Netflix balance à tout va nombre de films et séries dans son catalogue chaque semaine, sans qu’on les remarque ou que la plateforme ne l’annonce officiellement. Chaque fin de semaine, Ecran Large reviendra donc sur quelques nouveautés ajoutées par Netflix dans son catalogue, films et séries confondus, originaux ou pas, dans une liste non exhaustive.
Alors, quels sont les films et les séries à ne pas manquer ce week-end sur la plateforme de streaming ?
Les Mitchell contre les machines
Ça parle de quoi ? Leur road trip a été freiné par une apocalypse de robots. Le sort de l’humanité repose désormais sur eux : les Mitchell, la famille la plus excentrique du monde.
Pourquoi il faut le regarder ? Parce que c’est le dernier-né des studios Sony Animation, les papas de l’indispensable Spider-Man : New Generation. Toujours avec Phil Lord et Chris Miller à la production, Les Mitchell contre les machines pousse dans leurs retranchements les expérimentations stylistiques de son équipe, en mêlant un magnifique cel-shading à des incrustations 2D.
Il faut dire que le film prend pour héroïne Katie, une ado qui fabrique de petits films sur Internet avec trois bouts de ficelle. De cette façon, le film de Michael Rianda (Souvenirs de Gravity Falls) transpose cette créativité, et rend un hommage vibrant au septième art dans ce spectaculaire patchwork. Les Mitchell contre les machines accorde d’ailleurs cette ambition formelle à la géniale absurdité de son scénario, qui trouve un tempo comique dévastateur, sans pour autant délaisser une émotion qui parvient à nous cueillir quand on s’y attend le moins.
Notre critique du film
Dans les angles morts
Ça parle de quoi ? Lorsqu’elle quitte Manhattan pour vivre à la campagne, une jeune femme découvre que son mari et leur nouvelle maison cachent tous deux de sinistres secrets.
Pourquoi il faut le regarder ? Martyrisé par beaucoup de spectateurs sur diverses plateformes de notation, Dans les angles morts a l’audace d’à la fois échapper au genre que sa promotion lui a accolé et persister dans un certain classicisme dramatique. Porté par un duo d’acteurs époustouflant, il parvient en outre à parfaitement relier un fantastique discret à ses thématiques, et ainsi exposer une violence qui s’étale sur deux plans parallèles.
De fait, ce que beaucoup auraient traité comme un simple et banal fait divers prend progressivement une dimension théologique et même carrément métaphysique, alors qu’on se débarrasse de nos a priori à propos de la narration, et des dialogues parfois un peu trop évidents. La qualité de la mise en scène et la durée du film n’y sont pas pour rien. Si Dans les angles morts n’emportera pas l’adhésion de tout le monde, il en intéressera forcément beaucoup.
Notre critique du film
Innocent
Ça parle de quoi ? Après avoir tué accidentellement un homme, il plonge dans une spirale tragique. Mais comme il retrouve enfin amour et liberté, un coup de fil vient raviver son cauchemar.
Pourquoi il faut la regarder ? Parce que c’est adapté d’un roman de Harlan Coben et que cela signifie généralement suspense et intrigue au rendez-vous. Transposée ici en Espagne, l’intrigue d’Innocent est mise en scène par Oriol Paulo qui n’en est pas à son premier thriller après notamment Les yeux de Julia ou encore Mirage. La série est comme une seule longue ligne à haute tension en huit épisodes. Suffisamment courte pour être presque dévorée en une journée, Ia série Innocent est un puzzle très intrigant.
Le complot qui entoure le personnage principal (Mario Casas) ne cesse de se resserrer et happe le spectateur au passage. Si la multitude d’actions peut rendre le tout un peu confus, Innocent se regarde comme un drôle de casse-tête à condition de bien s’accrocher. Dans la mouvance des autres séries adaptées de l’écrivain comme Intimidation ou Dans les bois, la série est un spectacle sombre qui ravira les aficionados de Coben et des thrillers à tiroirs.
Yasuke
Ça parle de quoi ? Un paisible batelier, autrefois connu sous le nom de « samouraï noir », doit retourner au combat lorsqu’il prend sous son aile une petite fille aux pouvoirs mystérieux.
Pourquoi il faut la regarder ? Parce que l’histoire du premier samouraï noir a tout d’une fiction, mais qu’elle est pourtant basée sur des faits historiques. Figure devenue légendaire, Yasuke est désormais le héros d’une série animée Netflix qui ne manque pas de combats spectaculaires comme tout samouraï sait le faire. Dans le Yasuke de Netflix la magie règne, ainsi si on est bien loin de la vérité historique, la série offre un récit très excitant, le tout agrémenté de robots géants, ce qui vaut toujours le détour.
La série se dévoile dans un monde aussi beau que tendu où se mêlent les codes de l’animation japonaise à ceux du récit fantastique. Créée par une pointure de l’animation, LeSean Thomas (The Boondocks, Black Dynamite, Avatar : La légende de Korra) Yasuke suit les traces des autres séries animées Netflix notamment au niveau de ses graphismes comme DOTA : Dragon’s Blood ou Pacific Rim : The Black. Amateurs d’animés fantastiques et bourrés d’action ceci est pour vous.
Ouverture multiculturelle chez Netflix
Indiana Jones et la dernière croisade
Ça parle de quoi ? Accompagné de son père pour sa troisième aventure, Indiana Jones part explorer le berceau de la civilisation dans une nouvelle quête du Graal.
Pourquoi il faut le regarder ? Parce que c’est un des plus émouvants films d’aventure jamais réalisés. On ne se risquera pas à trancher lequel des trois premiers chapitres de la saga imaginée par Lucas et Spielberg est le meilleur, mais ce volet demeure indiscutablement le plus chaleureux, celui qui est parvenu à humaniser deux incroyables icônes du 7e Art. Il est de bon ton de dire que les suites qui se tournent vers la famille de leur héros pour s’inventer de nouvelles intrigues sont le plus souvent en panne d’inspiration. Une vérité que fait sacrément mentir cette croisade.
En effet, loin de virer purement et simplement à la comédie familiale, cette épopée qui met une nouvelle fois le professeur Jones aux prises avec les nazis nous permet d’explorer son lien compliqué à la paternité, et à une figure mentorale aussi complexe qu’attachante. Qui de mieux pour jouer le père d’un aventurier légendaire que le mythique Sean Connery, qui s’empare du rôle avec une malice et une espièglerie restés dans les annales. Autant de belles qualités qui permettent de passer outre les effets spéciaux de ce troisième opus, seul véritable échec du film.
Notre vidéo sur Le temple maudit
Burn Out
Ça parle de quoi ? Découvrant que la mère de son fils est aux prises avec la pègre manouche à Paris, un champion de moto doit jouer les passeurs de drogues nocturnes pour éponger ses dettes.
Pourquoi il faut le regarder ? Il paraît que le cinéma français ne produit que d’horribles comédies et de soporifiques films d’auteur dans lesquels de riches Parisiens s’épluchent l’égo au fond de salles de bains mal repeintes. C’est bien sûr faux, et Burn Out se fait une joie de nous le rappeler. Embarqué aux côtés d’un pilote chevronné, contraint d’user de ses talents pour le compte de criminels, notre chauffeur de luxe va se faire une joie de nous offrir un festival de cascades, tout en tension et montage effréné.
Comptant sur le charisme de François Civil, particulièrement investi, le réalisateur Yann Gozlan peut s’en donner à coeur joie en matière d’action. Et il faut dire que c’est un des artisans du genre les plus accomplis de l’Hexagone, qui nous aura amené des rivages du thriller, en passant par le film noir, pour ici s’accomplir avec pas mal de panache.
3 FILMS DE Ingmar Bergman
Lesquels ? Le Septième Sceau, Scènes de la vie conjugale et Sonate d’automne
Pourquoi il faut les regarder ? Parce qu’Ingmar Bergman est un incontournable de l’histoire du cinéma. L’oeuvre si vaste du réalisateur suédois hante encore les cinéphiles et inspire encore aujourd’hui bon nombre de cinéastes. Netflix a sélectionné pour l’occasion trois films assez différents et qui englobent plusieurs périodes de la filmographie du réalisateur. Si Le Septième Sceau est principalement connu pour la partie d’échecs entre le chevalier Antonius Block (Max von Sydow) et la Mort (Bengt Ekerot), Scènes de la vie conjugale et Sonate d’automne ne sont pas moins des films de grande qualité.
D’un côté, une expérience de trois heures sur la séparation d’un couple ; de l’autre, un drame sur le ressentiment entre une mère et sa fille. Il y en a pour tous les goûts si vous voulez faire une psychanalyse cinématographique. Et c’est précisément dans ces cas là qu’on se rend compte du désir de Bergman de montrer tous les sentiments de l’humanité et leurs complexités. Véritable catharsis et purgatoire des passions, les aspects du travail inclassable de Bergman sont au coeur de ces trois longs-métrages. À ne pas manquer…
3 FILMS DE Jacques Tati
Lesquels ? Les Vacances de Monsieur Hulot, Mon oncle et Playtime
Pourquoi il faut les regarder ? Parce que Jacques Tati est plus qu’un grand cinéaste : c’est un pur magicien, capable de créer des univers incroyables, où se croisent la poésie et l’humour, l’enfance et l’âge adulte, l’émotion et le gag. Avec son personnage de monsieur Hulot (qui a largement inspiré Mr. Bean), qu’il traîne de film en film, le réalisateur-scénariste-acteur-producteur raconte tout d’un monde en pleine évolution, à l’aube d’une modernité aussi effrayante qu’excitante. La campagne laisse place aux métropoles, les terrains vagues au béton, et l’humain cherche sa route dans ce labyrinthe de métal et de verre.
Chez Tati, la simplicité des effets (un fantastique travail sur le son, le rythme, les décors) croise la démesure de l’imaginaire, qui a explosé dans le projet titanesque de Playtime. Propulsé par l’Oscar du meilleur film étranger pour Mon oncle, Tati a fait construire une petite ville (surnommée Tativille) sur un terrain vague près des studios de Jointville-le-Pont. Après un tournage titanesque étalé sur trois ans et un budget qui a tellement explosé que Tati hypothèque sa maison, Playtime est un échec en salles. Mais un chef-d’oeuvre intemporel, et l’un des nombreux bijoux du réalisateur.
La vie, c’est comme une boîte (de télémarketing)
3 FILMS DE Alain Delon
Lesquels ? Un flic, Monsieur Klein et Plein soleil
Pourquoi il faut les regarder ? Même si Alain Delon n’est pas l’acteur le plus sympathique de l’histoire, il faut bien reconnaître que le comédien a démontré son talent pour le jeu d’acteur durant sa longue carrière de plus de 70 ans. La plateforme Netflix a eu la bonne idée de choisir trois films de l’acteur français qui peuvent chacun, démontrer les multiples facettes de cette figure du cinéma.
L’image de Delon a longtemps fasciné les réalisateurs et les spectateur.rices grâce à son charme et sa grande beauté. Et le réalisateur René Clément l’a bien saisi puisqu’il l’a engagé pour son séduisant Plein soleil, une adaptation très solaire du roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley. La séquence où Alain Delon embrasse la main de Marie Laforêt procure un tel frisson que personne ne pourrait résister à cette étreinte.
Néanmoins, Alain Delon n’a pas seulement été le beau gosse de service. En effet, le cinéaste du polar à la française, Jean-Pierre Melville, a su déceler en l’acteur une très profonde mélancolie. Le testamentaire Un flic a été une belle conclusion d’une riche collaboration entre les deux hommes, avec notamment les chefs-d’œuvre Le Samouraï et Le Cercle rouge. Sa présence et la subtilité de son interprétation ont fait de son incarnation dans Monsieur Klein, la composition la plus aboutie du comédien. Une humanité chez Alain Delon qu’on a tendance à oublier, et que le réalisateur américain Joseph Losey a parfaitement mis en lumière, dans ce qui est certainement la meilleure oeuvre sur la rafle du Vel d’Hiv.
Nous arrivons sur les lieux du crime Netflix
Sightless
Ça parle de quoi ? Alors qu’elle se remet d’une agression qui l’a rendue aveugle, une ancienne violoniste se méfie de son entourage et de l’attitude qu’il manifeste à son égard.
Pourquoi il faut le regarder ? Parce que Sightless pourrait être le thriller surprise de Netflix. Il se pourrait bien que Sightless puisse devenir le nouveau Bird Box de la plateforme américaine. Enfin, mis à part le thème de la vue, rien ne lie vraiment les deux films. Le premier long-métrage du réalisateur Cooper Karl met en scène la remise en forme de la jeune violoniste Ellen, interprétée par Madelaine Petsch, devenue aveugle depuis une agression commise dans la rue.
Le beau Clayton campé par Alexander Koch s’occupe d’elle et alors qu’elle s’adapte à sa nouvelle vie, plusieurs éléments troublants vont surgir dans son nouvel appartement. Des cris de sa voisine viennent notamment perturber la vie de la musicienne. Battue par son mari, cette fameuse voisine ira dire à Ellen de ne faire confiance à personne. Ne vous attendez pas à des monstres, car le film joue plutôt sur l’angoisse psychologique de ce personnage démuni, mais également sur son twist final que nous ne délivrerons pas, bien évidemment. Une expérience à tenter si vous avez le cœur solide.
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The Disciple, L’Attaque des Titans Saison 3 Partie 2…
@Sinople
J’adore ce film mais il est vrai que les fx piquent parfois;) … surtout la scène de l’avion qui se crache après que Sean l’ai envoyé au tapis avec son… parapluie! Il vaut mieux avoir une poussière dans l’oeil à ce moment là! Pour le reste, du kiff xxxxl
« Autant de belles qualités qui permettent de passer outre les effets spéciaux de ce troisième opus, seul véritable échec du film. »… les SFX de Indy 3, un échec ? Sûrement un peu vieillis aujourd’hui mais plutôt carrément bien je dirais, et surtout malgré les innombrables revoyures je ne m’étais jamais fait cette réflexion. Sûrement pas du tout objectif sur ce coup mais ils ne me semblaient pas moins bons que ceux des 2 autre opus ni même de ce qui pouvait se faire à l’époque (franchement, ce côté irrésistiblement pulp de la putréfaction finale en accéléré). Une petite explication de texte pour un inconditionnel fan du meilleur film de la trilogie (oui, moi je me risque à trancher) amoindrira le choc d’une éventuelle réévaluation lors du prochain visionnage
Programme qui donne envie. Ca change.