James Ivory, immense artisan du 7ème Art et scénariste de Call Me by Your Name, est visiblement agacé par certains choix du réalisateur Luca Guadagnino.
Ce dernier s’est récemment exprimé sur le rôle de la nudité dans le film, ou plutôt sur les raisons de son absence. En effet, Call Me by Your Name traite de l’éveil du jeune Elio (Timothée Chalamet) à sa sexualité, alors qu’il rencontre un homme plus âgé (Armie Hammer), ami de ses parents, au cours d’un été italien. Cependant, bien que le film n’ait pas froid aux yeux à bien des égards, Luca Guadagnino a fait le choix d’une certaine pudeur en renvoyant une partie de cette sexualité au hors-champ.
Le metteur en scène s’en est expliqué, justifiant cette décision comme un choix de mise en scène pensé et réfléchi. Sauf que le scénariste original du film adulé a réagi vertement, dans une interview avec The Guardian.
« Quand Luca dit qu’il ne lui est jamais venu à l’esprit d’avoir recours à la nudité, c’est complètement faux. Il était assis dans la pièce où je me trouve à présent, pour expliquer comment il allait y avoir recours, alors quand il vient nous dire que l’absence de nudité relève d’une décision esthétique, bah ce sont des conneries, c’est tout. »
Pour James Ivory, qui a longtemps accompagné le projet et a failli le mettre en scène, il s’agit clairement d’une pudeur mal placée, qui pousse le métrage dans les bras des pires clichés.
« Quand les gens se retrouvent, avant ou après l’amour, et qu’on les voit avantageusement dissimulés par des draps, ça m’a toujours paru factice. Je n’ai jamais aimé faire ça. Et je n’y ai pas recours, comme vous le savez. »
Thimothée Chalamet et Armie Hammer
D’ailleurs, il y a notamment un plan qui a choqué l’auteur, situé lors de la première nuit de sexe entre les deux héros de Call Me by Your Name, alors que la caméra s’éloigne des deux personnages pour ne pas capter leur étreinte.
« Pour moi, on peut trouver plus naturel pour traiter d’une chose que la cacher, ou, comme Luca a fait, c’est-à-dire faire panoter la caméra vers une fenêtre en direction de quelques arbres. »
Ce n’est pas la première fois que James Ivory, cinéaste très respecté de Chambre avec vue, Retour à Howards End et Les Vestiges du jour, commente le traitement de la nudité de Call Me by Your Name, qui lui a valu l’Oscar du meilleur scénario – après trois nominations comme meilleur réalisateur par le passé.
Il avait expliqué en octobre dernier que son scénario original contenait plus de nudité, d’une manière proche du roman d’André Aciman qu’il a adapté. Des éléments modifiés par la suite, notamment à cause des clauses de non-nudité dans les contrats d’Armie Hammer et Timothée Chalamet. Ce qui n’empêche absolument pas Call Me by Your Name d’être un film magnifique et puissant.
vous oubliez le hors champs du titanic ? la scene culte dans la voiture ou on voit la main de rose dissiper la buée avec sa main ! ça c’est la classe absolue!!!! on quoi le vagin de cate winslet ou le sexe de leonardo aurait rendu le film plus celebre ou plus attractif ?
C’est vrai que le film est soft comparé au livre bien plus torride tout en étant touchant . C’est dommage de ne pas retrouver cette passion des corps dans le film . Même la fameuse scène de la pêche est raté
Le hors champ et la suggestion sont plus puissants.
Les films de l’époque à cause des diverses censures ont dû ruser pour faire comprendre certaines choses. Du coup ça rendait les films plus intriguants et puissants.
Les films d’horreur aussi: regardez le premier Alien. Bien plus effrayant que de montrer des gerbes d’hémoglobine.
De nos jours parcequ’on peut montrer les gens estiment qu’on doit le faire.
Bah non.
@Dirty Harry
« Le hors-champ c’est l’élégance »
Non. Le hors-champ, c’est le hors-champ, il peut être utilisé élégamment ou pas. Ici il est au contraire d’une vulgarité incroyable.
Et c’est assez rigolo que tu te réjouisses que le film dissimule du sexe homosexuel, pour te montrer plein cadre du sexe hétéro.
Toujours le même délire ultra droitard, réac, raciste et misogyne, dissimulé maladroitement derrière un argumentaire proto-sophistiqué
En gros, le vieux James Ivory voulaient voir les deux acteurs à poil. Le pauvre !
Le hors champ c’est l’élégance. Et le film touche suffisamment de gens avec ces choix de mise en scène que de la crudité. Je pleure plus devant « Sur la route de Madison » que « Love » de Gaspar Noé, comme les gens vont plus voir ce film que « homme au bain » de Christophe honoré.
Durendal avait souligné ça, justement. Et ça lui a rendu le film très désagréable. Quand au même moment je voyais une scène dans American Gods qui ne prenait pas de gants et réussissait avec panache à faire une scène de sexe h**o superbement rendue…