Films

Cinéma : la fréquentation en salles est toujours très loin des scores avant le Covid

Par Mathieu Victor-Pujebet
6 avril 2022
MAJ : 11 juin 2022
Once Upon a Time... in Hollywood : Margot Robbie

Malgré le mastodonte The Batman et le Printemps du cinéma, les entrées des salles sont toujours en baisse.

À la fin d’année 2021, un blockbuster a battu tous les records au box-office français et international : Spider-Man : No Way Home. Le film réalisé par Jon Watts a redonné de l’espoir dans la fréquentation des salles de cinéma en devenant le film de super-héros le plus vu sur grand écran en France (7,3 millions d’entrées), le troisième plus gros succès de tous les temps sur le sol américain hors inflation (plus de 802 millions de dollars) et le sixième plus beau score au box-office monde, toujours sans inflation (1,890 milliard de dollars).

Un signe d’espoir qui a rappelé le potentiel d’attractivité des cinémas. Et vu la sortie des mastodontes américains Uncharted et The Batman, mais aussi des productions françaises à haut potentiel d’entrées comme Super-héros malgré lui et Maison de Retraite, ce début d’année 2022 aurait du (pu) être le prolongement de cette belle réussite de l’homme-araignée.

Mais derrière cet arbre se cache la déforestation. Le CNC, notamment repris par Le Film Français, a récemment dévoilé les chiffres cumulés par les salles de cinéma au mois de mars 2022… et ce n’est pas joli-joli.

 

Spider-Man : No Way Home : photo, Andrew GarfieldLes spectateurs et la salle de cinéma… ou pas ?

 

Du 1er au 31 mars 2022, 13,19 millions de tickets de cinéma ont été vendus en France. Il s’agit du plus petit score depuis 1999, où les salles hexagonales avaient accueilli 12,9 millions de spectateurs durant le même mois. Depuis 2006, la barre symbolique des 15 millions d’entrées minimum était devenue systématique, jusqu’à la vingtaine de millions depuis 2016.

Malgré ses chiffres corrects de plus de 2 millions de spectateurs réunis en trois jours, même le Printemps du cinéma n’est pas parvenu à sauver le box-office hexagonal, qui peine à reprendre des couleurs après l’uppercut pandémique. En témoigne particulièrement la semaine du 23 au 29 mars qui s’est vu ramasser les pires scores de l’année. Pire même que ceux de juin 2021, alors que la jauge des spectateurs était encore fixée à 35% de la capacité des salles et qu’un couvre-feu limitait les déplacements au-delà de 21h.

 

The Batman : photoSpider-Man et Batman : des phares dans la nuit ?

 

Hormis The Batman et ses 2,7 millions d’entrées – qui en font le plus beau score de 2022 à ce jour – environ 900 000 curieux ont été attirés ce mois-ci par le Uncharted réalisé par Ruben Fleischer, sortis en février dernier. Même score pour Maison de retraite avec Kev Adams et Gérard Depardieu, suivis par Goliath et Notre-Dame brûle qui ont tous les deux cumulé environ 600 000 tickets vendus ces derniers jours.

Le phénomène Jujutsu Kaisen 0 a, quant à lui, rassemblé environ 450 000 spectateurs en deux semaines, soit pas très loin du beau score de Demon Slayer : Le Train de l’infini et ses plus de 518 000 tickets vendus en mai 2021. Au total, le CNC estime que 51,4% des places de cinéma ont été attribués à des films français, contre 29,5% à des productions américaines, ces trois premiers mois de 2022.

 

Morbius : photoNotre sauveur mesdames et messieurs !

 

Avec des chiffres instables, le mois de mars s’est conclu sur une touche d’espoir avec environ 430 000 billets comptés par ComScore, notamment grâce à Sonic 2 et Morbius. À voir si le duo américain fera remonter la pente aux salles de cinéma durant le mois d’avril. En tout cas, ils devraient être aidés par la sortie de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu, des Animaux fantastiques : Les Secrets de Dumbledore et éventuellement du Secret de la cité perdue.

Rédacteurs :
Tout savoir sur The Batman
Vous aimerez aussi
Commentaires
17 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Jupiter B

Voici mes raisons pour lesquelles je ne vais plus au cinéma, ni au restaurant d’ailleurs:
1° Les thèmes abordées sont sans intérêt, désenchanté, et ne font plus rêver. Fini le rêve américain, fini la nouvelle vague, fini de découvrir le monde via le grand écran.
Désormais, beaucoup de sujets ceux sont féminisés, ou plutôt intersectionnalisé. Ils s’était déjà infentabilisés dans les années 80/90 avec les supers héros c’est maintenant un mélange.
Pour faire une comparaison la restauration, c’est de la cuisine d’assemblage de produits industriels, sans goût, il n’y a plus de cuisinier dans la cuisine mais des mélangeurs de produits, c’est fait rapidement, trop salé, foncièrement mauvais, coûteux et mal servi.
2° Les images présentées sont le plus souvent cliniquement froides et le son douloureusement bruyant. J’en veux à la numérisation. Le goût du beau n’est plus, la photographie est souvent médiocre, trop de contraste, pas assez de couleurs chaudes. Le technicolor c’était du rêve, la pellicule de la nouvelle vague une douceur, aujourd’hui la pixel est dure, sombre, froide et accessible via un simpl
3° Se mélanger avec d’autres n’est plus un plaisir depuis quelques temps. De moins en moins de gens savent se tenir en public. Manque de savoir vivre, sans parler d’insécurité potentielle. Et puis utiliser les salles de cinéma et les restaurants comme outils de discriminations sanitaires et sociales via un pass, pouah.

Marc

@Titi

Ce Serait trop évident comme explication 😉

Titi

La cause principale est la nullité du cinéma français

Cl3ms

Le BO de Spiderman (et Batman dans une moindre mesure) montre que le public des blockbuster revient en salle, et le marché doit retrouver son dynamisme « pré-Covid » avecune douzaine de blockbuster annuels (tous studios confondus) pour maintenir la dynamique de la salle et permettre des succès sur la comédie (qui souffre face au streaming car la cadre de la salle y est moins important).
Le problème, il est plus sur le public familial qui souffre de la réduction de l’offre en salle (exemple de Disney qui sort une majorité de films directement en streaming), de la concurrence du streaming (abonnement pour occuper les enfants le weekend, on en profite en semaine pour des films au détriment de la salle) ; et sur le public « âgé » qui était le fond de commerce des films français mais réticent à retourné en salle (impact pandémique ou budgétaire).

Et de l’autre coté du prisme, il y a la problématique des films (français comme américain) qui ne trouvent par leur public, entre qualité moyenne et/ou positionnement commercial raté. Quelque chose qu’on sent depuis longtemps (à mon avis) mais qui n’a un impact sur la fréquentation que depuis le Covid parce qu’on (le public) a perdu l’habitude d’aller à la salle. Parce que franchement, des films qui réalisent le grand chelem « histoire intéressante (ou émouvante ou drole selon le genre du film) +personnages charismatiques/bien interprétés + techniquement réussi (costume/décors, photo, montage, FX) », il y en as de moins en moins. A mon avis, ce n’est pas gênant ou les plateformes ou la TV, mais le cinéma a besoin de locomotives

Marc

la baisse des fréquentation des spectateurs le prix 12€50 hors abonnement.
Malgré un choix des films pour tous publics tout le monde devrait retrouver au moin un film a voir pourtant les salles de Cinéma ce vide !
La seul raison que je vois les abonnement des chaînes Netflix Disney + etc….se sont fait la part belle du marché de l’offre des séries et des films.
Et surtout les spectateurs préfèrent se vautré dans le canap au lieu de SE BOUGER ET PROFITER D’UN GRAND ECRAN . VIVE LE CINÉMA.

T.

« Au total, le CNC estime que 51,4% des places de cinéma ont été attribués à des films français, contre 29,5% à des productions américaines, ces trois premiers mois de 2022. »

Phrase assez parlante.
Au final – et ça ne concerne que la France car aux USA c’est différent – les gens qui se déplacent le plus au cinéma sont les personnages âgées d’oe cette majorité de billets vendus pour des films français (principalement des comédies qu’affectionne le public du troisième âge).
A contrario, on voit des blockbusters américains à 30% donc on en déduit que ce sont les ados – jeunes adultes qui se déplacent moins au cinéma (car public majoritaire pour ce genre de films).

Bref comme je l’avais déjà dis les habitudes sont en train de changer et le cinéma n’attire plus autant qu’avant (car les gens matent beaucoup plus de films et séries chez eux avec une offre pléthorique sur les services de SVOD).

Ajoutez en plus à ça l’inflation galopante (bonjour l’essence pour se déplacer et aller voir un film) qui va rogner le budget divertissement/loisirs de beaucoup de français et les cinémas vont devoir se préparer à une nouvelle ère qui sera moins lucrative qu’auparavant. Dommage pour le secteur qui embauchera beaucoup moins et c’est pas Netflix qui compensera le futur chômage des employés de ciné…

GTB

@MIck> « Normal, les gens ont en marre de voire des blockbusters pourris, des super-héros et autre remake, reboot ou pretruc inutiles réalisé et produit avec les pieds »

Le box-office dit le contraire. C’est précisément pour ces films que le public se déplace en masse.

Cette baisse de fréquentation ne trouve tout simplement peut-être pas son explication dans le cinéma mais en dehors. La pandémie a brisé le rituel de la sortie salle, comme on a perdu l’habitude de la bise. On a aussi perdu 150k personnes, majoritairement dans la tranche d’âge qui va le plus en salle. Evidemment la SVOD croît et devient une habitude. Mais pas que. Le jeu-vidéo a connu une croissance taré depuis 2ans, et quand tu joues t’es pas en salle. Le monde d’aujourd’hui n’est pas tout à fait le même que celui d’il y a 2 ans. Des prix qui flambent, des situations d’incertitudes…des priorités différentes. Il y a mille petites raisons qui n’ont rien à voir avec le cinéma et les films qui sortent.

Royge

Heu…@Mick justement les meilleurs box-office de films en France sont des blockbusters , après j’adore les productions françaises, mais on ne peit pas dire que les films américains ne marchent plus

fuck

En ce moment l’offre cinématographique n’est pas terrible. La qualité et la quantité ne sont pas au rendez-vous notamment par rapport aux années précédentes. Bref il y a très peu de films intéressants qui sortent. Le mois de Mars fut un désert à part le Batman et à la limite Notre Dame brûle, à part ça rien. Mais ça peut changer, un ou 2 succès et le public peut revenir. A la fin de l’année on a Avatar 2 et un petit film comme Everything Everywhere All At Once peut faire revenir le public de geek et de cinéphile. Sans oublier que Cannes arrive avec Top Gun 2, Elvis et le prochain George Miller.
Franchement en ce moment l’offre cinématographique est assez pauvre. Sans oublier que beaucoup de bons films sortent directement sur les plateformes de streaming, ainsi les Pixar ne sortent plus en salles.

dead at the end

Si Hollywood arrêtait de nous pondre des bouses et nous prendre pour des jambons cela aiderait non?