Le cinéaste légendaire du Nouvel Hollywood, et grand cinéphile, Peter Bogdanovich, réalisateur de La Dernière séance, est décédé.
Aux côtés de Brian De Palma, Francis Ford Coppola, Robert Altman et bien d’autres grands réalisateurs qui ont marqué la décennie de cinéma des années 70, il y avait un certain Peter Bogdanovich. Le réalisateur iconique du Nouvel Hollywood, grand cinéphile et ancien critique de cinéma, est décédé ce jeudi 6 janvier à l’âge de 82 ans comme l’a annoncé son agent.
Né en 1939 dans l’État de New York, le futur cinéaste a commencé dans le cinéma par le monde de la critique. Alors qu’il écrit pour Esquire, il décide de se délocaliser à Los Angeles pour faire des films et se fait rapidement repérer par l’immense Roger Corman qui lui demande de réécrire et tourner une partie du film Les Anges sauvages, avant de réaliser son propre premier long-métrage : Voyage to the Planet of Prehistoric Women en 1968.
Peter Bogdanovich et son acteur Sam Elliott sur le tournage de Mask.
Il réalise par la suite ce qui restera comme son film le plus connu, La Dernière séance, qui cumulera huit nominations aux Oscars de 1972, dont celle du meilleur film et meilleur réalisateur. Bogdanovich passera par les plus grands festivals de cinéma du monde comme Cannes (Mask), Venise (Jack le magnifique), Berlin (Nickelodeon) et son succès sera même comparé à celui d’Orson Welles.
Comme beaucoup de ses contemporains américains, le cinéaste s’est amusé à puiser dans le cinéma européen, par exemple dans la nouvelle vague, pour en tirer une conception du cinéma vantant les mérites du réalisateur comme auteur. Cependant, à l’instar de certains cinéastes tels que Robert Altman, le réalisateur de On s’fait la valise, Docteur ?, La Barbe à papa et Daisy Miller subit une période plus sombre dans les années 80, enchainant les échecs commerciaux et critiques, jusqu’à la fin des années 90.
Le cinéaste et son actrice Jennifer Aniston sur le tournage de Broadway Therapy.
À partir des années 2000, Peter Bogdanovich s’est éloigné des salles de cinéma et a prolongé sa carrière d’acteur, tout en s’essayant à la réalisation télévisuelle. Il a alors interprété un rôle secondaire dans la série Les Soprano et réalisé quelques téléfilms jusqu’à un retour derrière la caméra d’un long-métrage en 2014 pour Broadway Therapy avec Owen Wilson et Imogen Poots.
O’Neal et O’Neal dans La Barbe à papa
Par ailleurs, tout comme le regretté Bertrand Tavernier – qui nous a également quittés il y a peu -, Peter Bogdanovich était connu pour être un cinéaste historien qui a toujours eu à coeur de mettre en avant le cinéma qu’il aimait et parfois injustement méconnu. Il a alors été à l’origine d’un livre d’entretien avec Orson Welles (Moi, Orson Welles), et bien d’autres grands cinéastes dont Fritz Lang, Raoul Walsh, Howard Hawks… Il a aussi présenté des classiques de l’histoire du cinéma à la télévision, avec le même entrain que certains grands artistes passeurs comme Martin Scorsese.
Barbra Streisand et Ryan O’Neal se font la valise
Le dernier apport du cinéaste fut sa coopération sur le projet de finition du film non terminé d’Orson Welles, De l’autre côté du vent, sorti finalement en 2018 sur Netflix. En reste alors une carrière riche et fondamentale dans l’histoire du cinéma américain et dans la transmission de celle-ci aux spectateurs du monde entier.
Rip 🙁
@Ray Peterson
C’était un temps où le cinéma américain était moins présent qu’aujourd’hui en France
C’étaient des triplés en fait ?!??
C’était le psychologue de la psychologue de Tony Soprano ?
Un grand cinéaste quelque peu éclipsé en France par ses contemporains tels que Scorsese, Coppola, De Palma et consort. Ses ouvrages et ses entretiens avec les grands maitre du 7ème art sont d’une richesse cinéphilique absolue!!!
The Last Picture Show et Nickelodeon surtout et juste en dessous pour moi Paper Moon et Saint Jack sont de sacrés morceaux de pelloches.
Même quand il apparait dans des camées de film, il arrivait à voler la vedette (voir son apparition de réalisateur « à l’ancienne » dans It 2 au début face à Mc Cavoy).
Votre savoir va me manquer Mr Bogdanovich….