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Amityville : la franchise d’horreur emportée par le scandale Harvey Weinstein ?

Par La Rédaction
5 mai 2018
MAJ : 12 juin 2019
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Photo Bella Thorne

La plus célèbre des maisons hantées de l’histoire américaine (et du cinéma), Amityville, risque de ne plus voir le jour très longtemps. En cause, la compagnie Weinstein dont elle dépend penche de plus en plus vers le rouge.

Ceux qui ont grandi avec les films d’horreur connaissent bien la sombre histoire de la maison d’Amityville, popularisée par le film Amityville, la maison du diable sorti en 1980 en France. Depuis, il y a eu quantité de suites plus ou moins minables et mémorables, jusqu’à un remake en 2005 avec Ryan Reynolds et Melissa George, suivi lui aussi d’une quantité de films de seconde zone sortis en vidéo. Peu à peu tombée dans l’oubli, la marque devait néanmoins revenir d’entre les morts avec Amityville: The Awakening réalisé par le Français Franck Khalfoun (2ème sous-solManiac).

Tourné en 2015, censé sortir en 2016, puis en 2017 avec des reshoots, le film avec Bella Thorne (The Babysitter), Jennifer Jason Leigh (Les Huit Salopards), Cameron Monaghan (Gotham) et Mckenna Grace (Moi, Tonya) n’a finalement eu droit qu’à une sortie en vidéo en 2017.

Mais au-delà de ce triste sort, la saga Amityville est dans une très mauvaise passe juridique, liée au scandale Harvey Weinstein qui a précipité sa société dans le vide.

 

 

Depuis que le célèbre producteur est accusé de viol et harcèlement sexuel par de nombreuses actrices, The Weinstein Company, créée avec son frère Bob Weinstein, est à peu près enterrée. Elle aussi visée et accusée d’avoir joué un rôle en ayant notamment fermé les yeux sur les agissements de Harvey Weinstein, la société a annoncé son intention de se déclarer en faillite en février dernierChose officialisée en mars.

Conséquence directe : tout doit être liquidé, et de nombreux intéressés tentent de racheter ce qui était possédé par la société. Une situation qui a déjà provoqué des réactions chez des artistes comme Quentin Tarantino, à qui The Weinstein Company devrait de grosses sommes.

C’est là que la saga Amityville arrive, puisqu’elle est elle aussi en vente, étant possédée par Dimension Films, la filiale spécialisée en cinéma de genre de The Weinstein Company. Mais la famille Lutz, dont les expériences avec une maison hantée ont inspiré la franchise, tente de prouver que les droits d’Amityville n’appartenaient plus à la compagnie, et donc ne rentrent pas dans la liste des choses à revendre dans le cadre de la liquidation.

 

Photo , Josh Brolin, , George LutzJames Brolin dans la peau du père de famille George Lutz

 

Amityville Enterprises, la société de la famille Lutz, affirme ainsi que l’option de Dimension Films sur la franchise a expiré le 8 février, un mois avant que The Weinstein Company ne soit mis en liquidation. Les termes étaient clairs selon eux : la période depuis la fin de la production d’Amityville: The Awakening avait excédé les conditions de leur accord, et les droits devaient leur revenir.

Le film de Franck Khalfoun ayant eu une post-production très compliquée, Amityville Enterprises justifie la chose : même si la sortie a été plusieurs fois repoussée, le tournage s’est terminé en mai 2014. Selon le contrat passé avec The Weinstein Company en 2011, ils devaient lancer une suite 36 mois après la sortie du premier… ou 45 mois après la fin du tournage. En prenant cette clause, la famille Lutz affirme que les droits ont expiré le 9 février. Ils précisent que The Weinstein Company n’a pas payé les 125 000 dollars nécessaires pour prolonger la deadline.

 

Photo Bella Thorne

 

Amityville Enterprises a lancé la machine juridique pour une raison simple : plusieurs acheteurs, parmi lesquels Lantern Entertainement, ont exprimé leur intérêt pour racheter les droits et lancer de nouveaux films. La société des Lutz cherche donc à les reprendre, estimant que légalement tout ça leur est revenu avant l’enterrement de The Weinstein Company.

Ils ne sont pas les seuls à vouloir échapper à la liquidation de la société de Harvey et Bob Weinstein. Les producteurs de Hotel Mumbai, avec Armie Hammer, sont dans la même situation.

Notons au passage que le fameux Amityville: The Awakening n’est pas franchement une réussite, et que ce triste chaos pourra peut-être servir à ralentir la cadence, et stopper d’ensevelir la saga sous une tonne de suites et versions pas bien utiles.

 

 

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