Quelles sont les raisons de l’échec d’un film ? Outre la qualité du produit, d’autres variantes sont à prendre en compte, dont la variante politique pour Feig.
S.O.S. Fantômes est un petit désastre sur tous les points. Au niveau économique, il a rapporté 229,1 millions de dollars dans le monde pour un budget hors marketing de 144 millions. Au niveau critique, il s’est fait plutôt maltraiter, même si la réception populaire a été largement plus violente ; au point qu’il a vite été décidé de relancer une fois de plus l’univers à la sauce nostalgie, avec une nouvelle équipe dans S.O.S. Fantômes : L’Héritage.
La version de 2016 menée par Kristen Wiig, Melissa McCarthy, Kate McKinnon et Leslie Jones a donc été très vite enterrée, au grand dam de ses quelques défenseurs, qui ont fait du casting la principale raison de l’ire des amateurs de cinéma.
Attention à ne pas croiser les effluves du box-office
Il faut dire que le film fait partie de ces œuvres déjà detestées dès leur annonce. L’idée d’un Ghostbusters au féminin avait enfammé la toile, dont le rêve serait de cryogéniser Bill Murray et le sortir à chaque nouvelle adaptation. S’il serait un peu hâtif de considérer que le remake en lui-même a été boudé pour cette seule et unique raison, il faut reconnaître qu’un simple changement de genre des personnages principaux l’a condamné d’office pour pas mal de monde. Et bien sûr, la qualité finale du film n’a pas aidé.
Mais pour le réalisateur Paul Feig, les raisons sont plus profondes encore et liées au contexte socio-politique de l’époque. En effet, le film est sorti pile l’année des élections américaines, période lourde en batailles idéologiques. Selon Feig, interrogé par SiriusXM, sa réception est intimement liée à ces évenements.
« Je pense qu’un de ces auteurs brillants devrait écrire un livre à propos de 2016, et de comment nous étions entrelacés aux mouvement pro et anti-Hillary. »
« C’était juste cette année, et tout le monde était en ébullition. Je ne sais pas si avoir un président afro-américain depuis 8 ans les a échauffés, mais ils étaient juste prêts à exploser. »
« Il y a des enregistrements de Donald Trump qui fait ‘Maintenant, les Ghostbusters sont toutes des femmes, qu’est ce qui se passe ?' »
« C’est fou à quel point les gens sont devenus dingues à propos de femmes essayant de gagner du pouvoir ou d’être dans des positions dans lesquelles elles ne sont pas d’habitude, et c’était une année vraiment moche, vraiment moche. »
Certes, le fait qu’un film aussi clivant débarque en plein milieu d’une baston politique où tous les coups étaient permis n’a pas non plus augmenté ses chances. Avec le temps, le long-métrage sera-t-il reconsidéré par le grand public ? Difficile à dire, tant le traitement de l’humour choisi par Feig ne fait de toute façon pas l’unanimité. Et la version longue sortie par la suite en Blu-ray, n’a pas sauvé les meubles.
Les fans se consolent donc en attendant le très différent L’Héritage, dont la promotion mise tout sur le souvenir ému de l’équipe originale, bien masculine. Il faudra cependant attendre un petit bout de temps : pandémie oblige, il est décalé au 14 avril 2021. Un autre problème bien lié à son temps.
Le réalisateur n’a pas les yeux en face des trous…
Il s’est cru un génie en se disant « tiens je vais remplacer toutes l’équipes d’origine par des femmes »… sauf que cela n’a jamais fait un bon film… Attention même si comme tout le monde j’aurai préféré voir l’équipe première, j’ai laissé le bénéfice du doute à ce film… cependant après visionnage, une catastrophe… L’humour super lourdingue (et du coup c’est pas drôle)… Les actrices sont des caricatures… enfin bref un ratage complet… a vite enterrer comme le dernier film sur les 4 fantastiques…
Le film souffrait de gros problèmes de personnages.
On avait la petite femme en surpoids qui est là pour faire des blagues, nous avions la coincée en tailleur, nous avions le cliché de la femme noire qui parle trop fort avec des expressions faciales clichées et enfin, finalement, celle qui sortait du lot et est la plus réussie, la folle. N’oublions pas également le secrétaire totalement benêt.
Insupportable. Je hais ce genre de clichés, qui n’apportent rien, aucune fraîcheur et continuent de cultiver certaines clichés au cinéma, mention spéciale au cliché raciste…
@Ben
Ceci est une courte news, donc ni le lieu ni le moment de traiter en profondeur un tel sujet, qui relève d’ailleurs moins de la critique ciné pure que de l’analyse sociologique poussée, d’autant plus périlleuse qu’il faut faire la part des choses entre son avis, celui du « public », l’effet caisse de résonance du web, etc. Surtout vu la période, avec l’équipe en chômage partiel, qui ralentit beaucoup notre activité.
Mais on avait publié un dossier sur le sort réservé à ce film, à l’époque, en prenant le temps de détailler tout ça pour info
https://www.ecranlarge.com/films/dossier/962046-s-o-s-fantomes-chronique-d-un-petit-desastre-unique-en-son-genre
Sinon, on n’a ni envie ni besoin des « crypto fachos » pour exister et vivre. On se contente de suivre l’actu, et c’est l’actu qui attire ces réactions. Il suffit de parler de féminisme, homosexualité ou racisme pour automatiquement attirer ça, même avec un traitement ultra lisse et consensuel. On le dit par expérience.
Et on a souvent rapporté les conséquences du trollage et ses effets. On a été traité de social justice warriori, progressistes, lobby LGBTQ+, et quelques noms d’oiseaux pour avoir parlé d’une certaine manière de Captain Marvel, Black Panther, Mad Max, MeToo et autres. On a affirmé des avis, moqué des mouvements qu’on trouvait ridicules, et pris position régulièrement, en parlant des tentatives de casser des films, leur réputation, leurs équipes, bref pour mettre en garde sur ça et calmer la violence de certains – ce qui relève plus de notre job de critique, pour nous, comparé à une analyse sociologique de ces phénomènes par exemple.
« Turbodébile » est un terme utilisé dans un certain cadre, et ça relève de l’esprit EL. Cet esprit présent depuis des années. Ce second degré n’empêche pas la réflexion, les deux coexistent, et on refuse de choisir, puisqu’au contraire, ça a souvent permis d’attaquer certains problèmes. Et vu le temps qu’on passe dans les commentaires à réagir à certains messages, ou à en modérer d’autres, on peut difficilement prétendre qu’on se délecte d’une certaine énergie agressive, ou qu’on surfe bêtement dessus sans réfléchir juste pour le clic.
C’est bien beau d’invoquer le contexte politique aux US mais globalement le film a été reçu de la même manière partout dans le monde (sauf peut être en Asie et encore je ne suis pas sûr).
Donc c’est bien que le film a de gros problèmes qui vont au delà du changement de genre (structure, parodie du premier film, grimaces ridicules à tours de bras, vannes pas drôles et continuelles, effets spéciaux kikoolol pleins de couleurs flashy pour plaire aux gosses (ça m’a fait penser à Fortnite) inversion des genres sans aucune logique (après why not) et casting très très inégal).
Bref, personnellement je l’envois dans la fosse à purin des films ratés sans rien à sauver.
Ben j’ai vu le film sans à priori du tout et pourtant j’ai trouvé le film affligeant
Le blem n était pas que c était des femmes, juste que ce soit un remake. Cela aurait pu être une suite ou un spin off qui prendrait en compte les deux précédants. Mais non. Cela aurait pu être une autre équipe. Du coup tchao le remake de…
Beaucoup d’incoherences scenaristiques. Les chasseurs de fantome capturent les spectres. Or dans ce film, il y a des armes qui tuent les morts, n’importe quoi.
Je l’ai revu il y a quelques jours justement.
J’étais resté sur une bonne impression globale jusque-là.
Mais le fait est que ce film a de bonnes qualités mais aussi un très gros défaut, c’est une caricature de l’univers original.
Pas vraiment un hommage mais plus comme si on avait voulu faire un sketch déconnant en reprenant l’univers du film original.
Et comme tout le casting principal est issu du Saturday night Live on se retrouve avec un sketch du SNL de la taille d’un long métrage.
Et c’est cet humour particulier et sarcastique qui finit par poser problème parce qu’au final, le film est plus une suite de scènes qu’un film à part entière.
Quant au casting féminin, si Kristen Wiig, Melissa McCarthy sont de bonnes actrices qui sont aussi à l’aise dans la déconne décomplexée que dans le jeu dramatique, ce n’est pas la même histoire pour Kate McKinnon et Leslie Jones qui dans ce Ghostbusters se contentent de faire ce qu’elles font dans le SNL, c’est-à-dire des grimaces et un humour non sensique un peu lourdingue.
Après, Paul Feig n’a pas tort de parler du contexte politique dans lequel le film est sorti et qui est pour une bonne part dans le rejet du film. Non pour ses défauts mais pour son casting féminin et Démocrate.
Su Écran Large, la Rédaction aime bien mettre en avant des titres et des articles polmémiques , non pour traiter du problème de la fachosphère dans le trollage du cinéma dés qu’il est un tant soit peu progressiste – même ici on finit par se faire traiter de Social justice Warrior ou de féminazis, des termes utilisés par la fachosphère pour attaque ad hominem certains intervenants pro LGBT, mais pour faire de l’audience à tout prix en attirant les crypto fachos dans les commentaires.
Tout ça pour dire qu’un jour, vous pourriez traiter le problème que représentent les Virilistes et autre faschistes trolls dans la façon dont ces derniers influencent la réception d’un film qui s’affiche féministe et/ou progressiste en arrêtant de parler des fans « turbodébiles » qui n’existent que dans votre imaginaire et en attaquant les vrais problèmes.
https://www.youtube.com/watch?v=iN_71I7fldA