Netflix balance à tout va nombre de films et séries dans son catalogue chaque semaine, sans qu’on les remarque ou que la plateforme ne l’annonce officiellement. Chaque fin de semaine, Ecran Large reviendra donc sur quelques nouveautés ajoutées par Netflix dans son catalogue, films et séries confondus, originaux ou pas, dans une liste non exhaustive.
Alors, quels sont les films et les séries à ne pas manquer ce week-end sur la plateforme de streaming ?
« L’aveugle ne voit pas, il ressent, et paradoxalement, il voit »
YOU – SAISON 3
Déjà sur Netflix
Ça parle de quoi ? Désormais mariés et parents d’un petit bébé, Love et Joe essaient de vivre normalement dans les faubourgs cossus de Madre Linda. Mais les habitudes ont la peau dure…
Pourquoi il faut la regarder ? La première saison de You était déjà un mystère : pourquoi un bel éphèbe de la trempe de Penn Badgley, qui avait par exemple officié dans Gossip Girl, aurait-il besoin de se lancer dans des plans machiavéliques dont le risque serait la peine de mort pour séduire la girl next door Beck ? Tu es un libraire séduisant, cultivé, intelligent et fin psychologue. Demande-lui un rencard, ça va bien se passer Joe, c’est promis. C’était probablement le plus grand obstacle à la série, et le reproche le plus facile à faire. Un casting rempli de plastiques parfaites a du mal à justifier les frasques morales de ses personnages, et ce malgré les efforts remarquables pour remplir l’intrigue de péripéties.
La saison 2 était presque parvenue à se justifier par un twist un peu convenu, lorsqu’on avait appris que Love était également une meurtrière obsédée par Joe. Toutefois, l’enjeu d’une saison où le couple se déchire face à une nouvelle voisine traquée par Joe n’est pas suffisant pour avoir envie de remettre une pièce dans la machine, à moins d’être obsédé par You autant que Joe ne l’est par la perspective de se faire attraper et envoyer dans le couloir de la mort.
Quand tu pourrais demander un rencard et l’avoir, mais que c’est plus drôle d’être un psychopathe
MY NAME
Déjà sur Netflix
Ça parle de quoi ? Dévastée par le meurtre de son père, une jeune femme mise sa vengeance sur un puissant caïd de la pègre, qui la charge d’infiltrer la police.
Pourquoi il faut la regarder ? Officieusement, parce que My Name a l’air d’être ce genre de fiction coréenne qui n’a pas le temps de vous expliquer ce qu’elle est, parce qu’il y a des gens qui hurlent, des criminels qui se font tirer dessus et des collégiennes qui se jettent des middle-kick à la gueule. Vengeance, dilemme et violence gratuite, My Name pourrait être une jouissance nanardesque convenue, mais plaisante à la façon d’Ouroboros, drama japonais qui abordait des thématiques très similaires.
Le film jouit en outre d’une photo plutôt sexy et on prend plaisir à voyager dans les quartiers sombres des ghettos coréens pour découvrir des mafieux costardés sabrer des doigts ou des jambes par tradition et honneur (on croirait presque à des yakuzas si on n’était pas au Pays du matin calme). Espérons que ce divertissement de gangster simple, nerveux et efficace profite de la hype Squid Game et de la forme olympique des fictions coréennes pour trouver son public, malgré ses quelques longueurs.
Une femme avide de vengeance, des mafieux et une photo de folie on vous dit
LA BATAILLE DE L’ESCAUT
Déjà sur Netflix
Ça parle de quoi ? Lors de la cruciale bataille de l’Escaut, les destins d’un pilote de planeur, d’un soldat allemand et d’une recrue réticente de la résistance se croisent.
Pourquoi il faut le regarder ? Deuxième production la plus chère du cinéma hollandais (14 millions d’euros) après Black Book en 2006 (21 millions d’euros), La Bataille de l’Escaut rappelle au souvenir des énormes co-productions internationales réunissant une mosaïque de personnages d’horizons et d’origines différentes, dans la lignée de Un pont trop loin.
Réalisé par Matthijs van Heijningen Jr. (le remake 2011 de The Thing), le film compte dans ses rangs, Gijs Blom (L’écuyer du roi), Susan Radder (Women Of The Night), Jamie Flatters (prochainement Avatar 2) et Tom Felton, inoubliable Drago Malefoy d’Harry Potter dans le rôle d’un pilote de chasse anglais.
daredevil
Déjà sur Netflix
Ça parle de quoi ? Ben Affleck est Matt Murdock, un héros de comics Marvel qui travaille comme avocat le jour et combat les truands la nuit pour venger la mort de son père.
Pourquoi il faut le regarder ? Avec deux décennies de recul, la fin des années 90 et le début des années 2000 constituent un véritable champ d’expérimentation super-héroïque avec des adaptations plus ou moins ratées, dont quelques rares rescapés, notamment Blade. Parmi elles, Daredevil fait figure de sympathique ratage. Avec son budget gonflé de 50 à 80 millions de dollars après le succès de Spider-Man, et son Ben Affleck encore en odeur de sainteté au box-office, Daredevil fut d’ailleurs même un petit succès lors de sa sortie avec 180 millions dans le monde.
Mais le film s’embourbe dans son intrigue simpliste, sa relation amoureuse très artificielle et le Daredevil d’Affleck, qui a perdu toute son expressivité en même temps que la vue. Reste des scènes de combat amusantes, Jennifer Garner, Michael Clarke Duncan en caïd et surtout Colin Farrell qui cabotine de manière jouissive. Au moins, vous pourrez voir le brouillon de la série éponyme également disponible sur Netflix.
Notre vidéo sur Daredevil
Le Diable s’habille en cuir moulant
A PERFECT GETAWAY
Déjà sur Netflix
Ça parle de quoi ? En lune de miel à Hawaï, un couple se lance dans une grande randonnée dans la nature. Ils sympathisent avec un autre couple en vacances, mais lorsqu’ils apprennent qu’un duo de tueurs traîne dans le coin, le doute s’installe sur ces charmants inconnus…
Pourquoi il faut le regarder ? Parce que c’est une parfaite petite série B, bête et méchante, qui coche toutes les cases : un cadre cinématographique (Hawaï, sa jungle et ses plages), un casting de belles gueules (Milla Jovovich, Steve Zahn, Timothy Olyphant, Marley Shelton, Chris Hemsworth, et la méconnue, mais excellente Kiele Sanchez, notamment vue dans Lost), un jeu de suspicion et parano, et quelques bonnes surprises au programme.
Avec ses grosses ficelles, mais son efficacité certaine, A Perfect Getaway alias Escapade fatale en français n’a pas volé sa carrière DTV en France. Entre le thriller, le survival et le film à twist, il rappelle aussi un nom trop oublié : David Twohy, réalisateur révélé par The Arrival en 1996 et surtout Pitch Black en 2000. Après l’échec (malheureux) des Chroniques de Riddick, et avant le retour en petite forme avec Riddick, il a réalisé ce thriller dans la jungle, lui aussi passé inaperçu.
La critique de A Perfect Getaway
8 rue de l’humanitÉ
Sur Netflix le 20 octobre
Ça parle de quoi ? Dans un Paris désert en raison de la pandémie, les habitants d’un petit immeuble s’adaptent tant bien que ma à leur nouvelle vie confinée.
Pourquoi il faut le regarder ? Parce que les films de confinements ont été, pour le moment, des idées formidables comme l’ont prouvé Songbird et le déjà culte Connectés, deux films d’une inventivité hallucinante (lol). Sans rire, il n’y a absolument aucune bonne raison de regarder le nouveau film de Dany Boon. Difficile d’imaginer que ce 8 Rue de l’Humanité, dont les décors semblent tous en carton, sera capable d’arracher des rires sincères, sauf si vous êtes de grand fan du réalisateur français et de ses comédies populaires.
En revanche, il est tout à fait possible d’en faire un terrain de jeu et d’ivresse parfait pour une soirée entre amis. À vous de fixer les règles, mais à la vue des premières images, l’organisation d’un bingo sur les pires clichés sociaux, parigots et confinés que réussira à livrer le cinéaste semble le meilleur moyen d’assister à ce vaudeville en profitant d’une sacrée dose de shots.
NIGHT TEETH
Sur Netflix le 20 octobre
Ça parle de quoi ? Un jeune chauffeur conduit deux mystérieuses inconnues de soirée en soirée. Mais lorsqu’il se rend compte que ses clientes sont des vampires, il en devient l’otage.
Pourquoi il faut le regarder ? À mi-chemin entre Collateral et Twilight, Night Teeth s’annonce comme un film de vampires contemporain, dans un Los Angeles débridé, nocturne et sanglant. On aurait raison de craindre le pire vu le passif de Netflix avec le genre, mais le film a le mérite d’évacuer dès sa bande-annonce la prétention horrifique pour s’axer vers quelque chose de plus action, fun et humour noir.
À défaut de soupirer d’ennui face à l’horreur estampillée Netflix, on peut au moins espérer s’amuser dans cette aventure d’une nuit, où un chauffeur commence par rencontrer deux femmes étranges pour finalement découvrir tout un écosystème de bimbos vampiriques, en guerre contre les humains. Le genre de délire semi-fantastique qui, quand il n’est assumé qu’à moitié, nous fait serrer les dents sous le coup de la gêne. Fort heureusement, Night Teeth semble royalement s’en foutre et y aller à fond. De quoi mériter le coup d’œil.
First Man – Le premier homme sur la Lune
Sur Netflix le 20 octobre
Ça parle de quoi ? Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile, assumant courageusement tous les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Meurtri par des épreuves personnelles qui laissent des traces indélébiles, Armstrong tente d’être un mari aimant auprès d’une femme qui l’avait épousé en espérant une vie normale.
Pourquoi il faut le regarder ? Quelques années après la sortie de First Man, la maîtrise de ses séquences spatiales, accompagnées d’une sublime bande originale signée Justin Hurwitz, continue de faire parler d’elle régulièrement. On loue aussi souvent – à raison – le degré d’intimité atteint par la caméra de Damien Chazelle, alors qu’il capte les angoisses qui imprègnent une famille au pas de l’Histoire.
Mais le long-métrage parvient surtout à s’immiscer dans les tréfonds de l’esprit de conquête humain, un esprit qui le pousse aux plus tragiques des sacrifices, aux plus inconsidérés des risques, quand bien même les moyens abondent et les contestations s’accumulent. Dans la folie de la conquête spatiale, à la fois compétition morbide avec une puissance invisible et ambition démesurée à laquelle on doit sacrifier sa vie. Une passionnante absurdité au coeur de certains des plus grands récits d’aventure, comme The Lost City of Z ou tout récemment le sublime Le Sommet des dieux.
Un Ryan Gosling au bord de l’explosion
Mais aussi…
Sex, Love & Goop, Pionnière, Adventure Beast, Inside Job, Komi cherche ses mots, On se (re)trouvera, Maya, princesse guerrière, Yété & compagnie, Wildschut…