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Godzilla : le scénariste Dean Devlin explique pourquoi le film de 1998 était aussi mauvais

Par Christophe Foltzer
1 juin 2018
MAJ : 11 mars 2021
29 commentaires
photo godzilla

Les plus jeunes d’entre nous n’en ont pas forcément conscience aujourd’hui, mais c’était un peu chaud pour Godzilla à la fin des années 90.

Trésor national au Japon, Godzilla est en pleine forme actuellement, entre les productions nippones, les films américains, l’univers étendu qui se profile et la grosse baston que sera Godzilla vs Kong en 2020. Mais pourtant, le lézard géant revient de loin parce que, voyez-vous, en 1998, il a tenté un truc qui a bien failli lui coûter la vie.

A l’époque, nous n’étions pas du tout dans la même économie qu’aujourd’hui et le respect, au moins visuel, du matériau d’origine n’était pas encore au centre de toutes les préoccupations des producteurs. Forts du succès de Stargate et Independence Day, Dean Devlin et Roland Emmerich se sont mis en tête de réactualiser Godzilla dans un film à grand spectacle, calibré pour le public américain. Résultat des courses, une belle bouse avec Jean Reno qui pompait un peu partout, particulièrement du côté de Jurassic Park, et qui a bien failli tuer le personnage légendaire.

 

photo godzillaGodzilla sous l’orage

 

20 ans après, Dean Devlin a enfin trouvé le courage d’avouer au micro de Syfy pourquoi ce n’était pas une bonne idée dès le départ :

« Je pense qu’une partie du gros problème c’est que j’ai forcé Roland à faire ce film parce que j’étais un énorme fan de Godzilla. J’ai grandi avec lui, mais pas Roland. Il n’avait pas cette passion. Nous avons pu trouver une histoire qui l’a intéressé et il était passionné par le film que l’on faisait, mais c’était sa version contre le fait d’honorer l’héritage de Godzilla et livrer un film qui aurait rendu tous les fans heureux.

Sur le papier, notre idée était intéressante, mais pas suffisamment cinégénique. Nous disions que, dans la vraie vie, un lézard n’est ni bon ni mauvais, c’est juste un lézard. Que se passerait-il alors si l’un d’eux était géant et que, dans son effort de survie, il nous poserait problème sans pour autant nous en vouloir ? On voulait juste raconter ça et ça a été un gros problème. C’est intéressant, mais ce n’est pas Godzilla. Si vous vous rappelez bien, dans le tout premier film, Godzilla est un monstre démoniaque et puis, il est devenu un héros. Nous, nous n’avons choisi ni l’un ni l’autre. »

 

photo godzillaGodzilla qui fait un clin d’oeil

 

Bien sûr, le film est blindé d’autres problèmes, mais le traitement de la créature demeure le souci principal. Et quand c’est l’attraction principale qui déconne, tout le reste ne peut être que fragile.

« Nous avons essayé de lui donner du sens, mais ce n’était pas satisfaisant. Il y a cette grosse séquence à la fin, où vous pouvez entendre le battement de coeur de Godzilla. Il est en train de mourir et c’est supposé être triste, mais ça ne l’est pas parce que nous ne savons pas ce que nous devons ressentir pour lui. Est-ce qu’on doit être de son côté ou doit-on avoir peur de lui ? Nous n’avons jamais décidé de ce que nous devions ressentir pour ce personnage. Et, pour moi, c’est une erreur encore plus grande que les bébés Godzilla. Nous n’avons pas réussi à nous aligner sur ce dont nous avions besoin pour traiter un personnage aussi icônique que Godzilla. »

Une franchise qui force le respect. Cela dit, encore une fois, ce n’est pas le seul problème puisque le film est réellement mauvais, empruntant trop partout pour se constituer une réelle identité. Une épine dans le pied de la franchise qui a même couvert de honte les Japonais puisqu’ils se sont sentis obligés de tuer cette version américaine dans Final Wars en 2005, histoire de bien faire comprendre que le vrai Godzilla était de retour. 

 

photo affiche

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cepheide

J ai le souvenir d un film ultra mal fait, très laid et très con dans son déroulement… Comme je le reverrai jamais, je saurai pas si c est vrai…

Godzi le hardy

@Diane

Je trouve que les japonnais mérites + de reconnaissance parce que l’idée de Godzilla vient d’eux, le tout premier de 1954 est et restera un chef d’œuvre dans la culture populaire. Les films de ’89 à ’95 ont retrouvés le côté destructeur et sérieux qu’était Godzilla, avec une touche de baston de monstres qui reste pour moi un régal malgré peut être un scénario pas très constructif mais je m’en fout parce que je suis fan et rien n’arrête un fan pour comprendre la trame…heureusement que les films du MonsterVerse n’ont pas fait la même erreur que celui de ’98. Même si ça reste des reboot bien sûr mais ça restera ma version préféré.

Je suis pas contre ton avis rassure toi, je veut juste exprimer le mien.

Gelinmik 1992

Penser vous qui devrais faire un autre filme qui continue se luis de 1998

Agnes40

Pour répondre au dernier commentaire sur les attentats du WTC, il est fait référence dans ce film au 1er attentat (février 1993) qui consistait en une violente explosion terroriste au sous sol d’une des 2 tours.

Claudius

Personne n’est choqué que le journaliste dans l’helico declare que c’est l’evenement le plus marquant depuis les attentats du World trade center?Le WTC c’était en 2001 alors que le film est sorti en 1998!!!

Diane

Eh ben moi celui de 98 je le trouve super et que les japonais aillent se faire foutre avec toutes leurs versions toutes plus inintéressante les unes que les autres

VaYrus78

Le film de 1998 , est pour moi simple mais reste une réussite et ayant la série animée en compément a permis de voir une nouvelle descendance de Godzilla.
J,apprécie moins la version de 2014, l’histoire tiens , mais le gros dino ressemble a une ile , la version 98 est bien mieux.

Olivier

Très mauvais? Il ne faut pas exagérer, tout de même! Personnellement, ce film m’a beaucoup marqué étant gosse. Je ne connaissais pas non plus Godzilla. Son gros problème, en réalité, c’est son titre: sans ça, on l’aurait trouvé très bien, j’en suis sûr.
Quant au fait de ne pas savoir ce qu’on doit ressentir pour l’animal, je trouve, au contraire encore une fois, que c’est extrêmement intéressant.
Bref, je me sens un peu seul. 😀

toto454

Edwards est dépressif et suicidaire, ca se voit dans rogue one comme dans son godzilla, celui de Emerich était mieux, pop corn mais mieux. Les 2 sont balayés et de loin par celui de Anno sorti en 2016 qui enterre tout.

Dutch Schaefer

Il est clair que ce n’est pas GODZILLA!
Mais à l’époque, j »avais apprécié le spectacle offert par le duo Emmerich-Devlin!
Un film catastrophe et d’aventure bien supérieur à nombre de navets qui sortent aujourd’hui (Jurassik World en tête!)