C’est la saison des festivals pour les cinéphiles francophones et Écran Large. Après avoir couvert Cannes, la Mostra de Venise et Deauville, on revient s’encanailler à Paris, à l’occasion de cette nouvelle édition de l’Étrange Festival, rendez-vous incontournable des amateurs de bizarreries cinématographiques et de folie figée sur pellicule.
Et on commence par l’un des longs-métrages les plus craints de cette fin d’année, présenté en ouverture : le Barbaque de et avec Fabrice Éboué, épaulé par Marina Foïs.
Oui, on n’a qu’une seule image
De quoi ça parle ? : Tenez-vous bien. Vincent et Sophie forment un couple de bouchers. Acculés par la pression des grands groupes et les attaques de militants antispécistes, ils tuent par accident une personne végane. Et pour faire disparaître le corps, ils se montrent… créatifs.
C’était comment ? : Et bien… très étrange. Invité sur scène pour présenter son oeuvre, le comique a revendiqué sa singularité, selon lui peu adaptée à une production TF1. Et en effet, on se demande ce qui est passé par la tête des financiers de la chaîne pour miser sur un objet pareil. L’annonce du pitch avait déjà semé le doute : Barbaque sera-t-il une énième pantalonnade française s’emparant des dernières joutes communautaires en date pour déballer ses blagues éculées ou une authentique comédie d’horreur ? Réponse : les deux, mon capitaine !
Sa programmation en ouverture d’une telle manifestation, juste avant le frappadingue simili-Catégorie 3 post-Covid The Sadness, en disait déjà beaucoup. Mais difficile de ne pas être perplexe face à une telle proposition, alliant déballage de caricatures typiques du genre (les grands industriels qui explosent les limites du racisme, les vegans en question, cumulant à peu près tous les stéréotypes inventés par les groupes de quarantenaires sur Facebook), blagues rentre-dedans drôles une fois sur 15… et séquences de gore frontal, visant sans trop se fatiguer l’interdiction aux moins de 12 ans. C’est mort pour la diffusion en prime-time…
SÉANCE D’OUVERTURE DOUBLE PROGRAMME !
[Première Mondiale – En présence de l’équipe du film]
BARBAQUE
Fabrice Éboué – 2021 – France – ComédieLES GRANDES VACANCES
Vincent Patar & Stéphane Aubier – 2021 – Belgique – AnimationSéances : 08/09 à 19H et 17/09 à 21H45 pic.twitter.com/FpVoHG0fyk
— L’Étrange Festival (@etrangefestival) August 30, 2021
Très très influencé par C’est arrivé près de chez vous (référence assumée par le réalisateur avant la projection), au point de le citer respectueusement par instants, Fabrice Éboué tente d’en répliquer l’insolence et déborde régulièrement de son sujet pour provoquer, non sans artificialité, un peu tout le monde. Quasiment tous sont de profonds crétins, soit d’immenses salopards, et ses personnages se répandent en agressions verbales et physiques. Sauf que sans la force de frappe parodique, l’esthétique poisseuse (on reste dans des standards très télévisuels) et la mélancolie qui hantent le classique belge, Barbaque ressemble souvent à une sorte d’hybride tapageur voué à choquer trois twittos et demi.
Reste que le metteur en scène, déjà derrière plusieurs comédies efficaces, parvient toujours à passer outre la dichotomie franchouillarde et parfois douteuse de ses contemporains. À travers son récit crade et ses protagonistes immoraux, il a le mérite de tenter de renvoyer dos à dos militants incapables de discernement et bouffeurs de steaks au mieux stupides et influençables (Éboué), au pire purement sadiques (Marina Foïs) et souvent esclaves de leur petit confort égoïste. Dommage qu’un rythme bancal et une conclusion expéditive brouillent les pistes lors des dernières minutes. On en sort donc franchement dubitatifs.
Et ça sort quand ? : Le 27 octobre en France.
En même temps si c’était pas caricatural au point d’en être ridicule, je pense que ça aurait fait scandale… c’est juste la mise en film d’une « blague » vue et revue, et de façon amusante non par le fond, mais par la forme. Un peu comme quand on mate un film d’horreur ridicule juste pour s’en moquer, sauf que là c’est l’objectif, du coup ben… c’est réussi.
Inadmissible que l,on fasse un film aussi gore pensez vous aux enfants,qui regarde cette pub passée sur tf1 pour que vous puissiez vivre de votre soit disant,métier de commediens,bien retenue les noms des bouchers,qui seront desormaient incompatibles avec mes envies cinématographique. Bon appétit
Je vois là surtout une grande inspirations des bouchers verts https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Bouchers_verts
« les stéréotypes inventés par les groupes de quarantenaires sur Facebook »
Sur quel étude se base cette drôle d’affirmation ?
On dirait que se moquer des véganes est le dernier des tabous pour vous, gare à la cancel culture Édouard.
La mélancolie de CAPDCV m’avait échappé.
Et tourné en partie sur Le Havre, et j’ai été faire un tour sur un des lieux de tournage en centre ville, aux Halles…
Je suis bien tenté, et encore plus après lu cette chronique.