Deux syndicats de distributeurs indépendants ont communiqué leur volonté d’annuler un festival de Netflix en France, qui ferait sortir ses films en salles.
Netflix et le cinéma, ça a toujours été une histoire d’amour et de haine. Mais plus sulfureux encore, il y a Netflix et le cinéma français. Notre modèle économique local étant très attaché aux salles, à leurs exploitants et à la chronologie des médias (cette petite contrainte qui fait que vous voyez un film arriver sur une plateforme de SVoD trois ans après sa sortie cinéma, et bien plus encore), autant dire que le géant du streaming est une sacrée épine dans le pied de cette industrie (à l’échelle mondiale, Joe Russo disait le voir venir).
Une épine qui a encore bien piqué puisque Netflix, qui n’a pas encore fait de communiqué officiel à ce sujet, a tout de même proposé à diverses salles « art et essai » des grandes villes de France le contrat suivant : organiser en leur sein un festival durant le mois de décembre, dans lequel serait diffusée toute une liste de films du catalogue de la plateforme. Une initiative qui n’a pas plu aux syndicats de distributeurs indépendants DIRE et SDI, qui y voient un moyen de creuser un peu plus la tombe des salles de cinéma.
Cadeau empoisonné de Netflix ?
En apparence, l’événement est simple : Netflix passerait plusieurs de ses films dans les salles d’exploitants partenaires du festival (MK2, Utopia, le Melies de Saint-Etienne…) du 7 au 14 décembre 2021, afin de promouvoir son catalogue, en échange duquel les exploitants verraient leurs salles gagner en attractivité (au moins pendant cette période, a priori). Dans cette liste, on compterait notamment des films comme The Power of the Dog, Pieces of a Woman, The Harder They Fall ou Don’t Look Up.
Mais voilà, le DIRE et le SDI y ont flairé un mauvais coup. Étant donné que les films en question ne sont pas destinés à sortir en salles, ceux-ci invisibiliseraient le potentiel de « films de cinéma » en plus de ne servir que de vitrine pour une plateforme de SVoD (chose peu enviable, selon eux, durant la période post-pandémie qui est charnière pour la distribution cinématographique). Les deux syndicats se sont fendus d’un communiqué préventif pour alerter du danger que représenterait ce festival :
« Netflix a conclu un accord pour montrer, dans les salles françaises, en avant-premières payantes, plusieurs productions de leur cru que nous ne pouvons pas nommer « films de cinéma » car ils ne sortiront jamais en salles mais sont destinés à être vus par des téléspectateurs, devant leurs écrans de télévision.
« Alors écoute-moi bien, monsieur le géant du streaming… »
À l’heure où de nombreux films, victimes des 7 mois et demi de fermeture des salles, peinent à trouver une exposition à la hauteur de leur potentiel, nous dénonçons la tenue d’un tel festival qui s’apparente à une campagne marketing de grande échelle, une bande-annonce promotionnelle géante pour inciter des spectateurs de cinéma à s’abonner à un service payant […]
Si des œuvres assimilées à des « films de cinéma » se déploient sur les plates-formes, si les cinéphiles y trouvent leur compte, quel sera l’avenir des salles de cinéma et de tous ceux qui le font et le promeuvent ? Chers exploitants qui participez à cette opération, avec qui nous avons vécu tant d’aventures, de succès et d’insuccès, tant d’émotions, vous rendez-vous compte de l’engrenage dans lequel vous vous engagez ?
Vous rendez-vous compte qu’une attraction à court terme de vos spectateurs est un suicide à moyen terme pour nos professions respectives ? Face à de tels choix, comment continuer à défendre, à vos côtés, le principe d’une exclusivité de plusieurs mois pour vos salles dans une nouvelle chronologie des médias qui saura intégrer les plateformes à notre écosystème en respectant l’ordre des fenêtres de diffusion ? […]
Aucun passéisme dans cette réaction, bien au contraire… une vision à long terme de nos métiers. Nous devons pouvoir continuer à dénicher, faire éclore, promouvoir des films de réalisateurs et réalisatrices, les jeunes et les moins jeunes, dans les salles de cinéma. »
Netflix France a directement été contacté. La plateforme aurait indiqué qu’il s’agirait d’une simple rétrospective limitée dans le temps, laissant donc entendre que l’événement n’a aucunement l’intention de jouer de ses futures exclusivités pour remplacer les « films de cinéma ».
Malgré ce détail, difficile d’imaginer DIRE et SDI ployer. Même si la majorité des titres ne seront bel et bien pas des avant-premières (tous les films évoqués, mais non confirmés, seront sur la plateforme depuis plusieurs semaines ou jours, exception faite de Don’t Look Up et The Lost Daughter), c’est le principe même de voir une plateforme de SVoD faire une incursion d’ampleur (même si temporaire) dans les salles qui pose un problème aux syndicats. Notamment parce qu’ils ont déjà leur lot de dèche à gérer depuis la réouverture des salles.
De quoi alimenter les sempiternels débats sur la distribution cinématographique française et sa chronologie des médias, souvent jugée trop contraignante.
De quoi je me mêle ? Je ne vois même pas en quoi ça les regarde que Netflix organise un festival. Quelle bande de réacs ! On comprend pourquoi la France est à l’arrière garde sur le plan artistique…
@Lago
[………..A la lecture de certains commentaires, je vois que certains ne comprennent pas que le cinéma se voit ai cinema (sinon c un telefilm) comme un concert se voit dans une salle de concert. ……….]
Bien sûr, bien sûr, c’est tellement évident, y a des règles !!!!
Tout comme la littérature, ça se lit !
Tous ces gougnafiers aveugles et feignasses qui les écoutent en audio ignorent ce qu’est la littérature !!!
Franchement si ça permet aux petites salles Inde de ne pas mourir je trouve l’initiative bonne, les syndicats devraient se soucier des petits et pas seulement de penser aux portes feuilles des gros
Oui je suis aller voir le plus grand démarrage de Titane aux usa pour un film cannois ( déjà dit comme ça ça me fait rire )
Et bah dit donc il est vachement puissant le cinéma français au vu du » démarrage de Titane » LOL pauvre riaux toujours la a défendre et faire croire que le cinéma français ça vaut quelque chose juste par ce qu’on va regarder les poubelles de Boon et Adams en masse et qu il concédere ça comme de la « fréquentation en masse «
@Pi
Le cinema français est extrêmement divers et vachement chiant quand même hein
Le Remake us avec Gyllenhall en surjeu est d’une nullité Abyssale, s’approprier un succès dû à la rigueur du scénario et en faire cette triste adaptation, j’ai mme pas pu le voir entier
Rappelez vous le temps où le cinéma était une exception et un modèle d’influence : la nouvelle vague avec Belmondo
Les acteurs de today ont une carrière américaine ce qui n’est pas pareil.
Ce sont les valeurs qui sont au centre du sujet. La direction de tf1 qui a succédé à Lelay et Mougeotte a imprégné de valeurs américaines ses programmes qui ressemblent de plus en plus à France télé.
Le problème c’est l’influence de la culture américaine sur la culture française.
Les gens sont peu à peu imprégnés de valeurs qui sont pas les notre.
On devrait se protéger et favoriser nos gafa
Les mecs nous parlent d’incitation « des spectateurs de cinéma à s’abonner à un service payant ».
J’ignorais que les entrées au cinéma étaient gratuites.
D’autre part, les problèmes des cinémas en France sont principalement dû aux décisions plus qu’incohérentes du gouvernement (masques/pas masques, pass sanitaire) et non à Netflix ou Disney Plus, mais aussi aux exploitants eux-mêmes. Quand je vois que je suis obligé de faire plus de 100 kms pour voir un film en vost par exemple, parce que les 3 cinémas (dont deux multiplexes de 10 à 15 salles) à 30 bornes de chez moi proposent tous les mêmes films en VF « car il n’y a pas de public pour la VOST », pas besoin de chercher bien loin. Pourquoi ne pas proposer des séances spéciales d’anciens films cultes pour les plus jeunes. A ne rien essayer, on finit pas sombrer.
Que le réseau Utopia puisse s’associer à un tel évènement est complètement incompréhensible et montre si besoin à quel point le projet de Netflix est clairement de diviser la profession. L’ambition est si clair ! Comment peux-t-on être dupe ? De la part de Mk2 rien de surprenant, il pense même que cela pourrait couler leur concurrent parisiens les plus fragiles… J’ai forgé toute ma cinéphilie enfant dans ce réseau qui incarne beaucoup de valeur dont je me sens proche. Utopia réveillez vous !
A la lecture de certains commentaires, je vois que certains ne comprennent pas que le cinéma se voit ai cinema (sinon c un telefilm) comme un concert se voit dans une salle de concert.