On ne sait pas si c’est nous ou si c’est général, mais on a quand même l’impression que la civilisation occidentale est dans un processus d’auto-infantilisation depuis un an ou deux et plus particulièrement dans le cinéma. Avec la disparition d’un certain second degré, le règne du drama constant, et surtout la punition quand on dit quelque chose qui ne plait pas.
Et c’est assez rageant de voir que les esprits (dont le nôtre) sont en train de se formater dans un clivage à la limite de la dictature morale où tout est repris sur les réseaux, amplifiés et échappent à tout contrôle en bousillant des carrières au passage. Alors bien sûr, les combats sociaux et éthiques sont légitimes et on les encourage, certaines réactions outrées sont justifiées (genre Weinstein et compagnie) mais cette surdramatisation du quotidien est on ne peut plus inquiétante d’un point de vue sociétal.
Alors attention, on ne se vautre pas non plus dans la complainte facile du « on ne peut plus rien dire » qu’on a vu fleurir un peu partout, mais il est vrai que la parole semble de moins en moins libre. Preuve en est dernièrement avec le producteur à succès Jason Blum. Il y a quelques jours, l’homme derrière le nouveau Halloween s’était expliqué sur le nombre très limité de femmes réalisatrices de films d’horreur :
« Nous essayons d’en avoir… Nous ne faisons pas cela en réaction aux événements récents. Et nous avons toujours essayé de le faire. Mais il n’y a pas beaucoup de réalisatrices tout court, et encore moins qui soient enclines au cinéma d’horreur. »
Mister Babadook , réalisé par Jennifer Kent
Bref, une simple constatation, rien de grave ni de choquant dans ces propos. Sauf que voilà, comme d’habitude, ça a commencé à gueuler sur les réseaux sociaux. A tel point que Blum s’est vu contraint de présenter ses excuses sur son compte Twitter il y a quelques heures :
« Merci à tous pour avoir mis en lumière mes propos stupides durant cette interview. C’était une erreur débile. Si nous n’avons pas suffisamment travaillé avec des réalisatrices, ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas beaucoup. Plusieurs d’entre elles m’en ont parlé aujourd’hui. Mes propos ont dépassé ma pensée. Je m’en excuse. Je vais faire de mon mieux. »
Donc voilà, mini scandale évité de justesse. S’il est vrai que la question de la représentation de la femme au poste de réalisatrice de films d’horreur est à poser, qu’il existe certaines artistes spécialisées dans le genre et qu’elles ne sont pas majoritaires, c’est avant tout un chantier de fond dont il est question. Et en aucun cas, du moins selon l’auteur de cet article, il ne devrait être question d’une quelconque parité obligatoire ou de quotas dans le genre. Après tout, chacun fait ce qu’il veut.
Ça devient lourdingue toutes ces polémiques à 2 balles
@euh
On peut aussi se dire que tout simplement, vu le nombre de réalisatrices en activité, le nombre de réalisatrices qui clament tout au long de l’année, et dans quantité d’anthologies, qu’elles veulent faire du cinéma de genre, Blum a dit une bonne grosse connerie.
Que ça n’en fait ni un monstre, ni rien de terrible. C’est juste une énormité. Et parce que les gens ont gueulé, il a corrigé ses propos.
Et qu’au final rien de tout ça n’est véritablement très grave.
Et Clint Eastwood voit encore ses propos confirmés. Triste époque.
en tout cas ça fait plaisir de voir qu’à EL il y a des gens capable de plus de recul que m. Riaux…
Et si la parité et le respect, c’était de laisser chacun vivre sa vie ? Et si les femmes faisaient ce qu’elles ont envie sans qu’on doive leur dire d’aller vers des boulots qu’elles ne veulent pas ?
Aujourd’hui mieux vaut ne RIEN poster sur les réseaux sociaux, comme ça on est sûr de pas avoir de proc… pardon, de problème.
Lamentable époque que la nôtre…
Quand à ses excuses… il s’est sans doute rappelé que la belle Kathryn Bigelow est dans le coin. C’est sûr que ça calme lol
C’est juste énorme, Chers journalistes, préparez-vous à des interviews de plus en plus difficile. Plus personne n’osera dire quoi que ce soit de peur de sortir de la norme morale. On aura donc des interviews style joueur de foot « le plus important c’est l’équipe » toutes plus débiles les unes que les autres.
Que c’est con mon Dieu