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Sorties cinéma du 17 novembre : notre avis sur les nouveaux films

Par La Rédaction
17 novembre 2021
MAJ : 19 novembre 2024
5 commentaires
Affiche

Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 17 novembre ? Oranges Sanguines, Amants, Les Magnétiques, Affamés

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons).

Avec une comédie méchante, un morceau de rap à Casablanca, un premier long-métrage magnétique, le dernier film d’Apichatpong Weerasethakul, un film d’horreur qui a les crocs, un triangle amoureux dangereux, le voisin de Sandrine Kiberlain, un vilain bad trip en Thaïlande et un western spaghetti à l’ancienne.

Les nouveautés à voir sur Netflix du 12 au 18 novembre

 

photoOn se met à l’aise pour la prochaine séance 

 

LES SORTIES QU’ON CONSEILLE 

Oranges sanguines

Durée 1h42

De quoi ça parle : Un ministre de l’économie voleur. Un violeur sinistre. Un sanglier bien élevé. Deux retraités surendettés. Une vierge pas franchement effarouchée. Un consultant au bord de l’explosion. Un concours de danse qui tourne mal. Bienvenue en France ! 

Pourquoi il faut le voir : Parce que c’est probablement le film le plus étonnant, libre et enragé produit en France depuis bien longtemps. Nouvelle création des Chiens de Navarre, troupe de théâtre aux délires improvisés souvent teinté de génie qui s’essaie ici pour la seconde fois au cinéma après ApnéeOranges sanguines a mis la Croisette à feu et à sang, à la faveur d’une séance de minuit qui est restée en travers de la gorge des spectateurs les plus délicats.

Il faut dire qu’avec son humour bourrin, qui tire sur absolument tout le monde pour n’épargner personne, jusqu’à se métamorphoser en film d’horreur survolté, l’expérience a de quoi laisser le spectateur sur les genoux. À la manière d’une énorme torgnole qui provoquerait soudain un afflux sanguin salvateur, le casting du métrage, composé aussi bien de la troupe théâtrale que d’invités surprenants, se livre à un numéro génialement capté par la caméra. En effet, le film est une des très rares opportunités de voir un exercice d’improvisation furibard prendre le contrôle du découpage, jusqu’à renouveler le programme habituel de la comédie française.

La note d’Écran Large : 4,5/5

 

Haut et fort

Durée 1h42

De quoi ça parle : Un ancien rappeur commence son nouveau job dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca. Là-bas, il va encourager la jeunesse à se lâcher et se libérer du poids des traditions marocaines (et musulmanes in extenso) à travers la culture de la musique et du hip-hop.

Pourquoi il faut le voir : Parce que Haut et fort est un film qui fait du bien. Réalisé par Nabil Ayouch, déjà derrière le surprenant Much Loved en 2015, le long-métrage présenté lors du dernier Festival de Cannes est une ode à la liberté. Doté d’un certain sens du tempo avec ses jeunes rappeurs et musiciens, le film est plutôt entraînant dans sa manière de décrire l’art et la culture comme des moyens de libération et d’émancipation.

Reste que le film n’est jamais très original. Après tout, filmer l’art comme le moyen d’expression le plus salvateur contre les conservatismes en tout genre est devenu une telle habitude que Haut et Fort n’apporte pas grand-chose. Alors quand, en plus, il manque régulièrement de rythme, pour un film sur la musique (et la danse aussi), c’est un peu dommage.

La note d’Écran Large : 3/5

 

Les magnétiques

Durée 1h38

De quoi ça parle : 1981, François Mitterrand est fraîchement élu. Les radios pirates explosent. Pour deux frères, ce sera l’occasion de se révéler, de s’affronter, et peut-être de symboliser les affrontements et traîtrises d’une génération. 

Pourquoi il faut le voir : On ne compte plus les films qui se seront plus à revisiter « l’âge d’or » de l’arrivée au pouvoir des soixante-huitards, ou nous vendre la figure du trio amoureux comme un summum du romantisme subversif. C’est pourquoi quand on voit débarquer Les Magnétiques, il y a de quoi se méfier un tantinet. Et pourtant non, le long-métrage de Vincent Maël Cardona déjoue tous ces écueils.

Véritable récit d’un immense ratage générationnel, qui aura vu les tenants auto-proclamés du progrès se fourvoyer, scier la branche sur laquelle ils étaient assis, jusqu’à devenir précisément ce qu’ils avaient combattu. Un constat historique cruel, alors que les rapports d’aînesse entre les héros finissent par s’inverser. Le tout, bercé dans une mise en scène ultra-sensuelle, qui donne aux musiques et aux sons un rôle charnel d’une rare puissance.

La note d’Écran Large : 3,5/5

 

Memoria

Durée 2h16

De quoi ça parle : Jessica Holland se réveille soudainement un matin après avoir entendu un énorme bang. Ses pensées l’empêchant de retrouver le sommeil et ce bang refaisant surface par à coups dans son quotidien, elle va sillonner Bogota pour retrouver l’origine de ce bruit.

Pourquoi il faut le voir : Parce que Apichatpong Weerasethakul est indéniablement l’un des cinéastes les plus intrigants du monde. Onze ans après avoir remporté la Palme d’or pour Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures, le réalisateur thaïlandais a fait son grand retour en compétition du Festival de Cannes avec Memorialui valant un Prix du Jury. Et il faut dire que son oeuvre est probablement une des plus fascinantes de ces dernières années.

Évidemment, il faut se faire au style de Weerasethakul, ultra-contemplatif, ultra-lent et très sensoriel. De fait, les pérégrinations sonores de Tilda Swinton auront raison de l’attention de nombreux spectateurs dont le bang n’empêchera pas le sommeil (au contraire). Mais derrière cette mollesse apparente, Memoria cache une quête métaphysique dépassant les frontières du temps et du réel. De quoi offrir un voyage ensorcelant à quiconque se laissera emporter par le récit et certaines scènes absolument hypnotisantes (une reconstitution du bang magnétique).

La note d’Écran Large : 3,5/5

 

Affamés

Durée 1h39

De quoi ça parle : Dans une petite ville minière de l’Oregon, un écolier subit des violences qui confinent au surnaturel. Une institutrice et un policier vont enquêter sur son cas.

Pourquoi il faut le voir : Affamés est l’une des grandes arlésiennes de la pandémie. Attendu en avril 2020 (!), puis repoussé à l’horizon de l’incertitude sanitaire, il arrive enfin en France, où il est encore fantasmé par des armées de cinéphiles. Une impatience qui ne fera pas que du bien à un long-métrage plus humble que prévu. Après un passage par le western classique (Hostiles) mémorable, l’ex-acteur et cinéaste de talent Scott Cooper se réapproprie les codes du film de monstre sans pour autant les chambouler.

Un parti pris en fait évident aux vues du reste de sa filmographie, mais forcément source de déception pour nombre de spectateurs qui comptaient sur le contexte particulier du long-métrage (il prend place dans une zone sinistrée, où le chômage fait des ravages) pour en faire un nouveau classique de l’épouvante. Le scénario co-écrit avec Nick Antosca et Henry Chaisson évite de trop expliciter sa métaphore et se concentre surtout sur sa noirceur latente. Et ce n’est pas plus mal.

La note d’Écran Large : 3/5

 

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LES FILMS QU’ON N’A PAS VUS, MAIS QU’ON VA RATTRAPER

Amants

Durée 1h42

De quoi ça parle : De Lisa et Simon, un jeune couple fusionnel qui file le parfait amour jusqu’à une soirée qui tourne mal et risque d’envoyer Simon derrière les barreaux. Pour éviter la prison, il quitte la France, laissant Lisa sans nouvelles. Trois ans plus tard, les deux se retrouvent par hasard dans l’océan Indien, mais Lisa est désormais mariée à un riche homme d’affaires.

Pourquoi ça peut être sympa : Parce que Pierre Niney – devenu un acteur incontournable dans le paysage français – est très à l’aise sur le registre dramatique et que Simon, son nouveau personnage brisé dans Amants, devrait lui permettre de mettre à nouveau en avant son jeu émotif et à fleur de peau qui semble résonner avec son rôle dans Un homme idéal de Yann Gozlan. 

Ce triangle amoureux qui promet de virer au thriller noir est aussi l’occasion aussi de retrouver la cinéaste française Nicole Garcia, qui a récemment joué dans les séries Lupin et OVNI(s), mais n’était pas repassée derrière la caméra depuis le dramatique Mal de pierres de 2016. 

La note espérée d’Écran Large : un 3/5, ce serait pas mal 

 

On est fait pour s’entendre

Durée 1h33

De quoi ça parle : D’Antoine, un homme un peu ingérable qui n’écoute rien ni personne (notamment parce qu’il a un vrai problème d’audition), et de Claire, qui s’installe à côté de chez lui. Elle cherche un peu de tranquillité, et lui est incapable de comprendre à quel point il est bruyant au quotidien. Entre les deux, ce sera explosif, mais bien évidemment romantique.

Pourquoi ça peut être sympa : Parce que Sandrine Kiberlain déjà, qui s’est imposé comme l’une des actrices comiques les plus détonantes dans le paysage français, que ce soit chez Serge Bozon, Albert Dupontel ou Bruno Podalydès. Pour son troisième film comme réalisateur, après Tête de turc et Je compte sur vous, Pascal Elbé a donc trouvé une partenaire en or, capable d’illuminer les scénarios les plus simples.

Le pitch basique de On est fait pour s’entendre renifle bon le créneau du dimanche soir sur TF1, et le casting de seconds rôles (François Berléand, Emmanuelle Devos, Valérie Donzelli, Marthe Villalonga) ressemble à un before de la soirée des César, mais qui sait, personne n’est à l’abri d’une (petite) bonne surprise. Comme le charmant Un peu, beaucoup, aveuglément, de et avec Clovis Cornillac, qui racontait déjà une histoire de voisins, de bruit et d’amour.

La note espérée d’Écran Large : 3/5

 

LES BODIN’S EN THAÏLANDE

Durée 1h38

De quoi ça parle : Maria Bodin et son fils Christian se payent des vacances : destination la Thaïlande. Voilà.

Pourquoi on a trop hâte de le voir : Parce qu’on doit confesser une certaine curiosité morbide pour les comédies françaises bien grasses et le matériel promotionnel de l’aventure cinématographique du célèbre duo de comiques laisse entrevoir un grand cru. La bande-annonce affiche déjà un taux de blagues vaseuses record, attesté par les plus grands spécialistes, et les quelques extraits dévoilés ont rajouté encore une couche de saindoux sur le pâté.

Avec en prime l’obligatoire touche d’exotisme – inspiration pub club med – chère au genre, cette subtile pitrerie risque bien d’affoler les compteurs du box-office hexagonal. Alors que vous goutiez autant que nous ou pas à la chose, potentiellement moins autocentrée que les défilés de visages télévisuels habituels, vous la verrez forcément à l’affiche de votre multiplexe local. Et il faudra alors résister à la tentation.

La note prédite par Écran Large : 1 ou 5/5, en fonction.

 

 

LA RESSORTIE COOL

Django

Durée 1h32

De quoi ça parle : Un mystérieux cow-boy débarque en ville, tirant un cercueil. Lorsqu’il sauve une jeune femme, il se retrouve au beau milieu d’une spirale de violence.

Pourquoi il faut le voir ou revoir : Les westerns de Sergio Leone jouissent aujourd’hui d’une popularité dingue et inspirent un respect incommensurable. Mais il ne faudrait pas oublier que le western spaghetti doit aussi son succès à l’un de ses auteurs les passionnants, Sergio Corbucci, et plus particulièrement à son Djangovéritable phénomène culturel dont le titre a été repris par des dizaines d’imitateurs, officiels ou non.

 

Photo Franco NeroFranco Nero en Django

 

À son tour, il révolutionne le genre en le salissant. La fascination pour le vide des grands espaces et leur portée symbolique laisse place à des cycles de violence sans fin. Si le western à l’américaine demande : « Comment s’organise l’homme aux frontières d’une civilisation qu’il délimite lui-même, arbitrairement ? », Corbucci et ses disciples répondent : « Ils s’entretuent ». Un massacre assez jouissif, taillé pour les amateurs de pistoleros mystérieux et à contempler dans la fameuse copie distribuée par Carlotta, également disponible en vidéo. 

La note d’Écran Large : 4/5

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Flo 1

– « Amants »…
Dans sa carrière de réalisatrice, Nicole Garcia n’a jamais vraiment fait de thriller. Elle a néanmoins joué dans « Péril en la demeure », il y a peut-être un peu de ça dans son film, racontant des histoires liaisons dangereuses et de crimes.
Sur une photo trop désaturée, Stacy Martin et Pierre Niney y sont un peu trop tendres, surtout quand on connaît le talent du deuxième à créer des individus obsessionnels.
Mais heureusement que Benoît Magimel est toujours en état de grâce, son personnage de cocu ambigu, jamais montré comme un pur salaud écrasant, est le plus intéressant.
Un film un peu trop classique et feutré.

George Abitbol

Vu Django et waouh!, quel claque ! Le blu ray est magnifique !

The insider38

@boddicker: bah reste chez toi et prend un abonnement Amazon prime

Yeeee

Étant vieux tout me fait envie !

Boddicker

Je dois me faire vieux… hormis Django y a rien qui me donne envie.