Birds of Prey : Warner, très heureux de la sortie VOD, voit l’avenir dans le streaming

Birds of Prey s’est offert une seconde vie anticipée en VOD et c’est le bon chemin à prendre d’après Warner, qui voit dans la pandémie un catalyseur de nouveaux modes de consommation.

Le film de Cathy Yan a cafouillé au box-office en début d’année, malgré une Margot Robbie pétillante mais qui n’est parvenue qu’à engranger 201 millions de dollars mondiaux pour 84 millions investis. Ce bide à ranger du côté de Justice League a surfé sur la vague pandémique et est sorti en avance en vidéo à la demande. Pas de quoi rattraper le retard, mais grâce au confinement, le film s’est payé l’occasion de rustiner son petit score.

Coffrée par les flics du box-office

Les quarantaines imposées partout dans le monde sont à l’avantange des plateformes de streaming, alors que l’industrie cinématographique additionne les zéros sur son ardoise. Tournages arrêtés, productions malmenées, salles de cinéma closes et en péril, tout le monde douille, sauf Netflix et compagnie. L’avantage se mesure à courte échelle et dans un contexte extrême, mais rien ne semble pouvoir arrêter la déferlante : le streaming comme le média de l’avenir.

WarnerMedia l’a compris et s’est payé un nouveau boss très au fait, Jason Kilar, co-fondateur et patron de Hulu et Vessel. Dans un entretien pour Deadline, le PDG (qui entrera officiellement en fonction le 1er mai) a indiqué que le vent avait tourné et que rien ne serait plus comme avant dans le monde cinématographique :

Netflix et Disney+ s’engraissent

« Je suis convaincu que les gens continueront de se soucier du sport, que les annonceurs voudront et devront diffuser leurs messages à grande échelle. Je suis également persuadé que le comportement des consommateurs change avec le temps et le satisfaire sera notre travail en tant que meneurs et constructeurs.

[Favoriser le streaming] ne semble pas être une expérimentation, mais plutôt une réalisation pragmatique qui, compte tenu de la situation, est la bonne chose à faire. Je suis convaincu que les 10 prochaines années seront très différentes des 10 années précédentes. Je pense que chaque aspect de l’entreprise WarnerMedia sera différent. »

L’avenir du grand écran

Au cours de l’échange, Jason Kilar a abordé les points décisifs pour la société, à savoir : l‘expansion de HBO Max dont le lancement a été annoncé pour mai et devrait tenir ses promesses, l’importance des technologies et de l’High-Tech, le futur des chaînes TV et des salles de cinéma. À ce poste, il pourra exercer une influence sur les branches, dont les films DC. Le débat sur la sortie grand écran vs plateforme bat son plein, entre ceux qui refusent catégoriquement d’anticiper leur sortie en ligne (Mourir peut attendre, Fast & Furious) et ceux qui essayent d’en tirer profit (Bloodshot). De plus, la VOD semble profitable à Birds of Prey, qui s’est classé 4e dans cette course au streaming d’un nouveau genre.

En ayant choisi ce PDG-là, WarnerMedia envoie donc un signal fort en faveur du streaming, sans condamner aucun format et en restant assez flou pour camoufler une stratégie peut-être visionnaire. Jason Kilar se serait par ailleurs présenté comme un pro-Snyder Cut. Warner s’apprête-t-elle à lancer des bombes dans le paysage cinématographique ? Affaire à suivre.

Jason Kilar chevauche WarnerMedia