites est pas faux en plus.
Personnellement après avoir vu le 1 au ciné à l’ époque, je crois que c’est la première fois de ma vie où je me suis dis: je suis trop vieux pour ces conneries.
Com disparu. À retrouver très vite s’il vous plaît.
Le classement aura au moins eu l’avantage de me montrer que j’avais raté un des films 😀
N’empêche, hormis l’épisode des chevaliers franchement horrible, ça a dû être vraiment dur de classer les épisodes tant ils se ressemblent dans beaucoup de points et que leur qualité (hormis la jubilation de tout voir exploser) est relativement faible pour tous.
1er? Il est tout simplement horrible visuellement. Les robots ne ressemblent pas à ses robots. A banir.
Ces films sont globalement horribles à regarder. C’est franchement une franchise qui est faite pour l’animé. en prise de vue réelle, ça ne fonctionne pas. Et les personnage sont d’une nullité absolue, les dialogue sont horribles, il n’y a aucune cohérence entre les films. un jour les robots viennent d’arriver sur terre pour la premières fois, le film d’après, ils sont là depuis l’Egypte antique… Franchement, à part la plastique de Megan Fox, y a rien à retenir de ces films
J’avais laissé un comm’ ici il y a quelques années, mais j’ai depuis découvert Bumblebee (pas le meilleur mais qui a quand même des trucs chouettes à proposer) et Rise of the Beasts, qui sans être au niveau des plus grosses pétoires de M. Bay, propose néanmoins quelques idées marrantes et un climax assez réjouissant, je confirme !
Le seul que je n’ai pas vu est le Transformers One qui vient de sortir au cinoche et qui me donne de plus en plus envie, d’après ce que j’ai pu en voir ou en lire ici ou là (alors que de base, le projet ne me parlait pas plus que ça). J’irais le voir au cinoche un de ces 4 si possible, sinon tant pis j’attendrais la sortie sur plate-forme ou VoD.
Pour le classement lui-même, mon avis n’a pas beaucoup changé depuis, je placerais toujours Dark of the Moon en première place (peut-être à égalité avec The Last Knight, parce qu’il possède quelques unes des idées visuelles les plus folles de la saga et des persos les plus über-pétés qui soient lol n’est-ce pas, Cog ?). Mais je comprends pourquoi Antoine porte le 4e de la franchise en première place, parce que visuellement il propose à la fois quelques uns des plans les plus oufs de la saga mais aussi une forme de best-of plutôt appréciable pour tous les fondus du bulbe qui adorent voir des robots-dinos géants se foutre sur la gueule lol
En tous cas, mon avis n’a pas changé sur ce point avec le temps : si les propositions plus récentes amènent de nouvelles intéressantes choses à la saga, les films de Michael Bay restent pour moi ceux qui canalisent le mieux la folie visuelle inhérente au concept même des Transformers. Maintenant, la saga arrive dans une nouvelle ère et devra se redéfinir aussi « artistiquement » que thématiquement… Je dis pas non inconditionnellement, mais si pour ça on est obligé de se taper des spin-off ou autres bordels avec GI Joe et compagnie, là ça m’intéresse beaucoup moins.
Avant tout, ce sont des films pour les plus jeunes. Faut pas les prendre au sérieux, les longs métrages
Loll
Déjà quand tu fais 6 films de la même licence, c’est suspect. Mais on parle pas du Parrain là.
Michael BAY, certes talentueux pour nous taquiner la rétine, n’a strictement rien à raconter, et même quand il essaye, il ne sait pas le faire. Même ses scènes d’actions sont illisibles ou sans aucune tension dramatique. Seul le montage parvient à générer du rythme, car l’histoire, le jeu, et les enjeux, patinent.
Exemple marquant d’une même scène : la survie du héros par le protecteur lors de sa rencontre.
Dans Transformers 1, la scène ou Bumblebee sauve Witiki de la bagnole de flic : c’est bidon, surdécoupé pour rien, sans idée.
Dans Terminator 2, quand le T800 intercepte en 1er sur sa moto John Connor avant que le camion du T1000 ne l’écrase : monument de la course poursuite, rebondissement, découpage superlisible malgré une profusion de plans, et inventivité de tous les instants, qui sacralise avec classe le T800 dans ce 1er affrontement, tout en dévoilant le super vilain invincible.
Michael BAY tourne en rond dans cette foutue licence parce qu’il n’a rien compris à ce qui fait la qualité d’un film. Qu’il se contente de filmer au ralenti les mannequins Victoria Secret avec ses flairs et ses longues focales entre 2 rails de coke.
Le 4 sérieux ? Certainement le plus long spot multi-pubs du cinema contemporain ! À côté, les James Bond sont des sommets de discrétion dans le placement de produit!
Bon après, faut être lucide, du 1er au 7eme, l’ambition Numero 1 des films, c’est de vendre des jouets aux gosses !