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Cannes 2021 : on a vu Suprêmes, le biopic sur le groupe de rap NTM

Par Alexandre Janowiak
11 juillet 2021
MAJ : 28 mai 2022
15 commentaires
photo, Théo Christine, Sandor Funtek

Comme (presque) chaque année, Cannes bat son plein, et fait déferler sur la Croisette des centaines de films plus ou moins attendus. Après une ouverture sensationnelle avec Annette, le festival dévoile un peu plus ses films chaque jour. L’heure pour nous de vous livrer notre avis à chaud sur Suprêmes, biopic sur le groupe français de rap NTM et séance de minuit attendue au tournant.

 

photo, Sandor Funtek, Théo ChristineLa promesse d’un embrasement ?

 

De quoi ça parle ? 1988. Didier Morville vit de petits vols et vagabonde. Bruno Lopes bosse avec son père dans le bâtiment. Mais le reste du temps, il graffe dans les tunnels du métro avec leur bande de potes, seul moyen d’expression pour ces jeunes des quartiers défavorisés pour s’exprimer. Jusqu’au jour où Didier et Bruno, alias Joey Starr et Kool Shen, décident d’écrire des textes de rap pour formuler la colère des banlieues. C’est la naissance d’un groupe qui deviendra culte : Suprême NTM.

 

photo, Sandor Funtek, Sandor Funtek, Théo Christine, Sandor FuntekParle à leur main rage

 

C’était comment ? Produit, entre autres, par Sony et Columbia (excusez du peu), il était attendu ce retour sur la naissance de NTM, l’éminence du rap français qui a révolutionné la musique de l’Hexagone ; et a priori, Suprêmes devrait plaire aux fans du groupe mené par Kool Shen et Joey Starr. En 1h52, la réalisatrice Audrey Estrougo saisit l’ascension du duo-trio (d’abord « trentuor ») entre 1988 et 1992 en montrant toute l’affection qu’elle porte pour les deux chanteurs, décrits presque exclusivement sous leurs plus beaux jours.

C’est peut-être la limite de son métrage qui manque clairement d’un point de vue fort sur les deux jeunes artistes. Avec, en son centre, un duo au nom aussi furieux que provocateur, Suprêmes aurait probablement pu (du ?) être plus enragé, exalté, endiablé. Sauf que Audrey Estrougo et sa co-scénariste Marcia Romano ne choisissent jamais vraiment entre la réflexion profonde sur le parcours du duo ou la relation de leur naissance avec la rébellion banlieusarde qui grondait à l’époque (et gronde toujours).

Le scénario tente, ici ou là, de lier la petite histoire de NTM à la grande Histoire de la France des années 90 (le film s’ouvre sur un discours de Mitterrand, contient plusieurs images d’archives d’émeutes…), mais rien ne colle vraiment et en ne décidant jamais vraiment ce qu’il veut être, le film survole tout et ne développe pas grand-chose. De fait, en manquant d’identité et de point de vue, Suprêmes suit les traces du biopic classico-classique, proche de la simple fiche Wikipedia. 

 

Photo Théo Christine, Sandor FuntekUn duo qui impressionne

 

Et c’est dommage, parce que pour son sixième film (cinq ans après le fade La Taularde et un passage par l’univers de la série), Estrougo a acquis une plus grande maîtrise de sa caméra. Perclus de bonnes idées de mise en scène, notamment en enchaînant les plans-séquences, le long-métrage offre de jolies scènes inventives, ou au moins raccord avec l’envie de liberté que dégagent les chansons de NTM (ce concert improvisé qui s’embrase aux lumières des phares des bagnoles avant de prendre de la hauteur).

Mieux encore, le long-métrage peut surtout compter sur son superbe casting. Théo Christine et Sandor Funtek, respectivement Joey Starr et Kool Shen, forment un duo du tonnerre, d’une complicité affolante et d’une énergie à toute épreuve. Assurément, ils sont l’âme de Suprêmes. Alors forcément, on se prend à regretter que le récit soit si balisé, quand il aurait largement pu surfer sur leur vitalité pour tout dynamiter.

Et ça sort quand ? Dès le 24 novembre dans les salles françaises.

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The insider38

Je sors de l’avant-première, grand fan du groupe, je n’y croyais pas une seconde , et malheureusement c est là cas . Rien ne fonctionne, on ne résume pas la complexité de ntm , en 1h52 . C est trop court.

Le film est plat , manque de fureur , de folie qu’a été les débuts du groupe, la première tournée chaotique est beaucoup trop clean dans le film, alors que ce fut une véritable fureur. Déception, vivement la série

On se way to pimp

C’est surtout un film plat non réalisé qui se croit intelligent. Complètement zéro et à côté de la plaque, dommage pour les acteurs de talent qui zonent dans ce navet

Rorov94M

@capt de mes 2
Faux!
Le PROJET que skyrock passe à skyrap date de 1994!
MISE EN PLACE en 1996.
Qui était au pouvoir en 1994?

captp

pffff ! quand skyrock (radio exclusivement pop rock de libre antenne) a décidé de devenir une radio rap (en 96) on était sous Chirac ,Mitterrand suçotait déjà les pissenlits et le rap français était déjà sur orbite.
Décidément vous faites preuve d’une admirable constance pour dire n’importe quoi et vomir vos fantasmes peu importe le sujet .

Domzal

Audrey esturgeon a caviardé le film !
Dommage

Juju 60

Hâte de le voir même si les commentaires m’ont refroidi

Rorov94M

@fake
Bien résumé.
Cela fait plus de 3 décennies que je le dit:
Le rap français c’est l’équivalent des «yéyés»dans les 60′.
Le hip hop amerloque est un vrai courant musical,légitime, qui donne souvent des chef d’œuvre musicaux.

Fake Rap

la scene du « Rap Français » integralement creee /pilotée par l’Etat Francais socialiste sous Mitterand/langue, etc Skyrock etc…
à l’inverse de Usa ou le rapp s’est cree dans la rue tout seul,
donc la scene du Rap français est une scene de marionettes , jamais les rappeurs revoltés français touchent un cheveu au vrai Pouvoir en France, …

Rorov94M

@magniteube
C’est simple! La faune et la flore qui fout le bordel dans les salles pendant les films tel que F&F,STRAIGHT OUTRA COMPTON,DJANGO sans oublier les films d’horreur…c’est la même que pour ce film.
Il faut juste rajouter les facteurs intergénérationnel tels que:le rap,la banlieue,le multiculturalisme,la haine du flic,du système….et je te garantie que ce film est COMPLÈTEMENT fait pour ce public!
Garde tes statistiques pour libé ou l’huma!

JayT

Tout ça me redonne envie d’écouter Authentik, leur fabuleux premier album !